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Consentante – Chapitre 1

Consentante - Chapitre 1



Morgane, 23 ans, féminine en diable sans même avoir besoin dartifices, est assise au fond du train corail. Les traits délicats de son visage juvénile se reflètent dans la vitre tandis quelle regarde défiler le paysage. Il pleut presque continuellement depuis quelle a quitté Paris. Laprès-midi touche à sa fin. Seuls quelques dizaines de kilomètres la séparent de la gare de campagne où lattend Thierry. « Maitre Thierry » ajoute-t-elle intérieurement. Elle trouve toujours ce terme un peu ringard mais il y tient. Il sagit dune règle parmi tant dautres et pas la plus dure à respecter. Pour recevoir, il faut donner. Combien de fois lui a-t-il répété cette vérité. Mais recevoir quoi ? Le droit de se réfugier dans la bulle émotionnelle qui lui manque tant. Cest si unique quelle ne peut lexpliquer : la plénitude de se laisser dominer par cet homme aussi bon avec elle quil peut être exigeant. Aucun psy, aucun coach ni aucun amant au monde ne sait mieux soigner ses angoisses. Seul ce quinquagénaire à lélégance virile, si loin de ses repères masculins classiques, lui fait autant de bien. Elle le ressent au plus profond delle-même.

Pour les filles comme elle, une fois gouté à la soumission, cela devient une drogue dure. Ça aussi, Thierry lui a souvent dit. Elle doit admettre quil a raison Quand il la abordée à la terrasse dun café, elle la dabord trouvé trop vieux, un peu étrange, mais très sexy aussi. Thierry dégageait quelque chose de différent des autres hommes. Il était de passage à Paris pour affaires. En quelques minutes, il a su faire tomber toutes les défenses de la jeune femme à coup de réparties drôles et cinglantes. Il a de suite pris lascendant sur elle par une alchimie bizarre, puis il sest envolé en lui laissant son numéro. Morgane a longuement hésité. Mais elle a fini par le rappeler, hantée par la curieuse impression quil avait laissée en elle. Par ses mots et ses actes, de petites victoires en petites victoires (émaillées de brusques rejets quand les choses allaient trop loin), Thierry est parvenu à faire admettre à Morgane quelle ne peut sépanouir que dans une relation dont lhomme tient fermement les rênes. « Pourquoi vous êtes le seul à voir ça en moi ? » lui a-t-elle un jour demandé. « Parce que personne ne te regarde comme je te regarde » lui a-t-il répondu.

A présent, la jeune femme doit regarder la vérité en face : il suffit à Thierry de lui envoyer un billet de train pour quelle accoure. En seulement huit mois déchanges par webcam et deux week-ends passés dans son domaine (il les appelle des « stages»), Morgane a découvert combien elle avait besoin dexplorer ce territoire inconnu et un peu effrayant quest sa propre soumission.

Aujourdhui cest son troisième pèlerinage au domaine. Mais cette fois une nouvelle étape doit être franchie, a expliqué Thierry au téléphone. Ce sera dur, a-t-il aussi averti, insistant sur la nécessité quelle y soit prête et tentant presque de len dissuader. « Oublions les précautions pour novice, tu es proche dêtre une vraie soumise. Attends-toi à être traitée comme telle. Ce sera plus Marquis de Sade que Cinquante nuances de Grey, mon ange».

Morgane na pas bien saisi lallusion. Malgré les conseils de son Maitre, elle na jamais pu finir un ouvrage du Divin Marquis. Ces litanies de sévices racontées dans un style vieillot sont trop loin de son univers de jeune citadine bien dans son époque. Et puis elle ne se reconnait pas dans tous ces personnages tordus Mais Thierry a une pleine bibliothèque de ce style de littérature. Cest un cérébral et elle ladmire pour cela. A vrai dire, que nadmire-t-elle pas chez lui ? Il la ferait presque se sentir midinette, elle qui tient pourtant ce genre de filles en horreur ! Toujours est-il que les mises en garde concernant le week-end nont fait que renforcer son envie. Malgré son style femme-enfant qui fait tant craquer la gente masculine, sa fragilité cache un fort tempérament. Lui dire de ne pas essayer quelque chose, voilà le meilleur moyen de ly pousser. Cela lui a même valu linternat quand elle était ado et bien des déboires par la suite Il ny a que Thierry qui ait su trouver les clés de sa docilité.

Le train entre en gare et simmobilise. La jeune femme enroule les écouteurs autour de son smartphone et regroupe ses affaires : élastique, magazines féminins, paquet de chewing-gums. Elle rattache ses cheveux et se hisse sur la pointe des pieds pour attraper son sac de voyage. La voyant en peine, un inconnu intervient pour laider (mais pas avant de sêtre rincé lil sur sa jolie cambrure accentuée par leffort). Sur le quai, elle cherche en vain Thierry des yeux. Elle ne voit quun jeune type qui la fixe, adossé à une rambarde. Le garçon est au téléphone. Il doit avoir vingt ans, un air de petite frappe, cheveux ras, débardeur et chaine autour du cou. Il ne la quitte pas des yeux tout en parlant. Morgane mâche nonchalamment un chewing-gum en feignant de lignorer. Mignonne, elle est habituée aux dragueurs de rue, elle ne les craint pas. Et puis cette campagne paisible ne sera jamais pire que là où elle a grandi, où la testostérone transforme souvent les mecs en prédateurs quelle a appris à rembarrer.

Le garçon a maintenant raccroché, il sapproche. La jeune fille soupire intérieurement et lui décoche son regard las, celui qui signifie clairement « fiche-moi la paix ». Il linterpelle par son prénom. Morgane se fige.

– Je suis Fred. Thierry menvoie te chercher, explique-t-il. Ma voiture est sur le parking, passe-moi ton sac.

Il tend une main pour saisir une hanse, mais Morgane recule dun pas, un peu contrariée.

– Pourquoi il nest pas venu lui-même ?

– Ça, tu lui demanderas ma belle. Moi je fais juste le taxi.

Morgane sent son smartphone vibrer brièvement dans la poche de son petit anorak. Elle pose son sac à terre et le consulte sans un regard pour le jeune homme. Cest un SMS de Thierry :

« Bonjour mon ange. Jespère que tu as fait bon voyage. Frédéric va te conduire au domaine. Cest un de mes saisonniers. Il connait ton statut. Obéis lui exactement comme à moi. Il a la permission de sévir dans le cas contraire alors sois gentille avec lui. A tout à lheure»

La jeune femme reste interdite devant le message. Elle déteste lidée que ce mec sorti de nulle part simmisce dans leur relation si spéciale et exclusive. Le fait quil ait lâge de son petit frère rend les choses encore plus désagréables. Elle en veut surtout à Thierry de ne pas avoir daigné se déplacer pour laccueillir. Ce nest pas du tout ainsi quelle avait fantasmé son arrivée.

– Donne ton sac, simpatiente le dénommé Fred.

Elle peut lire dans son regard quil sait de quoi retourne le SMS (et aussi un fond damusement pervers qui ne lui plait pas du tout). Morgane sécarte pour lui laisser prendre ses affaires, ramenant nerveusement derrière son oreille une mèche égarée sur son front limpide. Il balance le sac par-dessus son épaule.

– Ah les filles cest dingue tout ce que vous pouvez prendre pour juste trois jours ! sexclame-t-il sous le poids du fardeau.

Morgane comprend que le garçon nignore rien des détails de son séjour. Il la fait passer devant dune légère pression sur les reins. Sa voiture est une vieille Clio sport aux pneus boueux. Il enfourne le sac dans le coffre et va sinstaller au volant. Elle ouvre la porte côté passager et fait mine de sasseoir, mais il larrête.

– Toi tu montes derrière, explique-t-il en rabaissant le siège.

La jeune femme marque un temps de surprise mais sexécute, le gratifiant au passage dun regard dédaigneux.

– Le chewing-gum, à la poubelle, déclare Fred en tirant le cendrier derrière la boite de vitesse.

– Quest-ce que ça peut faire ? demande Morgane.

– Cest ma voiture, je décide, cest tout. On est pas censé obéir quand on est une soumise ? la taquine le garçon.

Un silence pesant sinstalle, puis Morgane laisse tomber le chewing-gum dans le creux de sa paume et se penche entre les sièges pour le déposer dans le cendrier.

– Ça cest une bonne fille ! jubile Fred en tournant la clé de contact.

Morgane se cale dans son siège, tête tournée vers la fenêtre pour ne pas croiser les coups dil du garçon dans le rétro intérieur. Il la conduit en silence à travers lagglomération puis sur une départementale bordée dune forêt et de champs humides.

– Tu le connais depuis longtemps Thierry ? finit-il par demander par-dessus son épaule.

– Ouienfin, non Cest nos affaires.

– Je connais une demoiselle qui va changer de ton rapidement, observe froidement le jeune homme.

Morgane émet un petit « snif » de dédain, mais elle ne relève pas. Elle a pris le parti de prendre son mal en patience jusquà larrivée, en limitant les contacts avec son chauffeur au minimum. Elle se souvient que la demeure de Thierry, en aplomb du domaine, est perdue au milieu des champs à trente bonnes minutes de la gare. Le trajet sannonce bien long… Elle plonge la main dans son anorak et en sort son paquet de blondes.

– Je peux fumer ? demande-t-elle, sefforçant de prendre un ton aimable.

– Non. On fume pas dans ma voiture, désolé.

– Elle pue le tabac froid, ta voiture fait remarquer Morgane mi-amusée mi-agacée.

– Aujourdhui, on ne fume pas. Cest moi qui décide.

La jeune fille se laisse retomber contre son siège en soupirant.

— Pauvre type lache-t-elle tout bas.

– Quoi ? demande Fred en la scrutant dans le rétro.

– Rien.

– Non, non. Quest-ce que tu viens de dire ?

– Ecoute je suis crevée, je veux juste arriver, prendre une douche et parler à Thierry.

Le garçon se mure dans un silence vexé et poursuit sa route. Quelques kilomètres plus loin, il ralentit brusquement pour sengager dans un chemin de terre qui senfonce dans le bois. La Clio roule au ralenti sur la terre mouillée, des branchages grattent la vitre du côté de Morgane qui se crispe sur la banquette.

– Tu fais quoi là ?

– Thierry mavait prévenu que tu ferais surement ton mauvais caractère.

– Où on va ?

La Clio senfonce encore un peu dans la forêt et sarrête. Fred en descend. Elle le regarde, pas tranquille, contourner le véhicule pour venir ouvrir la porte de son côté. Il rabat le siège et lui intime de descendre elle-aussi.

– Je veux parler à Thierry, dit Morgane dune voix moins assurée.

– Bien sûr que tu vas lui parler. On lappelle de suite. Allez, descends.

– Appelle dabord.

Fred sort son téléphone et séloigne un peu pour parler. La jeune femme lobserve sentretenir avec son amant à travers le pare-brise. Elle a comme un mauvais pressentiment, qui saggrave lorsque le garçon revient avec un sourire triomphant. Il passe la tête dans lhabitacle et lui tend le téléphone. La voix de Thierry, grave et sereine, apaise immédiatement Morgane.

– Alors comme ça on se tient mal avec mes employés ? ironise-t-il.

– Non cest juste que jétais déçue de ne pas vous voir à la gare, explique la jeune femme, envahie par la douceur dentendre son amant quelle sait si proche.

– Jai pourtant été clair Morgane. Cette fois-ci je te veux entièrement soumise. Pas un peu, pas quand ça tarrange. Entièrement. Tu étais daccord

– Je sais je le serai, avec vous.

– Avec moi et avec qui je le décide, la reprend durement Thierry.

– Il a même pas mon âge proteste Morgane.

– Peu importe. Tu commences bien mal ton séjour mon ange. Si tu ne te sens pas capable dêtre celle que tu dois être ce week-end, il y a un train pour Paris dans deux heures. Je peux dire à Frédéric de te raccompagner, tu y seras largement à temps pour échanger ton billet de retour. Je paierai la différence si besoin.

– Non, dit la jeune femme.

– Non quoi ?

– Je rentre pas

– Alors plus dinsolence, plus aucune.

– Daccord

Thierry reste silencieux quelques secondes comme pour mieux lui faire sentir le poids de son autorité, puis reprend :

– Je laisse à Frédéric le choix de passer léponge ou pas. Tu vas lui présenter tes excuses. Sil veut te punir malgré tout, cest son droit.

Morgane inspire puis souffle un « OK » résigné dans le téléphone.

– Bien. Je suis content de te savoir si proche Morgane. Fais ce que mon employé te dit et tu seras bientôt au chaud, au domaine.

Il raccroche. Morgane se laisse ôter le téléphone des mains par un Fred tout sourire. Il a bien perçu le changement dattitude de sa passagère. La lueur de défiance dans les yeux de la belle a laissé place à une excitante docilité.

– Tu veux bien descendre maintenant ?

Morgane acquiesce, tendue.

– Alors viens prendre ta fessée.

Elle se raidit, abasourdie.

– Hein ??

– Oui. Comme une vilaine fille qui parle mal. Ensuite une pipe, et on sera quitte.

Morgane tente de lire dans les yeux du garçon quil plaisante. Mais il a lair très sérieux.

– Tu vas pas faire ça ! proteste-t-elle dun ton indigné.

– Tu crois ça ? Thierry, il dit que je peux. Allez, descends, fais le tour.

La jeune femme enrage intérieurement. Une partie delle-même est en proie à la révolte, mais elle voit maintenant le jeune homme comme un prolongement du pouvoir de Thierry sur elle. Lui résister, cest refuser lautorité de son amant. Ce serait tout gâcher avant même les retrouvailles dont elle rêve depuis des semaines. Elle sexécute avec une mine denterrement, tandis que le jeune homme prend place derrière le volant. Elle contourne le véhicule en enjambant tant bien que mal les flaques boueuses pour ne pas abimer ses bottines, et se retrouve debout devant lui.

– Enlève ton blouson.

Elle reste immobile quelques secondes, comme pour montrer sa désapprobation. Mais elle finit par dézipper rageusement son anorak. Il lui ôte des mains et le jette sur la banquette arrière. Morgane se retrouve dans son petit haut à bretelles, frottant ses épaules pour se protéger de lair humide. Fred la toise dun air dominateur, ses yeux descendent sur le liseré de sa culotte qui dépasse du pantalon taille basse.

– Elle fait moins la fière, la parisienne ! samuse-t-il. Baisse ton jeans

Morgane fulmine. Elle se mordille la lèvre pour ne pas répondre. Etre à la merci de ce « loser » est tellement humiliant. Elle a déjà vécu des situations similaires avec Thierry. Mais là cest différent. Thierry a ce droit, il est le Maitre, mature et expérimenté, celui qui sait la guider. Pas ce morveux et son air arrogant, ça surement pas !

– Allez ! Fais-moi voir ta culotte ! simpatiente le garçon.

Elle inspire un grand coup, puis déboutonne son jeans avec des gestes nerveux. Elle doit se tortiller un peu pour descendre le pantalon très serré à mi-cuisses, découvrant le triangle mauve de sa culotte « petit bateau » (elle a décidé en partant de garder la lingerie sophistiquée pour plus tard, pour les moments dintimité avec Thierry). Morgane adresse un regard de défi au jeune homme. « Tu es content, pauvre mec ? » semblent dire ses yeux. Mais elle sabstient de le traduire en paroles, consciente que sa dernière insulte lui vaut den être là.

Le garçon profite du spectacle quelques instants puis tapote sur ses genoux.

– Viens là vilaine, à plat ventre. Papa va te punir.

La jeune femme enfonce ses ongles nacrés dans ses paumes, prise denvie de griffer le visage de ce petit con pour effacer son rictus satisfait. Au lieu de ça, elle savance à pas de geisha à cause du jeans qui entrave ses cuisses et baisse la tête pour pénétrer dans lhabitacle. Elle vient sallonger en travers des genoux du garçon, prenant appui sur ses avant-bras sur le siège passager. Morgane sent avec dégout lérection du jeune homme contre son ventre. Elle fixe la poignée de portière devant elle et sefforce de « débrancher » son esprit en attendant la première claque. Mais il ne semble pas pressé, comme sil savourait chaque seconde de la situation et prenait le temps dadmirer la perfection de son ratio taille-hanches.

– Un beau petit cul de parigote, sémerveille-t-il en gratifiant la jolie croupe rebondie dune caresse.

Morgane senferme dans un silence méprisant. Ne pas répondre, ne plus penser à rien.

– Demande pardon à papa.

La jeune femme soupire, puis lâche du bout des lèvres un « pardon » sans conviction.

La première claque est nette et cuisante, bien plus forte quattendu.

– Aie ! sécrie Morgane dun ton indigné.

– Jai rien entendu ! (CLAC !)

– Aie !!! PARDON !

– Pardon qui ? (CLAC !)

– Frédéric !

CLAC ! CLAC ! CLAC ! CLAC !

Les fesses de Morgane senflamment à travers le coton. Son bassin étroit remue pour échapper à limpact des cinq doigts du garçon, mais la marge de manuvre est bien maigre dans lespace exigu, dautant que Fred la remet sur le ventre dès quelle parvient à se tourner un peu. Il détache ses cheveux dun coup sec et reprend son ouvrage. Elle se mord la lèvre pour étouffer de petits cris où se mêlent douleur et colère, et par-dessus tout la honte déprouver une jouissance trouble aux vibrations qui remontent jusque dans son vagin. Pas question de lui faire ce plaisir.

– Dis « je suis une vilaine fille mal élevée ». Bien fort !

– Cest stupide !

Une main agrippe fermement la chevelure de Morgane et tire sa tête en arrière. La fessée sintensifie. Jamais Thierry ny est allé si fort. La douleur lui fait lever une bottine, corps tendu comme un arc. CLAC ! CLAC ! CLAC ! Elle finit par craquer.

– Excuse-moi ! pardon ! arrête ! arrête !! sil te plait !!! supplie la jeune femme à travers les cheveux qui voilent maintenant son visage. Elle sent les larmes monter malgré tous ses efforts pour les retenir.

– Dis la phrase ! (CLAC)

– Je suis une vilaine fille mal élevée ! cède-t-elle, domptée.

Le sexe contre son ventre semble durcir encore davantage.

— Et quest-ce qui leur arrive aux filles mal élevées ? demande le garçon.

— Lache mes cheveux sil te plait

— Réponds ! Quest-ce quelles reçoivent ? (CLAC !)

— Une fessée ! crache Morgane comme une sauvageonne.

La main de Fred la relâche enfin.

– Bonne fille, la complimente-t-il en tapotant le postérieur en fusion. Relève-toi.

Morgane se redresse sur ses avant-bras, reniflante et humiliée. Le garçon laide à sortir du véhicule à reculons. Elle se retrouve debout, les yeux humides et passablement décoiffée. Elle remonte une bretelle glissée de son épaule. Avec son jeans baissé au milieu de ce bois perdu, la situation lui semble un peu irréelle.

– Reste pas comme ça, remonte ton froc, ricane le jeune homme.

La jeune fille sexécute. Elle évite soigneusement le regard de celui qui vient de la châtier comme une gamine. Il lui a peut-être ôté sa fierté mais il naura pas le plaisir de ses larmes, ça non !

– Allez, retourne t’asseoir.

Une fois revenue sur le siège passager, Morgane retrouve un semblant de contenance. La brulure sur ses fesses est devenue une chaleur irradiante et lancinante plus supportable. Ignorant Fred, elle abaisse le miroir du pare-soleil et arrange un peu ses cheveux. Le répit est de courte durée. Elle laperçoit du coin de lil qui déboutonne son pantalon.

– Une fessée, une pipe, on a dit, lui rappelle-t-il goguenard.

Il se soulève de côté pour descendre jeans et caleçon et en extraire un pénis de bonne taille.

– Au boulot la parigote ! lui intime-t-il presque gentiment.

Morgane le fusille des yeux.

– Tu veux quon appelle ton maitre pour savoir si jai le droit ? demande doucement Fred.

La jeune femme fait non de la tête, lair sombre. Thierry a été clair, ce salaud a carte blanche avec elle. Autant en finir vite. Elle se penche à contrecur vers lentrejambe du jeune homme en ramenant une mèche rebelle derrière son oreille. Sa main saisit délicatement la base de la verge, ses lèvres sentrouvrent.

– Mets lautre main dans ton dos, ordonne Fred.

Elle obéit.

– On va laver ta petite bouche du vilain mot que tu mas dit tout à lheure.

Morgane rassemble son courage et referme ses lèvres sur le sexe dressé. Le garçon pousse un soupir daise. Sa main plonge dans la chevelure de la fille. Il la fait descendre et monter sur son chibre comme un yo-yo, la poussant de plus en plus loin jusquà titiller sa glotte. Morgane tousse, un filet de salive macule le pantalon du jeune homme. Plus que jamais elle comprend le sens de lexpression atroce « se faire baiser la bouche ».

– Allez parigote, on sapplique, encourage le jeune homme.

Pendant de longues minutes qui paraissent des heures, elle suce, pompe, convulse sur le sexe du garçon qui la laisse à peine respirer. Elle noppose aucune résistance, appliquée comme avec un vrai boyfriend, espérant ainsi abréger les choses.

– Je vais jouir, annonce-t-il finalement. Tu peux recracher, mais tu prends tout en bouche. Tavise pas de salir ma bagnole, tas déjà assez bavé petite cochonne.

Quelques instants après, Morgane sent la décharge tiède et amère dans sa bouche. Fred veille à ce quelle en récupère la moindre goutte, la faisant coulisser encore longuement le long de sa verge. Puis il la relâche enfin.

– Cest bien, tu fais ça pas mal. Va cracher si tu veux.

Morgane descend de la Clio et senfonce de quelques pas dans les feuillages. Elle saccroupit et se débarrasse de lavilissante semence comme si elle vomissait un breuvage empoisonné. Elle reste ainsi courbée plusieurs minutes, nauséeuse et lorgueil en miettes. Le jeune homme la laisse patiemment reprendre ses esprits. Lorsquelle revient à la voiture, il sort de la boite à gants un paquet de kleenex et une petite bouteille deau quil jette sur les genoux de sa passagère.

– On sen va. Tu peux rester devant et fumer. Mais baisse la vitre.

La jeune femme accepte les deux propositions sans un merci. Le reste du trajet se fait dans un silence de mort. Morgane fixe la route, maussade, en tirant mécaniquement sur sa cigarette. Elle ne peut sempêcher den vouloir à Thierry pour ce quelle vient dendurer.

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