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Amandine, ma voisine d'en face – Chapitre 28

Amandine, ma voisine d'en face - Chapitre 28



L’ascenseur s’arrête à l’étage. Amandine est là, à moitié en dehors de son appartement. Elle est vêtue d’une nuisette. Dessous, un ensemble string clair se dessine. Des talons-aiguilles couvrent en entier ses pieds. Mettant son doigt sur sa bouche, elle me fait signe d’approcher…

— Chuuut !… Il dort !…

Elle m’attire, me colle au mur du palier. Ses lèvres viennent se poser sur les miennes. Sa langue s’insère. Son corps se colle. Nos langues se chevauchent, s’accordent, se prennent. Serrés l’un contre l’autre, ses mains s’appuient à mes épaules, ses seins serrent mon torse…

— Viens !…

Elle m’entraîne à l’intérieur…

— Voilà, Mathis, on est chez moi !…

Elle parle tout bas…

— Ici, le salon, là où je reçois tes appels…

Je vois le canapé, les fauteuils, la table, la glace en pied que je visualise pour la première fois, très moderne. Seul truc un peu ancien, kitsch, que je ne voyais pas, une sorte d’horloge représentant une maison avec des fenêtres, un balcon où sans doute des personnages sortent en musique. Cela ressemble à ces décors de cartes postales qu’on trouve dans les boules de Noël. C’est baroque au milieu de ce mobilier contemporain. J’aime !…

— La salle de bain !… Petite !… C’est là que je me change pour mettre les tenues que tu me demandes pour ton enquête. J’ai ici un petit peignoir, je ne te l’ai jamais montré.

Elle le plaque sur elle…

— Je pensais le passer pour ton prochain appel. Il est si court, on voit le bas des fesses…

Elle sort de la pièce…

— La chambre d’ami… C’est là où Anaïs vient dormir parfois quand il est un peu tard. Elle t’a plu, ma copine ?…

Je ne réponds pas…

— Un placard, deux placards, trois placards… Et là, c’est notre chambre !…

Elle ouvre d’un coup la porte. Je vois son homme qui dort…

— Viens !…

Je fais un signe appuyé de la tête que non…

— Ne t’inquiète pas, il dort à poings fermés. A ce stade, rien ne pourrait le réveiller…

Elle vient me chercher dans le bruit des talons sur le parquet. Elle va si vite, je me retrouve dans la chambre. Il est sous la couette. Son buste musclé sort. Il est nu en haut, peut-être en bas aussi…

— J’en ai marre de le voir dormir !… Il pourrait s’occuper de moi, non ?… Je ne suis pas belle ?…

Elle se tourne dans un sens, dans l’autre devant moi. Elle tire sur le nud du haut de sa nuisette qui s’ouvre, tombe sur ses talons…

— Alors ?…

Elle est à cinquante centimètres de lui dans son ensemble string. Elle passe ses mains dans son dos, dégrafe le soutif. Il chute sur le sol…

— Tu les voyais comme çà ?…

Je suis hypnotisé face à ses seins qui se dressent, gros, bien plantés, les tétons sortis. De près ils n’ont rien à voir avec ce que je voyais de loin…

— Arrête, Amandine !…

Elle ne fait pas cas de ce que je lui souffle. Elle baisse son string…

— Tu le trouves joli ?…

Je ne peux dire que oui, tellement c’est une évidence que son minou parfaitement taillé me donne envie de sortir ma langue, la faire se tendre, partir en direction de son corps…

— Viens, Mathis !…

— Pas devant lui, on sort !…

— Dehors, sur le palier, tu veux dire ?… Huuuuuummmm !… C’est un peu coquin !… Ceci dit, je ne peux pas faire çà. En aucun cas !… Imagine que les voisins arrivent !… La porte de l’ascenseur s’ouvre… « Regarde, c’est madame Colin !… Elle se fait prendre sur le palier !… Tu crois qu’il la sodomise ?… ». Tu imagines, le lendemain !… Viens dans le salon, plutôt !…

Elle enlève ma veste, ma chemise. Elle baisse le pantalon, le boxer….

— Huuuummmm !… Toi, au moins tu as envie !…

Elle attrape mon sexe, commence à le mouvoir, me couvre de baisers, m’embrasse à pleine bouche pendant que sa main s’excite. Elle se détache de moi, s’en va vers le meuble bas. Elle l’ouvre, sort un préservatif qu’elle déchire. Elle me l’installe sur le sexe. Elle attrape ma main, m’entraîne vers le fauteuil, pose ses deux paumes à plat sur le haut du dossier, tend ses fesses à l’arrière…

Je m’approche, vois son minou ouvert. J’avance le sexe dressé. Pffuuuitt !… J’entends un petit Pffuuuitt !… Pffuuuitt !… Pffuuuitt !… Coucou !… Cela crie dans la pièce. La pendule se réveille. Un coucou sort, ne s’arrête pas de crier… Coucou !… Une porte s’ouvre. Des personnages arrivent dans une musique de carillon. Coucou !… Minuit !… Il est minuit !… Le coucou chante son cinquième coup. Il en reste encore sept. Les personnages avancent. La musique bat son plein. Coucou !… C’est fou, cette machine, comment çà s’arrête ?… Elle me prend par la main, me dit de partir…

— Amandine, qu’est-ce qui se passe ?… Avec qui tu parles ?…

Mon sang ne fait qu’un tour. Je me mets à trembler comme une feuille d’automne, un soir où il fait froid, que toutes les autres, de l’arbre sont tombées. Il va me déglinguer le portrait !… Elle me pousse jusqu’à la porte, rasant le mur pour ne pas qu’il voit…

— Je suis au téléphone !…

Cette fille me sidère. Elle ne perd pas son sang froid.

— Oui, c’est çà, Anaïs !…

Elle ouvre la porte, me fait sortir, nu sur le palier…

— Tu en as pour longtemps ?…

— Non, j’arrive Florian !…

Elle me lance mes habits, attrape sa nuisette, seul vêtement qui est encore ici. Elle la replace sur elle. Elle ferme le nud, vient m’embrasser sur la bouche…

— A bientôt, je t’appelle !…

Elle lance çà. Elle se pince les lèvres, ferme la porte. J’entends au travers…

— A nous deux, mon chéri !…

Je suis presque jaloux de la laisser encore une fois avec cet homme. Très vite, j’entends des cris pendant que je m’habille. Je me mords les lèvres. Je vois la porte de l’ascenseur qui s’ouvre !…

La chemise ouverte, le pantalon pas encore levé, je me trouve nez à nez avec ses voisins. La femme, belle, en robe du soir, talons hauts, bas, me détaille avec un air de dire « Celui-là, il sort de chez les Colin. J’aimerais trop qu’il me fasse ce qu’il vient de faire à la femme » !…

— Excusez-moi !…

J’entre dans l’ascenseur. Elle me laisse passer, les lèvres écartées, me regarde partir dans un sourire invitant à se voir…

— Tu as des voisins maintenant, Amandine ?…

— Oui. Comment tu sais çà ?… Ils viennent d’emménager…

— Je suis tombé sur eux en sortant de chez toi…

— Sur le palier ?…

— Oui…

— Tu étais habillé ?…

— Pas trop…

— Oh, merde !… Déjà que Florian avait des doutes sur le fait qu’Anaïs appelle à cette heure-là, si il les croise dans l’ascenseur !… Il ne faut plus qu’on se voie, Mathis !…

— Amandine !…

— Non… Si ils se plaignent à lui !… Le mieux, c’est qu’on ne se voit pas !…

— Mais…

— C’est décidé, je ne reviendrai pas dessus… C’est sûr, tu vas me manquer, Mathis… Ta petite langue, c’était trop bon, hier. Après, quand j’ai fait l’amour avec mon mari, je n’ai pensé qu’à toi, ton sexe dressé devant moi. Là ce n’est plus possible. On ne peut pas continuer !… Même au téléphone !… A un moment où un autre, on va se faire prendre… Moi, je ne veux pas casser mon couple…

— Moi, non plus, tu sais…

— Tu vois, il faut qu’on arrête !… Cela aura été un moment super, mais là on a dépassé les bornes… Tu es toujours jaloux de ta copine ?…

— Mmmm… Un peu…

— J’ai quelque chose à te dire… Écoute!… Être jaloux, cela n’a jamais à voir avec l’être qu’on aime…

— Comment çà ?…

— Je dois stopper… Salut, Mathis !… Continue ton chemin. J’ai aimé ce qu’on a fait ensemble…

— Amandine !…

— Chuuuuuuuuuuuuuut !… Il est temps de ne plus rien se dire…

Elle raccroche. Je sais que quelque part elle a raison de ne plus vouloir qu’on se voit, mais j’enrage. J’aurais aimé tellement de choses avec elle, de souvenirs sur ses lèvres ouvertes, de bouches qui s’enlacent. Je sens que c’est foutu. Tout est décidé, elle ne reviendra pas dessus… Merde !…

Je tourne en rond, toute la journée. Je n’appelle pas. A quoi bon !… Je la vois qui passe dans son appartement. Elle a l’air zen. Je décroche. Je repose… J’allume la musique…

C’est un aquaboniste…

Qui dit toujours à quoi bon

A quoi bon…

Qu’est-ce qu’elle a voulu dire ?… « Être jaloux, cela n’a jamais à voir avec l’être qu’on aime »… La porte s’ouvre… Lola… Je la trouve plus belle…

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