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Colocataire – Chapitre 2

Colocataire - Chapitre 2



Le tango s’achève, Il est grand temps de mettre fin à l’entreprise d’excitation de ma colocataire. Elle tient solidement ma main et m’entraîne vers sa base en tortillant des fesses. Je cache ma tumescence pénienne en suivant sa fringante démarche. Elle a vraiment un joli petit cul, il faut le reconnaître, bien balancé sous sa jupette dansante. Devant sa table elle exécute un mouvement de côté, me laisse face à ses amis, garçons et filles et me présente

-Voici mon merveilleux colocataire, Jean. C’est un excellent danseur. Lucie, Amandine, Adèle, je vous le recommande.

Debout, j’ai l’impression que le groupe n’a d’yeux que pour la bosse de mon pantalon. J’ai honte du résultat trop visible de l’action excitatrice de Cathy. La garce a dû jurer de me mettre dans l’embarras et de démontrer à ses copains le pouvoir de son sex-appeal. Pourquoi ses copines applaudissent-elles ? Pour saluer l’exploit de leur meneuse ou pour me féliciter d’être aussi réactif. On m’entoure, on me serre la main ou on m’embrasse en signe de bienvenue au club. Enfin on me libère. Triomphante, Cathy, contre tous les usages tient à me raccompagner à ma place. C’est pour lancer une dernière grenade à voix haute:

-Merci, cher colocataire. J’espère que tu prendras plaisir à m’inviter en retour un peu plus tard. Mes copines aussi comptent sur toi.

C’est envoyé surtout à l’intention de Mathilde, pendant que je m’assois pour cacher les signes trop visibles de son influence sur mon sexe. Une ombre de tristesse traverse les yeux pers de Mathilde. Christian fronce les sourcils, se montre étonné et veut tirer la situation au clair. Ou je me défends ou je passerai pour un menteur et je perdrai l’estime de mes amis. Cathy a-t-elle mesuré les conséquences de ses actes ? Je proclame, la main sur le coeur que je suis moi-même aussi surpris par son changement subit d’attitude. Le doute subsistera… Il aura suffit de peu de choses pour semer la zizanie dans mon groupe, en me .manifestant de la sympathie, c’est un comble.

Pour dissiper tout malentendu, j’invite immédiatement Mathilde., je m’engage à ne plus danser avec d’autres. Je me montre plus tendre, je plonge mes yeux dans les siens. Elle veut bien oublier l’incident, déclare connaître déjà la malice de Cathy. Elle se love contre moi, mendie un bisou. J’en distribue à foison sur son cou, sur ses joues et sur sa bouche. Sa peine me fend le coeur, je veux lui redonner confiance en moi et en elle. Nos relations du mercredi principalement nous avaient rapprochés. Cette soirée vécue ensemble a confirmé notre attraction mutuelle. Sa distinction et sa douceur m’ont séduit. Sa réaction en présence de Cathy a rendu on ne peut plus évidents ses sentiments pour moi. Je la serre plus fort, je lui dis des mots doux entre deux baisers Elle retrouve le sourire. Cathy attendra en vain, mais elle rayonne au milieu de son cercle d’admirateurs, elle m’a oublié. Tant mieux ! Est-elle consciente d’être une véritable semeuse d’emm., "d’ennuis," pour rester poli ?

Certainement ne suis-je pas le premier garçon embrassé par Mathilde. Revenus dans sa voiture nous sommes dans son salon, après le bal. Elle m’a proposé un verre, je suis entré chez elle. Debout face à face, mains dans les mains, nous nous sommes longuement observés avant de déclarer simultanément, ( n’est-ce pas étrange ?):

— Je t’aime.

Elle l’a dit en même temps que moi. Moi en même temps qu’elle. Et nous nous sommes enlacés. Nous vivons un moment d’intense émotion et de grande tendresse. Nos coeurs se sont ouverts; nous entrecoupons les gorgées de boisson de baisers de plus en plus savoureux. Il y a eu les regards chargés de joie, puis j’ai osé effleurer ses doigts, j’ai voulu caresser affectueusement son visage heureux, embrasser ses joues, ses lèvres. De plus en plus audacieux j’ai touché sa poitrine, j’ai pressé ses hanches. Elle a arrêté ma main errante :

Elle sera à moi, mais nous devons avoir la patience de fortifier nos sentiments, d’apprendre mieux à nous aimer. Elle veut être sure de bâtir sur du solide. Voilà un frein attribuable à Cathy. Pour l’instant je dois me contenter de ses embrassades. Mon inexpérience évidente donne à mon amoureuse l’occasion de me faire goûter les délices du vrai baiser, de cette forme exquise de communion charnelle avec sa recherche d’adaptation à l’autre bouche, avec le contact électrisant des lèvres avides, avec l’échange stupéfiant des souffles et des salives au cours du duel curieusement agréable des langues envahissantes.

J’apprends, je me laisse mener, je reçois et je me livre avec enthousiasme. Mon sang bouillonne dans mes veines et mon érection devient permanente. Mais puisque Mathilde l’exige, il faut être sage malgré la passion qui nous dévore. Je suis heureux, fou d’amour. Je croyais la chose impossible.

Nous ne pouvons pas nous séparer. Au jeu des baisers Mathilde se montre généreuse et me laisse croire que je l’égale. Je sais tout de son haleine, je visite son palais, l’intérieur de ses joues et j’abandonne l’accès de ma bouche à sa langue. Il est difficile, presque héroïque d’arrêter là notre envie de nous connaître plus intimement. Mathilde sur le point de succomber revient à ses appels à la prudence.

En guise de consolation à l’heure de la séparation, Mathilde m’invite pour le déjeuner du dimanche.

-Sois gentil, va, je t’aime

-Tu es merveilleuse. Je t’aime. A demain

-Va te reposer. N’oublie pas d’être ici vers treize heures, ou avant si tu le peux.

-Je meurs d’impatience de te serres contre mon coeur. Tu peux compter sur moi.

Nous concluons par un dernier baiser passionné en guise de viatique. Je m’arrache à sa bouche et je pars, la démarche gênée par l’étroitesse de mon pantalon

Toute la nuit, en rêve, j’étreins Mathilde. Je me réveille seul. Cependant la perspective du repas qui m’attend chez elle me donne des ailes. Sa porte s’ouvre avant que j’aie eu le temps de sonner. Mon hôtesse est aussi impatiente que moi d’échanger des baisers fous. Elle a été une excellente danseuse, c ’est une cuisinière de talent, ce sera une épouse adorable si… si…

Actuellement nous sommes pucelle et puceau. L’amour nous est tombé dessus., mais restons prudents et soyons heureux de pouvoir maîtriser les pulsions sexuelles qui nous pousseraient à mettre la charrue avant les boeufs. Tout vient à point à qui sait attendre Nous attendons en nous embrassant avec tendresse et volupté. Mathilde fait une véritable concession, Mathilde m’accorde un privilège unique, elle consent à me dévoiler une partie de son corps et sort de sa chambre en soutien-gorge et culotte. En retour je ne garde que mon caleçon. L’étreinte qui suit nous place au bord du précipice. Mais nous tenons nos engagements. Nous nous désirons et nous souhaitons cultiver encore un temps ce désir; nous pivotons sur nous-mêmes .

Mon examen se termine sur le doux visage rosissant à cause de mon commentaire émerveillé. Elle m’a également examiné. Quel défaut va me propulser loin d’elle. Chacun affiche un doute affreux et se demande:

-Suis-je admis ou recalé ?

Tous les mots ne valent rien comparés au nouveau baiser qui nous réunit, debout près du canapé ou à cette communion des regards brillants de bonheur. Nos caresses s’arrêtent encore à la limite des tissus, nous remplissent de promesses muettes et de béatitude. Combien de temps résisterons-nous à la passion, au besoin d’une union totale ? Il faut que je me sauve. A la dernière minute, Mathilde me retient sur le pas de la porte et se décide à me mettre en garde.

— Mon amour, méfie-toi de Cathy. Elle a la fâcheuse habitude de se rapprocher de mes fréquentations. Deux fois déjà elle a attiré à elle des amis chers avant de les jeter ensuite comme des kleenex. Au bal, hier elle a annoncé la couleur et montré son désir de me nuire. Mais cette fois j’ai décidé de me battre pour protéger notre amour. Je t’aime trop pour lui laisser le plaisir de te détourner de moi puis de te ridiculiser.

Elle dévoile ainsi sa crainte de me perdre et me fournit l’explication des attaques sournoises de Cathy contre "la mémé" en quête d’une proie.

Le lundi matin je me réjouis de rencontrer ma bien aimée dans la cour de l’école. Elle est de surveillance avant la sonnerie du début des cours. Au moment de quitter le logis, je me heurte à une tornade. Cathy s’est fait déposer devant la maison par une grosse voiture blanche qui quitte l’impasse en marche arrière.

-Jean, attends-moi, j’arrive tout de suite. Allons à l’école ensemble

Ce sera encore une première. Comme est une première sa façon de se pendre à mon bras et de s’inquiéter :

-Alors, Jean, as-tu passé un bon dimanche ? Ne t’es-tu pas ennuyé tout seul ?

J’évite de parler de Mathilde. Je reste évasif sur mes activités: lecture, radio, .préparations. En chemin elle ne lâche pas mon bras, elle se cale contre moi. Les gamins qui nous dépassent en courant se poussent du coude et rient. J’entends des :"Ils sont amoureux". Cathy n’est pas sourde, mais reste bien ancrée au bras de l’ami qui ne l’intimide plus. Mathilde serre les lèvres à la vue de notre couple.

A midi Mathilde vient me chercher dans ma classe, me demande de partager son repas chez elle. De peu elle devance la concurrente qui souhaite m’accompagner à la cantine. En marchant Mathilde m’interroge :

-Peux-tu m’expliquer à quoi ressemblait ton arrivée ce matin? Es-tu amoureux de Cathy ?

Elle cuisine, les larmes aux yeux. L’oignon n’y est pour rien. Je lui expose le comment et le pourquoi, je calme son chagrin. Elle me protégera de l’intrigante. Des seize heures Mathilde débarque dans ma classe, bien décidée à faire ses corrections en ma compagnie. Dans la foulée arrive Cathy animée des mêmes intentions. Le visage de Mathilde s’assombrit. Il y a de l’orage dans l’air. Je marque ma préférence ou je perds celle que j’aime. Je mens :

— Excuse-nous, Cathy, nous allons partir. Je dois faire un peu de bricolage chez Mathilde.

-Allez, ce sera partie remise.

Rien ne démonte Cathy. Pour l’instant Mathilde se réjouit de l’emporter. J’ai sauvé l’essentiel.

A SUIVRE

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