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La déchéance du cocu – Chapitre 6

La déchéance du cocu - Chapitre 6



Jétais effondré mais je savais que je ne pouvais pas dire oui. Dabord cela navait aucun fondement juridique, et ensuite ce nétait pas la volonté de ma femme, je le sentais bien. Cela navait pas de sens. Je le lui dis, elle ne me regarda pas, pris une valise, puis elle est partie, sans même ouvrir ma cage, mais ni elle ni moi ny avons pensé. La séparation a été dune violence inouïe pour moi. Pour la première fois de ma vie je me suis retrouvé seul, javais toujours enchaîné les relations et navais jamais été quitté. Pour Julie, ce fut aussi un électrochoc, et aussitôt partie elle a curieusement cassé avec Greg, sans pour autant revenir vers moi. Nous avons passé trois mois sans nous voir, sans que je ne sache rien de ce quelle faisait. Jai surfé et cherché sur le net, mais à vrai dire ma libido était en berne. Javais découvert que mon plus profond instinct était une soumission plutôt extrême, et rien dautre navait le moindre intérêt pour moi. Cest comme une force profonde en moi, une raison dêtre. Je suis même allé voir un hypno-thérapeute, et au lieu dextirper ce besoin en moi, je lai exprimé encore plus fortement en état dhypnose, mon subconscient se lâchant complètement, le thérapeute impuissant devant ce besoin si énorme en moi, sans doute davoir été contenu et surtout inversé pendant toutes ces années.

Je retrouve Julie pour déjeuner, je ne sais pas trop quel est le sujet. Elle arrive magnifique, sculpturale, quelque chose a changé en elle, mais je ne vois rien de particulier sinon peut être la gymnastique qui a modelé son corps. Ses seins sont magnifiques, je les ai toujours adoré, et tous les hommes qui la croisent aussi. Deux obus incroyables, un 95 E quelle porte avec majestée. Je le lui dis. Elle mexplique quelle a rencontré quelquun. Cela me déchire le cur mais je la félicite. Elle rit. Non pas comme cela, une personne qui laide à explorer qui elle est. Je la sens aussi forte que ces dernières semaines ensemble, mais bien plus apaisée, comme ayant intériorisé toute cette violence en elle. Elle me demande où jen suis de mes désirs. Je tourne autour du pot et reste flou. Ses questions sont précises, son regard direct, je suis troublé. Je me lâche alors. Je lui dis à quel point je me découvre un besoin de masochisme, de contrainte, dhumiliation aussi. Elle me fait décrire certain de mes fantasmes. Cela mexcite et cela me fait sentir la cage qui est en place. Je me sens honteux, je lui dis. Que je nai pas enlevé la cage. Je la vois estomaquée, son regard se trouble, le silence se fait.

— Louis jai beaucoup avancé. Cette histoire avec Greg était une folie, mais jen avais besoin pour sortir de ton emprise, de notre relation et surtout de la tournure quelle prenait. Javais besoin dune rupture et je nétais pas assez forte à lépoque pour y arriver. Mais dès que je suis partie, jai réalisé avec étonnement que je navais plus envie de souffrir, mais plus envie dobéir non plus. Au contraire il est temps que je vive pleinement ma vie et que je massume et arrête de me cacher.

— De te cacher ? Comment cela ? Je ne comprenais pas bien, je ne la reconnaissais pas

— Jai été rassurée en vivant avec toi, je me disais que je nétais pas assez forte et que tu me protégeais. Du coup je ten ai voulu terriblement de casser cette confiance avec tes désirs de soumission et desclavage. Me faire prendre un amant cétait me forcer à nouveau à séduire, à prendre des risques, alors que je ne voulais plus que cela arrive. Mais cétait une bonne chose, cela ma forcé à sortir de ce confort factice dans lequel je mourrais.

— Oui je comprends, je suis désolé.

— Ne le sois pas, cest moi qui me trompais. Et maintenant jai changé. Tu mas beaucoup donné en me permettant de prendre confiance, et de mépanouir, et maintenant je me sens forte et totalement autonome. Je nai besoin de personne, pas même de toi. Mais surtout jai découvert exactement la même chose que toi mais dans lautre sens : je me faisais subir, en soumission ou en masochisme, ce que javais envie de faire subir aux autres. Je retournais ma violence contre moi alors que jaime la tourner vers lextérieur. Je te détestais de devoir minfliger cela, mais cest ce dont javais besoin.

— Oh cest étonnant. Mon cur battait la chamade, déjà mon esprit partait à 100 à lheure comme souvent dans ces occasions.

— Je suis la première surprise, mais jassume, jaime, jadore et jen jouis. Et je men fous du reste. Tout comme toi tu assumes si je te crois. Mets toi à genoux à côté de moi.

Lordre est sec, le regard planté dans le mien. Je meffondre intérieurement, je connais bien cette sensation. Mon cerveau se vide, je deviens bégayant, fébrile, plus aucune pensée nest émise. La tentative dérection est immédiate, bloquée par la cage. Je me jette plus que je ne me mets à genoux, je ne pense même pas au lieu public où nous sommes. Julie ne me quitte pas des yeux, humblement je baisse les miens, mes mains sont dans mon dos, mes cuisses légèrement écartées. Avec son pied elle tâte mon entrejambe, sans doute vérifie-t-elle que je ne lui ai pas menti. Elle est sans doute rassurée car elle rit :

— Comment ai-je pu me tromper à ton sujet pendant si longtemps ? Sa question nappelle pas de réponse. Voilà ce que nous allons faire, et je ne te demande pas ton avis. En te mettant ainsi si spontanément à genoux après mavoir raconté tous tes désirs, et avoir porté cette ceinture depuis maintenant mon départ, je pense que tu nas plus voie au chapitre, tu es daccord.

— Oui je suis daccord.

— Jai épousé un homme viril et puissant et je lai aimé passionnément. Là ce que tu es cest un soumis sans grand attrait. Je ne suis pas amoureuse de toi et je ne le serais plus jamais. Je te trouve pathétique et ridicule et cela va être de pire en pire tu verras. Mais jai envie de toi, envie de revenir à la maison, que tu me serves, que tu sois à mon service, que je claque ton argent si précieux pour toi, mais surtout que tu sois en pleine dévotion, admiration, désir pour moi. Je ne te promets rien, sinon que je ferais à ma guise à chaque instant, que ton avis, ton envie ou ton confort me sont totalement sans intérêt, je ne te promets rien sinon que tu vas souffrir dans ta chair comme dans ton âme, que je vais te faire perdre toute la confiance que tu as en toi, que tu seras lesclave que tu rêves tant dêtre puisque tu mas expliqué que cétait ta nature profonde.

— Merci de bien vouloir revenir. Jétais à la fois mortifié et terriblement excité. Etait-ce même possible ?

— Tu sais cest facile de trouver un homme aussi merdeux que toi. Mais tu as lavantage que je te connais bien, que tu es riche, que nous sommes déjà un couple connu, que jaime ta maison. Tout cela sera bien plus facile, dautant que tu tes déjà tellement ouvert à moi que je te possède et te tiens totalement. Cest dabord pour ces côtés pratiques que je décide de revenir, et aussi le plaisir de pouvoir largement abuser de toi de toutes les façons imaginables, en repensant à tout ce que nous avons pu déjà vivre et en le retournant au centuple. Ce sera délicieux. Embrasse mes chaussures.

Je me plie sans réfléchir, lesprit un peu perdu. Javoue que jai mal, je suis angoissé par tout ce quelle me dit. Jai vu ce quelle peut avoir en elle, mais je réalise aussi que cest ce que jai toujours voulu et rêvé. Mais jaurais aimé quelle maime, me rassurer là-dessus. Là je comprends que si je lui déplais elle partira à nouveau. Et je comprends aussi, même si jai beaucoup de mal à ladmettre, que ce nest quainsi quelle peut me tenir totalement en son pouvoir.

Julie me fait payer le restaurant, puis récupère ma carte de crédit avant de menvoyer dans son meublé récupérer toutes ses affaires. Jai laprès-midi pour vider mon dressing, mettre mes affaires dans les placards du grenier, et lui laisser toute la place. Cest vrai quelle ne ma pas demandé mon avis ni mon accord, cette pensée mexcite, comme celle de léducation quelle veut me donner. Je ferais tout pour elle, je me jure dêtre le plus parfait possible, je me rends compte que si jéchoue elle partira et que je serais définitivement seul. Je ne sais pas si je suis heureux ou malheureux, jai terriblement peur que tout cela méchappe. Jaimerais tellement de la complicité avec elle, mais je sais que cela narrivera plus. Je ne lintéresse que comme une chose à son service, et cest ce que je voulais.

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