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Sans fin – Chapitre 1

Sans fin - Chapitre 1



Les mains appuyées sur le lavabo, elle relève la tête pour s’observer dans le miroir.

Ses yeux sont rougis par les larmes, ses joues sont peintes de son mascara qui coule dans les sillons de ses larmes.

Chacune d’elle semble la brûler. Un peu plus à chaque nouvelle larme.

Elle observe. La douleur est dans chaque recoin, la peine dans chaque millimètre de peau, l’usure dans chaque ride naissante.

Il y avait bien longtemps que ce sentiment de vide, cette frayeur de vivre ne s’étaient pas emparés d’elle.

Bien longtemps.

Elle avait oublié. Tous ces démons tous ses démons !

Les flash-back reviennent…

Les larmes aussi.

Toutes ces nuits. Tous ces bras. Toutes ces douleurs.

Une course à l’anesthésie de l’âme.

Elle entend certains s’offusquer : affreuse ironie !

Dépendance organique. Impétuosité de la douleur. Folie pure. Nymphomanie pathologique.

Mais, non. C’est beaucoup plus simple.

Le corps parle. Le corps exulte. Le corps évacue. Le corps fait taire l’esprit.

Oui, voilà Le corps fait taire l’esprit. Ressentir pour ne plus réfléchir.

La douleur des émotions la bouffe. La grignote. La consume. La soumet.

Elle voudrait hurler mais pas de son.

Elle voudrait arracher cette peau qui l’étouffe.

Elle voudrait courir à perdre haleine dans les rues sombres, dans les dédales.

Pour aller où ?

S’offrir corps et âme. Brûlée vive par le chagrin. Offrir son corps pour le sentir vivant.

La morsure du dragon, le cuir qui claque, la main qui tanne…

Tout ce qui la rebute l’obsède.

Comme avant.

Comme dans ces moments sombres de son histoire, de son passé.

Revenir au point de départ. Souffrir dans sa chair pour faire taire l’âme.

Comme si ces douleurs allaient créer un sursaut de vie en elle.

Elle l’insoumise veut se soumettre à la douleur. Pour mieux s’offrir au plaisir.

Elle supplie à qui l’entend, à qui le veut… A qui la veut.

Le temps d’oublier, le temps de réveiller son corps.

Le temps de savourer la vie.

Vivre. Se sentir vivante.

Elle supplie griffures, injures. Elle se rend, se constitue prisonnière.

Elle s’abandonne à cette peine immense qui la ravage.

Des bras l’attrapent, elle s’y jette à corps perdu…

On la malmène, on croque sa chair.

Un cri.

Puis une caresse.

Après chaque douleur une caresse, une douceur.

Une douleur pour un mal puis une caresse pour son soin.

Quand l’hématome de l’esprit se sera totalement vidé sur le corps, alors on pourra cajoler et caresser.

Retour arrière. Flash-Back.

Mémoire vive.

Elle décroche son téléphone. Il répond.

Elle arrive. Il l’attend.

A corps perdu elle court.

A corps perdu elle se jette dans la gueule du loup. Il a les crocs affutés.

Il sait. Lui seul sait. Lui seul a toujours su.

Et après tant d’années, c’est encore et toujours lui qu’elle va chercher.

Il ouvre sa porte, il ouvre ses bras. Elle s’y engouffre.

Elle s’y précipite, comme un insecte hypnotisé par la lumière.

Il l’attrape.

Il sait quoi faire.

Sans un mot, il l’oblige à ses envies. Elle fléchit. Elle est venue pour ça.

Pour oublier ses propres envies, fuir ses propres pensées, se soustraire à ses démons.

A genoux. Son beau visage dévasté de chagrin.

Il a mal de la voir comme ça, mais il sait.

Pour elle, il le fait.

Elle s’offre. Comme d’autres iraient chercher l’ivresse de l’alcool ou l’extase des opiums.

Elle cherche à endormir son esprit. Sa drogue à elle, ce sont des bras.

Ce soir ce sont ses bras à lui.

Son extase à elle, c’est de lui offrir ses douleurs pour savourer sa catalepsie.

Alors elle se donne.

Il force sa bouche de son sexe.

Elle pleure mais se lance à corps perdu. Il la malmène, tire ses cheveux pour l’obliger à suivre le rythme.

Il baise cette bouche qu’il aime tant. Elle ferme les yeux et elle s’embarque.

Il sait que ce soir elle n’est qu’un corps, un morceau de chair, une poupée que l’on manipule.

Elle lui a dit avant de venir. Il sait après tant d’années que c’est comme ça.

Alors il va lui donner cette adrénaline qu’elle recherche tant.

Il tire d’un coup sec sur sa chevelure si douce entre ses doigts.

Elle s’arrête, ne parle pas. Il passe sa main sur ce beau visage.

Ses yeux s’embrasent. Elle est fureur.

Alors de sa grande main, il la gifle. Elle ne bouge pas.

Pas de larme. Pas de cri. Elle se soumet.

Il la relève. Lui intime de se dévêtir.

Il promène ses mains sur ce corps si fluet. Si doux.

Dieu qu’il aime baiser ce corps !

Mais il doit d’abord lui donner ce qu’elle veut

Alors il attrape les seins roses et doux qui s’offrent à lui.

Il les fait rouler doucement entre ses doigts. Puis sans crier gare, il les pince violemment.

Elle ne fait pas un bruit. Pas un son ne sort de sa bouche.

Il la regarde, se penche et mord violemment son sein droit. Elle grimace. Mais ne dit rien.

Il refait de même avec le sein gauche. Elle ne bouge pas. Elle encaisse.

Il s’agenouille devant elle et lui écarte les jambes sans aucun ménagement.

D’une main décidée et brusque il pince entre deux doigts le petit bout de chair.

Il le fait rouler lentement entre ses doigts agiles. Elle vacille un instant.

Il pince de toutes ses forces. Elle se contracte. Tout son corps se raidit.

Elle lâche un râle contenu de douleur.

Il recommence. Plus fort, plus insistant.

Il guette prévenant le Joker de la belle. Mais rien.

Alors il approche sa langue. Il la regarde.

Les yeux gonflés de larmes se ferment. Il lui destine une caresse douce et exquise.

Et sans alerter, il croque ses lèvres intimes. Elle ouvre ses yeux, la douleur se lit sur son visage.

Il enchaine : langue douce et joueuse puis crocs acérés.

Une grimace se fige sur ce visage inoffensif. Il recommence encore et encore.

Quand elle ne réagit plus, il change.

Il fait de même avec son clitoris.

La douleur est plus vive, plus intense. Les larmes s’enfuient, incontrôlables.

Mais elle tient bon. Toujours pas de cris. Elle mord ses lèvres pour contenir ses cris.

Il s’en prend ensuite à l’intérieur de ses cuisses.

Il regarde cette peau si douce, de la couleur de la rosée du matin.

Il guette toujours. Il est sur le qui-vive. Il le restera jusqu’à ce qu’elle décide que c’en est trop.

Il se relève, la penche en avant, mains au mur. Il s’accroche d’une main à sa tignasse.

De son autre grande main, la claque tombe sur ses fesses couleur sable. Puis une autre. Et encore une.

Elle se raidit mais ne dit rien. Le sable prend feu. De crème ses fesses virent à l’ocre.

Comme ces terres sublimes de l’Ile Maurice Cette Terre aux sept couleurs.

Ses fesses offrent un arc en ciel de rougeur. Il caresse doucement.

Il guette, prêt à devenir tendresse dès qu’elle le voudra.

Mais dans ses yeux à elle gronde le courroux.

Il reprend, c’est elle qui dicte.

Tenant son dos courbé, il tanne sa peau.

Les larmes ruissellent sur le visage de la douce, s’écrasant au sol.

Il voudrait la cajoler. Mais il sait.

Il reprend. Jusqu’à ce qu’elle cède. Genou à terre.

Il est soulagé qu’elle cède.

Ce jeu le bouffe. Il la rejoint au sol.

La prend sur lui.

A califourchon, elle enfouie sa tête dans son cou. Les bras repliés sur elle-même.

Elle pleure comme une enfant, ses sanglots sont forts, ses larmes chaudes inondent ce beau visage.

Il la serre contre lui. Pour qu’elle se calme.

Il la caresse de cette main qui la corrigeait tantôt.

Elle se loge dans ses bras sans colère, sans fureur.

Elle a brisé la frontière. Elle cherche la douceur.

Lentement il caresse et dorlote ce corps rougi sous sa main. Il se fait tendre.

Dans ses bras, enveloppants, elle sait. Elle vit.

Elle relève la tête. Malgré ses yeux rougis, son maquillage dégueulant sur son doux visage, il la trouve belle.

Forte et fragile. Ange et démon.

Il essuie de sa main les larmes, embrasse cette bouche qui tremble.

Il a envie d’elle. Elle se love sur lui, tel un lotus. Jambes enserrées à sa taille.

Le sexe offert, ruisselant d’envie.

Il s’y engouffre, s’y loge avec douceur.

Il la serre contre sa peau. Il voudrait l’absorber pour soulager ses douleurs.

Il sait qu’une fois consumé, elle va partir.

Comme toujours.

Alors il se blottit en elle et se tapit dans un recoin chaud.

Mais elle se réveille. L’Etna sort doucement de son sommeil.

Il sent qu’elle brûle peu à peu. Elle se fait active.

Elle gronde dans son oreille. Il sent ses reins qui s’agitent.

Sa queue est prise au piège dans ce refuge qui devient un antre de feu.

Elle secoue, s’ébranle comme la Terre, elle serre, elle créé la pression

Peu à peu il sent que la lave monte.

Elle frémit, elle tremble.

L’éruption est imminente. Une jouissance sans fin les gagne.

Elle s’abandonne douce et tendre dans ses bras.

Il voudrait arrêter le temps.

Mais non

Quelques instants trop brefs. Elle se relève.

S’habille et repart. Comme toujours.

Une fois chez elle, les mains appuyées sur le lavabo, elle relève la tête pour s’observer dans le miroir.

Ses yeux sont rougis par les larmes, ses joues sont peintes de son mascara qui coule dans les sillons de ses larmes.

Chacune d’elle semble brûler ses joues. Un peu plus à chaque nouvelle larme.

Elle observe. La douleur est dans chaque recoin, la peine dans chaque millimètre de peau, l’usure dans chaque ride naissante.

Il y avait bien longtemps que ce sentiment de vide, cette frayeur de vivre ne s’étaient pas emparés d’elle.

Bien longtemps.

Elle avait oublié.

Tous ces démons tous ses démons !

Les flash-back reviennent… Les larmes aussi.

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