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Pour une Queue Montrée – Chapitre 4

Pour une Queue Montrée - Chapitre 4



     Pour être franc, j’ai adoré coucher avec ma sur. Elle m’a fait passer un moment particulièrement heureux ; cet après-midi-là fut une très belle expérience. Accepterais-je si c’était à refaire ? Peut-être Sûrement Elle faisait partie de mes meilleurs coups maintenant, c’est un fait.

     En revanche, je ne fis pas mon petit rituel. D’habitude, comme je couchais toujours avec des filles dont j’avais fait connaissance au préalable, je gardais toujours dans un dossier de mon ordinateur une photo de chacune après avoir fait l’amour. Certains y verront un côté psychopathe, d’autres un côté beauf qui répertorie ses « trophées » ou son « tableau de chasse » Pour moi, c’était une façon de ne pas les oublier, de garder un souvenir de ces jeunes femmes, et de voir leur portrait avec les doux événements qui s’y rapportent. Même de prendre de leurs nouvelles, de temps en temps.

     Mais je n’y mis pas de photo de Laurianne. Quel hasardeux pirate ou un ami indiscret pouvait trouver ce dossier ? Que l’on apprenne que j’ai couché avec Amandine, Charlène, Ophélie, peu importe. Mais avec Laurianne

     Après le bonheur arrivèrent les complications. Le soir-même, pendant le dîner, il y avait déjà comme une distance entre nous qui grandissait, surtout vu que l’on était avec nos parents nous vivions encore chez eux.

     Quand j’eus fini de me brosser les dents, Laurianne entrait dans la salle de bains pour le faire. Nous nous sommes croisés, et restâmes un instant là, face à face. Aucun ne savait quoi dire, alors je fis : « Bon ben bonne nuit, grande sur. Bonne nuit, petit frère. » Et après quelques secondes de flottement, j’allai vers ma chambre et elle le lavabo.

     Seul, je me sentais comme liquéfié. Faible. Quelque chose s’était cassé en moi. Nous nous le sommes dit : grande sur, petit frère. Qu’est-ce qui nous a pris ? Qu’est-ce qu’on a fait ?

    J’avais commencé à prendre des distances avec Laurianne, tout comme elle. Le plus dur, c’était de cacher la vérité à nos parents, surtout lors des repas : ils avaient bien remarqué que nous ne nous parlions pas beaucoup, et ils pensaient qu’on s’était violemment disputés. Ah, ç’aurait été bien plus simple Sur le court terme l’excuse tenait, mais elle n’allait pas nous servir pendant des semaines. Alors nous donnions le change. Ou quand on ne le sentait vraiment pas, Laurianne ou moi, ou nous deux, décidions de manger hors de la maison, chacun de son côté.

     Il n’y avait personne à qui il nous était possible d’en parler. Qui, dans notre société, pourrait comprendre un inceste ? D’autant plus un entre frère et sur ? Je crois que je commençais à comprendre la situation des homosexuels qui n’osent pas se dévoiler à leur famille ; mais encore, ça, on pouvait le dire à des amis ! Aujourd’hui, c’était établi dans les murs de la plupart des gens de notre âge. Pas l’inceste.

     Je cherchais des réponses sur Internet ; nous ne pouvions pas être les seuls à qui c’est arrivé. Mais c’est dur de trouver des témoignages sérieux.

     L’une des solutions pour nous aurait été de voir un psy, ensemble ou séparément. Mais dire en même temps à nos parents que nous avions elle et moi besoin de consulter leur aurait fait se poser des questions.

     Au bout de presque deux semaines, j’étais très mal. Peut-être un début de dépression, que je tentais de masquer au mieux par des sorties entre potes et des sex-friends. Mais ne plus être avec Laurianne, ne plus pouvoir lui raconter mes ébats, lui présenter des garçons Je ne savais même pas si elle avait repris sa vie sexuelle ! Notre éloignement me rongeait ; nos deux chambres n’étaient qu’à trois mètres et demi de distance, mais elle me paraissait si loin

     L’amour familial que j’éprouvais pour ma sur me poussa à relativiser ce que tous les pays du monde  estiment innommable. Dans certaines langues, l’inceste se disait « honte ou déshonneur du sang ». Même le mot « inceste » signifiait « souillure » ou « impur » en latin.

     Au moins, nous avions de la chance d’être en France : sauf mariage, ce n’était pas interdit par la loi de coucher entre frère et sur quand c’était voulu. Dans certains pays voisins, même avec majorité légale et consentement, on pouvait finir en prison.

     Pour mon instinct de frère, il était devenu presque intenable de ne plus être auprès de ma sur. Il fallait réussir à revenir à nos habitudes heureuses et amusantes. On avait eu un rapport sexuel, c’est un fait, mais on devait maintenant vivre avec, ne nous en déplaise. Suite à de très longs jours de silence total, j’estimai qu’il était temps de crever l’abcès commun. Plus nous attendrions, plus ce serait difficile non seulement d’en parler mais surtout de continuer à tromper nos proches.

     Même si elle était dans sa chambre, je lui envoyai un texto. Je lui proposais d’aller nous promener, dans un parc par exemple, car nous devions en parler. Il y avait trop de poids sur chacun de nos curs et, même si ça n’allait pas être un moment facile et marrant, il allait nous faire du bien.

     Quelques minutes après, j’entendis une porte s’ouvrir dans le couloir, et des pas feutrés. Après avoir doucement tapé de l’ongle, ma sur poussa ma porte et resta dans le battant, à me regarder, gênée. Elle était en tenue de ville, prête à sortir. Le cur battant d’adrénaline et aussi un peu du bonheur de la voir, je me levai et lui fis une caresse fraternelle dans le dos en sortant.

     Le trajet était lourd. Il faisait beau, nous optâmes donc pour un parc. Nous trouvâmes un coin pas trop près des passants ni de gens seuls qui pouvaient écouter notre conversation. Après s’être assis dans l’herbe, nous regardâmes chacun face à nous, puis je brisai le silence en la regardant elle.

Bon ben voilà. On pourra pas le changer.

Non Tu Tu regrettes ? Réponds-moi cash. Je suis Je suis prête à l’entendre.

     M’imaginait-elle déjà comme satisfait de nos actes ? Ou espérait-elle que je regrette, mais en se préparant à la pire réponse ? Il fallait être honnête, lui mentir aurait rendu notre relation malsaine.

Je ne regrette rien. Rien du tout. Je suis même content de l’avoir fait avec toi.

Tu as aimé ?

Oui. Beaucoup.

     Ma sur prit une profonde inspiration. Au moins, je lui disais la vérité. Elle hochait doucement la tête en disant « D’accord » d’une voix timide.

Et toi ?

Je Je n’ai pas de regrets non plus. Je crois que qu’on n’a pas fait quelque chose de mal.

Tu penses qu’on a eu raison de le faire ?

Oui. On adore ça, on en avait envie Je te l’ai dit ce jour-là : je ne t’en voudrai pas. C’est vrai. Je ne t’en veux pas. J’ai même envie de te dire merci.

De t’avoir fait l’amour ?

Oui, de m’avoir fait du bien. J’assume que j’ai passé un super moment. J’ai essayé de me dire le contraire, mais c’est impossible. C’est un trop bon souvenir.

Pour moi aussi, c’est un superbe souvenir. Et tu sais, tout ce que je t’ai dit, tout ce que je t’ai fait J’assume tout. Je pensais chaque mot, j’ai fait chaque geste avec affection et avec plaisir.

Moi aussi. Je veux que tu le saches : quand j’ai dit que tu étais bel homme, et que tu avais une une belle queue, je le pensais vraiment. Et je le pense toujours.

     Cet ajout la fit sourire, à la fois gênée et timide. Moi aussi ; j’étais bien sûr flatté du compliment, comme presque chaque homme à qui on dit du bien de son engin.

Tu sais J’ai bien envie de dire la même chose pour, hem ta chatte.

Hum.

     Mauvaise idée. En voulant lui retourner sincèrement le compliment, j’avais plutôt reposé une couche de malaise. C’est en voyant sa vulve que j’ai fait commencer les choses. En essayant de rattraper le coup, je demandai des précisions à Laurianne quant à ce qui enclencha toute l’escalade :

Mais il faut que je te dise Tu avais prévu qu’on fasse des trucs ?

Non. Je je voulais voir ta queue, c’est vrai. Ça faisait un moment que j’y pensais, et je voulais attendre notre prochaine conversation sexuelle pour te demander. À la base, c’était que la voir, la regarder un moment pour savoir, c’est tout. Et puis je sais pas ce qu’il s’est passé, je me suis surprise à vouloir la toucher. La caresser Je sais pas ce que j’aurais fait si si tu m’avais pas demandé de te montrer ma chatte.

     Oh si, elle savait ce qu’elle aurait fait. Elle le savait très bien, même, mais elle n’osait pas le dire. Pouvait-on le lui reprocher ? De toute manière, elle avait fini par le faire un peu plus tard.

Qu’est-ce que ça t’a fait ? Quand je t’ai demandé.

Ça Ça m’a fait bizarre. Je m’étais tellement habituée à voir ta bite, enfin, à l’idée mais j’ai jamais pensé à l’inverse. Pourtant, c’était évident enfin, j’aurais dû m’y attendre : tu me montres ce que t’as entre les jambes, je te montre ce que j’ai, c’est « normal ». Et puis après l’étonnement j’ai eu envie. Je sais pas ce qui m’a pris.

Aucun de nous ne sait ce qui nous a pris.

Oui, c’est sûr. Mais je me suis dit que ça pourrait être bien, que ça pouvait être amusant, que tu voies mon sexe. Amusant pour moi. Je sais, c’est bête

Non, non, tu as le droit d’être amusée.

Mais ce qui est sûr, c’est que ça m’a beaucoup, beaucoup plu quand tu t’es installé entre mes jambes et que tu l’as regardé.

     Je voyais les joues de ma sur rougir à la mention de ce moment. Ça avait dû être un instant si intense, si émouvant pour elle Plus que moi quand j’ai sorti mon engin, c’est certain.

Tu as eu du courage, reprit-elle.

Comment ça ?

Quand tu m’as « embrassée ». J’ai vu que le choix te troublait. Je trouve ça très courageux d’avoir pris cette décision. Le faire à ta sur, avec l’inceste, la pression sociale, le regard des autres, la réaction des parents s’ils l’apprennent Tu pouvais partir, j’aurais très bien compris

Mais tu aurais été déçue, lui dis-je en soupçonnant la vérité.

Je Je Bon, répondit-elle avant de prendre une inspiration. Oui. J’étais dans un état où je voulais que tu m’embrasses. Je voulais « aller jusqu’au bout ».

C’est ce que j’ai ressenti. Et c’est aussi ce qui m’a donné le courage de le faire, de t’embrasser. Quoique, ce n’est pas le seul élément.

Oui, bien sûr, tu en avais envie aussi.

Oui, mais pas seulement.

Ah ?

Nous être montré nos parties génitales, c’était déjà avoir changé notre vision de l’autre et de toute façon créer une forme de malaise. À notre âge, ce jeu-là n’a plus du tout le même impact que quand on était petits. Je crois que c’est dès le moment où j’ai sorti ma bite que que c’était terminé.

     Laurianne demeura silencieuse, se contentant de hocher la tête lentement. Je m’approchai doucement d’elle ; elle me regarda en se questionnant sans doute sur mes intentions, puis je lui fis une bise sur la joue avant de la prendre dans un câlin fraternel.

Je t’aime beaucoup, Laurianne. En dépit de ce qui s’est passé. Je ne t’aime pas plus ou pas moins, ça n’a rien changé à ça.

Je sais Grégoire Mais c’est dur de vivre avec ce secret. C’est encore plus dur vu que c’était une pulsion qu’on n’a pas prévue. On n’était pas préparés.

Tu as honte ?

Oui. Je ne regrette pas, j’ai aimé ça, mais j’ai honte.

Je comprends, ma chérie.

Toi aussi ?

Non, dis-je sans hésiter en lui faisant face. Non, je n’ai pas honte. Je te le dis même très honnêtement : je suis fier. Je ne m’en vanterai pas sur tous les toits, mais je suis fier d’avoir osé trouver le courage de braver cet interdit, et fier d’avoir pu faire l’amour avec une fille comme toi. La seule chose que je regrette, c’est la distance qui a suivi.

Je sais, moi aussi c’est ce que je regrette. Mais il me faut du temps. Du temps sans trop te parler. J’ai besoin de digérer. Tant mieux si tu es fier de ce qu’on a fait ; je ne vois pas en quoi on peut l’être, mais tant mieux. J’aimerais penser comme toi.

Tu sais, j’aimerais beaucoup que ce qui est arrivé devienne plus qu’un secret. Un élément de complicité en plus. Un souvenir agréable dont on pourrait parler comme on parlerait de souvenirs d’enfance. En rire, comme une vieille bêtise.

Oh, si tu savais comme j’ai envie de ça aussi Mais la réalité n’est pas aussi simple. Comment tu fais pour être aussi détaché ?

J’ai cherché des témoignages sur Internet. J’avais lu quelqu’un qui disait que si des gens avaient envie de coucher ensemble, c’était ce qui comptait, c’était la nature, et la famille n’était que secondaire là-dedans.

Pfff, facile à dire Et c’était un mec qui avait baisé sa sur ?

Je crois que non, il n’avait pas fait d’inceste.

Alors pourquoi il l’ouvre ?

Ne sois pas si sévère avec lui. Je pense sincèrement qu’il n’a pas tort. On n’en parle pas parce que c’est tabou, mais j’ai l’impression que les relations incestueuses ne sont pas des cas si isolés que ça. Ce n’est pas la norme, c’est sûr, mais je pense sincèrement qu’on sous-estime cette sexualité.

Peut-être, mais c’est pas parce que les autres le font que c’est une bonne chose.

Tu penses que c’est mauvais ? Je croyais que tu avais dit qu’on n’avait pas fait quelque chose de mal.

Ce que je veux dire, c’est que c’est pas une bonne idée de s’appuyer sur ce que font les autres, surtout sur des questions immorales comme ça.

Tu as raison. Ce qui compte avant tout c’est ce que nous, nous pensons. Et là-dessus, je suis d’accord avec ce que disent d’autres sur l’inceste. Tu ne l’es pas, c’est ton droit.

En fait, je sais pas où j’en suis. Ça fait tellement de trucs à la fois

Tu sais ce que je crois ? C’est qu’il faut qu’on en reparle de temps en temps, afin de faire le point sur nos états d’âme.

     Ma sur ne répondit pas. Je pouvais lire dans son regard à quel point elle était perdue. Il fallait lui laisser le temps d’accuser notre conversation et mes ressentis que je lui ai partagés.

     Ma dernière proposition avait été faite sciemment en contradiction avec ce qu’avait souhaité Laurianne juste avant, de ne pas se parler le temps qu’elle accuse le coup. Je n’étais pas d’accord. Non seulement parce que ça me ferait mal de ne plus voir ni parler avec elle aussi brutalement alors que nous nous racontions nos histoires les plus intimes, et aussi parce que j’étais convaincu que rester isolée n’allait pas l’aider à faire la paix avec ça. À qui d’autre que moi pouvait-elle en parler ?

     Je lui fis part de cette pensée. Au début, elle était rebutée ; je pris le temps d’expliquer calmement la situation et que j’étais là pour l’écouter et la comprendre sans la juger d’une manière ou d’une autre. Sans dire que ma sur se laissa convaincre, elle revit son jugement quant à nos futures fréquentations.

     Après quelques instants de silence, elle me demanda autre chose.

Grégoire Est-ce que tu tu serais prêt à le refaire, si l’occasion se présente ? Est-ce que tu en as envie ?

     Une double question pas évidente, car à vrai dire c’était quelque chose à laquelle je n’avais pas réellement pensé. Je n’en avais pas eu le temps.

Eh bien Je n’y ai pas encore réfléchi, pour te dire la vérité. Mais je crois J’ai passé un moment très agréable, donc si l’occasion se présentait je pense, oui, que je serais prêt à le revivre. Et avec plaisir. Mais est-ce que j’en ai envie ? Hum Ça me plairait que ça arrive, mais forcer le destin ? Venir chercher ? Je ne pense pas. Je ne me sens pas de venir te voir pour te proposer de baiser à nouveau. Et toi ?

Je ne sais pas si je suis prête à recommencer. Oui, c’était génial. Oui, j’ai pris mon pied. Mais ça me met tellement mal à l’aise

Tu repenses parfois à ce qu’il s’est passé ?

Tous les jours. Surtout quand je me couche. C’est lourd, très lourd Et toi ?

Très souvent aussi. J’arrive quand même à me regarder nu dans la glace, je ne me sens pas sale.

Oui, c’est bizarre parce que moi aussi. Mais y repenser, ça me ronge.

     Honnêtement, nous avions sans doute fait le plus difficile : la première couche. C’était la découverte, la nouveauté, dans un rapport qui était hors du commun. À ceci près qu’il nous laissait à la fois un souvenir délicieux et une conscience pesante. Selon moi, il serait plus facile à présent de refaire l’amour : on avait déjà franchi la porte. Mais pour cela, il fallait d’abord que Laurianne soit en paix avec elle-même. Et même avec ça, rien ne garantissait que l’on retente l’aventure.

     Malgré tout, je lui assurai que si un jour elle le souhaitait, j’étais pleinement à sa disposition et que je serais heureux de la satisfaire comme cela put être le cas. Elle me remercia, mais avoua ses doutes et me confia qu’il ne fallait pas trop espérer.

     Ce qui était indéniable et triste, mais compréhensible, hélas c’est que notre relation avait changé, et que rien n’allait être comme avant. Par exemple, pour avoir posé la question, ma sur jugea qu’il n’allait plus être possible de dormir parfois dans le même lit, ou encore dans la même chambre, y compris sans avoir de pensée lubrique ; après tout, nous n’avions pas imaginé notre baise quand je suis entré dans sa chambre.

     Je trouvais ça dommage. Pour certains ça peut paraître très bizarre, surtout quand on a vingt-deux et vingt-et-un ans, mais c’était bien de dormir dans le même lit, et juste dormir. Même en étant de jeunes adultes actifs sexuellement, de garder cette part d’insouciance fraternelle.

    L’autre chose qui changea, ce fut nos histoires de fesses. Laurianne et moi continuions nos ébats chacun de son côté, mais nous nous les racontions moins souvent, et de manière plus superficielle aussi.

     Nous étions devenus un frère et une sur « normaux ».  J’en souffrais beaucoup. Nos après-midis et nos soirées côte à côte, sur son canapé plié, à entendre avec les plus grandes précisions ses aventures avec les hommes au point de presque voir la scène exacte, ça me manquait. Les blagues sexuelles gratuites, surtout teintées d’inceste, me manquaient aussi.  Cela dura un peu plus de trois ans.

     Toutefois le temps suivait son cours, et au bout d’un moment, de conversations sérieuses et du fait que nous nous soyons installés chacun dans un appartement, Laurianne a fini par faire la paix avec notre passé. Elle n’avait plus honte. Un jour, alors qu’elle m’invita pour lui rendre visite, elle m’avoua que c’était difficile pour elle à l’époque de supporter mon regard et ma présence, que ça lui mettait une pression morale, même si je ne pensais pas à mal et que nous avions parlé de tout ça. Prendre une réelle distance géographique l’aida à regarder notre instant de folie avec un peu plus de hauteur, et aussi retrouver ses sentiments de sur à qui son frère manque.

     Mais ce qui l’aida vraiment à se débloquer ? Un copain qui était entré dans sa vie. Pour être honnête avec elle, il finit après quelques mois par lui avouer avoir couché de temps à autre avec sa propre cousine dans ses jeunes années. Laurianne, pour le rassurer, lui fit donc l’aveu. Elle me confia que dire cela à quelqu’un d’autre que moi l’avait libérée d’un énorme poids, surtout parce que son copain, bien que surpris par une expérience avec une telle proximité familiale, la comprenait très bien.

     Ils se sont séparés, maintenant. Fort heureusement en bons termes, et elle garde contact avec lui. Même si ce n’était toujours pas autant qu’avant notre fameux après-midi, nous arrivions à parler un peu plus du sexe avec nos amants et maîtresses.

     Laurianne parvint aussi à parler de nous sans plus être gênée. Ce que je désirais avait fini par arriver : c’était notre gentil secret. Nos blagues incestueuses jadis innocentes, hier coupables, étaient aujourd’hui devenues complices. Nous en reparlions avec nostalgie, omettant la crise qui s’en était suivie pour ne garder que les bons moments. Nos parents n’en ont jamais rien su, heureusement pour nos têtes !

     Pour autant, ma sur et moi ne refîmes jamais l’amour. Elle n’était pas prête ni d’accord pour s’y adonner, et je dois admettre que si autrefois je me sentais prêt face à une éventualité, les choses ont changé depuis.

     J’allais avoir vingt-cinq ans. D’autres expériences, variées, m’ont je pense assagi sur ce sujet. Je préférais garder cet événement comme un agréable souvenir, de la même manière que je gardais le souvenir de ma première copine. Je l’aimais énormément, mais n’éprouvais plus aucun désir pour Laurianne.

     Et c’est bien mieux comme ça.

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