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Anne Laure – Chapitre 1

Anne Laure - Chapitre 1



Chapitre 1

    Anne-Laure vient tout juste de fêter son vingt sixième anniversaire. Son mari qui la gâte beaucoup trop, lui a offert un splendide cabriolet. Anne-Laure est une très belle femme ; ancien mannequin, elle a arrêté ce passe-temps après son mariage avec un riche industriel de vingt-cinq ans son aîné.

    Rousse, les cheveux longs ondulés tombant en cascade sur ses épaules douces et fragiles, de profonds yeux verts accentuant le flamboyant de sa chevelure et soulignant sa beauté parfaite et fragile. Les traits réguliers, Anne-Laure a un visage fin et aristocratique. Réservée, et son port de tête naturellement altier, donne à la jeune femme la réputation d’être froide et inaccessible, presque hautaine. Grande, mesurant plus d’un mètre soixante-quinze, elle a un corps parfait, qu’elle entretient régulièrement par des exercices hebdomadaires à son club de gymnastique.

    Ses seins, lourds, ronds et fermes aux auréoles roses et aux pointes fines, sont d’une blancheur excitante avec sa peau laiteuse et satinée. Les hanches sont soulignées par une taille fine et un ventre plat, ses fesses à la peau douces et délicates sont cambrées à souhait, rendant sa silhouette très excitante lorsqu’elle marche. Sa toison flamboyante, attestant de sa nature de vraie rousse, est assez fournie, taillée devant de façon aristocratique, surmontant des lèvres fines et délicates.

    Mariée depuis deux ans à un riche industriel qui la comble de cadeaux, elle s’ennuie et partage son temps entre leur magnifique villa dans les quartiers chic de la ville et ses voyages à l’étranger. Issue de la très haute bourgeoisie parisienne, Anne-Laure est une jeune femme sans soucis, futile, altière, fière, orgueilleuse et parfois arrogante avec les gens qu’elle ne connaît pas.

    La nuit est tombée sur la villa. C’est un soir de plein été, où la chaleur devient vite étouffante. Dans les rues de ce quartier huppé quelques badauds se promènent et admirent l’architecture des maisons dont ils aperçoivent parfois un bout entre les hauts murs d’enceinte et les arbres. Parfois les phares des grosses berlines éclairent brillamment les murs de pierre. Il est près de 23 heures et dans une villa, un peu en retrait, à l’abri des regards, quelques pièces sont légèrement éclairées par des halogènes.

    Anne-Laure De St Clair se sent seule comme de nombreux soirs ces temps ci. Les deux domestiques sont déjà partis et son mari est en voyage. Depuis trois ou quatre mois, Paul-Emmanuel De St Clair passe plus de temps à ses bureaux ou en voyage qu’avec sa jeune et belle épouse. Anne-Laure sait qu’il vient de racheter une grosse société et que pendant quelques temps encore, il sera très occupé. La jeune femme savait que cela se passerait un peu comme cela avant de se marier, mais jamais elle ne s’est sentie aussi seule.

    La jeune femme, met en marche les systèmes de sécurité et prenant un magazine de mode, elle se dirige lentement vers le petit salon. Au passage, elle allume la chaîne haute fidélité et choisit un Cd de musique classique. Anne-Laure s’assied et posant le magazine sur ses genoux, se met à réfléchir. Cette solitude lui pèse beaucoup.

    Depuis qu’elle s’est mariée, la jeune rousse a gardé toutes ses amies, mais ces dernières, célibataires, ne l’appellent plus pour sortir. Une femme mariée comme Anne-Laure ne peut pas se permettre toutes les fantaisies de ses amies. Elle en vient à regretter l’époque avant son mariage. Ce soir, elle a un peu le cafard, et comme dans ces cas là, son humeur s’en ressent.

    A peine après avoir feuilleté quelques pages, elle laisse tomber le magazine sur le sol, et esquissant un bâillement, la jeune bourgeoise se lève. Dans sa chambre, la jeune femme retire ses vêtements qu’elle pose un peu en désordre sur un fauteuil. Nue, alors qu’elle va prendre son déshabillé posé sur le lit, Anne-Laure croise son image dans la glace en face. Elle sourit à son reflet, plutôt fière de ce qu’elle voit.

    La première chose qui frappe les gens quand ils rencontrent Anne-Laure c’est sa poitrine. Il faut dire qu’elle a des seins très gros, ce qui la gêne un peu parfois, ils sont blancs et lourds, en forme de poires, aux auréoles larges et peu marquées et des pointes assez grosses, rosées.

    Le regard de la jeune épouse descend le long de son ventre et ses hanches pour arriver à une partie beaucoup plus intime, son sexe. La jeune bourgeoise prend bien soin de ’sa pelouse’. Devant, elle est taillée en V mais légère, elle laisse voir son sexe que l’on pourrait décrire comme assez fin, un peu bombé, plutôt refermé, un peu comme un sexe d’adolescente.

    Lentement Anne-Laure se tourne pour découvrir ses fesses. Ce n’est pas très pratique pour la jeune femme mais elle veut voir sa croupe qui semble rendre les hommes fous. Ses fesses sont assez cambrées, bien dessinées, assez généreuses sans être trop provocantes. La jeune femme avance doucement, posant un pied nu sur l’épaisse moquette de sa chambre et s’approche de la glace afin de contempler son visage. Anne-Laure regarde ses cheveux roux, ils sont longs un peu ondulés, lui arrivant aux épaules.

    Puis ses yeux vert clair ; en général elle a un regard songeur et une lueur ironique au fond, que certains prennent parfois pour du mépris. Elle se détaille, comme pour se rassurer. La jeune femme est une des rares personnes qui soit satisfaite de son nez. Un peu retroussé, il lui donne l’air innocente et plus jeune. Ensuite sa bouche, ni pulpeuse, ni serrée, mais une bouche ’normale’ avec des lèvres roses pâles qui vont très bien à son teint laiteux.

    Satisfaite de voir qu’elle est toujours aussi belle et séduisante, elle se glisse dans les draps, sans enfiler son déshabillé avec un dernier hoquet de plaisir en sentant le satin contre sa peau nue, et les joues un peu roses, toute honteuse et excitée de s’endormir nue.

    Chapitre 2

    En se réveillant, le lendemain matin, la matinée est presque passée, Anne-Laure sent que la chaleur qui a embrasé l’air la veille n’est pas encore passée. Elle se lève pour aller déjeuner dans la cuisine. La jeune femme enfile un épais peignoir en éponge sur son corps nu. Dans la cuisine elle croise Maria, la femme à tout faire, qui lui a préparé le petit déjeuner.

    Anne-Laure discute de tout et de rien, du temps avec la vieille femme puis la quitte pour aller se doucher et se changer. Elle a quelques courses à faire avec une amie et elles vont profiter du peu de fraîcheur de la matinée pour y aller. L’après-midi, il fait trop chaud.

    Sortie de la douche, elle enfile une petite culotte en dentelle blanche très échancrée sur ses hanches fines puis hésite un moment pour le reste. Il va faire très chaud mais Anne-Laure veut se prouver qu’elle est toujours aussi féminine malgré les absences de son mari, et puis cela fait déjà plusieurs jours qu’elle n’est pas sortie.

    La jeune bourgeoise enfile donc une jupe droite assez courte, boutonnée sur l’arrière et les seins nus, Anne-Laure passe un léger pull en cachemire au col en V. La jeune femme se regarde dans la glace. Elle est très belle, et sa tenue quoique classique, la rend sensuelle et troublante. Anne-Laure passe des escarpins mi-hauts en daim marron qui cambre un peu sa silhouette et qui rehaussent ses chevilles fines.

    Elle prend son sac posé sur le guéridon dans l’entrée, sans remarquer le courrier qui est déjà arrivé. La jeune femme est comme toujours en retard. Anne-Laure va vers les garages pour prendre son cabriolet BMW flambant neuf. En sortant du garage, elle aperçoit, Ahmed, le jardinier, qui s’occupe des arbres. Elle lui fait un petit signe de la main, et s’engage dans la longue allée jusqu’au portail massif.

    La villa est située au milieu de la propriété, très vaste. La jeune rousse appuie sur la télécommande automatique du portail et en attendant que les lourds panneaux coulissent, elle cherche comment capter une radio sur le nouveau poste trop perfectionné. N’ayant pas trouvé, elle insère une cassette. Il fait déjà chaud et Anne-Laure peut rouler avec la capote baissée. La jeune femme a chaussé ses lunettes de soleil et elle roule en direction du centre ville.

    Bien sûr, Cynthia, son amie l’attend depuis dix minutes, et les deux jeunes femmes partent faire les boutiques. Cynthia, la belle blonde et Anne-Laure, la superbe rousse, forment un duo de choc, et attirent beaucoup les regards des hommes présents. Mais, aucune des deux ne s’en aperçoit vraiment, c’est toujours la même chose. Elles en ont l’habitude et n’y font plus attention. La seule fois, c’est peut être lorsque Cynthia, donne un coup de coude à la jeune rousse pour lui indiquer discrètement dans la vitrine d’un magasin, un homme à une dizaine de mètres derrière elle, qui semble prendre les deux jeunes femmes en photo. Cela les fait sourire, mais sans les inquiéter.

    Anne-Laure quitte son amie un peu avant midi ayant fait de légers achats représentant tout de même le salaire d’un cadre moyen. Afin d’éviter les embouteillages qui se créent, la jeune femme prend un itinéraire inhabituel et passe par les quartiers plus défavorisés.

    En roulant, Anne-Laure regarde les immeubles, poussiéreux et vieux, mal entretenus pour la plupart, aux tons gris et se demande si ce n’est pas la première fois qu’elle vient dans ces quartiers. Une légère inquiétude, enfle sournoisement en elle. Une petite voix familière murmure dans sa tête.

    < … Et si tu tombais en panne dans ce quartier, tu te ferais violer c’est sûr…>

    La belle bourgeoise frisonne à ces mots, qui résonnent dans sa tête. Cette fois, elle l’a entendue des centaines de fois, mais pas depuis quelques mois. Les visites chez le psychologue avaient servi à quelques chose.

    La belle bourgeoise n’avait jamais vraiment raconté au médecin, ce que la petite voix lui disait. Rien des obscénités, ni des images troubles qui défilaient devant ses yeux. Il lui avait dit qu’elle devait trouver une occupation et que Charlie, c’est comme cela qu’Anne laure avait appelé la voix familière, partirait d’elle-même.

    Anne-Laure, à cette époque, s’était donc lancée à corps perdu dans des organisations humanitaires. Mais au bout de trois mois, elle s’était vite rendu compte que seule à toutes ces soirées et réceptions de charité, faisait d’elle la cible de tous les mâles présents. Et la jeune femme avait donc peu à peu pris de la distance au point de ne plus s’en occuper que de temps en temps.

    La belle bourgeoise revient soudain à la réalité, et remarque qu’elle vient de passer les derniers immeubles des quartiers à faible loyer ; Anne-Laure se sent mieux. Peu importe après tout ce qu’elle vient d’imaginer.

    Elle s’arrête à un feu rouge, le carrefour est désert. Elle rehausse ses lunettes de soleil et attrape une cigarette de son sac, qu’elle allume. Une voiture vient s’arrêter sur la voie à coté d’elle. Anne-Laure regarde machinalement le véhicule, une voiture sportive décapotable où se trouvent quelques jeunes. La musique forte et les rires la gêne un peu. C’est à ce moment qu’ils l’aperçoivent et elle entend distinctement :

    – Eh, les mecs !… Visez un peu la poule à coté !…

    Aussitôt Anne-Laure a droit aux regards et aux sifflets des occupants de la voiture et bien sûr comme toujours elle se fait draguer. En général, cela ne la dérange pas trop, à condition que cela reste dans la limite de l’acceptable mais là ils semblent avoir bu plus que de raison. Le passager se penche au-dessus de la portière et avec un fort accent.

    – Bonjour mademoiselle !… Vous êtes toute seule !… Vous ne voulez pas venir faire la fête avec nous ?…

    Mais Anne-Laure reste de glace, regardant droit devant elle. Elle sent les odeurs d’alcool d’où elle est et n’a aucune envie d’engager la discussion. Un derrière, réplique :

    – Laisse madame tranquille !… Tu ne vois pas que tu n’es pas assez bien pour qu’elle te regarde.

    – Tu parles, elle est venue se faire des frayeurs la bourgeoise…

    Et sur ce, il entreprend de sortir de la voiture. Anne-Laure commence à s’inquiéter. La petite voix continue, alors que la jeune femme, le ventre noué, serre nerveusement ses doigts sur le pommeau du levier de vitesse. La petite voix moqueuse de Charlie.

    <…Tu savais qu’en passant par-là ça arriverait… c’est vrai que tu es venue chercher des frayeurs. Dis leur que ça t’excite qu’ils te parlent comme ça…>

    Anne-Laure se mord les lèvres, et soudain pousse un soupir en voyant le feu passer au vert. Elle accélère d’un coup, faisant crisser ses pneus. Elle aperçoit dans le rétroviseur, la voiture qui rapetisse, et les rires des occupants. Elle conduit quelques minutes comme cela, en longeant les grands boulevards déserts, se calmant un peu quand, soudain elle sent qu’on lui fait des appels de phare.

    La jeune rousse reconnaît aussitôt la voiture de tout à l’heure et son coeur se met à battre plus vite. Charlie.

    <… Oh, mon Dieu !… Tu sais ce qu’ils veulent te faire…>

    Elle a beau accélérer et avoir une voiture beaucoup plus puissante, Anne-Laure ne conduit pas assez sûrement pour essayer de les semer et de plus ils cherchent juste à lui faire peur. Plusieurs fois, ils la doublent par la droite ou la gauche pour se mettre à sa hauteur et lui lancent des invites obscènes.

    La jeune femme ne répond pas et se contente de regarder la route. Soudain elle pâlit en apercevant un croisement et un feu qui vient de passer au rouge. Elle va devoir s’arrêter. L’autre voiture a déjà ralenti, et se place à sa droite peu après. Le conducteur se tourne vers la jeune femme, en riant.

    La jeune rousse, paniquée, au lieu de ralentir, appuie sur l’accélérateur et grille le feu. Elle aperçoit une voiture déboucher. Un long crissement de pneus, des Klaxons. Elle est passée. Anne-Laure, les mains tremblante, le visage blême, roule sans s’en rende compte. Sur la gauche, elle aperçoit un panneau de rocade, elle sera bientôt chez elle. La petite voix s’est tue. Pour le moment, mais Anne-Laure sait qu’elle reviendra.

    En s’engageant dans son allée, la jeune femme a retrouvé sa lucidité mais une angoisse sommeille toujours en elle. Elle a très chaud et se rend compte que dans son dos, le pull humide de transpiration colle au cuir du siège.

    A Maria, elle raconte ses malheurs, pendant que cette dernière lui prépare une boisson fraîche. La vieille femme, affolée, demande si elle doit appeler la police. Anne-Laure devant cette question éclate de rire, ce qui achève de la vider de son stress. La jeune femme se lève et va se changer. En passant, elle remarque le courrier pour elle.

    Dans sa chambre la jeune femme retire son pull et seins nus, la porte-fenêtre ouverte, ouvre son courrier. Ahmed, travaille de l’autre coté, et elle sait que personne ne peut la voir de la rue, ou des voisins. Ce sont quelques invitations à des soirées, des publicités que la jeune femme pose sur sa table de nuit.

    Anne-Laure, se laisse tomber sur son lit, le visage songeur. Le téléphone sonne. C’est son mari. Il rentrera demain soir tard. La jeune femme lui raconte ses achats, parle du dernier divorce d’un de ses amis, mais omet de lui parler de jeunes, pour ne pas l’inquiéter. Elle l’embrasse et raccroche, souriante à la suite des mots d’amour de son vieux mari.

    Ensuite Anne-Laure enlève ses vêtements et va prendre une douche pour se rafraîchir.

    Chapitre 3

    Vers le milieu de l’après-midi, Anne-Laure qui vient de téléphoner longuement à une des amies se retrouve un peu désoeuvrée. Elle va grignoter quelques grains de raisins dans la coupe de la cuisine et sort sur la terrasse. Elle s’assied sur une chaise longue à l’ombre et regarde la pelouse bien entretenue et les arbres plus loin. Ses amies ont raison, ils vivent vraiment dans une très belle villa. Alors pourquoi, ce sentiment étrange d’inquiétude.

    La belle bourgeoise se dit que c’est à cause de ce qui s’est passé à midi. Les images lui reviennent aussitôt devant les yeux, les mots remontent à la surface de sa mémoire. Elle n’avait pas eu le temps d’y penser depuis tout à l’heure. Mal à l’aise, elle s’agite sur la chaise longue qui grince sous les mouvements de la rousse.

    Anne-Laure revit maintenant la scène. Plus particulièrement une phrase revient sans arrêt dans sa tête ’ elle est venue se faire des frayeurs la bourgeoise…’. Pourquoi ces mots la troublent ? Sur le moment elle n’y a pas pensé mais maintenant, a posteriori, ces mots semblent doués de leurs propres vies. Par associations d’idées, des fantasmes longtemps oubliés réapparaissent. La belle rousse secoue la tête, mais c’est déjà trop tard, le mal est fait. Une simple phrase a réussit à ouvrir une brèche dans la vie parfaitement aseptisée de la jeune femme. Charlie revient, faisant frissonner la rousse.

    <…Ton mari n’est pas là. Tu vas pouvoir jouer à être une très vilaine fille…>

    Chapitre 4

    En se levant le lendemain matin, la jeune rousse n’a pas très bien dormi, comme si elle avait fait des cauchemars. Anne-Laure s’étire dans son lit en rêvassant, se demandant ce qui va bien pouvoir occuper sa journée. Aller à son club d’équitation, elle n’a pas trop envie ; aller au club d’aérobic, elle ira demain avec Cynthia. Finalement, elle décide de prendre son temps ce matin, et enfile un peignoir, va juste grignoter dans la cuisine avant de revenir dans la chambre.

    Anne-Laure s’assied sur son lit. Elle jette un regard à travers le voile de ses rideaux que le vent gonfle. Elle a laissé la porte-fenêtre ouverte cette nuit pour profiter de la fraîcheur.

    La belle bourgeoise se redresse doucement, elle se regarde dans le miroir en face d’elle pour se rendre compte que ses joues sont rouges. Le souffle court, Anne-Laure s’allonge sur le lit. Aussitôt des images troubles viennent danser devant ses yeux. Son peignoir est ouvert, elle a trop chaud. Son ventre plat se creuse, Anne-Laure cambre les reins, ses seins pointent. Sans s’en rendre compte, les yeux fermés, elle pose une main sur son ventre, ses doigts descendent très vite vers son buisson perlé de gouttes de mouille.

    <… Oh, tu en as tellement envie… Fais le… comme avant…>

    Anne-Laure se rend compte de ce qu’elle fait. Elle retire ses doigts, se parlant à voix haute.

    – Non ! non, Charlie… Je ne suis pas comme ça..

    La belle rousse se redresse et part dans la salle de bain. D’un haussement d’épaule, elle fait tomber le peignoir sur la moquette et ouvrant à fond le jet d’eau froide, entre dans la douche. Anne-Laure serre les dents. L’eau froide la fouette et la pression la fait gémir. Elle ne peut pas rester plus longtemps et ressort.

    Comme purifiée, Anne-Laure s’entoure d’une serviette et va chercher dans son dressing, une tenue pour s’habiller. La jeune femme a cherché à se punir pour les pensées impures qui lui traversaient l’esprit. Maintenant elle est sereine. Charlie est partie. On frappe à la porte de sa chambre. C’est Maria qui lui porte le courrier.

    D’une voix aussi normale que d’habitude, elle remercie la vieille bonne. A peine celle-ci a refermé la porte que la jeune femme va se changer.

    Chapitre 5

    Il est plus de 15 heures quand Anne-Laure qui en a assez de relire pour la deuxième fois le même magazine, décide d’aller piquer une tête dans la piscine pour se rafraîchir. Elle enfile un maillot une pièce Chanel noir, très classique, enroulant un voile en soie en paréo autour de sa taille. Dehors, l’air est brûlant. Anne-Laure met ses lunettes de soleil pour ne pas être aveuglée par la luminosité.

    Sa peau fragile de rousse ne supporte pas le soleil et la jeune femme décide de passer par les jardins et les bosquets de fleurs de la propriété. C’est le milieu de l’après-midi et le silence est total, même les oiseaux semblent dormir. Sous ses sandales à talon, le gravier puis l’herbe un peu trop sèche, crisse.

    Alors Anne laure atteint une zone qu’elle connaît peu vers le fond de la propriété, elle tombe nez à nez avec un homme d’une cinquantaine d’années. La jeune rousse manque de crier de surprise mais reconnaît Ahmed, le jardinier. Un arabe au visage très grossier, toujours mal habillé. Il sourit et enlève son chapeau de paille en reconnaissant la maîtresse de maison.

    Anne-Laure lui fait signe et passe son chemin. Elle se retourne une dizaine de mètres plus loin et s’abritant derrière un tronc d’arbre, elle regarde l’homme travailler. Accroupi dans l’herbe, il nettoie les massifs, arrachant les mauvaises herbes. Anne-Laure voit que son pantalon, trop large lui descend sur les fesses. Il se penche et la jeune femme pose sa main sur sa bouche en apercevant le haut des fesses cuivrées de l’homme et le début de la raie tapissée de poils sombres.

    <… Tu as vu, il ne porte pas de slip… Tu imagines son sexe… Il est gros, hein… Tu as envie de la voir, je sais…>

    Choquée par les mots dans sa tête, Anne-Laure au lieu de s’éloigner, reste, les yeux fixés sur le spectacle indécent qu’elle découvre. Ce que Anne-Laure ne sait pas, c’est qu’Ahmed, le jardinier, a vu la jeune femme qui le regarde et même s’il ne le montre pas, il l’observe du coin de l’oeil.

    Quand il l’a vu arriver avec sa tenue, il a fait en sorte de se trouver sur le trajet de la jeune femme. En fait les tenues de Anne-Laure sont très classiques, mais sur elle, elles deviennent trop suggestives. Il l’a épié plusieurs fois, et Ahmed a compris que la jeune femme, traite sa domesticité avec hauteur et froideur, comme elle a dû l’apprendre.

    De plus la jeune rousse semble réservée et à aucun moment elle n’a eu une attitude inconvenante à ses yeux. Mais depuis quelques temps, Ahmed ne peut s’empêcher de penser à la jeune femme et des images très lubriques lui viennent à l’esprit. L’autre soir, il l’a imaginée, en train de se baigner toute nue, en sachant qu’il la regardait. Il sait que la jeune femme s’ennuie et ne comprend pas son mari qui la laisse seule.

    La blancheur de sa peau si délicate et ses formes trop généreuses semblent le hanter. Maintenant qu’il sent son regard rivé sur ses fesses, il a soudain la sensation de découvrir quelque chose sur la jeune femme et cela l’excite profondément. Ahmed sent son sexe se durcir dans son pantalon épais et son gland gonflé frotter contre le tissu rugueux. Il ne met jamais de slip. Il a envie de faire comme s’il ne la voyait pas, et d’aller uriner contre un arbre pour lui montrer comme il est excité.

    Anne-Laure le voit se redresser et ayant peur d’être surprise, elle quitte son poste d’observation et prend un chemin détourné pour revenir vers la piscine. Ce qu’elle vient de voir la trouble plus que ce qu’elle ne peut imaginer et elle doit faire appel à toute sa maîtrise pour se calmer et reprendre une attitude normale. Cela lui rappelle que son mari est parti depuis plus d’une semaine déjà et que son corps a des exigences. Heureusement il rentre ce soir.

    En fait, la jeune femme est loin d’être une nymphomane, mais la chaleur associée à cet ennui lui donne des idées et des envies comme elle n’en a jamais eu auparavant. Un peu énervée, Anne-Laure rentre directement à la villa sans aller se baigner.

    A l’intérieur, la fraîcheur des pièces lui fait du bien. La jeune femme va se servir un grand verre de jus d’orange frais et enlevant ses sandales, marche pieds nus sur le marbre du sol. Lentement, elle revient vers sa chambre. Maria a entrebâillé les volets et la pièce baigne dans une douce obscurité.

    La jeune rousse va s’asseoir sur son lit, elle ferme les yeux et laisse ses longs cheveux tomber en cascade sur ses épaules. Elle vient de finir son verre et laisse vagabonder son regard sur les meubles et les objets décorant la pièce. Soudain son regard est arrêté par l’objet posé sur le guéridon, qui jure au milieu de la chambre meublée avec beaucoup de goût.

    Anne-Laure se lève et s’approche du guéridon. La voix de Charlie resurgit.

    <… Qui le saura… Juste une fois pour essayer…>

    La belle rousse reste là, pensive comme n’osant pas faire un pas supplémentaire. Finalement, elle s’assied sur le petit tabouret en cuir noir et fixe l’écran éteint du Minitel qui est posé là. La jeune femme s’en sert pour réserver des places lors de concerts classiques ou autres sorties. La plupart du temps, il lui permet de retrouver le numéro de téléphone qu’on vient de lui donner. La jeune bourgeoise perd beaucoup de choses.

    Mais là, il ne s’agit pas de retrouver un numéro, ni de réserver une place. La jeune rousse allume l’écran. Une bouffée de chaleur lui monte au visage quand elle réalise ce qu’elle fait. Lentement, elle compose le code d’une messagerie rose dont elle a vu l’affiche en voiture hier. Anne-Laure a entendu une fois une de ses amies raconter qu’elle y allait par désoeuvrement. La belle rousse esquisse un sourire. C’est tout à fait cela pense t-elle : le désoeuvrement.

    Un dessin d’une femme très approximatif, s’affiche à l’écran. Puis le serveur lui demande un pseudonyme. La jeune rousse, un peu indécise, tape ’clara’, le premier nom qui lui soit venu à l’esprit puis valide. L’écran change et des pseudos envahissent l’image. Anne-Laure étouffe un hoquet et frémit en découvrant des pseudos aussi vulgaires que ’grosse bite pour petit cul’, ’sucette cherche langue avide’…

    Anne-Laure manque de couper la communication. Elle ferme les yeux, il fait brusquement beaucoup plus chaud dans la pièce. Tout lui commande de couper la ligne, mais la jeune femme rouvre les yeux et le souffle court, parcourt la liste des pseudos. Charlie insiste. Bientôt c’est un premier contact. La jeune femme le lit et rassurée par le ’bonsoir’ répond de même. Les messages affluent et la jeune rousse est vite obligée de trier. Elle se retrouve bientôt en conversation avec plusieurs personnes à la fois.

    Mais un seul trouve un véritable intérêt à ses yeux. Il lui pose des questions sur elle, sur sa vie, ce qu’elle aime. Insensiblement la jeune rousse se retrouve à n’avoir plus que cet interlocuteur. Sans vraiment s’en rendre compte, cela fait plus d’une heure qu’elle discute ainsi. C’est un peu un jeu pour elle.

    Mais peu à peu, les questions deviennent plus personnelles et indiscrètes. Anne-laure y répond en rougissant, comme quand il lui demande ses mensurations. Elle tape les mains un peu moites : 95c-62-93. La réponse la fait sourire. Bientôt ils en viennent à parler de sexualité. Anne-laure pour qui l’éducation stricte qu’elle a reçue ne permet pas d’aborder ce sujet, se livre avec plus de facilité à cet écran anonyme qu’elle ne le fait avec sa meilleure amie.

    Elle vient à écrire que si elle est très amoureuse de son mari, la différence d’âge et de mentalités bloquent un peu les plaisirs qu’elle retire de leurs étreintes. Curieuse de savoir si elle est normale, la jeune femme le questionne sur ce qui se fait et ne se fait pas. Bientôt en lisant les messages, elle rougit, le ventre noué par les phrases qui s’affichent à l’écran.

    Des choses qu’elle n’a jamais essayés, qui lui paraissent honteuses, voire inimaginables. Son interlocuteur qui semble amusé par les réponses naïves et gênées de la jeune femme, continue, allant même plus loin dans les détails. Trop loin. Anne-laure coupe l’écran brusquement.

    Assise sur le tabouret, elle sent son souffle rapide et sa poitrine qui se soulève trop vite. Il lui faut un peu de temps pour retrouver un rythme normal. Elle repense à ce qu’elle vient de lire. Aussitôt son ventre se met à gronder. La jeune femme se lève. Elle tourne dans la pièce, comme tourmentée.

    Elle sent Charlie, tout proche. Mais le téléphone sonne. La petite voix se tait.

    Chapitre 6

    Il est plus de 22 heures. La jeune femme regarde une émission sans grand intérêt pour faire passer le temps. Son mari ne va pas tarder à arriver. Elle regarde l’heure, son avion s’est posé et Paul, le chauffeur, doit conduire la grosse berline vers la villa en ce moment. La jeune femme sent son ventre devenir un peu moite. Elle imagine déjà le corps de son mari contre le sein, dans une étreinte brève mais qui comblera un peu son manque.

    Déjà les phares illuminent la façade. Elle sort sur le perron pour voir Paul ouvrir sa portière et voir son mari arriver. Le financier Paul-Emmanuel De St-Clair est un homme svelte. Ses cheveux grisonnant montraient qu’il atteint la soixantaine, mais l’éclat de ses yeux gris charmeurs, laissent deviner qu’il est encore plein de vivacité. Il porte un costume gris foncé, comme à l’accoutumée. Elle lui sourit. Il s’approche d’elle. Un baiser chaste sur la bouche, comme d’habitude, alors que la jeune femme aurait préféré qu’il la prenne dans ses bras.

    Ils entrent et Paul sort les bagages de la voiture. Elle le suit jusqu’à leur chambre, mais au lieu de lui demander si elle ne s’est pas trop ennuyée, lui demande si la société de nettoyage est venue entretenir la piscine. Anne-laure le regarde se déshabiller, les bras croisés sur la poitrine, adossée à la porte. Il lui parle de son voyage, de ses affaires. Il a l’air content, mais la jeune femme ne l’entend pas, elle ne pense qu’au moment où ils vont faire l’amour.

    Comme il ne se décide pas, elle s’approche de lui et passe ses mains dans son dos, un peu intimidée comme si elle ne l’avait jamais vu. Il se retourne, lui sourit et lui caresse la joue.

    – Pas ce soir, ma chérie. Le voyage m’a épuisé.

    Il se retourne et ne voit pas le visage de son épouse. Cruellement déçue, Anne-Laure ferme les yeux un moment puis prenant une longue respiration, se recompose un visage normal, les oreilles toutes rouges. Elle aurait envie de pleurer, de crier.

    Et ce soir là, couchée à coté de lui, elle l’écoute respirer. Il dort déjà. Elle serre ses cuisses et se mord les lèvres. Le sommeil vient très tard, apportant un peu de repos au visage de la belle bourgeoise où on remarque quelques larmes de frustration. Elle vient de lutter avec Charlie, et cette fois ci elle a encore gagné.

    Chapitre 7

    Le lendemain, elle se réveille tard. Le lit est vide. La jeune femme sait que son mari est déjà reparti traiter ses affaires. D’ailleurs c’est ce que lui dit Maria en la croisant à la cuisine. Le visage défait par le manque de sommeil, Anne-Laure reste immobile devant son verre de jus de fruit. C’est à peine si elle remarque Maria qui vaque à ses occupations autour d’elle.

    Elle passe juste un coup de fil à Cynthia avec qui elle devait aller faire un peu d’équitation pour annuler puis traîne dans la villa. La jeune rousse enfile une robe d’été légère et se promène pieds nus. Prise d’une impulsion subite, elle retourne dans sa chambre et s’assied devant son bureau et allume l’écran du serveur télématique.

    C’est la deuxième fois en deux jours qu’elle vient sur une messagerie de contacts. Elle a oublié les mots d’hier et seuls comptent les dialogues des inconnus hommes ou femmes. Et même si Anne-Laure n’est pas venue pour parler de sexe, peu à peu, elle doit s’avouer que les discussions la troublent.

    Hier elle en était sortie très éprouvée et a passé le reste de la journée avec une envie pressante. Ce matin là, Anne-laure, sait que ce n’est pas une bonne idée, mais se connecte sur le serveur et utilise le pseudo de la veille. Elle est aussitôt assaillie par les contacts mais devenue plus sélective ne répond qu’à ceux faisant preuve d’un peu d’originalité ou se dégageant du lot.

    Anne-Laure sourit en se rappelant sa réaction de la veille ; de l’effarement, de la stupeur et de la honte. Il n’y a pas trop de monde ce matin là, et la jeune femme se retrouve vite à dialoguer avec un pseudo qui l’a fait réagir : ’ Monsieur bcbg ’.

    C’est un vieux monsieur en face d’elle et si la conversation est partie banale, elle a vite tourné au dialogue salace. Elle sait que Charlie est tout près d’arriver. Il vient toujours quand elle est dans cet état. La jeune femme n’a pas l’habitude de ce genre de dialogue car elle ne souhaite pas faire de rencontre. Toutefois là, elle se retrouve très vite excitée.

    – Tu aimes l’idée d’être livrée à un homme. Un inconnu.

    – Je ne sais pas. C’est… assez trouble comme idée.

    – Dans une soirée, ton mari pas loin. Dans un couloir où tout le monde peut passer. Je remonte ta robe sur tes reins. Allez continue, à toi…

    – Je… je ferme les yeux. J’ai peur.

    – Tu n’as pas de culotte. Je me penche. Le visage à hauteur de ton cul. Blonde, blonde ?

    – Je suis rousse.

    – Hum, parfait. Tu sens fort alors ! Je pose mes mains sur tes fesses et les ouvre. Je pousse un doigt contre ton anus. Je te force. Ma langue vient lécher…

    Mais Anne-laure a déjà coupé, le visage rouge. En quelques mots, son ventre s’est rapidement trempé. Les mots dansent encore devant ses yeux. Elle a honte de ce qu’elle vient de lire. Mais les joues rouges, le ventre creusé par l’envie, elle se jette sur le lit tout proche, retirant sa robe.

    Une main entre les cuisses, dans sa culotte, elle roule sur les draps défaits et se caresse. Ce n’est pas la première fois depuis qu’elle est mariée qu’elle se caresse. Elle meurt d’envie que son mari soit là pour la combler. Subitement, elle se met à quatre pattes, cambrée. Ses seins lourds viennent frôler la couverture lui arrachant un gémissement. Elle fait tout ce que Charlie lui dit.

    <… Comme ça… tu aimes te montrer comme ça… allez, montre-toi…>

    Anne-Laure tend ses fesses en arrière et écarte la raie de son cul. Le menton par-dessus son épaule, elle se regarde faire dans la glace de son armoire. Son anneau bistre est tout plissé, dessous, elle voit ses lèvres ouvertes, écumantes de mouille. Au milieu le petit trou rose palpite. Il ressemble à un oeil.

    <… Obscène… Tu imagines que l’on te voit ainsi… Tes amies ou ton mari, ou encore des inconnus…>

    A l’idée qu’elle pourrait être vue ainsi, Anne-Laure tremble de honte et de plaisir. La raie de son cul est aussi fournie que sa toison. Mais les poils roux qui la tapissent ne cachent pas grand chose et rendent le spectacle plus excitant et obscène.

    C’est de là que l’homme parlait tout à l’heure ; il voulait lui mettre un doigt dans cet endroit. Une main tremblante, elle cède à la tentation et glisse un doigt dans son sillon moite. Arrivée dessus, Anne-Laure sent son anus palpiter comme si son cul voulait happer le doigt comme une petite bouche. C’est avec un plaisir immonde qu’elle caresse l’entrée de ses reins.

    <… Oui, lui, il savait que tu étais une vicieuse… tu en meurs d’envie… fais le…>

    C’est si sale et honteux par-là dit-elle à son reflet pour augmenter son émoi. Elle répète les mots que Charlie susurre dans sa tête.

    – Un doigt dans… le…oh ! Mon dieu !… dans le cul !

    Anne-Laure frétille des fesses comme une chienne. La jouissance tant espérée est proche, un plaisir honteux, violent semble sur le point de l’emporter. Elle sent son anus qui cède et le doigt qui va s’enfoncer à peine. Mais elle se griffe les seins violemment, le ventre secoué par des spasmes. C’est la bouche ouverte qu’elle tombe sur l’oreiller qu’elle mord pour ne pas crier le plaisir qui la foudroie.

    Charlie est partie, mais la jeune rousse reste allongée sur le ventre, les draps collés sur la peau par la transpiration, gémissant faiblement.

    Anne-Laure se redresse lentement. Ses longs cheveux ondulés collés sur son front, le regard encore trouble sous la frange. La belle bourgeoise sait maintenant que Charlie est revenue, mais elle a honte de s’avouer que cela ne lui déplaît pas.

    Elle se rappelle la première où Charlie est venue. Anne-Laure avait dix-huit ans à l’époque, c’était une jeune fille très ’ comme il faut ’, dont le regard et le visage angélique n’étaient pas encore troublés par des rêves moites.

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