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SHANA – Chapitre 3

SHANA - Chapitre 3



Le lendemain après-midi, je me suis précipité à son domicile.

Je ne voulais pas risquer de perdre un tel trésor.

Une boule dangoisse ne nouait le ventre.

Cette folle soirée ne resterait-elle quun doux rêve sans lendemain ?

Shana était nue sur son balcon.

– C’est curieux ! Chaque fois que je me fais dorer toute nue sur ma terrasse, c’est incroyable le nombre de paires de jumelles qui scintillent autour de moi.

Quelques semaines plus tard, nous échangions nos consentements pour le meilleur et comme elle le disait si malicieusement, surtout pour le pire

Gage d’espérance s’il en est !

Lorsqu’elle a accepté de vivre avec moi, elle m’a remis sans condition les clés du château.

A moi l’obligation de l’utiliser au mieux pour qu’il soit toujours plus rayonnant.

C’est une tâche, je dois le dire, bien agréable

Très rapidement, une évidence s’imposa à moi.

Je ne pourrai jamais lui faire éprouver tous les plaisirs qu’imposait la violence de ses désirs.

Aussi, a-je rapidement décidé qu’en s’y mettant à plusieurs, elle ne pourrait que mieux grandir dans la voie que nous nous étions choisie.

– Je veux que tu sois à la fois mon esclave et l’objet du désir des autres, rien ne me fait bander comme cette idée …et toi, qu’en dis-tu ?

Elle me prit la main et la pressa contre son sexe.

– Regarde dans quel état me met cette simple promesse ! Je me plierai à tout ce tu me demanderas.

L’émulation mutuelle qui naquit dès cet instant, ne fit que développer sa sensualité si bien servie par l’exemplaire réceptivité de son corps.

Je dois confesser que j’aimais à la folie quand d’autres la faisaient jouir.

Elle y a rapidement pris goût au point de ne plus pouvoir s’en passer.

Certains jours, elle faisait preuve d’une voracité confondante.

La jouissance effrénée constitue un élément indispensable à mon équilibre, disait-elle.

Cette fille était décidément un curieux mélange de pute et de pucelle.

Shana semblait composée d’un alliage inoxydable de spontanéité, de gaminerie et d’expérience à la fois.

Cette éternelle adolescente était en perpétuelle rébellion contre sa pudeur comme pour rester en parfaite franchise avec sa beauté.

Je me suis souvent demandé ce que Shana avait de si exceptionnel pour que je renonce à mes vux de célibat.

Une géométrie parfaite et un esprit chatoyant certes, mais surtout le moindre de ses mouvements ou de ses paroles dégageaient des ondes érotiques qui vous frappaient droit au sexe.

Etait-ce ce look de mannequin suédois avec ses yeux verts émeraude, des yeux dont Vénus elle-même eût été jalouse, ou l’éblouissante torsade de ses cheveux de paille qui m’avaient fait oublier ma promesse de rester un célibataire éternel ?

Ou peut-être étaient-ce ses jambes somptueuses qui supportaient la plus belle paires de fesses qu’il fut possible d’imaginerà moins que ce ne soit sa taille assez fine pour la cercler d’une seule main et qu’elle aimait à laisser nue pour en faciliter la prise.

Si j’avais la plus belle des fleurs à peindre, je ne choisirais pas d’autre modèle.

A moins que ce ne soit son intelligence et son sens exceptionnel de la répartie.

Pourtant, un beau cul l’emportera toujours à mes yeux sur un beau Q.I.

Pour simplifier, je préfère un Q sans I à un I sans Q.

On peut résister à la beauté quand elle est bête ou à l’esprit quand il habite un corps peu appétissant mais affronter à la fois l’esprit et la beauté, c’est pari perdu d’avance.

Finalement, je crois que ce qui m’a le plus séduit en elle, c’est qu’elle était en permanence habitée d’un irrépressible besoin de transfuser à son entourage la formidable force hédoniste qui la dévorait.

Et quand je lui reprochais son pernicieux penchant masochiste

– Où est le mal si nous avons tous les deux les mêmes dérives ? me disait-elle pour calmer mes scrupules.

Rien ne venant d’elle ne pourrait me surprendre si ce n’est qu’elle ne me surprit pas.

La plupart des femmes sont probablement des masochistes qui s’ignorent mais la mienne est de celles qui le sont plus que d’autres et ne se le cachent pas.

Il m’a fallu du temps pour comprendre et canaliser son dolorisme mais maintenant, j’en suis certain la vie serait toujours belle avec Shana !

    *

CHAPITRE 2 : des origines à

Ta douleur disparaîtra promptement sous le flambeau de tes désirs, aucune voix ne s’élèvera plus dans ton âme pour énerver l’organe de leur impétuosité, tout sera dissipé par la sagesse, et tu arriveras insensiblement aux derniers excès de la perversité par un chemin couvert d’épines.

SADE

J’ai suivi Eric sur un coup de foudre à l’âge de vingt quatre ans, lui en avait quarante deux.

Les plus beaux yeux bruns possible, le nez charmant, les traits saillants et gracieux, des cheveux châtains brillants, une figure mâle et fière, de beaux sourcils bruns, des dents éclatantes, de la santé et de la fraîcheur, des épaules larges et rassurantes, une carrure épaisse quoique parfaitement coupée.

Il portait gaillardement ses deux décennies de plus que moi.

Il n’a jamais cessé depuis d’être pour moi un bel amoureux et un amant attentif à tous mes désirs.

Ma joie d’être à ses côtés confine parfois à la terreur tant je me sens dépendante de la volonté de cet homme et de sa fertile imagination. Entre ses mains, je sais quil rallumera éternellement la flamme de mon désir en me faisant vibrer plus fort chaque jour.

Vous connaissez maintenant les circonstances épicées qui m’ont jetée dans les mains du plus grand séducteur que j’ai rencontré dans ma jeune existence.

Dès la première minute, notre relation sest construite selon le mode « maître esclave »

L’esclave étant votre narratrice.

Il aime me faire admirer par ses amis et pour que je sois la plus désirable, il me maintient préalablement dans un état d’excitation extrême.

Je retire de ces relations partagées, il me faut l’avouer, une satisfaction orgasmique exceptionnelle.

Depuis que ma route a croisé celle de cet homme, je me suis mise à graviter autour d’un autre soleil bien plus cuisant que lastre du jour.

Et je ne peux pas dire que je n’étais pas prévenue.

La première lettre qu’il m’envoya lors d’un de ses voyages d’affaire en Grèce avait au moins le mérite de la franchise et ne pouvait laisser planer aucun doute sur ses intentions.

"Je ne veux pas vivre avec toi pour te combler, ce serait trop présomptueux.

Je t’ai choisie pour ce que je veux faire de toi, te faire connaître l’infinie diversité du plaisir, provoquer des situations qui feront sortir de ta gorge de nouveaux sons érotiques, varier sans relâche ta façon de jouir, la rendre plus amusante, plus innovante, pour que tu connaisses sans discontinuer un plaisir infini.

Je veux te nourrir d’assouvissements de plus en plus grands jusqu’à ce que ton sexe devienne auto-suffisant à la manière du lotus dont la règle est de s’ouvrir chaque matin pour se couvrir de rosée.

Je veux faire de ta vie un matin éternel.

Il faudra aussi que d’autres s’émeuvent de ce corps rayonnant et avide.

Tu es trop belle pour cacher quoique ce soit.

Je te veux impudique et infidèle, provocante et toujours insatisfaite.

Je veux que ton corps éveille toujours les désirs les plus obscènes.

Je veux que ta beauté soit disponible à tous ceux qui sauront lui rendre hommage.

S’il le faut, je te ferai percer les seins avec de forts anneaux d’acier pour pouvoir t’y suspendre et te fouetter.

Je t’appendrai à faire de ton corps un objet de plaisir.

Pour que je puisse t’aimer avec toute l’intensité que mon amour pour toi réclame, il faut que je fasse de laccomplissement de ta jouissance une quête insatiable de perfection.

Je ne veux pas que tu deviennes une caricature de femme soumise, tu dois rester fière, tu ne dois jamais être servile.

Je veux vivre avec toi parce que je veux t’apprendre à aimer."

Sur la base d’un tel contrat de cohabitation, notre union ne s’annonçait pas vraiment banale comme c’est trop souvent le cas chez bon nombre de couples qui transforment leur amour en un suicide collectif à retardement.

Certaines personnes pèsent le pour et le contre, étudient les arguments, pas moi. Chez moi, tout ça se passe dans un endroit auquel je n’ai pas accès. Puis la décision sort, en une seconde. Irréversible.

« Eric, je t’aime à la vie, à la mort ! »

Ne dit-on pas que celle qui naccepte pas de mourir pour son amour ne peut pas en vivre non plus ?

A suivre

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