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L'histoire de Muriel – Chapitre 1

L'histoire de Muriel - Chapitre 1



L’histoire que je vais vous conter, mon histoire, s’est déroulé dans les années soixante. Pour les plus jeunes de mes lecteurs, dont je ne fais évidemment pas partie, il faut resituer un peu le contexte.

La France, venait de perdre son empire colonial, de façon plus ou moins douloureuse. En contrepartie, elle avait gagné un nouveau Président, Général de surcroît, une nouvelle constitution, une nouvelle monnaie… Bref un nouveau départ !

En mai 1961, mon père, commandant putschiste à Alger, avait dû fuir en exil, nous laissant seules, ma mère et moi. Christine, la sur de ma mère, que j’avais rarement vue jusqu’alors était venue à notre aide, notamment pour payer le loyer du petit meublé du quatorzième arrondissement dans lequel nous avions emménagé. Ma mère, qui quant à elle n’avait jamais travaillé autrement qu’en tant que femme au foyer, commença à exercer en tant que femme de ménage. Quant à moi, dans ma dix-huitième année, je préparais mon baccalauréat en espérant pouvoir bientôt mordre la vie à pleines dents.

Ah! quelques précision concernant la société des ces années. La libération des femmes était encore loin, celles des murs encore plus. On parlait à peine de la pilule. Les églises étaient encore remplies d’ouailles pieuses. Une société bien sage et bien conventionnelle, quoi !

Inutile de vous dire que le sexe était quelque chose de vraiment tabou dont on osait à peine parler, même entre copines de Lycée. Je ne parle pas des garçons qui quant à eux semblait habiter d’autres planètes inaccessibles. Seule la rue semblait permettre une coexistence anonymes des deux genres.

Ma tante Christine m’avait été toujours dépeinte par mes parents comme quelqu’un de pas très recommandable, sans morale et sans autre loi que celle de l’argent. C’était vraisemblablement pour cette raison que mes parents ne me l’avaient jamais présentée auparavant. Force m’était pourtant de considérer qu’il s’agissait en l’occurrence de la seule personne qui nous avait apporté son assistance après le départ de mon père.

Un jeudi en début d’après-midi Ah oui ! À l’époque, le jeudi était la journée de repos pour les élèves et étudiants et non pas le mercredi ma tante Christine sonne à la porte. Ma mère était absente, faisant un ménage dans le quartier. Je lui ouvre et lui indique que ma mère ne rentrera qu’en début de soirée.

— Je venais uniquement déposer le montant de votre loyer. Tu travailles ?

— Oui, les examens approchent et j’aimerais décrocher mon diplôme une fois pour toute.

— Et… que feras-tu après ?

— Je chercherai du travail, je pense. Une amie de Maman travaille dans une Banque et s’est proposée pour me faciliter un entretien d’embauche

— Employée de Banque. Oui, pourquoi pas, si cela te plaît ?

— Je ne sais pas si cela me plaira, mais il me faut travailler pour aider Maman.

— Oui, tu as raison. Tu es une bonne fille. Je regrette de ne pas t’avoir connue plus tôt.

— Moi aussi, je regrette, vous êtes si gentille avec nous.

— J’ai le sens de la famille et j’adore rendre service. Comment vont les études ?

— Cela ne se passe pas trop mal. Je pense avoir de bonne chance de décrocher mon baccalauréat.

— Littéraire ? Scientifique ?

— Non, Gestion.

— Ah oui ! Bon, je ne vais pas te déranger plus longtemps. En revanche, si toi, tu as un peu de temps ce week-end, passe me voir. Cela me fera plaisir.

— Volontiers. Je peux passer samedi après-midi ? Je crois que Maman travaille toute la journée.

— Pas de problème. Tu n’es jamais encore venue à mon domicile ?

— Non

— Voici ma carte de visite avec mon adresse. C’est à Bures sur Yvette, sur la ligne de Sceaux. Ma maison n’est pas très loin de la Gare. Le plus simple pour toi est de prendre la ligne de Sceaux à Denfert-Rochereau. Ne préfères-tu pas venir pour le déjeuner ? Vers midi ?

J’acquiesce à cette proposition. Ma tante m’embrasse sur les deux joues puis quitte l’appartement. Je reprends alors mon travail.

Vers sept heures, Maman rentre enfin de sa journée de travail. Malgré son sourire, je vois qu’elle est exténuée. J’ai l’impression qu’elle se donne à fond pour assurer notre subsistance et je ne voudrais pas que cela nuise à sa santé.

— Tante Christine est passée cet après-midi et a laissé l’argent pour le loyer.

— C’est vraiment gentil de sa part. Quand je pense que ton père ne pouvait pas la voir !

— Je pensais que toi, non plus tu ne désirais pas la voir…

— Non, j’ai toujours été attristée à l’idée de ne plus avoir de ses nouvelles, et ne pouvoir lui en donner. Tu connais ton père. Il s’était mis dans la tête que Christine était une fille de mauvaise vie et il m’avait fait promettre de couper les ponts. En fait, c’est bien lui qui nous a laissées tomber.

— N’y pense pas Maman, il va finir par revenir.

— Lui ? Allons donc ! Le Général ne pardonnera pas ! Ton père est sûrement partit refaire sa vie en Amérique du Sud.

Pourquoi l’Amérique du Sud ? Pour ma part, je serais plutôt allé aux États-Unis !

— Tante Christine m’a invitée chez elle à déjeuner samedi prochain… Cela ne pose pas de problème

Ma mère reste silencieuse pendant quelques secondes avant de répondre.

— Non, non, il n’y a pas de problème. Promets-moi seulement de ne pas rentrer trop tard.

— C’est promis Maman. De toute façon, il me faut également continuer à réviser.

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