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Frissons au ciné – Chapitre 2

Frissons au ciné - Chapitre 2



Alors que les lèvres de la belle blonde étaient à deux centimètres des miennes, un flot de spectateurs ressortit de la scène où nous diffusions le court-métrage. Instinctivement, je me suis reculée d’un cran, je voulais, moins que toute autre chose, être surprise en train de…de quoi, d’ailleurs ? Je ne vois pas trop pourquoi, mais j’ai la sensation d’avoir été engagée dans un truc…pas mauvais, mais… insidieux.

Alors que je reprends mes esprits et que Spectra s’est relevée, mes camarades nous font signe qu’ils prennent la relève, nous pourrons regarder dans la salle le dernier court-métrage prévu. Je file aux toilettes avant que la soirée ne reprenne, sans un regard pour Spectra.

Une giclée d’eau sur le visage plus tard, je me demande encore ce qui a bien pu m’arriver, pour être à ce point happée, désorientée. Soit j’ai rêvé, soit j’étais prête à…me donner. Je crois que c’est le mot juste. Pourquoi ? Je veux dire qu’elle m’a bien sauvé la mise, mais je ne vois pas comment j’aurai pu la laisser faire…je ne sais pas jusqu’où j’aurai été prête à aller, honnêtement. Je ne sais pas ce que je ressens pour elle, si ce n’est une sorte de curiosité…peut-être un peu de voyeurisme, aussi.

Reprends-toi, putain; se parler à soi-même, un de mes réflexes favoris quand je n’en mène pas large.

Je retourne m’installer dans la salle. Le noir envahit la pièce et je me trouve une place à la va-vite, sans même voir qui est assis autour de moi. Le dernier court-métrage de la soirée qui met en scène une jeune adulte commence tout juste. Alors que la lumière diffusée par l’écran devient soudainement claire, je remarque que quelqu’un s’est finalement assis à côté de moi. Je regarde discrètement : mes yeux partent des baskets pour remonter sur une paire de collants résille, d’un minishort…Oh, mon Dieu, Spectra s’est mise à côté de moi.

Je ne sais plus où me mettre, j’ai trop honte ; je n’arrive même pas à lever mes yeux, à la regarder en face. Elle doit me trouver tellement sotte, je ne comprends même pas pourquoi elle s’est mise là.

Je tremble. Je réajuste mes lunettes (un autre de mes tics) et je repose par inadvertance ma main sur celle de Spectra. Catastrophe, je retire ma main par réflexe, comme si je m’étais brûlée. La sienne n’a pas bougé jusqu’à ce qu’elle se mette à chercher quelque chose dans sa poche.

A l’écran, l’héroïne est dans sa chambre, les volets tirés : l’écran est sombre. C’est un film sans paroles, le seul son qu’on entend est une musique dont on entend pour l’instant qu’une ligne de basse, calme. Alors que la fille à l’écran ouvre ses rideaux, éclairant la salle, je sens que Spectra me dépose quelque chose sur mes genoux, très rapidement : une carte à jouer. Mon cur bat tout d’un coup encore plus vite. Pendant que le rythme de la musique s’accélère, je retourne la carte : c’est une dame de cur. Je distingue nettement sur la carte, dans un flash de lumière, une trace de rouge à lèvres laissée par un baiser.

Tu sais que ma main est à toi, tu peux la toucher quand tu veux.

Elle me chuchote cela, dans un moment de calme dans la bande-son du film. Puis la musique reprend, l’héroïne marche libre et chaude dans les rues de Paris, dans le crépuscule prometteur d’une folle soirée.

Je sais que tu m’entends.

Elle a raison, je l’entends. C’est tellement romantique, j’en tremble ; que veux-tu faire de moi, Spectra ? Dis-moi, je suis tout ouïe, réconforte-moi, rassure-moi !

Pour toute réponse, la merveilleuse blonde rebelle décale sa main vers moi. Elle est presque à côté de ma jambe maintenant. Tout cela est tellement romantique, je ne suis pas sûre de mériter autant. Mais je repense à la dame de cur. J’essaie de m’inspirer de l’héroïne du film qui part en soirée avec ses amies. Je prends la main de Spectra, je la serre comme si c’était l’objet le plus précieux de ma vie. Nos doigts se mélangent, c’est tellement petit et à la fois tellement important.

L’héroïne part en soirée, la musique joyeuse s’intensifie à mesure que ses amis la rejoignent. Spectra envoie doucement balader sa main sur ma jambe. C’est tellement électrique, bien plus que juste lui serrer la main. Cette fille a le pouvoir de me pousser dans mes retranchements, rien que sentir sa main qui descend le long de mon jean, c’est terrible…même si pour l’instant c’est doux.

Alors que dans le film on entre dans une boîte de nuit, la musique emplit complètement la salle. Au rythme des basses, les caresses se font plus insistantes, remontent en haut de ma cuisse, je ne fais absolument rien pour l’en empêcher, au contraire. Je sens qu’elle veut sentir ma peau au travers du jean, je me mets à lui caresser le bras à mon tour, puis sa jambe. Je touche son short, ses collants résille provocants.

A l’écran, la fille qu’on avait vue, au début, si réservée se met à danser, jusqu’à en plus en finir, à onduler, à séduire ; elle danse avec une autre fille, une beauté qui lui fait les yeux doux. Nous sommes plongés dans une sombre lumière rouge qui émane de la scène, alors que la musique se fait aussi lancinante que possible.

La main de Spectra remonte entre mes jambes. Je ne la repousse pas. Elle m’a tellement habituée à sa présence, je sens que j’ai besoin de son toucher. Maintenant que j’ai un aperçu de son désir, je ne peux plus la repousser, j’ai trop besoin de voir jusqu’où aller. Sa main attrape mon jean, remue, tente de me toucher en profondeur. Ma main rejoint la sienne, cela y est, j’aimerais ne plus avoir de jean et la laisser me toucher, me pénétrer…Notre manège passe inaperçu, nous sommes cachés au beau milieu des spectateurs et cette beauté est collée à moi, c’est trop bon…

Elle est trop belle. Je revois tous les petits détails qui font que je tremblais devant elle, sa sensualité totale, je tremble au contact de son corps. J’ai envie de la dévorer, de me faire dévorer. Je serre bien fort contre moi la carte de la dame de cur.

L’héroïne flirte, prend la main à la bombe avec laquelle elle dansait, l’emmène hors de la boîte de nuit après une soirée torride. Le film se finit quand elle pousse la porte et que la lumière du soleil revient à l’écran. Les lumières de notre petite salle reviennent, en même temps que se lance la chanson du générique de fin.

La main de Spectra s’est retirée. Notre équipe commence à évacuer les spectateurs et ranger le matériel. En moi, il reste un vide terrible, un feu qui brûle encore.

Ma belle blonde s’éloigne et prend une porte dérobée. Je prends la mesure du moment de qui vient de s’écouler, de la folie qu’on vient de faire, du feu qui brûle encore en moi, de ma folie à moi. Pourquoi me suis-je donnée ? Ai-je honte ? Je balaie ces questions pourries et je fais le seul choix possible.

Je cours à sa poursuite. Mais où est-elle passée ? J’ouvre des portes au hasard, et tout d’un coup, elle surgit derrière moi. Elle me couvre la bouche de sa main, me tire vers elle et ferme la porte du cagibi dans lequel elle m’a attirée. Ouch ! Je suis plaquée au mur, sa main m’empêche de dire le moindre mot. Je commence à paniquer quand elle met son visage à quelques centimètres du mien.

« Alors mon petit oiseau ? Tu es bien excitée ? Tu as bien aimé mes caresses ?

Je hoche la tête, seul mouvement qui me permet de communiquer.

» Vois-tu, ma belle, je pensais me masturber tranquillement ici, mais je ne m’attendais pas à ce que tu me rejoignes. Moi aussi, je suis excitée, qu’est-ce que tu crois ? J’ai trop envie de toi. A partir de ce soir, je pourrais pas supporter de te voir sans que tu sois à moi, tu comprends ? Alors si t’es pas prête, retourne là où…

Elle s’interrompt tout d’un coup. Avec mes mains libres, j’ai sorti quelque chose de ma poche qu’elle a immédiatement reconnue. Je lui montre la carte de la dame de cur qu’elle m’a donnée tout à l’heure. Elle enlève doucement ses mains de mon corps…et fonds presque en larmes.

"Aline… Aline… pardon… je sais pas ce qui m’a pris…"

T’inquiète, ça va aller…

Tu comprends, j’ai déjà rencontré une fille, presque aussi belle que toi. Jamais, j’ai pu lui avouer, lui dire quoi que ce soit. Et toi, tout à l’heure, j’ai cru que…je peux pas à nouveau laisser partir quelqu’un comme toi.

Je sèche ses larmes, recoiffe ses longs cheveux blonds.

" Aline…

Embrasse-moi…"

Elle m’entoure de ses bras, ses lèvres s’approchent et… oui…on s’embrasse tendrement, comme dans les films romantiques. Je peux sentir le goût de son rouge à lèvres, ses mains caresser mes cheveux châtains…

Très vite, je suis à nouveau plaquée contre le mur, mais c’est beaucoup moins inquiétant cette fois : Spectra se lâche, elle devient de plus en plus impatiente depuis que nos lèvres se sont mélangées ! Elle est si chaude ! Tout son corps est collé à moi, nos poitrines peuvent presque se toucher, je crois que je ne peux pas rougir plus…ce qu’elle me fait, c’est…dingue, c’est dingue, elle est en train de me peloter à fond, et moi, je l’encourage ! Spectra, ma Spectra…quelle bête déchaînée tu es, quand tu es excitée !

"Je crois qu’on a été interrompue tout à l’heure, n’est-ce pas mon petit oiseau ?"

Ooh Spectra, tu me fais peur ! dis-je, dans un fou rire incontrôlable vu comment elle me chatouille…

Détends-toi, tout va bien se passer ma belle…

Elle enlève mon jean ! Je n’y crois pas, elle va me faire des choses…mon Dieu, nous ne sommes que dans un cagibi, et les autres qui doivent nous chercher ! Mais cela ne l’arrête pas, je n’en sais même pas si elle y pense, elle est déjà en train d’embrasser mes jambes, alors que je suis en petite culotte…une petite culotte rose bonbon qui ne va pas rester longtemps à sa place, je crois…

" Trop mignonne, ta petite culotte !"

Spectra, tu es folle !

Folle de toi, oui !

Son visage revient vers le mien, elle vient chercher un nouveau baiser…qu’elle obtient, bien sûr, je donnerais n’importe quoi pour lui donner ma langue encore et encore. Mes bras sont croisés dans son dos, je l’attire contre moi, son corps, tout…oh, comme elle m’attrape les fesses ! Je regrette tellement de ne pas avoir cédé plus tôt, je deviens en feu moi aussi, j’aime comme elle me pelote le cul ! Oui, embrasse-moi, caresse-moi, pelote-moi, je suis toute à toi !

Enfin, elle me caresse là où elle m’a allumée tout à l’heure : sa main passe sous la culotte, caresse mon minou. Je me retiens de hurler, je pourrais crier son nom un milliard de fois que ce ne serait pas assez pour dire à quel point je la veux en moi. Je mouille déjà. Je suis tout ouverte, elle glisse aisément un doigt en moi, puis deux…loin de pouvoir hurler, j’ai maintenant le souffle coupé. Je ne peux qu’entendre le générique de fin du film se terminer au loin, alors qu’elle m’amène à la jouissance, cet ange blond qui m’a sauvée…

Quelques secondes de répit passent avant qu’on entende nos amis nous appeler. On se regarde, on se sourit, il va bientôt être temps de retourner à la civilisation.

« Tu veux aller voir un film avec moi, ce soir ? "

Au ciné ? Je lui réponds.

Bah oui, au ciné !

On s’embrasse une dernière fois, scellant un grand éclat de rire.

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