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Dame Erika – Chapitre 12

Dame Erika - Chapitre 12



Chapitre 12 : Fin de soirée

LIOUBOV

La belle Sara navait jusquà présent jamais connu de telles joutes sexuelles, daussi importantes émotions, daussi fortes jouissances.

Le grand livre qui décrit tout ce qui peut être réalisé avec le corps humain acrobaties et positions de toutes sortes nest à cette époque de la chevalerie quà létat de croquis. Les Indiens, grands maîtres dans lart amoureux et les pratiques sexuelles, gardent jalousement leurs précieux documents. Ce grand livre, cest le Kâma-Sûtra. Par bonheur, nos naufragés du XXIe siècle le connaissent par cur ; il vient tout simplement de leur sauver la vie, mais peut-être pas leur liberté, ou du moins la possibilité de retrouver le chemin du retour, le tunnel tempétueux qui les a amenés dans ces contrées inconnues.

Ils viennent de donner du plaisir : plaisir visuel pour tous les spectateurs de cette représentation des plus pornographiques, qui sest graduellement transformé en plaisir physique, entachant par voie de conséquence honteusement leurs braies (pantalons) de ce liquide blanc et gluant issu du phallus surexcité des mâles de lassistance.

Les femmes ont dû, elles aussi, supporter les inconvénients dus à labsence de culotte, ce qui les a obligées à regagner leurs pénates, les cuisses dégoulinantes de cette mouille collante et malodorante que seules les femmes sont capable de produire.

Lorsque Dame Erika et son chevalier entrent dans la pièce, les garçons ont leur cape sur les épaules, mais les filles sont toujours aussi nues. Le couple seigneurial vient dassister, le regard hagard, à la scène au cours de laquelle ils ont largement palpé, tripoté, embrassé et quelque peu malmené lanatomie de Sara qui vient davoir un nouvel orgasme.

Cette servante semble apprécier ces jeux nouveaux pour elle, ne pouvant se livrer, en cachette, quà des jeux solitaires. Sa défloration était survenue presque par erreur, effectuée par son secret petit-ami dont, un jour de fougue printanière, le pénis avait dérapé du petit trou rectal pourtant habitué à ce genre dexercice à cause dun excès de salive et était allé cueillir la fleur de la belle. Malgré lextrême plaisir quils avaient tiré de cet incident, la peur de voir le ventre de la jeune fille sarrondir et dattirer ainsi sur eux deux les feux de lenfer (ce qui aurait pu leur coûter les pires des châtiments) fit quils se jurèrent de ne jamais recommencer avant toute bénédiction cléricale.

La belle bénit les dieux de lui avoir envoyé ces messagers du plaisir venus don ne sait où pour lui apporter la délivrance du carcan des interdits. Elle a repris espoir de pouvoir bientôt recommencer mais cette fois au grand jour les tendres galipettes quelle avait faites avec son petit-ami. Cest pour cette raison que maintenant elle se prête de bonne grâce à toutes les exigences de ces messagers, retenant bien les leçons de cette expérience.

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ÉLISE

Dame Erika nous interpelle.

Cest comme cela que vous vous souhaitez une bonne nuit, dans vos contrées ?

« Oh, merde ! Ils vont vouloir le faire et moi, je nen peux plus. Le sexe ? Jaime bien, même beaucoup ; mais là, cest juste plus possible. » Une réponse, vite ! Mon cerveau tourne à toute vitesse.

Euh… cest cest juste avec les domestiques.

Je sors ça au hasard ; je ne pense pas quelle va gober un truc aussi con.

Ah bon ? Ce nest pas un peu exagéré, pour des domestiques ? répond Dame Erika, lair franchement sceptique.

Sara ne demande pas son reste ; elle récupère sa robe, et après un dernier baiser rapide, une jolie révérence au couple toute nue (ça doit être la première fois quelle fait la révérence dans cette tenue), elle nous regarde, les yeux pleins de malice, et nous quitte. Cest vrai quelle est vachement belle, cette petite ! Pas de petit-ami ? Mais ils sont cons ! Cest quoi, ces règles débiles ? Si on arrive à repartir dici, on lemmène avec nous, et elle va voir comment cela se passe chez nous.

La belle servante nous a quittés ; elle est probablement partie raconter à Ode, sa coéquipière, les exploits de cette fin de soirée ce cours magistral déducation sexuelle quelle vient de suivre avec une grande assiduité sans doute pour rendre folle de jalousie Ode, qui fort certainement se jurera de lui prendre sa place à la première occasion afin de subir le même sort.

Le maître des lieux sert un peu de claret dans les coupes et en prend une.

Braves gens, buvons une dernière coupe de cet excellent vin en lhonneur de cette magnifique soirée que vous venez de nous offrir. À vous, ma chère ; à la première année de notre union. À vous, braves gens. Ce soir, ma belle, je vais vous enfanter !

Vu létat de son pantalon, cest moins sûr ; quoique je ne sais pas si cest le climat ou la bouffe, mais les mecs, ils assurent grave. Nous levons nos coupes, trinquons tous ensemble et buvons. Le chevalier, cul-sec. Je suis à la limite déclater de rire : je ne sais pas qui va enfanter lautre, mais il vient de senfiler la coupe de Pat. Une légère grimace de dégoût.

Il va falloir dire aux cuisines de mieux laver la vaisselle ; il y a du dépôt.

Jai du mal à me retenir Timagines, le chevalier sans peur et sans reproche vient de senfiler le vin et le sperme de Pat et de Tom ! Je simule un bâillement nerveux ; Tina fait de même. Il faut faire quelque chose, et vite, car je vais éclater de rire et me pisser dessus ! Ouf, Dame Erika intervient :

Venez, mon cher, laissons-les se reposer pour quils reprennent des forces ; nous verrons demain pour la suite.

Ouf ! Ils partent, on va pouvoir souffler Je vais mieux que tout à lheure. Il faut que je parle aux garçons.

Il ne faut pas oublier quon est toujours à poil ; je me suis habituée, et franchement jaime bien : je suis à laise. Quand on va retourner à notre siècle, il faudra en parler : tout le monde à poil ! Ce serait bien, non ? Je regarde Tina ; elle a le regard dans le vague.

Tina, ça va ?

Euh, oui. Il faut parler aux garçons, Élise. Sil te plaît

Sa voix embrumée mindique quelle nest pas au mieux de sa forme. Il faut que je me bouge. Je la regarde dans les yeux : ils brillent. Je retrouve la flamme de tout à lheure, elle me réchauffe le cur. Tina regarde Tom ; jhésite.

Pat, Tom, il faut quon vous parle. Je je je crois quon est tombées amoureuses de vous deux : moi de toi, Pat, et Tina de toi, Tom. Tout à lheure, nous avons parlé ; la situation est compliquée. Nous sommes partagées entre deux amours : le nôtre, et celui visiblement naissant entre nous et vous, les garçons. Après mille larmes, nous avons décidé de partager cet amour pour ne pas vous décevoir, car nous sommes certaines que vous lêtes aussi. Il faudrait que vous acceptiez de partager.

Pat marque un temps darrêt.

Mais vous deux vous vous aimez, non ? Ce que nous avons fait, cétait pour Dame Erika, pour quelle nous emmène voir son magicien. Après, bon, moi

Je parle pour les deux ; Tina est en larmes.

Oui, je sais, Pat ; mais cest comme ça. Si vous ne voulez pas de nous

Pat, lui le Marseillais, le mec, le dur, ne répond pas. Le regard dans le vague, langoisse me gagne. Dans ma tête, cest la bousculade : il y a Tina ; je nai pas envie que tout sécroule. Il y a ce monde dans lequel nous sommes ; cest quoi ? Cest où ? Ces gens, qui sont-ils ? Et peut-être ne rêvons-nous pas notre vraie vie ? Elle est où ? Sommes-nous déjà morts ? Et notre vie ? Et après ? Ouh là là! Je divague, jangoisse vraiment Je me reprends : autant vivre linstant présent. Je plante mon regard dans les yeux de Pat. Je fouille jusquau fond de ses yeux verts ! Vert émeraude ! Ils me font un effet bizarre ; je suis toute chose. Je veux savoir ce quil pense. Jen tremble. Dun coup, je me sens fragile ; jai besoin dêtre protégée. Je suis une femme, tout simplement. Il me le faut ! Je suis prête à tout, là, maintenant, tout de suite ! Il peut me demander nimporte quoi, je le ferai. Il me faut un mec, jai peur !

Moi. Oui, je crois que moi aussi, je continue Pat.

Ce bout de phrase que je viens dinterrompre, le « Oui, moi aussi » résonne dans ma tête ; cest la plus belle phrase que jai entendue, après celle de ma chérie quand elle ma dit « Je taime. » Le baiser que je lui donne est passionné, mon cur se réchauffe ; mais Tina ?

Je voudrais on voudrait, si vous enfin (je suis déstabilisée, le doute menvahit). Et si

Vous vous aimez toujours ; vous voudriez continuer à faire lamour ensemble, cest ça ? me dit Pat.

Euh oui. Enfin, si si vous voulez bien, parce quon saime encore !

Ne vous inquiétez pas : faites ce que vous voulez, ce nest pas le plus important.

Oui, Pat, et il y a ça : on est où ?

Ce qui vient de se dérouler dans ma tête, il faut que jen parle ; je suis en panique, il faut quil leur dise. Je continue :

Et cest quoi, ce qui nous arrive depuis le début ? Le château Vous vous en souvenez ? La salle de torture, le mec qui a gueulé comme un malade quon avait violé ces lieux ou je ne sais quoi. Et après la tempête, les avions qui nous ont failli nous couper en deux ; et Erika, elle est passée où ? Et cette Dame Erika qui a le même nom et qui lui ressemble comme deux gouttes deau et a la même voix douce Pourquoi nous nous sommes retrouvés à poil et pas elle ? Je ny comprends rien : on est morts, vivants ? Ce monde, il est réel ?

Je suis au bord des larmes ; Tina nest pas mieux que moi. Je suis perdue ; je voudrais un câlin. Pat me prend dans ses bras ; cest vrai quil est tendre, ce gros nounours, avec son accent marseillais et les conneries quil sort. Je me blottis contre lui. Je vois que Tom a aussi pris Tina : cest cool. Je suis bien ; je me dis que si on est perdus, autant profiter de linstant présent à fond.

Je regarde Pat à nouveau ; je suis en train de fondre. Je ressens la même chose que quand jai rencontré Tina : le coup de foudre. Peut-être que Cupidon est aussi ici ? Jen ai entendu parler, de ce Cupidon, dans une chanson : il paraît quil transperce le cur des gens avec une flèche damour. Mes grands-parents écoutaient ça sur des disques, des vinyles. Jsais plus le nom de ce chanteur, mais sur la pochette du disque il avait des moustaches, une guitare et une pipe. Je vais demander à Pat : il doit le savoir car le chanteur, je crois quil était du côté de Marseille.

Pat je suis bien avec toi, mais aussi avec Tina. Avec elle, je fais des trucs quon ne peut pas faire tous les deux ; et avec toi, cest pareil : tu me fais des trucs super bien. Comme on ne sait pas ce qui va se passer, on a pensé que quon pourrait faire

Je narrive pas à lui dire quon voudrait faire les deux, quon est bi, tout simplement. Dans un élan de courage, je finis ma phrase :

quon pourrait faire les deux, avec vous ? On le fera devant vous. Un spectacle, tu vois, comme tout à lheure. Vous avez aimé ?

Je me rends compte que je suis en train de dire nimporte quoi. Ce nest pas moi, je ne suis pas Élise.

Oh, putain ! Si on a aimé ? Et quand vous vous êtes

Gouinées, dis-le : on sest gouinées comme des folles, comme deux lesbiennes. Cétait bon, tu ne peux pas savoir comme cétait bon. Savoir que vous nous regardiez, quand on se bouffait la moule, quel pied ! Hein, Tina, que cétait le pied ?

Si cétait bon ? Pour nous aussi, cétait juste En fait, nous avons éjaculé sans quon se touche, con !

Cest vrai ? Je pensais que vous vous étiez branlés !

Ah non, cest sorti tout seul ; et pas quun peu ! Coquin de sort ! Et pour une fois, ce nest pas une connerie, ce que je te dis là !

Vous avez vu le résultat, non ? ajoute Tom.

Tina, tu as vu comment on est bonnes ? On fait éjaculer les mecs sans même les toucher. Comment tu dis ça, Pat ? « Cest pas dla balle, ça ! » La prochaine fois, on vous attache sur une chaise et on le fait jusquà ce que vous éjaculiez deux fois de suite, daccord ?

Et nous, on nest pas bons, peut-être ? Vous avez vu dans quel état nous les avons mis, ces gueux, comme ils disent ; et peut-être queux aussi ils ont éjaculé sans se toucher ? Oh, timagines : ils vont nous prendre pour des magiciens ! reprend Pat.

Et le chevalier, le grand seigneur : « Il faudra dire aux cuisines de mieux faire la vaisselle ! Il y a du dépôt. » Tu parles dun dépôt Il na rien vu, ce con ! Franchement, les mecs, ça, cest déconner : faire boire votre semence au chevalier Peut-être que cest lui qui va tomber enceinte ! sexclame Tina.

Ce constat génère une franche rigolade, mais le sommeil nous gagne.

Bon, moi je suis crevé ; on va dormir, Tina. Tu te rends compte que cest la première fois que je vais dormir avec un mec ? Et à poil, en plus ! Tu imagines ?

Moi aussi, me répond-elle.

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LIOUBOV

Ils ont deux chambres à leur disposition pour eux quatre ; un peu dintimité et de calme va leur faire du bien. Les chambres sont richement meublées : grands lits à baldaquin, avec voilages et rideaux, matelas moelleux en plumes où lon senfonce comme dans un nid douillet ; elles vont leur apporter tout le confort nécessaire pour une nuit réparatrice.

Et cest complètement exténués par cette journée (ou plutôt cette période, car là où ils sont, le temps nexiste plus) que le sommeil gagne Pat et Élise, Tom et Tina ; leur dernier baiser est long, doux et tendre. Les deux filles sendorment, une main sur le torse de son partenaire ou amoureux. Ils sendorment, la vulve contre la cuisse des garçons prisonnière de celles des filles ; elles ont pris la même position, celle quelles adoptent habituellement.

[à suivre]

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