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Féminin pluriel – Chapitre 6

Féminin pluriel - Chapitre 6



LA CONVENTION

La société dans laquelle Jackie et moi travaillons est dans un secteur qui marche fort et sest beaucoup développée ces cinq dernières années, à tel point que les effectifs ont pratiquement décuplé.

En conséquence il a été décidé dorganiser une convention qui regrouperait les principaux responsables des différents secteurs et bureaux commerciaux.

Nous sommes ensemble sur le projet et ça nest pas une mince affaire que dorganiser, faire se correspondre les emplois du temps, trouver des vols avec le confort adéquat, négocier billets et chambres dhôtel, respecter les susceptibilités, etc.

Nous continuons de bosser le soir et les week-ends à cause des décalages horaires, la firme ayant des usines en France et en Ecosse, des bureaux commerciaux en Allemagne, Brésil, Russie et Japon pour ne citer que les principaux. Cela agace dailleurs Cécile car nous naccordons que peu de temps à ses petits plats et notre vie sexuelle est forcément limitée ainsi que nos sorties

Enfin, le jour J à lheure H tout est prêt. Il a été décidé que pour des raisons pratiques léquipe organisatrice également séjournerait à lhôtel et sous prétexte de se joindre rapidement en cas dimprévu, ma chambre communique avec celle de Jackie (en fait cest une suite).

La réception des participants (28 hommes, 8 femmes) le jeudi seffectue sans encombre tout au long de la journée.

Pour permettre à ceux qui désirent se balader ou se remettre de la fatigue du voyage la soirée est libre. Le vendredi, journée de travail efficace, buffet à midi, repas commun le soir dexcellente qualité, a permis de faire connaissance et de mettre des visages sur des noms.

Tout sest déroulé à peu près sans anicroche et la récompense arrive sous forme dune soirée détente samedi soir « afin de renforcer la cohésion des équipes ».

Jai passé une robe décolletée, soutien-gorge pigeonnant, à dominante bleue pastel et fleurs rouges et jaunes, épaules et dos nus. Jackie est en veuve joyeuse dirait Cécile, robe mousseline noire savamment plissée avec quelques strass, décolletée dans le dos. Ses formes sont dautant mises en valeur quelle a passé de hauts escarpins sur lesquels ses jolis pieds semblent juste posés.

Nous avons notre petit succès au cocktail, le Boss nous félicite pour lorganisation jusquà présent rien dinsurmontable ne sest présenté le champagne est excellent, bonne ambiance, petits fours abondants et nous passons à table.

Jackie est à ma gauche séparée par un Japonais très sympa, moi face à mon homologue brésilienne, Shenalti. Nous ne nous connaissons que par téléphone et mail, sa voix à laccent chantant ne mest pas inconnue mais le reste a autant de charme. Métisse, jeune, grande, toujours souriante et une plastique de pin-up.

Le repas est convivial, la cuisine très fine, les cravates se sont desserrées et tout du long chaque responsable se lève pour un toast.

Tout le monde nous remercie, lun des convive va jusquà nous demander en mariage pour plaisanter. Le Boss qui a quelque peu éclusé marmonne suffisamment fort pour que je lentende :

Jackie : pas touche, Ariel : peut pas toucher

Nous nous regardons perplexes et faisons comme si de rien nétait.

Au bar, il y a une boîte en sous-sol, mais la musique est un peu jeune pour nous et nous nous installons sur des tabourets, cest enfin notre premier vrai moment de détente et nous soufflons.

Jackie tente dappeler Cécile mais elle doit être sortie car ça ne répond pas.

Shenalti nous rejoint avec son grand sourire, regarde mon cognac / irish-coffee, demande à le goûter.

Elle teste du bout des lèvres, minaude cest très chaud, jaime quand cest fort ! la bouche savamment souillée par la crème, je la lui lécherai volontiers. Quel joli petit animal tropical, lascif et sensuel.

Quand les autres ne soccupent plus de nous, elle me demande à voix basse ce quà voulu dire le Boss, elle aussi a entendu sa réflexion. Jhésite à lui répondre, ma vie privée et le boulot sont bien cloisonnés, pas de mélange.

Elle me cloue de sa voix langoureuse :

Cest à cause de ton tatouage? (jai une chaînette dessinée à la cheville).

Moi aussi jai un tatouage. Secret. Tu aimerais le voir ?

Et je la suis aux toilettes.

Elle ferme bien la porte, se tourne, ouvre la fermeture de son pantalon lurex noir, révélant des fesses rondes, bien fendues au-dessus desquelles un papillon multicolore survole dadorables fossettes. Quand elle se retourne jadmire un petit sexe presque symétrique, entièrement nu, autour duquel court une chaîne tatouée.

Cest vraiment beau, terriblement troublant, elle est si naturelle que je reste sans voix.

Elle me demande si ça me plaît, je comprends « baise-moi » et mes mains glissent jusquà ses hanches, lassoient sur la lunette et à genoux je lui dévore le petit abricot. Il est goûteux, il est juteux. Je vais jouir rien quen le broutant, tellement jen ai envie, tellement je suis frustrée aussi, tellement je suis envoûtée par la sensualité qui se dégage delle.

Elle se laisse faire comme une reine devant qui on baisse la tête, comme si il ny avait que ça à faire, comme si il ny avait que ça dimportant.

Surtout il y a sa voix. Elle me parle dabord en français mais rapidement se met à chantonner en brésilien. Et cest si érotique de lentendre que je jouis pratiquement dès que je me touche le bouton. Elle sen rend compte et porte sa main au même endroit, se branle en décapuchonnant son clitoris et en le frottant sur ma langue. Ses paroles sont de plus en plus hachées et enfin (ou déjà, je ne sais plus) :

SIM,SIM, SIIIIIIIIIIIIIMMMMMM !

Et elle se détend, pose sa main sur ma tête, gazouille doucement à toute vitesse des mots incompréhensibles et puis :

Tu es une bon french lover

Nous sortons, heureusement personne nest venu entre-temps. Un rapide coup sur le museau, un baiser papillon et nous retournons dans la salle.

Notre absence est passée inaperçue. Les irish coffees sont froids nous en recommandons en gloussant. Jackie a du aller danser, son siège est vide.

Elle accepte de venir dans ma chambre, où nous nous embrassons et nous pelotons en vidant le champagne du minibar.

Elle se déshabille comme si elle crevait de chaleur. Je la retiens, lui ôte ses vêtements, ses escarpins en prenant mon temps. Elle veut me rendre la pareille, mais je ne la laisse pas faire, je veux moffrir à elle en prenant mon temps. Malgré le peu de vêtements que je porte je fais durer leffeuillage et prends des poses devant elle.

Qui regarde qui ? Elle se caresse doucement en mattendant, jadmire son corps parfait, cest sans conteste la plus jolie fille avec qui jai fait lamour et je veux être pour elle aguichante, provocante et salope, seule façon selon moi de lui rendre le somptueux cadeau quelle me fait de sa personne.

Finalement elle me fait signe du doigt de la rejoindre sur le lit et je jette mes chaussures avant de me lover contre elle.

Elle a pris mes mains dans les siennes, nos doigts croisés, elle membrasse tandis que cuisses écartées, jambes contre mon dos elle ondule son bassin sous moi, incarnation féminine de la bête à deux dos. Nos sexes ne nous appartiennent plus, ils souvrent, se ferment sous la pression de lune ou lautre, tout est fluide, grâce, souplesse, plaisir.

Elle a repris sa litanie que je ne comprends pas, je lui réponds à voix basse, bouche contre oreille, avec des mots doux comme à un enfant. Elle me comprend et de temps en temps cesse de parler pour dun petit rire grave marquer quelle apprécie et men remercier.

Cest curieux. Nous sommes soudées, imbriquées, aucune na envie de changer de position ce qui nous éloignerait lune de lautre.

Je réalise que je suis amoureuse delle et le lui murmure. Si faible que jaie prononcé ces mots, elle a bien saisi et cest la charge de la brigade légère qui se déclenche sous moi avant de sapaiser dans notre jouissance.

Quand nous revenons de Cythère, il ny a bien que nos bouches qui soient sèches. Il ne reste plus de champagne et Shenalti me propose daller chercher une bouteille de cachaça quelle a apportée pour nous offrir.

Nue, elle va à la salle de bain et mappelle de la main en me faisant signe de me taire, morte de rire.

La salle de bain est commune aux deux chambres et la porte donnant chez Jackie est entrouverte. Des bruits bien caractéristiques en émanent et nous la voyons en plein effort, en levrette en train de sucer le Boss allongé devant elle pendant que le responsable de la filiale japonaise la prend par derrière, difficile de voir où, mais en tout cas de fort efficace manière car elle donne de grands coups de cul et arrête régulièrement de pomper pour relever la tête et encourager le nippon niqueur avec des mots bien choisis.

Au cas probable où il ne les comprendrait pas, la véhémence de mon amie et la vigueur de son ton lui en donnent une idée.

Le tableau nest pas dénué dintérêt et il est clair quelle mène la danse!

Voilà donc à quoi elle occupe sa soirée de repos!

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