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Une poudre extatique – Chapitre 4

Une poudre extatique - Chapitre 4



Je venais à peine de sortir du taxi sur l’artère principale délimitant le quartier où se trouvait la boutique de Bouba. Il avait changé d’emplacement, mais j’avais hâte de voir si c’était pour le mieux. Bouba avait peut-être déjà terminé sa journée de travail, mais je prenais la chance de le croiser, voulant au plus tôt clarifier le pouvoir de la poudre. Et après cette journée étrange, cela me changeait les idées. Je me sentais exténué mais bien tout de même, ayant après tout réussi à me dénicher un emploi qui me permettrait de rembourser peu à peu mes dettes qui s’étaient accumulées dangereusement au cours des derniers mois. Ce n’est pas tous les jours que l’on se stresse pour un dénicher un job, se fait tasser par la nièce du PDG, se dénicher malgré tout un travail, puis tripoter l’entrejambe de la secrétaire de direction sans heurt.

Par ailleurs, la poudre que j’avais fait absorber à cette dernière il y a maintenant quelques semaines avait encore de l’effet. Cela me troublait grandement car je n’avais jamais imaginé que ce pouvoir puisse s’étendre au-delà de quelques heures ce qui, à mes yeux, était acceptable bien que je ne connaisse absolument rien en la matière. Mais l’effet était-il permanent? Pouvait-il s’amplifier? Existe-t-il un antidote? Au gré de mes interrogations, je sentais mon monstre caché remonter à la surface.

Le quartier était achalandé pour un mardi soir, mais sans doute les journées sont-elles toutes les mêmes pour les habitués du coin. La plupart des commerces étaient encore ouverts, ce que les autorités auraient du mal à interdire avec la racaille qui rôdait en permanence. Devant la boutique de Bouba, j’aperçus des clients à travers la vitrine, qui n’avait pas été lavée depuis fort longtemps. À l’intérieur, un couple discutait devant un comptoir d’encens près de l’entrée. À l’autre bout, deux ados reluquaient une bibliothèque de vieux manuscrits. Une musique orientale ajoutait une touche mystique à l’ambiance déjà exotique.

Une jeune femme se tenait derrière le comptoir principal. Elle avait des traits moyen-orientaux avec les cheveux noirs soyeux et décorés d’un peigne doré, les yeux légèrement en amande, une bouche fine aux lèvres pulpeuses qui miroitaient la faible lumière présente, le cou chargé de colliers lourds et une poitrine ferme dont les formes étaient mal dissimulées par sa robe rouge qui, sans être transparente, semblait flotter sur son corps longiligne. Elle détourna le regard vers moi en affichant un sourire presque affectueux.

Vous désirez? me dit-elle d’une voix claire.

Devant une telle beauté, je m’avançai avec un rythme cardiaque en nette progression.

Oui, euh… Je désire parler à Bouba. C’est très important.

Vous êtes monsieur?

La jeune femme me regarda intensément, comme pour me sonder l’âme. J’hésitai, me troublai, mais ne pus détourner mon regard du sien, presque hypnotisé par ses yeux profonds et brillants.

Sylvain Laforêt… j’ai conclu une affaire avec Bouba il y a quelques jours et je veux lui en parler. Est-ce qu’il est ici? Lui répondis-je.

Un instant, je reviens.

La femme me fixa encore quelques secondes, joua avec ses pendentifs en les frottant légèrement de ses doigts avant de disparaître en franchissant le rideau de cordes tressées, qui défendait une porte menant à l’arrière-boutique. Je me sentis soudain comme étourdi et eus envie de la suivre pour l’étreindre par derrière, lui masser tendrement les seins en lui fouillant le sexe de mon membre durci. Ce désir me parut pendant une fraction de seconde comme une vision réelle, un rêve éveillé. Je me ravisai en me demandant pourquoi une telle idée ait pu émerger dans ma tête. Il est vrai que l’ambiance de la boutique émettait une certaine sensualité, mais ce n’était certes pas dans mes habitudes. Quelle belle femme tout de même, songeai-je. D’une douceur… et un visage parfait qui donne envie d’embrasser chaque cellule.

Je me rapprochai de la bibliothèque laissée libre pour chasser mes dernières pensées. J’examinai les vieux manuscrits dont certains étaient écrits dans une langue qui m’était inconnue. Je fus attiré étrangement par un très vieux livre aux pages jaunies, mais bien conservées. En le feuilletant délicatement, je constatai que son contenu était illustré par des croquis datant d’une époque antique, bien que le livre ait été imprimé au début du siècle dernier. Son titre, « Les jardins perdus » n’évoquait rien de particulier pour moi. Je m’arrêtai au hasard sur un passage qui piqua ma curiosité: « … était pratiqué par les chamanes des steppes. Déjà, la lévitation y était pratique courante, de même que la transmission des pensées à distance. Mais c’est la guérison par imposition des mains qui était la plus populaire dans ces contrées. Avec l’ingestion d’une mixture d’algues vertes de la mer indienne, des ufs de tortues des… ».

Haa! C’est toi! Comment tu vas?

Je sursautai au cri de Bouba. Mais je pris soin de conserver le livre pour achat ultérieur, car il m’avait suffisamment intrigué.

Bouba! Je craignais que tu ne sois pas là…

Mais où veux-tu que je sois? C’est chez moi, ici. Je dors au sous-sol, je mange au grenier… et je baise n’importe où.

Bouba avait pris soin de me glisser cette dernière confidence tout bas à l’oreille.

Oui, mais tu changes d’adresse comme de chemise. Je ne voulais pas te manquer!

C’est toi qui ne viens pas assez souvent. Je suis content de te voir. Qu’est-ce que je peux faire pour toi?

J’aimerais discuter. C’est important.

Rien de grave, j’espère?

Non, non. Enfin, je ne crois pas. Je ne sais pas. C’est un peu pourquoi je suis ici.

Voilà qui est bien mystérieux, dit Bouba. Je n’ai pas beaucoup de temps. Viens avec moi, je te sers tout de même un thé, je viens justement d’en préparer. Dési, je suis occupé avec monsieur.

Très bien, monsieur Bouba.

Dési c’est votre nom? Me risquai-je.

C’est le nom qu’on me donne ici.

C’est très joli. J’aimerais que vous me réserviez ce livre que je paierai en sortant.

Dési me regarda avec un sourire qui s’accentuait toujours plus.

Bien, monsieur Sylvain.

Je suivis Bouba dans une petite pièce où s’empilaient des marchandises de toutes sortes. Nous réussîmes à y trouver une table, deux chaises et une théière fumante.

Pas mal, la Dési, n’est-ce pas? me lançât Bouba avec un clin d’il tout en me versant du thé.

Et comment! Une perle. Elle est de la famille?

Non, mais c’est tout comme. Je l’ai trouvée après un séisme assez dramatique au Sri Lanka il y a plusieurs années. Elle était sans doute orpheline et je n’ai pu résister à l’envie de l’élever moi-même avec l’aide de mes surs. Elle est peut-être issue de sang royal, je l’ai trouvée aux environs du palais. Mais je n’en suis pas certain. Devant les étrangers, elle m’appelle monsieur Bouba, mais en privé, je suis comme son père.

Eh bien, sang royal ou pas, je me prosternerais volontiers devant elle.

Tu exagères…qu’est-ce qui t’amène, mon ami?

C’est la poudre.

Ah, je savais que tu viendrais me remercier. À ma connaissance, elle n’a jamais failli à la tâche. Je m’en veux encore de te l’avoir laissée pour si peu. J’en ai d’autre, si tu veux… et de la fraîche.

Oui, je crois que ça fonctionne. Ce qui m’inquiète, c’est son effet réel, les effets secondaires, la durée, sous quelles formes peut-on la prendre, tout, quoi. Aujourd’hui, j’ai revu par hasard une femme à qui j’en ai fait avaler il y a un mois ou deux, et elle était encore sous l’emprise de la poudre. Je n’aime pas ça du tout. Si ça se découvre, je suis bon pour la tôle, moi. C’est sérieux, tu sais. Et qu’est-ce qui peut lui arriver? Moi, je n’en sais absolument rien.

Bouba me regarda sans rien dire en laissant paraître un moment de réflexion. Puis, il m’expliqua la situation.

Tu as raison de t’inquiéter, mais tu as tort.

Bouba, tu es d’une limpidité…

Je te comprends et ne t’inquiète pas. Tu n’es pas le seul à venir se rassurer après la première expérience. Mais tu ne me connais pas suffisamment. Je ne vends que du bonheur, tu vois?

Oui, je comprends qu’on puisse prendre plaisir à…

Non, tu ne comprends pas, m’interrompit Bouba. Ce que je vends, c’est pour en vivre, mais il faut que mes produits procurent un bien-être… une amélioration de la condition des gens, une guérison si tu veux. Je ne peux transmettre mes articles à ceux qui en feront un mauvais usage ou qui exploiteront autrui.

Ah bon! Et comment devines-tu la bonne foi de tes clients? … et leurs problèmes?

Bouba esquissa un léger sourire. Il se leva, puis me dit:

Attends, je reviens.

Après quelques secondes, il revint, tenant Dési par la main.

Voilà ta réponse, dit-il.

Quoi? Je ne comprends pas. Dési?

Celle-là même, répondit-il.

Dési me regarda, toujours aussi profondément. Son visage rayonna de plus en plus à mesure que son sourire s’intensifia. Elle ôta son peigne, ce qui défit ses cheveux qui tombèrent en vagues sur ses épaules, puis les rassembla de ses mains vers l’arrière, ce qui mit en relief sa poitrine très bien proportionnée. Son geste me surprit car j’avais la vague impression qu’elle amorçait un préparatif que jamais je n’aurais osé espérer. Mon pouls se mit à augmenter tout d’un coup. Bouba enchaîna.

Dési est voyante…

Voyante?

Cette révélation me calma un peu.

Parfaitement, poursuivit Bouba. Je l’ai découvert assez tôt après l’avoir recueillie chez moi. Elle a frôlé la mort lors du tremblement de terre. J’ai aussi découvert qu’elle n’use de ses pouvoirs que dans un contexte de bienfaisance. Ce que je te disais tout à l’heure. J’ai bien essayé d’en tirer profit au début en vendant ses services à tout vent, mais elle me jeta un sort pour me faire comprendre. Je perds désormais la vue temporairement à chaque fois que je veux escroquer quelqu’un. Ce que je n’ai pas fait depuis des lunes, d’ailleurs. Je suis dompté.

Ça veut dire que tu m’as vendu la poudre à bon prix?

Tu as tout compris. En fait, ça n’a pas de prix, ta vie va changer. J’aurais pu te la vendre plus cher et ma vue se serait améliorée.

Monsieur Bouba, il est l’heure. Nous allons fermer bientôt, rappela Dési à Bouba.

Oui, tu as raison. Sylvain, je te laisse à ses bons soins. Dési veut te montrer quelque chose et je vais te demander de te laisser conduire. C’est important pour nous. Ça ne sera pas long. Je ne peux laisser la boutique sans surveillance, tu viendras me rejoindre quand ce sera terminé.

D’accord, mais qu’est-ce que c’est?

Tu verras, ha, ha, ha, ha.

Ce n’était pas un rire très rassurant pour moi. Tout est mystère dans cette piaule, après tout. Dési me prit par la main et m’entraîna dans une autre pièce, puis ferma la porte à double tour. Elle actionna les interrupteurs pour ne laisser dans la pièce qu’une faible lueur.

Mais qu’est-ce que ça veut dire? Lui demandai-je.

Chut! répondit-elle. Ne soyez pas si terrifié. Restez calme. Je ne vous veux pas de mal. Vous êtes si tendu.

En disant cela, Dési se mit à me masser les épaules tout doucement d’abord puis avec plus de pression par la suite, ce qui eut pour effet de me détendre et m’apaiser. Elle fixa son regard dans mes yeux et je me rendis compte que je la désirais fortement. Dési ne souriait plus, mais à la place sa bouche était légèrement ouverte et elle humectait ses lèvres de sa langue à intervalles réguliers en poussant de profonds soupirs de désir. Sylvain ne put s’empêcher de lui parler.

Que vous êtes belle!

Chuuuut. Laissez-vous faire.

Dési n’avait plus de secret sur ses intentions. Délaissant mes épaules, elle entreprit de me masser les tempes à la place, ce qui me procura un grand bien, jusqu’à m’étourdir un peu. Les bras relevés, elle m’offrait en même temps sa poitrine gonflée dont les pointes paraissaient clairement à travers sa robe. J’avais encore les deux bras pendants, ayant laissé à Dési toute initiative jusque là. Devant ce qui s’offrait à moi comme un fruit mûr, je ne pouvais ne pas réagir. Je risquai mes mains sur ses hanches, puis débutai des mouvements fermes mais délicats pour découvrir tout ce qui pouvait l’être sur son corps. Sa robe légère glissait sur sa peau de satin. Son odeur épicée m’enivrait de plus en plus. Je sentis ma verge durcir comme un manche à balai. Dési dégageât ma chemise de mon pantalon et passa ses mains délicates sur mon torse. Elle s’approcha davantage de moi pour me baiser le cou en le léchant de temps à autre.

Je sentis mes désirs décupler lorsqu’elle se mit à déboutonner mon pantalon et glisser la fermeture éclair. Il lui mit alors les mains sur les fesses en les prenant fermement et lui faisant comprendre ainsi que toute inhibition m’avait fui. Elle était complètement nue sous sa robe. Rapidement, elle se dégagea les épaules pour faire glisser sa robe jusqu’au sol et s’offrir à mes avances. J’arrachai presque ma chemise et enlevai rapidement le reste de mes frocs pour me retrouver nu comme un ver. Nous nous rapprochâmes l’un de l’autre en usant de nos mains comme d’une sonde dans un champ de mine. Nous nous embrassâmes très tendrement, comprenant ce qui allait nous arriver. Nos langues ne se lassaient pas de s’entremêler.

Très lentement, Dési se mit à masser mon sexe qui était déposé au garde-à-vous sur sa toison. Sentant que je ne pourrais tenir encore très longtemps, je me dégageai et me mis à genoux pour enfoncer ma langue dans son sexe, manuvre que j’exécutais pour la première fois de ma vie. En fait, c’est la première stratégie qui me vint à l’esprit pour éviter une décharge précoce. Mais je vais certainement répéter l’expérience. Dési écarta légèrement les jambes pour goûter davantage aux fruits de mes manipulations. J’insistai sur son organe clitoridien car je me rendis compte à quel point Dési appréciait. Ses murmures de plaisir augmentaient pratiquement dune octave et se faisait plus clairs. Sa toison était fournie mais le parfum de son sexe m’enivrait tant que mon désir de m’y enfoncer devenait pressant.

Je me relevai, donnai quelques coups de langue sur la pointe de ses seins, puis embrassai Dési langoureusement sur la bouche. Je décidai de la prendre en levrette. Je la retournai, puis Dési se pencha vers l’avant de bon gré en s’appuyant les mains sur le mur avec les jambes légèrement écartées pour me permettre une entrée réussie. Je m’exécutai sans trop tarder. Dès que je sentis mon gland pénétrer entre les lèvres de son vagin, je lui pris les seins à deux mains et d’un coup de bassin ferme mais lent, enfonçai mon membre sur toute la longueur. Dési poussa un faible cri affirmatif qui se termina par un soupir. Elle avait les cheveux qui pendaient vers l’avant, couvrant entièrement son visage. D’un mouvement bref et soudain, elle releva sa tignasse pour la faire passer derrière la tête du côté droit, me révélant un sourire de satisfaction qui embellissait sa joue gauche. Elle avait fermé les yeux pour se concentrer davantage sur les sensations qui la parcouraient.

Je retirai mon membre à moitié pour l’enfoncer à nouveau. Je répétai plusieurs fois le geste, mais en augmentant la longueur du retrait et en accélérant la cadence de l’attaque. Dési semblait se plaindre de la lenteur des mouvements car elle me prit le bassin de ses mains et se mit à m’encourager à m’enfoncer davantage dans son sexe. Ses cris devenaient moins discrets.

Soudain, je revis la même vision qui me surprit quelques instants auparavant, moi prenant Dési par derrière en lui ramonant les parties intimes avec mon membre turgescent et dur comme du roc. Exactement ce qui était en train de se produire. La vision disparut aussitôt, mais cela me troubla un peu, car je me rendais compte que ce n’était pas le fruit du hasard. Mais le travail que je m’appliquais à poursuivre m’avait amené près de l’extase ultime et j’étais trop près de la ligne d’arrivée pour abandonner.

Je me laissai aller aux encouragements de Dési qui semblait maintenant abandonnée au seuil d’un orgasme violent. Je sentis venir mes munitions. Les coups que je faisais subir à son sexe étaient plus courts mais très rapides, mon membre fouillant ses profondeurs les plus intimes. Je me mis à masser son clitoris très délicatement d’une main de sorte que Dési se mit à émettre des cris d’extase qu’elle avait réussi à retenir jusque là. L’heure du débarquement était enfin venue et je déchargeai par plusieurs grands coups dans ce paradis chaud et humide, me procurant à chaque fois une sensation indescriptible de joie et de bien-être. Se sentant envahie, Dési tenta désespérément d’augmenter notre plaisir mutuel en dandinant son bassin de façon experte, relâchant la tension par des cris de victoire involontaires et en encourageant une pénétration plus profonde avec ses mains fixées à mon bassin. Je poussai moi-même inconsciemment des cris de satisfaction.

Toujours enfoncé dans l’antre de Dési, je l’étreignis tendrement pour lui témoigner d’une copulation réussie. J’embrassai son cou, massai ses seins lentement jusqu’au ventre, le mien épousant parfaitement les fesses de ma partenaire ainsi que le bas de son dos. J’aurais pu y passer la nuit. Je dus me résigner à la relever, à me retirer de son sexe, la retourner et la regarder tendrement. Elle me sourit et s’avança pour s’accrocher à moi et poser la tête sur mon épaule.

C’était bien, me dit-elle tout en sueur. C’était même très bien.

Nous nous caressâmes mutuellement quelques instants, puis nous rhabillâmes avant de nous étreindre à nouveau.

Tu te trompes, Dési, lui dis-je. C’était sublime. Jamais je ne connaîtrai de pareils moments.

Ça viendra, ne vous en faîtes pas. Plus tôt que vous ne croyez, même. Mais j’en ai le cur net, vous n’avez plus besoin de poudre. Je peux prévoir certaines choses, mais je ne suis pas infaillible. Mais ça, j’en suis certaine maintenant. Vous n’en avez plus besoin, c’est ce que je voulais vérifier. Mais vous l’utiliserez encore, pour d’autres qui en ont besoin. Utilisez-là à bon escient… sinon gare. Il y a des gens qui sont en mission ici-bas, et j’en suis. Mais gare à ceux qui jouent contre nous. Je sais que vous êtes fiable, mais prenez garde tout de même.

Tu es bien mystérieuse, Dési. J’aimerais te revoir pour discuter de tout ça. Et pour d’autre chose…

Désolée, nous ne pouvons faire l’amour à nouveau. C’est le prix que je dois payer moi aussi afin de conserver mes pouvoirs. Vous êtes en voie de guérison et c’est ce qui me permet de poursuivre. Une réitération avec vous et c’est fini pour moi. Et mon plaisir doit servir à d’autres. C’est comme ça. Nous pourrons nous revoir, mais comme étrangers seulement. C’est le prix.

Quel dommage. Je me souviendrai de ce moment toute ma vie.

Nous nous dirigeâmes vers la boutique. Avant de quitter la pièce, Dési murmura: « Moi aussi ».

Eh bien! C’était plus long que prévu? s’écria Bouba en nous apercevant.

Tu savais, Bouba? Lui répondis-je avec un air accusateur.

Et qu’est-ce que tu crois? On m’a mis au parfum, c’est sûr. Mais ce n’est pas un jeu, je t’assure. Ce qui se passe actuellement, c’est pour ton bien. Tu es dans une phase de transition. Prépares-toi, ça va brasser. Aussi, ton questionnement sur la poudre est justifié. Je ne peux te répondre là-dessus ce soir. Mais tu trouveras des réponses dans le livre que tu viens d’acheter, « Les jardins perdus ». Ce n’est pas un hasard pour toi s’il a retenu ton attention.

Dési s’avança vers moi. Elle retira un collier d’ossements de son cou pour me le tendre.

Pour comprendre tous les écrits, tu dois le porter. Tu obtiendras plusieurs réponses ainsi.

Ah bon, répondis-je sans conviction. Bien, je vous quitte, je ne sais quoi vous dire. Je pense seulement que je dois vous remercier. Dési, je…

Chuuut! N’y pense surtout plus. Aie confiance. Tout va bien se passer. Bonne nuit.

Faites attention à vous, leur lançai-je. Je vais revenir bientôt.

Je venais de quitter la boutique lorsque je me rendis compte que Dési m’avait finalement tutoyé.

À suivre.

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