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Bal masqué – Chapitre 7

Bal masqué - Chapitre 7



14-

Pour une fois, le train partit à l’heure. Dix minutes de retard, ça ne comptait pas selon les critères de la SNCF. Le paysage défilait à toute vitesse. Je me replongeai dans les souvenirs de cette semaine complètement folle. Ma vie en fille, l’acceptation par mes collègues de travail, les soirées sexe avec Joëlle et Patrick, la déclaration d’amour muette de Driss.

En y repensant, je constatai que j’avais fait l’amour plus souvent avec Patrick qu’avec Joëlle. Et être sodomisée, être passive, être la femme m’avait donné énormément de plaisir.

Le soir de ma première journée de travail en fille, Patrick me demanda de mettre le fameux short ras-les-fesses. Et il était vraiment ras les fesses. Pour tout dire, il ne cachait que ce qu’il fallait. J’ajoutai un top qui dévoilait mon ventre plat et mes sandales compensées. En me voyant, Patrick manqua de s’étouffer.

— Idéal pour aller se promener au bois de Boulogne, commenta Joëlle.

Nous dinâmes. Et alors que je me penchai sur la table pour la nettoyer, Patrick craqua. Il s’approcha par derrière, me coucha sur la table, défit mon short et m’embrocha quasiment sans préparation. La pénétration fut douloureuse et, il faut bien le dire, pas très propre. Mais quel pied j’avais pris ce soir-là !

Vendredi soir arriva. Joëlle devait rester au salon assez tard pour faire l’inventaire avant la fermeture annuelle. Patrick m’invita au restaurant. Il me demanda de me faire belle et de mettre la tenue posée sur mon lit.

Il s’agissait d’un tailleur jupe blanc, d’une guêpière bordeaux rehaussée de dentelles noires, de bas couleur chair et d’escarpins blancs. Une tenue extrêmement raffinée et absolument magnifique. Il m’emmena dans Paris. Après le restaurant délicieux, nous marchâmes un peu dans la douce fraicheur du soir. Patrick me prit par la taille. Je réprimai un frisson de bonheur.

Joëlle était déjà couchée lorsque nous rentrâmes. Je passai la nuit avec Patrick seulement. Bien sûr, il me fit l’amour, tendrement, amoureusement. Pendant toute la soirée, j’eu droit à des petits mots d’amour, des « ma chérie » par-ci, des « mon amour » par-là et autant de « mon cur ». L’espace d’une soirée, je fus la femme, l’épouse de Patrick. Et si jusqu’à présent, j’avais pris et ressentis beaucoup de plaisir à faire l’amour, cette nuit-là, je découvris l’orgasme. Le vrai, le féminin.

Une question commençait à faire son chemin dans mon esprit. Si on me l’avait posé, il y a encore quelque mois, j’aurais dit non, catégoriquement. Aujourd’hui, j’en étais beaucoup moins sure. Est-ce que j’étais gay ? Dans la mesure où je me considérais de plus en plus comme une femme, il serait naturel que je sois attirée par les hommes. Mais les femmes me plaisaient tout autant et faire l’amour à Joëlle n’était pas une corvée, loin de là.

Et il y avait Driss. J’étais sa princesse, sa perle du désert, comme il disait. Sans le dire ouvertement, il était amoureux de moi. L’idée d’être aussi désirable, et surtout désirée, m’avait chamboulée. Et puis Driss était plutôt beau gosse, avec sa barbe bien taillée.

Le train arriva à Marseille. J’en descendis pour prendre une correspondance pour Antibes via un train omnibus. J’avais eu la bonne idée de voyager en jupe mais en chaussures plates. Et être à plat, ce n’était pas mal non plus.

Papa et Maman m’attendaient au bout du quai. Ils restèrent silencieux un moment, me déshabillant de la tête aux pieds. Je commençai à me demander s’ils n’allaient pas me demander de redevenir comme avant, en Thomas. Pourtant, ils étaient d’accord pour que je passe les vacances en Sarah. Je leur avais même demandé plusieurs fois, pour être vraiment sure.

— Tu es de plus en plus belle, dit finalement Maman. Une vraie petite femme.

— Merci Maman, répondis-je rassurée.

On gagna l’appartement, un petit deux pièces avec vue sur la mer, loué pour les vacances. J’occuperai le canapé.

— Alors, tu t’es bien amusée avec Patrick et Joëlle ? demanda Papa, égrillard.

Je rougis.

— Tu peux nous parler tu sais. Joëlle nous a tout raconté.

Je rougis de plus belle ce qui fit rire mes parents.

Je me laissai aller à quelques confidences, aux plaisirs que j’avais pris, à la sensation de me sentir femme dans les bras de Patrick. Et aussi mes interrogations quant à mon éventuelle homosexualité.

— Tu sais, la chérie, dit Maman. Peu m’importe que tu t’habilles en garçon ou en fille, que tu préfères les garçons ou les filles. Tout ce que je veux, c’est que tu sois heureuse.

Je ne pus retenir une larme. Sarah était définitivement acceptée.

— Bon, c’est pas tout ! Les états d’âmes, c’est bien mignon, mais moi, j’ai faim ! déclara Papa.

Je pris une douche, me changeai et me repoudrai le nez. Mes parents s’impatientaient dans la pièce principale.

— Une vraie gonzesse ! commenta Papa. Mais ça valait le coup d’attendre. Tu es ravissante.

Le compliment me toucha.

On dina dans une pizzéria bondée sur le front de mer. Puis on marcha le long de la plage pour arriver sur les remparts surplombant la Méditerranée. Je serrai mes bras sous ma poitrine, regrettant de ne pas avoir pris une veste.

— Je crois qu’on va rentrer, dit Papa en voyant la chair de poule sur mes bras.

— Notre deuxième fille a encore des choses à apprendre, ajouta Maman

« Notre deuxième fille ». Fallait-il comprendre que Sarah venait de remplacer définitivement Thomas ? Je le souhaitai ardemment.

— Bon, demain matin plage, annonça Maman, avant qu’il y ait trop de monde. Et L’après-midi, on ira dans l’arrière-pays.

Je me figeai soudain.

— Le programme ne te plait pas ? demanda Papa.

— Si, si, il est parfait. Sauf que j’ai oublié mon maillot de bains.

— Ah si ce n’est que ça, on ira t’en acheter un avant. Ou deux.

Je me levai un peu plus tôt. En me couchant, je me posai tout un tas de questions car si me balader en public en fille ne me posait aucun problème, m’étaler en maillot sur une plage était une tout autre affaire. Et ce qui m’inquiétait le plus était la dissimulation de mes attributs. J’en arrivai à la conclusion que le meilleur moyen restait de tout fixer avec du sparadrap.

Le subterfuge ne marcha que trop bien. Maman m’accompagna dans une boutique de souvenirs et maillots. J’en pris trois finalement, que des bikinis au bas échancré et au hauts cachant mes prothèses en silicone.

Je gardai le rose sur moi. J’observai minutieusement mon reflet à la recherche du détail fatidique qui trahirait ma nature mais rien de choquant. Mon pénis formait certes un petit renflement, mais on pouvait le confondre avec les lèvres d’un sexe féminin. J’étais rassurée et heureuse.

Nous trouvâmes facilement un coin de plage. Papa nous abandonna pour aller discuter avec les poissons. Maman et moi bronzâmes. Maman était une dernières irréductible à faire du topless et malgré ses quarante et quelques années, elle n’avait encore rien à envier aux petites jeunes. Même si sa poitrine avait perdu un peu de sa fermeté, elle restait encore très jolie. Je me surprise à vouloir de vrais seins et me débarrasser enfin de ses volumes artificiel.

On resta silencieuse, nous retournant à intervalles régulier ou allant nous baigner pour nous rafraichir. En cette fin de matinée, le soleil cognait déjà très fort.

Nous rentrâmes toutes les deux, laissant Papa dans l’eau.

— Maman, je peux te demander un truc ?

— Oui, bien sûr.

— Si je te dis que je veux rester Sarah et ne plus redevenir Thomas ?

— On te l’a dit hier soir, tout ce que l’on veut ton père et moi c’est que tu sois heureuse. Et si, pour ça tu dois rester en fille, voire même changer de sexe, alors on n’ira pas contre.

— Merci Maman. Je me sens bien en Sarah.

— On s’en est rendu compte.

— Tu veux aller jusqu’au bout de ta transition ?

Je restai silencieuse, réfléchissant à la réponse.

— Je ne sais pas. J’aime bien faire l’amour avec mon sexe. Même si j’aime aussi faire l’amour comme une femme.

— C’est ce que j’ai cru comprendre si j’en crois Joëlle. Il parait que tu jouis comme une fille.

Je rougis. 

15-

Je m’arrêtai soudain devant une boutique. Sur les portants étaient accrochés des vestes d’été. L’expérience de la veille me poussa à améliorer ma garde-robe. Je trouvais un petit boléro mais aussi une longue veste en maille.

On prépara une salade composée. Papa arriva pile au moment de passer à table.

— Alors les filles ? Ça s’est bien passé ?

— Parfaitement, répondit Maman. Ah si ! Sarah voudrait vivre en fille en permanence. Tu es d’accord ?

— Aucune objection. Mais ce sera à elle de gérer.

— Merci Papa, dis-je en lui sautant au cou puis à celui de Maman.

Il était prévu d’aller à Saint-Paul de Vence. Aussi j’étrennai ma veste longue avec le fameux short trop court qui avait rendu fou Patrick. Je chaussai mes sandales compensées.

Mes parents restèrent sans voix.

— Tu viens comme ça ? demanda Maman.

— Je n’avais jamais remarqué que tu avais d’aussi jolies jambes, complimenta Papa.

— C’est vrai, mais c’est quand même limite, reprocha Maman.

— Je ne trouve pas, répliqua Papa.

— Eh, gros pervers. C’est ta fille ! Alors si toi tu la regardes comme ça, je ne te dis pas les autres. Elle va faire une émeute.

— Bon, bon, je vais me changer, dis-je déçue.

— Mais non, tu es parfaite ! dit Maman. Reste comme ça.

Papa avait loué un cabriolet pour le séjour. Nous arrivâmes dans le célèbre village, déjà noir de monde malgré la chaleur étouffante. Papa m’offrit un chapeau à larges bords ainsi qu’une paire de lunettes de soleil à la mode.

Et comme on s’y attendait tous, je fis tourner les têtes.

Dieu que c’était bon de se sentir désirée.

Nous profitions des soirées pour nous balader. Papa et Maman faisaient l’amour tous les soirs ou presque et malgré leurs efforts, je ne pouvais pas ne pas les entendre. Les souvenirs de mon dépucelage en pleine partouze parentale avec leurs amis remontèrent. Mais je me rendis compte que si mes parents avaient été présents pendant mon initiation, il n’y avait pas eu le moindre contact entre eux et moi.

— Sarah ? Tu dors ?

— Euh non, pas encore, mais ça ne va pas tarder. Y un problème ?

Comme d’habitude, mes parents faisaient leur devoir conjugal.

— On aurait besoin de toi. Ou plutôt, moi, j’aurai besoin de toi. Est-ce que tu veux bien t’occuper de mon petit trou pendant que ton père prend l’autre ?

Je n’en croyais pas mes oreilles ! Mes parents me demandaient purement et simplement de les rejoindre pour une partie à trois et une double pénétration sur Maman.

La raison aurait voulu que je refuse. Mais la demande venant de Maman, avec l’accord de Papa, alors je cédai.

Je la rejoignis dans la chambre plongée dans la pénombre, seulement éclairée par les lumières de la ville filtrant à travers les persiennes. Elle me fit m’allonger sur le dos et vint entre mes cuisses pour gober mon sexe déjà dur. Puis elle s’empala sur moi. Papa s’engouffra dans sa chatte. Je sentais sa queue épaisse coulisser dans le fourreau vaginal, branlant la mienne à travers la fine paroi. Ses coups de reins suffisaient à me faire aller et venir dans son anus. Je m’enhardis à poser mes mains sur les seins de ma mère. Elle ne dit rien. Je caressai, pinçai les tétions que je trouvais énormes.

Puis on changea de position. Maman se retourna, m’offrant sa chatte tandis que Papa prenait ma place dans son cul.

Maman criait de plaisir. Je l’attirai à moi pour l’embrasser. Elle me donna ses lèvres et sa langue sans retenue. Ses gros seins s’écrasaient sur les miens, factices. Papa accéléra la cadence et éjacula dans le cul de sa femme. Je le suivis aussitôt.

Je me réveillai soudain, ma culotte et mon nombril tout poisseux de mon sperme. J’avais rêvé. Et c’était mieux ainsi, même si mes pensées étaient plus que répréhensibles.

L’appartement était silencieux. Je me rendis à la salle de bains à pas de loup et passai un gant sur mon ventre. Ma culotte regagna le panier de linge sale.

— Qu’est-ce qu’il t’arrive Sarah ? On dirait que tu as vu un fantôme.

Au petit déjeuner, le souvenir de mon rêve érotique, me mit mal à l’aise en présence de mes parents.

— Non, rien ça va. Mal dormi.

— Sarah, dis-moi ce qui ne va pas ? demanda Maman en revenant à la charge.

Honteuse, je lui racontai mon rêve, ne sachant plus où me mettre.

Elle sourit.

— T’inquiète, moi aussi il m’arrive de rêver. Mais les rêves resteront et doivent rester des rêves.

C’était clair. Et rassurant. Il ne se passerait jamais rien entre moi et mes parents.

Les deux semaines de vacances passèrent trop vite. Nous rentrâmes à Paris, des souvenirs plein la tête et les corps bronzés. Mais contrairement à Maman, le haut de mon bikini avait laissé une marque que je trouvais joliment sexy.

— Qu’est-ce que tu comptes faire pour ta prépa ? demanda Maman

C’était la question qui tue. Sitôt mes résultats du bac obtenus, je m’étais inscrite dans plusieurs écoles et autant de prépa. Mais c’était Thomas qui était inscrit, pas Sarah.

— Je crois que je vais aller plaider ma cause, dis-je. Ce sera Sarah ou Sarah. Hors de question que je redevienne Thomas.

— Bon, ok, dis Maman. Je te laisse gérer.

J’appelai l’école et obtins un rendez-vous avec le directeur. Je soignai ma tenue, ni trop clinquante, ni trop quelconque. Il fallait que je montre que j’étais une fille sérieuse, mais aussi un transsexuel posé et sensé.

J’optai donc pour un pantalon à la coupe droite arrivant juste au-dessus des chevilles, mes sandales compensées et un chemisier. Une veste de tailleur et un maquillage sobre finissaient ma tenue.

— Pas mal du tout, apprécia Maman. Pas mal du tout. J’espère que tout se passera bien.

— J’espère aussi.

L’entrevue avec le directeur ne fut pas aussi idyllique que je l’avais espéré. Ma situation allait à l’encontre de ses convictions. Mais mes explications calmes et argumentées finirent par le faire flancher et il accepta, du bout des lèvres, de changer mon prénom sur les registres d’inscription, à condition que je ne fasse pas de prosélytisme, d’esclandre et autres scandales.

Ce n’était pas mon intention et tout ce qui m’importait était de me noyer dans la masse, me fondre dans le décor.

Au retour de mon entretien, je fis un détour par le supermarché où j’avais travaillé. On m’accueillit chaleureusement, trouvant que j’avais bonne mine et que j’étais resplendissante. Driss était là. Il me fit la bise, les yeux encore plus brillants que le jour où on s’était quitté.

— Tu as le temps d’aller prendre un verre ? me demanda-t-il à voix basse.

— Bien sûr. Je t’attends dehors à la terrasse, comme la dernière fois.

Je fis quelques emplettes et je quittai la fraicheur du magasin pour me poser à une table devant un demi rafraichissant.

Certes j’étais désormais une fille à part entière, ou presque, mais la bière restait un plaisir dont je ne pouvais pas me passer.

Driss arriva une heure plus tard, tout en sourire.

— Bonjour Princesse. Tu m’as manqué.

— J’ai pensé à toi aussi.

Son visage s’éclaira encore plus. C’était plus qu’évident qu’il en pinçait pour moi.

On parla de mes vacances, de ce que j’avais fait.

— Tu as du te faire pas mal draguer, non ?

— C’est vrai que j’ai attiré les regards. Mais personne ne m’a rien dit. Faut dire que j’étais toujours avec mes parents. Si une fois, et j’ai répondu que je préférais les filles.

Driss sourit.

— Ça veut dire que je n’ai aucune chance alors ?

— Je n’ai pas dit ça non plus, dis-je avec un regard coquin

Car si Driss me draguait ouvertement, je n’avais aucune intention de le rejeter.

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