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Tir au but – Chapitre 1

Tir au but - Chapitre 1



Notre club n’a pas les moyens financiers de l’Olympique Lyonnais malgré l’arrivée de nouveaux sponsors, nos filles gagnent en moyenne 2000 par mois ; néanmoins, on a mérité la qualification pour la finale de la coupe de France. Une seconde place dans le championnat devant le PSG en atteste, il faudra désormais compter avec nous sur la scène du football féminin.

Résultat d’une excellente saison, outre une qualification pour l’UEFA Champions League, le président a promis de renforcer l’équipe avec des joueuses d’expérience et d’ouvrir un centre de formation pour les filles. L’équipe phare ici, c’est nous, on a attiré cette saison davantage de spectateurs que les garçons abonnés depuis des années entre la onzième et la quatorzième place en ligue 2.

La dernière coupe du monde en France a éveillé l’intérêt des foules, les décideurs ont suivi, les sponsors leur emboîtent le pas. Une mini-révolution est en marche, les filles se font respecter jusque dans les cours d’écoles où elles imposent leur présence aux petits mecs dont les pères machos s’étranglent face à l’évidence ; le foot féminin est un sport à part entière aussi valorisant que son pendant masculin.

Emmy, notre capitaine, a réuni l’équipe à l’occasion de son 26ème anniversaire au domaine de ses parents, éleveurs de chevaux. Son père a installé l’écran géant de la télé dans le jardin, la sélectionneuse va rendre publique « la liste des 23 » pendant le journal télévisé, une habitude depuis quelque temps. La médiatisation est en adéquation avec l’évolution des mentalités.

L’équipe de France, le rêve de toutes les joueuses. Hier à la fin de l’entraînement, Ingrid a reçu un message dans le vestiaire, la Norvège compte sur sa présence. On était heureuses pour elle ; maintenant, c’est à nous de saliver entre deux verres de rosé sous le soleil encore haut de cette soirée de mai. Le rassemblement à Clairefontaine occulte la finale de la coupe contre l’Olympique Lyonnais dans les esprits. Ah ! voici la sélectionneuse à l’écran.

Milieux de terrain : Eminence Poitevin…

On s’en doutait, la joie n’en est pas moins sincère. Emmy va porter le maillot bleu une douzième fois, désormais titulaire indiscutable depuis la retraite de certains grands noms du foot féminin. Son talent nous a amenées à la seconde place du championnat, il aidera l’équipe de France à se qualifier pour le prochain Euro, c’est une certitude. La voix grave de la sélectionneuse égraine les noms.

Attaquantes : Justine Lamare…

Si mon verre n’avait pas été vide, je l’aurai renversé. Les filles se précipitent sur moi, me bousculent, m’enlacent, m’embrassent. Je suis appelée en équipe de France à 21 ans, mon histoire commence aujourd’hui, à cet instant précis, au milieu des copines folles de joie. Le portable posé près de mon assiette s’illumine du sourire de maman figé sur l’écran du téléphone tandis que le mien a déjà disparu de l’écran de la télé.

On est si fiers, ma chérie ! Ton père pleure de joie…

Il n’est pas le seul. Le brouhaha empêche la conversation téléphonique de s’éterniser, je mets le téléphone en sommeil où on me dérangera toute la nuit.

Les parents d’Emmy ont mis la dépendance à notre disposition pour la nuit, deux par chambre. La répartition s’est faite naturellement, comme à l’hôtel lors des mises au vert d’avant match. Sauf que là, on doit partager un grand lit à moins de laisser l’une d’entre nous passer la nuit dans un fauteuil. Peu importe, Alexia est une copine formidable, une amie sincère, alors pas d’injustice, le lit est assez large pour deux.

Son homosexualité de notoriété publique n’a pas été un obstacle à son intégration, jamais elle n’a dragué une fille du groupe. Nous, on joue au foot. Après, chacune mène sa vie dans le respect de celle des autres. Notre complicité sur et en dehors des terrains ne prête à aucune confusion, n’entraîne aucun débat, même s’il m’arrive de m’interroger en silence sur la réalité pratique de son orientation.

Elle semble avoir plus de chance que moi en amour ; du moins, sa préférence la prive de tomber sur des mecs obsédés par leur soi-disant supériorité et les attributs virils que la nature a placés entre leurs jambes. J’ai largué le mien voici trois mois, incapable de le supporter davantage que les précédents, soit une quinzaine de jours. J’en use ainsi deux ou trois par an depuis le lycée ; sentir une queue s’agiter dans mon ventre sous un poids lourd trempé de sueur est une source d’irritation physique et mentale.

Plusieurs fois, j’ai voulu aborder la question du sexe entre nanas par simple curiosité, afin de lui piquer la recette du bonheur ; le courage m’a toujours fait défaut. Le regard bleu profond d’Alexia navigue entre le plafond et moi, allongée près d’elle sur un drap mauve assorti à la couleur du papier peint. Une ride d’expression barre le front haut sous une tignasse châtain aux reflets dorés, les adorables fossettes mettent en valeur la petite bouche charnue étirée sur un sourire amical.

Je n’ai pas bu beaucoup ce soir, fidèle à ma modération coutumière, la surprise d’une première qualification avec les Bleues a suffi à me plonger dans une euphorie proche de l’excitation sexuelle. D’habitude, une petite séance de masturbation par semaine apaise une libido proche de zéro, comme un match chaque dimanche permet d’évacuer la tension accumulée aux entraînements. Sauf qu’une branlette ne dure pas 90 minutes.

Je me lève pour rejoindre la fenêtre ouverte sur la nuit étoilée. C’est ça ou repasser sous la douche une deuxième fois en moins d’une demi-heure, ça paraîtrait bizarre. Le lit grince, Alexia me rejoint. Une démarche souple met en valeur ses formes de sportive accomplie sous la lumière crue dans la chambre, un corps musculeux sans excès loin des critères modernes qui prônent l’anorexie comme modèle à suivre.

Quelle tête tu fais ! Ne t’inquiète pas, reste toi-même, joue comme tu sais le faire, et tout va bien se passer à Clairefontaine.

Le problème, c’est que j’ai envie d’être différente ce soir, de me sentir dans des bras rassurants, de m’abandonner au désir, de ressentir du plaisir. Je prends ses lèvres. Sa bouche ouverte sous l’effet de la surprise laisse passer ma langue qui déniche la sienne. Quand elle répond enfin à mon baiser, les sons de la nature environnante ont laissé la place à des murmures complices.

On traverse l’immensité de la chambre à petits pas emmêlés, titubant sous l’ivresse d’un second baiser plus charnel. Je ne vois rien, mes fesses effleurent le fauteuil. On se laisse tomber sur le lit, mon tee-shirt et son soutien-gorge traînent sur la moquette. On se déhanche sans cesser de s’embrasser, nos culottes volent à travers la pièce.

Je suis nue dans les bras d’une nana aussi nue que moi, une jeune femme pressée de partager ma passion dévorante. Assouvir notre désir l’une de l’autre, rien n’a davantage d’importance. On se sépare le temps d’une reconnaissance visuelle indispensable à la montée de notre fièvre commune.

Tu es magnifique, balbutie Alexia en effleurant mes seins comme des icônes, un peu trop respectueuse à mon goût.

Les siens sont deux petits globes ronds, fermes, sans marque de bronzage, les tétons pointent dans les petites aréoles. Tout son corps semble cuivré par le soleil, jusqu’à ce sexe clos surmonté par un rectangle de poils sombres trop courts pour friser. J’ai faim de ses rondeurs de femme.

J’honore ses seins de ma bouche, tantôt douce ou vorace, alternant les pincements et les coups de langue affolants sur ses tétons. Je me tortille pour toucher de la main chaque parcelle de sa peau, de son cou à ses pieds, de ses bras à son ventre, des cuisses pleines aux hanches rondes.

Victime complaisante, Alexia accepte mes lubies. Elle se laisse manipuler avec une impudeur dont je tire profit allègrement. Ma bouche glisse sur son ventre, joue avec son nombril, ma main se concentre sur l’intérieur de ses cuisses. Je prends le temps de la découverte. Son odeur intime flatte mes narines.

C’est la première fois, mais je connais le rituel. Je n’y suis pas seulement prête, j’en ai envie. Ma langue poursuit sa course, de son pubis à sa fente qui s’entrouvre. Un soupir m’encourage. Je n’en ai pas besoin. Le calice libère avec avarice une sève douce amère dont je me régale.

Ne pas aller trop vite, prendre le temps de savourer l’offrande, de dénicher tous les secrets de ce corps dont Alexia n’est plus maîtresse. Ma main cherche ses seins dont la peau brûle sous mes caresses, j’aguiche les tétons à l’aveugle, le visage niché entre ses cuisses, la langue perdue dans ses chairs dilatées. Guidée par les spasmes, je la contrains à une patience exaspérante sur les chemins de la délivrance, son plaisir n’en sera que meilleur.

Soudain, alors que j’allais céder à ses suppliques, Alexia me repousse, m’installe en position assise, une main sur ma cuisse, et s’empale sur mes doigts. Accrochée à mon cou, seins contre seins, elle rythme la pénétration avec douceur d’abord, puis avec une certaine violence. Son vagin se contracte.

Je déniche son bouton d’un pouce impatient. Sa mouille soudainement abondante lubrifie le passage de mes doigts, sa chatte cherche à avaler toute ma main. Sa bouche s’ouvre à la recherche d’oxygène, ses pupilles se dilatent.

Sur un dernier coup de reins, mes phalanges au plus profond de son antre, Alexia se libère de la tension dans la tempête silencieuse de son orgasme.

Ma main libérée de l’étau se balade sur son dos avec tendresse. Une joue sur mon épaule, la belle récupère de ses émois. Un doute m’envahit.

Tu n’as pas aimé que je te lèche ?

Oh si ! Je voulais jouir en te regardant dans les yeux.

Rassurée, je la laisse taquiner mes seins dont les pointes s’enorgueillissent. Quand son souffle est de nouveau calme, je cueille la bouche d’Alexia d’un baiser profond, sa langue s’enroule autour de la mienne. Mon propre désir sort de sa parenthèse.

Enfin, délaissant mes lèvres, elle se lance dans l’exploration de mon corps, cherche à le soumettre par des caresses alanguies. Ses mains apprivoisent mes seins, la pointe de sa langue est un serpent agile lové autour de mes tétons. Je l’attendais, je l’espérais, ma patience est récompensée.

Alexia désire tout connaître de moi, ses mains accompagnent sa bouche à l’aventure côté pile. Elle m’embrasse longuement de la tête aux pieds, évitant avec un soin des plus frustrants ma conque qui palpite d’une vie intérieure. Tout juste s’autorise-t-elle à jouer avec les poils de mon pubis parcouru d’ondes électriques. L’attente devient une torture. Elle le sait, mais s’en moque.

Tandis que la belle se régale de mon ventre et de mes cuisses, ignorante de ce qui fait de moi une femme, j’offre à mes seins gourmands l’attention qu’ils méritent, mes doigts trempés de salive tiennent mes tétons en érection. Je rugis d’énervement. Son regard se vrille au mien, y lit le supplice enduré.

Alexia pose enfin la bouche sur ma fente. C’est déjà l’explosion de milliers d’étoiles en prémices au feu d’artifice, il suffirait que sa langue effleure mon clito. Mais non, elle se concentre dans ma vulve détrempée, préservant mon excitation à la limite du point de rupture. Et ça dure, et ça dure… Je vais crier grâce.

Trop tard ! Dans un mouvement chorégraphié, elle m’installe côté face, en position d’attente. À quatre pattes, les reins creusés, je suis offerte comme jamais je ne l’ai été. Offerte à quoi ? Peu importe, ma confiance est totale.

Alexia s’abreuve de nouveau à ma source vive, ses mains malaxent amoureusement mes fesses. Mon envie de jouir est retombée un peu, juste assez pour entretenir des braises dans mon ventre. Comment va-t-elle les attiser ? Elle aura besoin de l’aide de ses doigts…

Sa langue déserte mon nid humide, glisse sur le périnée, et remonte encore. Mon tremblement l’alerte.

Détends-toi, ma chérie.

Je me précipite sur mon bouton, pressée d’arriver à l’orgasme libérateur, salvateur. Alexia remplace ma main par une des siennes, ses doigts interdisent l’accès à mon sexe. Elle ne me laissera pas la priver de son plaisir.

Sa langue effleure mon illet d’une caresse délicate, l’enduit d’une salive chaude. Je suis surprise d’une telle acceptation de mon corps au détriment de mon esprit. Je me cambre davantage, à la recherche de cette douceur singulière. Alexia ne se fait pas prier.

Elle lèche mon petit trou avec application, heureuse de mon abandon. Sa main sur ma conque imprime une légère pression sur le clitoris à l’abri, très légère, une façon de dire « tu vas jouir, mais pas tout de suite ».

Mon esprit se libère, mon corps en profite pour s’offrir, la pointe de sa langue force le passage sans violence.

Hummm…

Donne-moi ton cul, ma chérie, me supplie-t-elle en réponse à mon soupir.

Sa main se presse davantage sur mon sexe clos, sa bouche extirpe de mon anus des ondes d’une volupté insoupçonnée. La présence soudaine d’un doigt à l’orée de mon trou ne provoque aucune réticence.

Doucement, avec la patience d’un ange, son ongle court s’invite sans douleur dans mes reins. Je feule du désir de lui offrir ma seconde virginité. Encouragée, Alexia me pénètre d’une phalange, guette ma réaction, elle commence à me limer. Je suis perdue dans une multitude de sensations aussi mentales que physiques.

Encule-moi…

La deuxième phalange s’invite tandis que sa main fait des ronds concentriques sur mon bouton. Je ne peux plus me retenir de gronder, de l’encourager. Les hurlements bestiaux des films pornos nous dégoûteraient, nos feulements couvrent à peine les bruits des corps à l’abandon.

Hummm… c’est bon…

Ton cul est chaud, serré. Tu sens mon doigt ?

Oh oui, et tout le reste aussi. Sa voix mêlée à la mienne décuple mon émoi. Mon univers explose, je danse sur la Voix lactée.

Vas-y fort ! Fais-moi jouir…

Alexia m’encule et me masturbe dans un même élan. Je suis prise dans l’étau de ses caresses. Malgré l’intensité de mon excitation, je prolonge l’attente au maximum, le visage enfoui dans les draps. J’écarte mes fesses en offrande. Des doigts investissent mon vagin, c’en est trop.

Mes cris se transforment en pleurs, un orgasme surpuissant déchire mes entrailles, je pars pour le voyage dont on ne revient jamais. Baisée, enculée, branlée, je jouis de tout en même temps.

La tendresse d’Alexia est un parachute qui freine ma descente, entretenant l’intensité de mon plaisir. Elle lèche mes larmes de bonheur, ronronnant comme une mère chatte attentive à sa progéniture.

Je ne te savais pas… sourit-elle surprise.

Moi non plus, c’était la première fois.

J’apprécie sa discrétion ; demander si j’avais joui briserait le charme. Elle me dévore d’un regard brillant.

En amour comme en foot, une prestation réussie demande confirmation.

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