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OSCAR – Chapitre 2

OSCAR - Chapitre 2



Chapitre 2 : 

— Jessica ! Ton père et moi y allons ! 

La chevelure rousse de Jess lui vient de sa mère, une grande femme élancée aux cheveux long, avec un regard aussi sévère qu’une matriarche dans une école catholique des années 20. Elle a la quarantaine mais en fait 30 tout au plus. 

Son père est, quant à lui, très grand, brun aux yeux verts foncés, toujours tête en l’air, comme si tout ce qui se passait autour de lui était secondaire, le regard vide, amorphe, il ne fait rien. On se demande même s’il respire au final. Jess descend, avec entrain, les escaliers de leur maison pour dire au revoir à ses parents. 

— Ho déjà ? dit-elle en essayant de masquer un trop grand sourire, vous allez me manquer ! 

Sa mère rigole doucement, comme si on lui avait raconté une blague salace devant un publique constitué de bonne sur. 

— Oui oui, on va te manquer, bien sur ma chérie, on y croit. 

Jess rejoint ses parents devant la porte déjà ouverte, ils sont à quelques secondes du départ, la tonne de bagages déforme presque le coffre de la voiture garé à 5 mètres de la maison. Elle sent la main de sa mère lui soulever le menton, froidement et sèchement. 

D’un point de vue extérieur, on aurait dit plus une fille se faisant disputer qu’un au revoir entre une mère et sa fille. 

— On revient dans deux semaines, la maison doit être propre de chez propre, compris ? Si tu as besoin de quelque chose, appel ton frère, il doit être chez lui cet été. Et s’il y a une fête, tu sais que la voisine me le dira ! 

Ce n’est pas le genre de Jessica de faire des fêtes et de plus, en été, tous les ami(e)s qu’elle connait sont aussi partis en vacances, donc à quoi bon faire ce genre de règles ? Il n’y a qu’elle pour aimer se cloitrer tout l’été à lire ses romans sur un fond de Rammstein et des Stones mais aussi pour rattraper tous les films, les séries et même les animés qu’elle n’a pas pu voir à cause des cours. 

— Oui je sais ! Comme tu sais que tu n’as rien à craindre à ce niveau-là. 

 Sa mère fait une moue d’approbation pensant « oui c’est vrai, mis à part son côté bizarre, elle reste très sage ». 

— Allez-y, ne ratez pas votre avion, bon voyage dans l’hémisphère sud ! 

Jess reste devant la porte ouverte pendant que ses parents s’éloignent jusqu’à la voiture, attendant même que la berline soit loin sur la route comme si elle était témoin d’une scène de cowboy chevauchant au soleil couchant. A l’instant où la voiture n’est plus visible, elle claque la porte et un puissant râle sort de la gorge de Jessica. 

— Ouiiiiiiiiiiiii ! 

Elle monte rapidement dans sa chambre tout en se déshabillant, elle enlève sa petite chemise blanche, son jean et ses sous-vêtements. Elle soulève une petite parcelle en bois au fond de son placard, elle y range tout ce qui lui est interdit ou qu’elle veut garder secret comme certains livres, des cd et des vinyles ou son journal. 

Elle en sort un Marcel gris, trop large pour elle, qui laisse à l’air libre ses petits tétons rose clair, se frottant de temps à autres aux rebords du tissu transparent, puis enfile un short de couleur vert, assez large, laissant l’air caresser ses petites lèvres. Elle a rarement la possibilité de mettre ces habits-là, ils sont extrêmement confortables mais les règles à la maison le lui interdisent. Cette tenue met mal à l’aise ses parents. On voit trop de peau, trop décontracté, aucune classe, les raisons données sont nombreuses, mais elle est seul et ces vêtements lui donne l’impression de ne rien porter du tout, tout en ayant l’impression d’être couverte tout de même, l’équilibre parfait ! 

Elle décide de s’avachir sur le canapé du salon juste après s’être fait un bol de nouille micro-ondable, qu’elle sort aussi de sa cachette. 

Des nouilles plein la bouche et un classique du cinéma « vol au-dessus d’un nid de coucou » ouvert sur son ordinateur, ses vacances à elle commencent. Néanmoins, elle regarde de temps à autre son téléphone. 

Pas pour vérifier si elle a un message insipide de ses amies comme « Je viens de boire un mojito pour la première fois copine lol c’est trop bon » ou une notification d’une autre photo de vacance qui ressemble aux 500 000 autres du même genre. Elle n’a qu’une envie, répondre en commentaire « wow, une photo de toi en maillot de bain à la plage, c’est aussi original qu’un touriste faisant semblant de tenir la tour de Pise ». Mais elle ne le fait pas, être marginalisé dans sa propre famille suffit pour le moment.Non, ça fait 6 semaines depuis sa rencontre avec Lucy, et pas de nouvelles depuis. 

A chaque fois que Jess voit qu’elle n’a aucun message, une moue de déception trahi son visage « peut être que ça n’avait, au final, aucune importance…».

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Lucy sort de sa chambre, le réveil semble très récent au vu de sa chevelure apocalyptique digne du film « the ring ». Lucy geint, courbé, et surtout en sueur ! 

— Il me faut une clim sinon je vais crever ! 

Elle porte une nuisette en soie violette très sobre qui laisse tout à l’imagination, pas spécialement moulante ni large, une nuisette que tout le monde pourrait porter. Au réveil, comme à son habitude, elle se sert une tasse de thé avec des ufs brouillés, quelques tranches de tomates et du bacon. 

Oui, elle adore manger salé même le matin mais c’est quelque chose que personne ne sait, car personne n’a jamais pu passer la porte. Pas car elle a honte de son appartement, ça serait même le contraire, elle gagne très bien sa vie en tant que dominatrice. La raison pour laquelle personne n’a jamais réussi à passer la porte de sa grotte personnelle, c’est parce que, pour Lucy entrer dans son appartement ça serait comme entrer dans sa tête, entrer dans son appartement serait la chose la plus intime que quiconque pourrait faire. Elle se pose devant sa télévision avec ses ufs et son thé puis met en marche le dvd déjà présent dans son lecteur, elle aime manger en regardant une série comique. 

Elle a eu sa période Hamburger Kaamelot, puis risotto Friends, en ce moment c’est uf brouillé et Community. Après ce petit rituel, Lucy se douche en se masturbant, ça la détend. D’habitude ses masturbations sont purement fictionnelles, la plupart du temps la personne n’a pas de visage, juste un outil fantasmagorique, mais depuis quelques semaines, sans le vouloir, son esprit lui impose des passages de l’initiation de Jess, sans qu’elle le demande. Un moment elle fantasme sur « anonyme bâillonné numéros 7 856 », d’un coup une vision de la jeune rousse en latex avec un écarteur dans la bouche lui saute à la figure. Sa main s’arrête, pas que cette vision ne l’excite pas. 

Ça lui rappel seulement qu’en 6 semaines, elle n’a eu aucune nouvelle d’elle. « Au final elle était juste curieuse, à priori rien d’autre. » Elle n’arrive plus à se détendre de cette manière, 6 semaines qu’elle n’y arrive plus. Un peu à cran, elle s’habille d’une robe d’été blanche assez longue et très fine qui définit parfaitement ses formes, mettant en valeur ses courbes fine, son ventre athlétique, ses fesses rebondies et sa poitrine voluptueuse puis se dirige vers la porte. « Bon, encore une journée à tourner à vide au travail j’imagine ».

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Jess regarde son téléphone, le déverrouille et le verrouille encore et encore, elle ne sait pas quoi faire. 

Est-ce qu’elle doit contacter Lucy ? Peut-être qu’elle attend son appel ! Oui mais si elle ne veut pas la revoir au final ? 

Jessica, n’arrête pas de se poser des dizaines de questions, même si elle sait qu’elle n’aura aucune réponse si elle ne va pas les chercher elle-même. 

C’est nouveau, douloureux et excitant pour elle, ça la déboussole un peu. Découvrir un univers comme celui-là n’est pas facile à gérer, surtout quand on est élevé d’une façon aussi rigide. 

Même si elle était plus que consentante et qu’elle a vraiment aimé son baptême au bdsm, elle a peur que Lucy soit resté terre à terre et que ce qu’elle lui a dit dans le bain n’était qu’une impulsion irréfléchie, elle a peut-être changé d’avis après tout, sinon elle l’aurait contacté ! Jess ne regarde plus du tout l’écran de son ordinateur, son esprit est tellement occupé à se poser des questions insolubles que même les passages brusque du film ne lui font rien. 

Elle s’allonge de tout son long sur le canapé, puis lance un cri d’exaspération étouffé par un coussin. 

— Je fais quoi bordel ? 

Une étincelle dans le regard, Jess se dit qu’elle devrait se détendre. Elle monte les escaliers pour retrouver sa cachette où se trouve un dvd pornographique qu’elle a trouvé dans les affaires de son père il y a quelques années, elle se dit que « infirmière cochonne 6 » fera l’affaire. 

Du coin de l’il, elle voit son journal, ce même journal ou elle a décrit chaque sensation qu’elle a ressenti avec Lucy, en ne citant aucun nom bien sûr et au pire elle pouvait dire que c’était totalement inventé, si quelqu’un le trouvait, elle passerait juste pour une perverse à l’imagination débordante et impressionnante de détail. Jess pose le dvd puis prend le journal, au fil des pages ou elle décrit sa première fois attaché, frappé et léché, elle commence à se masturber, la main dans son ample short, en fermant les yeux. 

Mais ses yeux ne sont pas clos pour pouvoir se concentrer ou juste profiter, ses yeux sont fermés pour essayer de se replacer mentalement au moment où sa bouche était grande ouverte et qu’elle n’avait pas la possibilité de bouger. 

Elle est trempée, la réminiscence de cette après-midi-là, la rend presque incontrôlable, elle se rappel de chaque moment, de la seconde ou elle lui attache les mains et les jambes jusqu’au bain qu’elle lui a fait couler. Jessica atteint le maximum d’excitation quand elle se remémore être dans ses bras, nue, elle qu’elle l’a appelé maîtresse pour la première et unique fois.A la seconde ou la jeune adulte se rappel de ce mot, elle ouvre les yeux ! 

— Je l’ai dit ! Merde ! Je l’ai appelé maitresse ! 

Jess descend en trombe puis prend le téléphone, elle tremble, elle n’est vraiment pas sûr quoi lui dire. Elle n’a qu’à appuyer sur la touche « appeler » mais elle ne sait pas comment réagir au son de sa voix, peut être que son ton grave et suave va la faire fondre ou non, peut-être. 

— Je sais, un sms ! 

Jess regarde l’heure, puis souri.

-Presque midi, ça devrait être sa pause déjeuné, je ne la dérangerais pas !

Elle soupire, un peu comme si elle avait trouvé un remède contre une pandémie qui aurait exterminé une bonne partie de la population. 

« Salut, c’est Jess, ça fait un moment que je n’ai pas donné signe de vie, désolé ! Comment tu vas ? Pas mal occupé ? J’espère que tu vas bien ! » 

— Envoyé ! 

L’ordinateur est toujours allumé, l’étrange voix de Jack Nicholson à presque l’air de consoler Jess en disant « I have tried God, I have at least tried ! ».

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Avachie sur le bureau en verre à l’entrée du sexshop, Lucy téléphone en somnolent, cette chaleur la fatigue toujours et même si elle a installé une climatisation dans sa boutique, il n’empêche que l’entrée n’est pas l’endroit le plus rafraichissant. 

A l’autre bout du fil, une musique énervante au possible, aigue et lancinante, le genre de musique qui reste dans la tête jusqu’à que mort s’en suive, entrecoupé par un robotique 

« notre service vous prendra en charge très bientôt, temps d’attente estimé 3 minutes ». 

Lucy geint d’exaspération, ça fait 10 minutes que ce robot lui dit qu’ils prendront son appel dans 3 minutes. 

— Service vente et livraison Climaxisation je vous écoute. 

— Ha, enfin ! Je vous voudrais vous commander 3 climatiseurs portable, les plus performant que vous ayez.

— Bien sûr madame, vous pourrez être livré après-demain si vous les commandez de suite. 

Le bruit de la tête de Lucy heurtant son bureau fait un bruit sourd mais que la télévendeuse entend comme si elle était à côté. 

« Deux jour encore sans clim ! Fait chier, je me réveil tous les matins en sueur à respirer comme un coureur du 2 000 mètre. » 

— D’accord ! soupire Lucy

Elle règle la commande puis raccroche. 

Elle reste là, la tête contre le verre tiède, à faire une moue de tristesse mélangé à de la lassitude, pensant qu’elle pourrait fermer la boutique et aller dormir un peu dans le donjon, là où il fait frais. Le lit est confortable, les draps son toujours propre, on ne capte rien là-bas… La paix ! 

Il est à peine midi, aucun client ce matin, ni même ces deux dernières semaines, pas de réservations pour la salle du donjon pour encore 1 mois. Lucy s’ennuie ! 

Au final elle se décide à aller chercher son ordinateur portable et lance un nanar. Elle adore ce genre de films fait sérieusement mais tellement mal réalisé, joué et même écrit que c’est un miracle absolu que ça soit un jour sorti en salle ou même en cassette ! 

Mais ça la fait rire, et Samurai Ninja est un chef d’uvre de nanar, un film d’action mal interprété, mal filmé, mal monté avec des parcelles de film érotique du même niveau que ceux diffusé dans les cinémas indépendants en pleine période hippie ou on sait que les deux acteurs sont frigide vu l’alchimie sexuel inexistant entre les deux. 

Elle rit de bon cur, peut être la première fois en 6 semaines qu’elle se détend et rigole. Au moment où le Samurai Cop demande vingt fois à son co-équipier de tirer sur une voiture qui a les pneus qui crissent même à l’arrêt, elle se rend compte que son téléphone clignote, l’avertissant d’un sms. 

Son sourire s’efface petit à petit quand elle se met à le lire et reste bouche bée. Au bout de la troisième semaine, Lucy pensait vraiment qu’elle n’aurait plus de nouvelle d’elle. Elle ne sait pas quoi répondre vu qu’elle a été prise au dépourvu, et le message semble tellement convenu et juste… polie ! 

Ça aurait été n’importe quelle autre cliente, elle lui aurait répondu quelque chose comme « tu as oublié le mot « maîtresse », petite chienne » 

Mais non, elle ne peut pas, elle ne sait pas comment elle réagirait ni même si elle le pensait quand elle l’a appelé maîtresse. Sa tête retombe sur le bureau, et se cogne la tête à répétition contre le verre, comme si elle avait fait une grosse bêtise. Elle relève la tête d’un coup.

 

— Bon, rien à foutre ! 

« Salut, c’est sympa d’avoir de tes nouvelles, moi de mon côté c’est calme, aucun client depuis longtemps et toi ? Tout va bien ? » 

— Voilà, si elle a envie de venir, la balle est dans son camp ! 

Lucy referme son vieux téléphone à clapet, oui elle n’a pas succombé aux téléphones tactiles qui fait presque tout sauf téléphoner, un téléphone old school lui va très bien ! 

A peine le temps de se remettre dans le film qu’elle reçoit de nouveau un message. 

« Ho alors ça te dérange si je passe ? Je suis seul chez moi, donc je peux passer quand tu veux, si ça te dit ! » 

Lucy a un petit mouvement de recul, elle ne pensait pas qu’elle agripperait si vite la perche qui lui est tendu, mais elle sourit, car elle se dit qu’au final, elle avait peut-être tort sur la jeune fille. 

« Oui passe avec plaisir, on pourra parler un peu. » 

Quand elle repose le téléphone, elle pousse un petit soupir de soulagement « cette fille n’a pas pris peur, elle n’a pas fui en m’oubliant. »

Le sentiment de rejet qu’avais Lucy se désagrège un peu, elle se rend compte que le souci était là, elle s’est senti rejeté par Jess comme elle a été rejeté quasiment toute sa vie. 

Elle a eu un moment intime avec elle, même plus qu’intime ! 

Avant qu’elle n’arrive au bout de ses pensée, un autre message arrive. 

« Génial, je serais là dans une demi-heure, trois quart d’heure alors, a tout de suite. » 

— Ho merde ! 

Lucy se rend compte qu’elle vient bel et bien ! 

« Bon il va falloir redonner bonne impression mais surtout, on ne fait rien, c’est une discussion entre deux personnes, rien d’autre… » 

Elle regarde sa robe d’été en faisant une mine de désapprobation. 

— Mmm oui il va falloir quand même que je me change ! 

La sulfureuse brunette monte les escaliers deux par deux, excité à l’idée de revoir Jessica.

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« Ho bordel bordel bordel bordel, je la vois dans une demi-heure, merde pourquoi j’ai écrit une demi-heure ? Il me faut plus de temps pour me préparer ! » 

Jess fait les cents pas derrière le canapé, excitée, apeurée, elle sautille. Au bout de quelques petites minutes, elle s’arrête. 

— Bon faut que j’arrête de me comporter comme une fan de boys band Coréen ! 

Jess réfléchie sur ce qu’elle doit faire. En premier elle prend une douche bouillante, se frottant la peau presque comme si elle se décontaminais après s’être exposer à des radiations, elle nettoie chaque partie de son corps avec minutie, étant imberbe de nature, ses jambes et son sexe n’ont pas besoin d’être rasé. 

Devant le miroir, elle coiffe légèrement ses cheveux court, mettant ses mèches du côté droit. Elle se dépêche d’aller fouiller dans sa cachette et en sort un haut tube blanc est un petit short bleu cachant le minimum. Jessica y va pour la séduire. 

Elle ne prend aucun sac, rien ! A quoi ça lui servirait ? La main sur la poignée de la porte, elle s’arrête ! Elle était enjouée, maintenant elle a peur ! Pas d’avoir mal ou d’avoir du plaisir, mais qu’elle gaffe ! 

C’est Lucy qui l’a invité, mais… Sa main s’éloigne de la poignée, imaginant le pire des scénarios, qu’elle l’invite juste pour discuter ou pire encore, qu’elle la jette sans ménagement, qu’elle ne veut plus la revoir !

Le dernier scénario lui fait un pincement au cur, mais elle réfléchit un instant, elle ressort son téléphone et essaie de lire entre les lignes. 

« Aucun client, elle veut qu’on se voie, c’est évident,! » 

Elle se redresse et passe le pas de la porte, souriante et excitée ! Elle n’habite pas loin du sex shop mais elle est légèrement en retard, sa préparation et ses doutes l’ont retardé. 

En passant dans la rue en face de la boutique de Lucy, elle revoit sa librairie, fermé depuis 2 semaines. Pas assez de clients, malheureusement la gérante, Dali, a dû mettre la clé sous la porte. 

La souriante Jess s’attriste d’un coup. Même si elle savait que la librairie n’avait plus qu’une dizaine d’habitué, dont elle, le fait qu’un magasin qui encourage la culture et la connaissance ferme la rend triste. Au lieu de parler de tel roman avec la gérante, attendre avec fébrilité la livraison de nouvelles bande dessinés le mardi, Jess s’abandonne à acheter ses livres en ligne. 

La sensation n’est pas pareil, il n’y a pas de conseil du libraire sur un site. Il y a bien « les coups de curs », mais c’est aussi utile qu’un vendeur de glace en arctique. Elle détourne le regard, comme si elle assistait à son propre enterrement. A la place, elle voit, de l’autre côté de la rue, la boutique à la porte rouge opaque. Un sourire lui vient au visage, un sentiment de nostalgie mêlé à une excitation sexuelle, la dernière fois passer cette porte était, en définitif, son baptême du feu ! 

 La jeune femme traverse la route pour arriver devant la porte, un panneau « fermé pour inventaire » scotché à la porte comme bienvenu. Elle entre dans la boutique. 

— C’est toi Jess ? Entend-elle au loin

— Oui c’est moi ! 

— J’ai laissé la clé sur la porte, tu peux la fermer ! 

« A priori, elle a eu la même idée que moi » pense Jess en se mordillant légèrement la lèvre inférieur avant de fermer la porte. 

« C’était aussi comme ça la dernière fois, elle avait fermé la porte juste pour moi. » 

Jess monte doucement les marches pour atterrir à l’étage des vêtements, rien n’a changé depuis la dernière fois, rien que cette idée la rend encore plus joyeuse. 

 – Ici, ma grande ! 

Assise sur un fauteuil ressemblant un peu à un trône de couleur bordeaux, les jambes croisé, Lucy est habillé en pantalon en cuir lambda, comme on peut en acheter dans la plupart des magasins, et une chemise blanche juste assez boutonné pour laisser un décolleté agréable aux yeux, mais rien d’extravagant. Un peu déçu, Jessica s’attendait à quelque chose de provocant, sexy au possible. 

Même si ce n’est pas ce qu’elle attendait, elle ne le montre pas, non, elle se revoient après un long moment, s’il n’y a pas de silence gênant, c’est déjà ça ! Lucy se lève et va accueillir Jess comme il se doit, deux bises courtoises. Jess est un peu étonné, elle s’attendait, ou plutôt voulait, quelque chose de plus chaleureux. 

 – Viens t’assoir, tu veux un peu de thé ? 

 – Oui, volontiers 

Jess est un tout petit peu décontenancé mais elle force un petit sourire. 

— Je ne me souvenais pas qu’il y avait une table et des chaises ici. 

— Il n’y en avait pas, cette table vient de la salle à côté, je me suis dit que c’était mieux de la mettre dans la salle climatisée. 

 Lucy lui sert une tasse de thé très chaude, la salle commence à embaumer la vanille, l’odeur se mélange à celle du cuir et du latex donnant une senteur unique est pas désagréable. La gérante tapote l’autre fauteuil, faisant signe à la jeune rousse de venir s’asseoir, ce qu’elle fait sans trop se faire prier. 

— On ne s’est pas vu depuis le jour de tes 18 ans, quoi de neuf ? 

 Jess regarde les petits biscuits posés sur une assiette, première fois qu’elle est invité à boire le thé de façon presque mondaine, et sans le vouloir en plus. Pour elle la situation est plus qu’étrange, se retrouver à boire le thé et des biscuits dans un sexshop dédié au SM avec la femme qui l’a attaché, qui lui a fait mal et qui l’a fait jouir pour la toute première fois, elle est sûr qu’elle arriverait à battre n’importe quel télé réalité avec ça ! 

 – Euh bah ça va, j’ai passé mon… 

Elle prend une pause, elle ne peut pas dire « Bac » pas la peine d’appuyer le fait qu’elle est bien plus jeune qu’elle ! 

-Examens haut la main, rien de bien passionnant depuis. 

Elle prend une gorgée de thé bouillant mais souffle un peu dessus avant. 

-Désolé de pas t’avoir contacté plus tôt Lucy, j’ai eu… 

La belle brune la coupe dans sa phrase d’un geste de la main. 

— Ne t’inquiète pas pour ça, on a chacun une vie et des obligations 

Lucy prend elle aussi une lampé de son thé 

-Et de toute manière je n’ai pas bougé et il n’y a pas mort d’homme. La brunette sourie de toute ses dents, ce sourire de nouveau carnassier fait un peu rougir Jess.

— C’est vrai, ça me fait penser, ne bouge pas ! répliqua la jeune rousse. 

Jess s’empresse de prendre une des cartes de visite qui traîne sur un des promontoires, puis prend un stylo derrière la caisse pour y écrire quelque chose, puis lui tend la carte. 

— Tient, je suis seul chez moi pendant 2 semaines, donc si tu veux passer et être un peu tranquille 

Jess lui fait un petit clin d’il plein de sous-entendu Lucy regarde le papier, puis monte la tête pour regarder la jolie petite rousse aux yeux verrons. 

— Tu sais que je ne peux pas le prendre Jessica ! 

Jess grince un peu des dents quand elle l’appel Jessica, ça lui fait penser à la seule personne qui l’appel comme ça, sa mère. 

— Pourquoi ? réplique-t-elle

Lucy pose sa tasse sur la table, calmement.

— Honnêtement, ce que tu viens de faire me fait sentir comme une prostituée.

— Ce n’est pas… 

— Il y a une sphère que je refuse de franchir, le SM n’est pas juste du sexe ! Apprendre à se connaitre est aussi important.

Elle n’est pas née de la dernière pluie, rien que la façon dont s’est habillé Jess lui a mis la puce à l’oreille, elle est venue pour avoir sa dose, elle se sentait d’humeur donc elle appel. 

— Alors… pourquoi tu m’as invité dans ta boutique ? 

— Pour discuter prendre des nouvelles, pas pour que tu me prennes pour une call girl qu’on appelle dès que tu commences à mouiller ! dit-elle un peu en colère 

— Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire, désolé si… 

Lucy prend la carte puis la jette. 

— Je crois que tu devrais partir ! Dit-elle sèchement. 

Lucy se rassoie sur son petit trône, le regard digne d’une reine de glace.- Je suis désolé, vraiment, je ne voulais pas te froisser. La brune ne la regarde même pas, reprend une gorgée de thé et ne dit rien. Jess, embarrassé, la laisse et sort du magasin. Dès que Jess sort de la boutique, Lucy prend le thé sur la table puis le jette violemment par terre, elle est énervée, comme rarement ! 

Jessica ne pleure pas, elle ne crie pas, elle marche tristement.

Sur le chemin du retour, la jeune femme ce rendu compte que c’était son erreur, elle l’a contacté seulement pour du bdsm au final, sans prendre le soin de parler, lui demander des nouvelles. 

C’est sa faute, elle l’a considéré comme son jouet ! « Pourquoi j’ai fait ça ?! J’ai tout gâché ! » Elle se dit que rentrer, tout simplement, était la meilleure chose à faire ! 

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La nuit est tombée depuis un moment et Jess est devant son ordinateur portable, sur le canapé. Elle a remis son Marcel trop large et son short. 

La petite rouquine flâne sur internet, un peu déprimé d’avoir gâcher sa possibilité d’avoir quelqu’un d’intéressant et diffèrent dans sa vie. En y repensant, elle avait vraiment trop gardé en mémoire sa première fois au lieu de s’intéresser à la personne derrière cette première fois. 

Même si la plupart penserais que la réaction de Lucy est disproportionnée, Jess ne le pense pas ! Pour elle, ce n’est pas à la brune sulfureuse de faire attention à ça, mais à elle ! Alors qu’elle essaye de rire un peu en regardant une émission américaine comique, la sonnette retenti. 

« Qui peut bien sonner à 23 heures passé » En ouvrant la porte, elle voit Lucy dans un long manteau beige la couvrant entièrement, un sourire en coin en guise de politesse nocturne. 

— Je peux entrer ? 

Autant Jess ne s’attendais à la voir sur son perron, autant Lucy ne s’attendais pas à ce qu’elle ouvre la porte à moitié nue ! 

— Bien sûr, répond Jess en bégayant. 

La brunette regarde autour d’elle, essayant d’analyser un peu la maison sobre et peu éclairé. 

— C’est sympa comme maison. 

— Oui, je n’ai pas à me plaindre, tu veux quelque chose à boire ? J’ai à peu près tout, ou sinon je peux ranger ton manteau et ton sac ! 

Lucy souri un peu plus, touché par sa gentillesse. 

— Non merci, pas pour le moment. Je suis venu m’excuser pour… 

— Tu n’as pas à t’excuser, c’était ma faute… 

Sèchement, Lucy l’interrompt. 

— Laisse-moi finir ! 

Jess fait une petite moue désolée qui lui donne l’air d’une poupée. 

— Je suis venu m’excuser car j’ai mal réagi, non pas que j’étais en tort, mais j’aurais dû prendre en considération ton manque d’expérience. Donc au lieu de réagir comme une enfant gâtée, je t’explique comment ça se passera entre nous. 

Elle s’approche de la jeune femme, étant presque collé l’une à l’autre, elle lui prend la mâchoire d’une main, sans forcer ni spécialement lui faire mal.

-Plus de silence de plusieurs semaines, un lien doit nous unir et pas que le SM ! 

Jess la regarde, les yeux écarquillés. 

— Deuxièmement, si tu veux entrer dans cet univers, tu dois mettre une barrière entre ta vie personnelle et les séances, tu m’appel Lucy, je t’appel Jess ! Pas de « maitresse » en dehors de notre passe-temps !

Jessica lui lance un regard interrogateur que Lucy comprend d’instinct.

— Oui C’est un passe-temps le SM, pas une vocation ! 

Jess acquiesce sans un mot ! 

— Bien ! Troisièmement, jouer ensemble c’est aussi se confier, partager ! 

Elle lui caresse tendrement la joue avec le dos de la main, comme on le ferait avec un chat. 

— Ça ne sert à rien de faire tout ça si on a pas de respect l’une pour l’autre non ? 

Les yeux de Jess s’embuent un peu, elle acquiesce fortement de la tête. Lucy souri puis la prend dans ses bras. 

 – Si tu comprends, et tu veux connaitre ce que ça fait, tu es d’accord pour être ma soumise alors ?

— Oui mait… Ok, Lucy, on va faire comme ça. 

Lucy la prend par l’épaule est la pousse gentiment.

— Par contre, pour ce que tu as fait dans la boutique, tu vas être puni ! 

— Mais je pensais que tu ne voulais pas de sexe tant qu’on…

— Ce soir, on va discuter, se regarder des films, manger ensemble, rigoler devant des bêtises peut être…

A ce mot, Lucy enlève son long manteau découvrant un corps bronzé habillé de lingerie en latex mais seulement le bas du corps est « couvert » par une culotte fendu qui laisse entrevoir un sexe couronné par un rasage ticket de métro, un porte jarretelle et des jambière, le tout d’un latex noir transparent. Sa poitrine galbée et son ventre musclé luisent comme si elle avait pris le soin de s’imbiber de lotion, c’est sa sueur qui la rend si lisse et brillante.

-Par contre nous ne ferons rien d’autre que ça ! C’est ta punition…

Jess reste sans voix devant ce spectacle qui a été clairement imaginé pour lui donner des idées salaces. Elle regarde la tenue brillante qui épouse parfaitement les fines jambes athlétiques de sa maitresse, mais étrangement, ce qui l’émoustille au plus haut point, c’est le fait que sa peau brille presque autant, sa peau semble glissante et parfait son grain de peau au point de vouloir la caresser puis la lécher à tout prix.

Jess se met à rire gentiment.

-Là, c’est vraiment vache de ta part !

— Bon, ça te dit de te regarder les Monty Python ? réplique Lucy, une soirée comédie c’est jamais de refus non ?

Jessica la regarde s’éloigner vers le salon, se penchant parfois sans raison autre que « punir » la jeune rousse en lui donnant une vue imprenable sur les parties de son corps les plus intimes et prenant des positions aguicheuses au possible. Jess sourit. Non pas parce qu’une superbe femme se trouve à 80% nue dans son salon, mais à cause de la pensée qui lui vient d’un coup.

« Elle n’a pas voulu m’abandonner au final ».

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