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Mon enfer – Chapitre 7

Mon enfer - Chapitre 7



La vie de lombre à la lumière 7/8

Personne ne veut vraiment écouter ce que Claude a à dire. Alors, vers qui se tourner ?

Le kiosque à journaux, sur le chemin de mon bureau voit ma visite, une fois nest pas coutume. Je prends toute une pile de quotidiens sur lesquels une femme est en photo. La gamine qui vend ces torchons ne quitte pas ma trogne des yeux. Elle se demande un court instant où elle a déjà bien pu me voir. Puis son attention est détournée par larrivée dun autre client. Ainsi va la vie. Aussi vite oubliée que reconnue. Jai mal partout ! Oh ! Ce ne sont pas des mauvaises douleurs, juste des courbatures. Mes reins ont dû résister à tellement de visites que le bas de mon dos est en compote. Mais de quoi devrais-je me plaindre ? Je peux traverser la ville la tête relevée, le paria na plus lieu dêtre. Mon nom sétale sur trois colonnes et les journalistes, ceux-là mêmes qui me traitaient de créature du diable ou de tueuse perverse, les mêmes qui me trainaient dans la boue, mencensent doublement aujourdhui. Ces faux jetons sont bien des mange-merdes !

Mélanie a un sourire que je qualifierais de jovial. Elle me fait le bisou du matin et je reprends mon poste. Cest aussi un Gino aux dents blanches, qui arbore une banane qui lui fend la bouche jusquaux oreilles qui passe devant moi, et senferme avec ma patronne dans le bureau. Je men contrefiche et puisquils sont finalement occupés à toute autre chose, je jette un il sur les feuilles de chou que jai acheté. Toutes sont unanimes, la police na pas fait du bon boulot et de tueuse sanguinaire me voici étalée en tête de toutes les unes, sur quatre colonnes, malheureuse victime dune justice aveugle. Ils se sont tout bonnement resservis de certaines photos sur lesquels lors de mon procès japparais menottée. Les pourris ! Ils ne mont pas demandé mon avis pour publier celles-ci.

Quand le téléphone sonne, une voix inconnue me demande si je veux bien lui raconter mon calvaire ! Je raccroche au nez du journaliste, en trouvant quil a bien vite su où me trouver. Puis cest un infernal manège qui débute. Le bigophone narrête plus de sonner. Mélanie attirée par autant de coups de grelot vient enfin me voir, accompagnée de son nouveau garde du corps !

Tu as vu ? Tu as la primeur des journaux tu es partout ce matin. Cest pour cela que le téléphone sonne sans arrêt ?

Je crois bien, oui ! Mais je ne peux pas faire grand-chose !

Je sais ! Tu veux leur répondre ?

Certainement pas ! Mais si ça perturbe trop le travail, je rentre chez moi ! Ils ne vont plus me lâcher. Des chiens qui rongent un os ! Dire que ce sont les mêmes qui mont décrite comme la salope qui avait tué son mâle il en est même pour mavoir comparé à une mante religieuse tu imagines ? Alors ils peuvent crever ! Pas un mot, je ne leur dirai rien.

Fait comme tu le sens ! Mais si tu quittes le bureau, dis-le-moi. Pendant que jy suis et pour que nous nayons plus à en reparler Gino et moi sommes désormais ensemble. Comme ça tu es au courant et si tu le vois un peu plus souvent, cest juste normal !

Chut ! Tu veux chacun ses affaires, chacun ses histoires ! Je nai pas à me mêler de votre vie, Mélanie ! Tout comme tu ne tes jamais impliquée dans la mienne et cest tellement mieux comme ça. Du reste je crois que tu as raison je vais filer à langlaise sinon, ils vont faire le siège de ton entreprise. Il vaut mieux que je me fasse discrète, ça sera plus simple.

Ne tinquiète pas, je te garde ta place, prend ton temps pour arranger tout ça. Tu es et restes mon amie

Merci Mélanie ! Merci ! Alors je file par-derrière.

Mon appartement, mon havre de paix ? Que nenni ma foi ! À peine ai-je trouvé une place pour me garer que la horde des journalistes qui fait le siège devant mon immeuble sagite et je les vois qui accourent. Mon premier réflexe est la peur, et je passe une vitesse, cale une fois avant que darriver à dégager le plus vite possible du quartier. Une moto tourne déjà à langle des deux rues que je viens de laisser, derrière moi. Je calme mon souffle et mon cur, puis un peu plus lucide, je réitère le coup du parking et mon véhicule roule maintenant sans vrai but. Je pense soudain à la seule maison qui puisse mabriter sans risque. Francine sera sans doute contente de me voir et jaurai ainsi loccasion de faire une bistouille à ces deux chenapans.

Je souffle un peu et me voilà à la recherche de la bonne route. Quand japerçois sa voiture garée tout près, je sais que ne me suis pas perdue. Dun doigt tremblant, jenfonce le bouton de sa sonnette et cest un brouhaha sans nom, une cavalcade qui sapproche de la porte. Elle est là et je lis la stupéfaction sur son visage. Dans son dos, les deux gosses sont accrochés à ses jupes littéralement.

Claude ? Mais que fais-tu ici à une pareille heure ! Entre, entre ! Viens mexpliquer ! Je suis heureuse de te revoir. Gilles est au tribunal pour un bon moment encore ! Bon vous deux, filez dans votre chambre, vous avez des devoirs à finir allez ouste je vais venir vérifier

Elle est souriante et minvite à entrer dans son immense salon. Je respire un peu plus librement.

Tu sais, devant chez moi et au bureau cest devenu la foire. Ils mattendent tous

Ah bon ! Quest-ce qui tarrive ma belle ? Raconte-moi un peu. Ici je nai guère de nouvelles. Au bureau ça va comme tu veux ?

Oui ! Mais ils ont arrêté un type qui serait celui pour qui je me suis tapé des années de prison, alors les journalistes sont comme des guêpes après moi. Ils ne me lâchent plus les baskets. Je ne peux même plus rentrer chez moi !

Chic alors ! Tu vas rester ici quelques jours et puis Gilles peut tarranger cela, non ? Tu lui en parleras tout à lheure. Comme je suis contente de te revoir. Les gamins et moi sommes heureux. Ils voient moins souvent leur père, mais ce nest pas plus mal. Et moi moi, il me semble que je revis. Je nai plus vraiment besoin de travailler, je ne me soucie de rien ! Gilles est tout simplement parfait. Je nai quun seul regret

Ah ! Je suis contente pour toi ! Je suppose quaprès cette histoire, tout rentrera dans lordre pour moi aussi. Mais tu me parlais de regrets ?

Euh ! Oui je crois que toi tu me manques vraiment. Ce que nous avons fait, tu vois, tu saisis ? Gilles est prévenant, gentil, il me fait tout ce quun mari sait faire mais javoue que je suis comment dire nostalgique de la douceur de tes caresses, de toute la tendresse de ces moments passés près de toi !

 !  !

Oui, je savais bien que tu ne pourrais pas comprendre, mais voilà, tu me manques physiquement autant quintellectuellement. Je ne sais pas trop comment lexpliquer.

Si si je crois que jai trop bien compris surtout !

Si tu étais un mec, je taurais déjà dit que je suis amoureuse de toi mais comment ne pas passer pour une enfin tu vois, entre femmes ça ne se fait pas trop. Cest mon éducation qui revient au grand galop là.

Je souris à la seule évocation des années dinternat chez les surs que mes parents mavaient imposées. Sans doute Francine a-t-elle connu les mêmes travers, le bien et le mal, vus selon les codes stricts de religieuses qui ne pardonnaient rien. Mais les murs ont bien évolué depuis quelques décennies, du reste plus rien nest codifié, tout sen va à vaux leau ! De là à ce quelle soit amoureuse jen reste un peu interloquée, pour ne pas dire sur le cul. Elle est si proche de moi que son souffle court me sidère. Je sens bien que alors je recule dun pas, mais elle par instinct avance et nos visages sont si près lun de lautre. Je ne fais rien, seulement fermer les yeux alors que ses lèvres viennent à la rencontre des miennes et je trouve une saveur étrange à ce vrai baiser quelle mimpose.

Elle insiste et ma bouche accueille sa langue qui virevolte, se promène partout comme en pays conquis et cest fou. Mais jéprouve pourtant un réel plaisir dans ce léchage de babines, dans cet appel totalement imprévu de nos sens qui se reconnaissent, se retrouvent et sinvitent à revenir en plus forts, en plus profond. Sa main est déjà sur mes reins, elle lisse mes fesses sur ma jupe et moi moi, je ne fais pas un mouvement pour la dissuader daller plus avant dans des investigations quelle seule entreprend. Comment lui dire quen ce qui me concerne, les femmes ne sont quun agréable passe-temps, mais juste cela ? Elle semble croire quune relation plus profonde peut se renouveler entre nous deux. Je trouve ça juste bon, sans pour autant connaître une extase infinie, dans ces attouchements si intimes. Mais jaurais mauvaise grâce à dire quils me laissent totalement insensible, ce serait mentir.

Le bruit des deux enfants qui cavalent dans les escaliers me sauve sans doute dun naufrage programmé. Je suis presque contente de voir ces deux têtes enfantines me délivrer du mal. Je souris à lévocation diabolique de cette pensée. Pour des filles qui ont connu les « bonnes surs », nous avons un comportement du genre dévergondé. Et les gamins réclament qui un bonbon, qui une barre de chocolat. Elle ne le renvoie pas dans leur chambre et au bout du chemin, le bruit dun véhicule annonce le retour de Gilles. Bien sûr ma présence lui laisse à penser que je viens pour quil me conseille dans cette pataugeoire quest devenue ma vie. Il veut absolument me défendre devant la justice, me faire demander réparation.

Je me demande ce qui peut bien être réparable dans cette histoire. Que létat me fiche la paix, cest seulement ce que je désire. Il me regarde comme si jétais une martienne, ne voulant pas comprendre mes propos, ni même envisager une seconde que je me fiche pas mal dêtre ou non réhabilitée. Rien ni personne ne me rendra ce que jai perdu et largent na jamais rien arrangé dans ce genre de truc. Il ne sert quà donner bonne conscience à ces gens qui se sont trompés, mais qui ont toujours un mal fou à sortir une parole dexcuse. Je ne veux quun moment de répit, une cachette pour me faire toute petite et retrouver une sérénité qui fiche le camp. À force de le lui répéter, il finit par lâcher prise et il se dit satisfait que je sois venue me réfugier dans leur nid damour.

Sur le répondeur de mon portable que jai finalement éteint pour ne plus être dérangée, il y a un message du grand flic avec qui jai eu une passe darmes mémorable. Il voudrait savoir où je me planque pour venir me rendre visite ! Jen parle à Francine et Gilles et ils minvitent à le faire venir chez eux ! Finalement je crois que jai presque besoin de sa présence, de le sentir proche de moi pour que mon calme enfin revienne. Il ne lui faut guère plus de dix minutes pour sonner à la porte de mes hôtes. Il serre les mains de mes amis, se présente et dine en notre compagnie. De temps en temps un pied vient écraser un des miens, mais je ne cherche pas ce genre de réconfort, sans pour autant retirer franchement ma jambe qui reste accessible à ce grand escogriffe. Il me couve du regard, je sais bien ce quil espère

Notre manège est vite repéré par les deux-là qui nous reçoivent. Et je sens que la colère monte dans les yeux de Francine. Elle ne va tout de même pas me faire une crise de jalousie pour deux coups dil. Ses ailes du nez se pincent, plus aucun mot ne franchit ses lèvres et je sens mon amie tellement tendue que je me dis quelle va nous exploser à la figure à tout moment. Lavocat a lui aussi vu que quelque chose nallait pas. Il a mis sa main sur celle de Francine et bien sûr, Jean-Marie se sent obligé de faire ce même mouvement sur mon poignet. Si les yeux de ma copine étaient des armes, je serais morte. Elle en bave de rage et retire sa patte de celle de Gilles qui marque le coup. Drôle déquipage, qui offre un spectacle assez désarmant autour dune table où seuls deux enfants mangent de bon appétit.

Elle a beau rire, on se rend bien compte que ça sonne faux, que le ton nest pas juste. Alors comme elle le sent aussi, elle soblige à se taire. Nous parlons de ces journaux qui portent tous ma tête et en bon avocat quil est, Gilles repart sur son sujet favori. Le flic lui donne raison ce qui du coup, a le don de me mettre en pétard. Pourquoi aucun dentre eux ne veut-il pas comprendre que je ne veux que la tranquillité, que jen ai soupé des tribunaux et des regards salaces de ces personnes toujours bien intentionnés, qui nhésitent pas à vous enfoncer, pour peu quils bénéficient dune infime dose de pouvoir ! Ceux-là qui nécoutent queux ! Je ne veux plus avoir affaire à ces gens-là. Jai la nette impression que largent est le moteur de la conversation de nos deux hommes maintenant, devant nos assiettes qui ne se vident pratiquement plus.

Les points de vue convergents du policier et de lavocat rebondissent sur le mur de mon incapacité à me faire entendre. Mais sur ma cheville cest un pied nu qui glisse, tentant une montée plus haut sur ma cuisse. La position de Jean-Marie à table, lui interdit de pouvoir faire ce genre de déplacement. Alors je lève les yeux vers la seule qui peut pratiquer cet alpinisme mondain. Les regards sont implorants et je ne peux plus me dépêtrer de ses orteils qui griffent ma jambe de la cheville au genou. Jai beau reculer sur la chaise, elle trouve toujours le moyen de revenir à la charge et je ne veux pas desclandre. La main de Jean-Marie, au vu de tous, me caresse les doigts et le pied de Francine se faufile sournoisement plus haut que la décence ne lautorise.

Seul notre bon conseil ne saperçoit de rien. Il est perdu dans une démonstration magistrale qui incendie la justice et ses mauvaises manières, martelant sans arrêt que quand on fait des « conneries » on doit payer cash ! Et de surenchérir que moi, jai bien payé sans en faire et le pire cest que mon galant, mon malaxeur de phalanges, lui emboite le pas dans cette voie. Cest bien ce que je dis et pense, aucun des deux ne se soucie de mon avis. Je commence à me prendre les boules de cet état de fait et le sang bout en moi. Ce sont encore Alix et son frère qui sauvent la situation, tuant dans luf le vent de contestation que je mapprête à faire souffler sur ces deux qui sarrogent des droits quils nont pas.

Francine se lève pour aller coucher les gosses. Alors pour éviter un incident toujours possible, je la suis. Au moins pourrais-je désamorcer sa colère enfin je le souhaite. Mais elle ne prend pas cela comme je limagine. Elle se persuade que cest pour toute autre chose que je monte les escaliers qui mènent aux chambres des enfants. Dès quils sont couchés, elle me coince dans un petit racoin et jai droit à une nouvelle pelle que je ne sais pas refuser. Sa main voyage rapidement sur mes seins et quand elle saventure sous lélastique de ma culotte, je ne peux reculer, empêchée en cela par la cloison contre laquelle je suis appuyée. Jai droit à un passage de ses doigts sur la foufoune et loin de me laisser insensible, javoue quelle me fait mouiller cette cochonne. Jarrive à me dégager et je redescends vers lendroit où les deux hommes ont toujours une discussion très animée.

La fuite en avant me semble être mon unique salut. Je saisis mon sac sous les yeux de tous, embrasse les uns et les autres puis je me faufile dans lair frais de cette nuit. Personne na bougé, personne ne ma suivi et je roule sans but, errant dans cette campagne sombre, sous les étoiles dun ciel sans nuage. Dans la poche de mon sac alors que je recherche un mouchoir, un objet métallique vient se rappeler sa présence. Les clés quAlain ma remises. Il nen faut pas plus pour que je fasse demi-tour et fonce vers cette maison, celle qui oui encore les souvenirs qui reviennent mais qui irait me chercher là ? Le trajet est relativement court, la route dégagée.

oooOOooo

La masse sombre et imposante découpe ses contours sous un ciel dans lequel la lune pleine vient sinscrire comme un clin dil ou un sourire. Même les yeux fermés, je retrouverais la serrure où se loge parfaitement la clé. Ma main na aucune hésitation et trouve sans chercher, linterrupteur ! La lumière jaillit dans cette entrée ou tout est immobile, inchangé. Jai la curieuse impression quil flotte encore partout, cette odeur de nos parfums. Des années sans doute que ces fragrances trainent dans la bâtisse. Chaque chose est à sa place, donnant une sensation que Michel et moi venons juste de sortir de cette pièce. Je retrouve le canapé, en tire le drap et je mattends presque à le voir sortir de la salle de bain. Je vais alors revisiter celle-ci, lentement ! Incroyable ces images qui me remontent en mémoire, comme un flot ininterrompu, un trop-plein de bonheur perdu.

Dune paume de main, je passe sur des endroits, des recoins où la présence de Michel est restée comme marquée de manière indélébile. Ici la douche à litalienne et mon poignet, dun geste machinal a tourné le robinet doù leau jaillit. Combien de fois avons-nous fait lamour, là ? Et mon regard passe en revue tous les coins où et merde mon ventre se creuse à ces évocations pourtant lointaines. Je suis rappelée à lordre par le bruit de la sonnette de la porte dentrée. Qui peut bien venir ici ? Un journaliste qui ma retrouvé ? La peur revient instantanément et nouveau coup de sonnette ! Un voisin peut-être ? Attiré par une lumière insolite dans la maison ?

Les jambes en coton je vais à la porte. Il est là, avec un sourire et de grands yeux marron clair.

Ah ! Je suis heureux que tu sois de retour

Alain ! Mais

Je réside tout près et jai aperçu la lampe allumée. Je suis content que tu sois revenue chez toi.

Tu sais les journalistes sont comme des guêpes, après moi ! Je nai pas beaucoup dendroits pour me cacher.

Si tu veux, tu peux venir passer la nuit chez moi. Je vis seul depuis mon divorce. Ici il ny a rien, juste lélectricité, mais le frigo est vide ! Viens

Je ne sais pas je devrais peut-être chercher un hôtel pour la nuit !

Alain sest appuyé contre lévier de la cuisine et sa silhouette me fait penser à une autre, et je revois comme en boucle des mains qui remontaient mon pull, une bouche qui embrassait tout ce quelle découvrait de peau, au fur et à mesure dun déshabillage désiré. Cest instinctif ! Cette envie de faire lamour qui me remonte à la gorge. Je suis troublée et bien plus encore par la présence du mâle qui est là. Le sent-il ? Que je suis comment expliquer ? Que je suis chaude serait le bon terme ! Sen rend-il vraiment compte ? Jai un appétit de sexe grandissant depuis que je suis entrée dans ce lieu qui nous a servi de nid.

Je suis sans dire un mot ce grand gaillard qui memmène vers une autre demeure, toute proche. Cest vrai que de là, on voit une partie de mon ex maison. Le salon sil était éclairé serait en ligne de mire de la fenêtre devant laquelle je me tiens. Lui se trouve derrière moi, à quelques centimètres. Il ne me touche pas, mais jentends sa respiration plus ou moins régulière. Je me sens de plus en plus réceptive à sa présence. Cest dingue dêtre à ce point prête à tout pour quel autre mot que « baiser » à employer dans cette situation ?

Tu vois ! Dici, je vous admirais souvent Toi et lui !

Tu quoi ?

Je vous voyais si souvent faire cest vrai que vous ne cherchiez même pas à vous camoufler. En pleine lumière, votre canapé me donnait des frissons, surtout quand enfin tu vois

Tu tu veux dire que tu nous regardais faire lamour ?

Javoue même avoir pris un infini plaisir et être amoureux de toi depuis cette époque-là. Tu es restée la même, toujours aussi belle et désirable, tu sais !

Mais !

Je ne vais pas mentir, jai aussi acheté votre maison avec lespoir que tu y reviendrais un jour. Et que peut-être jaurais ma chance alors !

Tu nous voyais nus ? Nous ne savions même pas que tu résidais là ! Depuis bien avant ton divorce tu étais donc ici ?

Oui ! Et tu peux te vanter davoir enflammé mes sens toutes les fois où avec Michel

Mais cest dingue ça. Je vais te laisser et aller dans un hôtel je ne voudrais pas que

Que quoi ? Si cest pour lamour, cest déjà trop tard ! Quand je tai revue il y a quelques jours, tout est revenu comme si cétait hier. Et je sais, jai vu dans les journaux aussi que ce nest pas toi, mais je le savais bien avant eux.

Il ne sest pas rapproché, cest simplement moi qui ai légèrement pivoté lensemble de mon corps. Je lui fais face. Il est attirant, avec des yeux suppliants, des yeux remplis dune lueur étrange qui me surprend. Je ne peux pas reculer, adossée à la tablette de la fenêtre. Loin de me dégouter, le fait de savoir quil jouait les voyeurs, ma donné une envie encore plus violente. Mon ventre est en feu, mais tout se joue dans ma tête. Mon cerveau me hurle des ordres contradictoires. Tantôt : « vas-y, tu as envie de baiser » puis linstant daprès : « mais tu ne vas quand même pas te donner à ton ex-beau-frère ! Tu ne vas pas devenir une salope qui saute sur tout ce qui porte des couilles ! » Mon Dieu que cest compliqué cette situation. Peu à peu mon esprit dérape et je sais, je sens que cest mon corps qui prend le dessus.

Alain, lui na pas du tout bronché. Impassible à quelques centimètres, ses longs bras restent le long de son corps et jen viens à souhaiter que ce soit lui qui mais il ne bouge pas. Je fais un pas sur le côté comme pour échapper à la pression qui devient oppressante. Et ça y est sa main sest portée sur mon bras.

Non ! Claude sil te plait ! Ne pars pas. Reste encore un peu Nous pouvons juste parler, parler davant.

 !

Oh ! Je ten supplie ! Ne fais pas comme si tu ne voyais pas que je crève de toi !

Je ne réponds toujours rien, mais jai arrêté mon mouvement et il en profite pour me coller contre lui. Ensuite tout va très vite. Sa bouche vient à la rencontre de la mienne. Je nai plus du tout envie de fuir. Il me faut simplement assumer cette réalité délirante. Je suis chez mon ex beau beauf, à cent mètres à peine de la maison qui nous abritait, mon mari et moi et je sais que je veux baiser ! Je dis bien baiser, cest comme une chienne qui réclame un os que je suis après ce type. Pas parce que cest Alain, pas parce que je le connais, juste parce que cest un mec, quil porte une bite et que depuis un trop long moment mon ventre crie famine. La pression est trop forte et la soupape de sécurité sest sans doute de menvoyer en lair une bonne fois pour toutes.

Peu importe qui porte le flambeau, je ne veux que sentir ces sensations trop bonnes que nous apporte, à nous les femmes, le sexe. Quand nos langues se refont la cinquième symphonie de Beethoven, je ne suis plus quun pantin qui se lâche entre deux bras bien masculins. Quil connaisse mon corps ne change rien à mon immense désir. Ses lèvres courent sur ma peau me couvrent de bisous sonores. Et ses mains entrent en action. Elles me caressent la nuque alors que je me frotte littéralement contre lui. Mes seins au seul frottement contre sa poitrine se sont durcis et les tétons sont devenus comme de la pierre. Une de ses jambes sest infiltrée entre les deux miennes et son genou est remonté sans ambiguïté pour se frotter contre ma chatte. Nous sommes encore vêtus, tous les deux, mais les frissons sont dautant plus intenses que nos vêtements nous électrisent davantage.

Je me fiche de savoir qui il est. Je men contrebalance et je me serre plus étroitement contre lui, entrainant dans mes mouvements un frottement plus violent sur mon entrecuisse. Je mouille abondamment et quand ça main enfin vient me délivrer de cette culotte qui me colle à la peau, il ne peut que savoir, que mon désir est bien réel. Il ne dit rien, se contente de me désaper rapidement, avant den faire autant pour lui. Nous roulons sur la moquette sans regarder où nous sommes ! Je men moque éperdument, je ne cherche rien dautre que sa bite qui monte fièrement vers son nombril. La taille na pas une importance capitale nen déplaise aux mesureurs forcenés. Le bonheur suprême cest de ressentir toutes les vibrations de cette bête bouillante qui palpite dans le creux de ma main. Lui sest maintenant penché et sa bouche qui un instant plus tôt me roulait une pelle est venue pour un baiser tellement plus intime. Sa langue fouille autre chose que mon palais désormais. Ses mains écartent dautres lèvres ce qui me fait glousser.

Et insensiblement il sest allongé de manière à ce que le bas de son corps coïncide avec le haut du mien. Le pistil tendu est à portée de ma langue. Je ne manque pas dy gouter. Je cueille sur la chose chauve et rose la première goutte de ce liquide masculin. Jen décline toutes les saveurs, jen bave denvie. Lui doit forcément être dans mon jus. Je ruisselle de cette envie qui métreint les tripes dune manière atroce. Mes hanches se dandinent à chacun de ses coups de langue, et il a sans doute bien du mal à me garder ouverte sous sa bouche. Le dard qui senfonce dans ma gorge est dune exquise douceur, et ses soubresauts me donnent un regain dénergie. Jaime cela, javoue avoir envie de sucer cette tige qui ne sen plaint pas. Et notre corps à corps samplifie, se multiplie. Nous cherchons, là, sur la moquette de cette chambre un orgasme qui nous libèrerait lun et lautre.

Quand je dis, nous cherchons, pas sûre quAlain soit pressé. Je le sens qui ralentit ses mouvements dans ma bouche, comme pour couper cette montée de sève que jespère. Je veux me rassasier de son nectar et il ne le lâche pas rapidement. Je crois même que cest linverse, il le retient un maximum, mais cest pour se garder sans doute une réserve, que nous les femmes ne pouvons pas apprécier. Jai déjà joui assez fort une fois, mais il na rien cédé. Sa queue reste aussi tendue, aussi chaude et je persiste à la téter pour en boire le lait. Rien ny fait, il sait se retenir le bougre. Mais je ne mavoue pas vaincue. Pourtant quand gronde au fond de mon ventre un second orgasme, comme un ouragan, je ne peux pas garder dans ma bouche cette anguille quest devenue sa bite. Il sempresse de se faufiler sur moi.

De ses bras vigoureux, il a tôt fait de remonter sans que jy trouve quoi que ce soit à redire, mes deux cuisses. Ensuite tranquillement, il sinstalle entre celles-ci et cest ma propre main qui le guide en moi. Dès le premier coup de reins, il est entré au plus profond de cet antre ruisselant. Il attend quelques secondes qui me font serrer les dents. Cest trop bon ! Quand il se retire très lentement, les parois de mon vagin hurlent déjà à la mort. La louve crie et cest de ma bouche que les plaintes surgissent. Il nen a cure et se met au rythme de son envie. Attentif à chacun de mes soubresauts, aux moindres de mes frissons, il aligne ses gestes sur mes réactions, cest divin. Alain est doué pour faire lamour. Je frémis de toutes parts alors quil se contente de me limer au gré de mes gémissements. Je nai plus aucun contrôle sur mon corps.

Les mains en avant, je maccroche aux épaules de celui qui me fait grimper au plafond. Je rue comme une jument. Ma tête dodeline de gauche à droite en psalmodiant des mots inaudibles, et lui lui suit son petit bonhomme de chemin. Mes doigts creusent des sillons dans la chair de ce dos auxquels ils se raccrochent. Et soudain, cest une myriade de couleurs, cest lapocalypse, cest un feu dartifice qui déferle sous mes paupières closes. Mon ventre nest plus quun spasme énorme, une montagne de vagues, je nai plus aucun contrôle et pour la première fois depuis longtemps, alors quil sest retiré, je pisse dun jet un liquide qui nest pas de lurine. Je nai rien senti quand Alain ma arrosé la chatte avec sa semence. Mais sur la moquette claire, la tache foncée de nos sécrétions mélangées est dune taille impressionnante. Mon corps met un temps fou à se stabiliser et à revenir à la normale.

Les longs tressaillements qui magitent persistent et cest bien longtemps après quenfin, les bras en croix sur la moquette, je suis parfaitement alanguie. Lui sest allongé sur le côté, simplement sa tête, légèrement relevée, est tournée vers moi. Dans ses yeux, je lis un merci, je lis tout ce quil a envie que je lise. Il est doux et sa main libre remonte sur ma joue, joue avec une mèche de mes cheveux, mais il ne dit pas un mot. Les doigts, un instant occupés par ma frange redessinent les courbes des ailes de mon nez, puis glissent vers mon cou. Nouveaux frissons de tout mon être. Alors ils saventurent sur ma poitrine, en cajolent les seins, les pressent un peu entre pouce et index et flirtent allègrement avec les tétons qui ne se font pas prier pour durcir encore une fois. Je suis parfaitement bien. Repue et lasse, je le laisse pourtant faire. Ses caresses sont des moments de tendresse.

Lui me prend la main et il la pousse vers cette insatiable bite qui a repris une certaine vigueur. Dinstinct, mes phalanges se referment sur la barre qui raidit plus encore. Jentame alors des va-et-vient à laide de ma main serrée sur ce phallus qui ma donné tellement de plaisir. Il sest soulevé sur un coude et appuie délicatement sur la base de mon cou. Ce qui a immédiatement pour effet de mobliger à plier le corps vers le centre du sien. Jai vite saisi ce que signifie cette pression exercée sur mon crâne. Ma bouche suit la courbe voulue et sentrouvre sur le mat que je gobe sans dire un mot. Puis à laide de mes doigts, je saisis les bourses et les malaxent légèrement. Je fais aller et venir mes lèvres sur toute la longueur du sexe qui me semble dune longueur convenable sans être immense. Mais cest juste parce que je vais lentement.

Cest lui qui désormais à la chair de poule et sa respiration est saccadée. Je continue à pomper ce nud qui semble apprécier ma façon de le maltraiter. Je me prends aussi à ce petit jeu qui méchauffe le sang et jai soudain cette envie idiote de le sentir couler, là, au fond de ma gorge. Pourquoi ? Encore un grand mystère de cet amour physique qui méchappera toujours. Je nai jamais aimé le sperme dans la bouche et pourtant à cet instant, cest moi qui vais au-devant de la fontaine de jouvence. Il a si bien compris quil sapplique et quil se tortille comme un ver. Son déhanché laisse présager du bien que je lui fais. Cest à son tour de gémir doucement alors que je suce en tournant avec ma main cette chose qui se cabre dans ma paume. Maintenant il mappuie sur la tête comme pour senfoncer davantage dans ma gorge et je laisse aller la musique.

Quand la baguette est secouée de spasmes, je ressens chacun dentre eux et la première giclée ne me surprend quà demi. Puis dautres saccades font suite à celle-là ! Combien ? Je nen sais rien, ne compte pas, mais je ne recrache pas le venin de cet homme, le remerciant de cette façon de tout ce quil vient de me donner. Pourtant mon cerveau menvoie encore des signaux, me laisse entendre que je ne suis rien dautre quune salope qui aime baiser, que je peux encore et encore faire lamour ou me laisser baiser. Il me rappelle, pour le cas où je voudrais loublier, que cest bien moi qui aie ouvert le bal et entrainé la danse primaire. Je suis en quelques heures, devenue une cochonne qui senvoie en lair avec son passé. Un clin dil certain à ces années mortes pour de bon, mais qui néanmoins voudraient ressurgir du néant.

Je bois jusquà la dernière goutte de ce nectar masculin. Il est heureux et se laisse faire comme un gamin. Ma langue pourchasse la moindre trace de ce liquide épais qui perle encore au bout de son gland. Et Alain me lisse la chevelure, les yeux mi-clos. Nous sommes bien, nous sommes calmés. Le temps na pas de prise sur nous. Cest juste que je ne veux en aucun cas, revenir à la réalité tellement plus terre à terre et que je sais déjà, que la première parole rompra le charme de cette soirée. La mauvaise conscience aura vite fait de gagner du terrain et de polluer mon esprit si jouvre, la bouche pour parler. Mais jai bien peur que si cest lui qui ouvre la sienne, leffet soit identique. Alors je souhaite muettement quil la boucle et je fais de même.

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Cest le frais de la nuit qui nous réveille. Je me blottis contre son corps et je sais, dinstinct quil ne dort pas. Lai-je réveillé ou à t-il simplement veillé sur mon sommeil à moi ? Je lui sais gré de navoir pas tenté de dire quoi que ce soit. Ses bras mentourent et je me sens moins refroidie. Le problème dans ce genre de situation, cest que ses mains, dont il se sert pour maccueillir plus fortement contre lui ne peuvent en aucun cas restées longtemps inactives. Leur seule préoccupation est ma peau, mes pores, et elles se font papillons doux qui virevoltent sur mes hanches. Je commets lerreur de me retourner, pour avoir le dos contre sa poitrine dhomme. Et le dard tendu à nouveau se glisse entre mes fesses. Je me colle plus fortement à lui comme pour lui interdire son mouvement circulaire quil esquisse avec sa baguette.

Et le résultat est désastreux. Cest le long de mes fesses que la queue se faufile maintenant. Il donne de légers coups de reins, et comme par magie la pointe de la bite se concentre sans que je puisse len empêcher sur la petite rondelle nichée au centre de ces deux demi-lunes. Je stoppe tous gestes, mais cest trop tard, la bestiole est déjà à luvre et sans que je réagisse vraiment, elle se cabre sur lil sombre qui reste un instant fermé. Mais cest sans compter sur la raideur de ce membre bien décider à trouver sa voie. Nouvelle cabriole de ce serpent chaud et voilà la cave investie dun demi-centimètre. Je rue un peu pour méchapper, mais Alain me retient de ses bras solides. Quand le cercle cède dun coup il na plus rien dautre à faire quà projeter en avant son bas ventre et il est en place, profondément ancré en moi.

Je nai jamais apprécié cette forme de possession par mon mari. Curieusement là, je suis de nouveau tout excitée et ma chatte vide suinte de désir. Je remue la croupe pour quil bouge. Alors pourquoi sen priverait-il ? Il se met à lentement gesticuler, davant en arrière sans grande amplitude. Puis il va de plus en plus rapidement me prenant comme un démon. Sa main sest plaquée entre mes cuisses pourtant serrées. Quand je la sens qui se fraye un passage entre mes jambes, jouvre celles-ci, pour faciliter son arrivée. Il me branle le clitoris tout en continuant ses allées et venues dans mon derrière et une nouvelle éruption de lave claire séchappe de ma foufoune. Des cris tout neufs se font échos de ses soupirs. Il lui faut encore un temps infini pour quil se libère en moi. Durant tout lassaut, je ne suis que jouissance et me tords de bonheur.

Une autre accalmie, une autre pause pendant laquelle mon cur se remet de ses émotions. Il nest toujours pas sorti de moi, mais il ne bande plus aussi fort. Je suis toujours secouée de temps à autre par un spasme assez violent. Ses mains toujours sur ma chatte pour lune et sur un sein pour lautre ne mont pas lâchée. Je ny crois pas, mais son sexe renait à la vie comme sil navait pas baisé depuis des mois. Tout tranquillement je le sens qui écarte mes chairs, qui enfle pour se réintroduire dans le canal lubrifié, et il remue à nouveau. Une fois de plus, je sens cette barre qui minvestit, qui force le passage, mais sans aucune crainte puisque la première visite a tout élargi. Je ne crie plus, me contentant de sentir cette lame qui me pourfend, qui se meut au rythme des hanches masculines qui la poussent ou la retirent, au gré des fantaisies de son utilisateur.

Nous avons fait lamour encore plusieurs fois, de manières plus conventionnelles. Bien entendu je nai pas, à chaque fois, ressenti la jouissance suprême, mais je dois avouer quil est assurément un amant exceptionnel. Puis alors que les lueurs de laube viennent lécher lintérieur de sa maison, les deux, nous nous sommes vraiment assoupis, fatigués, mais heureux. Enfin moi, je dois dire que jétais comblée et que mes envies disparaissaient avec le jour qui se levait. Une douche vers midi à la pendule, puis jai repris le chemin de mon appartement. Les journalistes avaient eux aussi disparu, attirés par dautres évènements sans doute, le papier et les journaux, sont comme les ânes ils portent tout ce quon leur met sur le dos quil avait raison le papa de Francine quand il prononçait ces mots sans doute avec une pointe dhumour !

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À suivre

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