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III – À corps perdu – Chapitre 14

III - À corps perdu - Chapitre 14



Mail du 28 mai :

Coucou ma chérie,

Hier, ça a été une journée haute en couleur, car j’ai enfin découvert qui t’a piégé.

C’est un businessman qui t’a remarqué l’année dernière, lorsque nous étions à Montréal, pour le congrès. Apparemment, il a beaucoup de relations et c’est un homme dont il faut se méfier. J’ai eu une discussion assez musclée avec lui, et la seule chose dont je suis sûre, c’est que ce n’est pas en demandant gentiment qu’il va arrêter son chantage.

Mais par chance, nous ne sommes pas les seules personnes à lui en vouloir et on a rencontré quelqu’un qui nous a donné de précieuses informations qui vont peut-être nous aider à le coincer. Pour l’instant, je t’avoue qu’on a pas encore trouvé comment on va s’y prendre, mais je te promets qu’on ne va rien lâcher !

À propos, on m’a gentiment présenté un pilier qui m’a bien tapé dans l’il (au sens propre), du coup, me voilà avec un petit coquard et une arcade sourcilière endommagée ! Ça me donne un style un peu bad boy qui te plairait, j’en suis certain !

J’espère que je serais très bientôt de retour à tes côtés, tu me manques, Jenny, je ne cesse de penser à toi.

Je t’aime, mon bébé.

À très vite.

Flo.

La nuit de Florian n’a pas été de tout repos, il s’est réveillé un nombre incalculable de fois et ne sait même pas combien de temps il a réussi à fermer l’il. Entre Jenny, la journée agitée d’hier et la solution à trouver, dès qu’il se réveillait, un raz-de-marée d’informations envahissait son cerveau, l’empêchant de retrouver le sommeil avant ce qu’il lui semblait être une éternité. Il a fini par abdiquer vers six heures du matin. Il a passé un long moment dans la douche avant de zapper entre les dizaines de chaînes disponibles à la télé. Il s’est ensuite posé devant l’écran de sa tablette pour écrire le message journalier à sa petite amie.

Le voilà maintenant debout, devant la fenêtre, à regarder en silence le jour qui se lève sur Los Angeles. Il tourne et retourne dans tous les sens ce qu’il sait sur Kenneth Stover en essayant de regrouper des pièces dont il n’a pas la moindre idée de comment les imbriquer entre elles. Il doit pourtant trouver, et rapidement, sinon Jenny ne pourra qu’admirer les ruines de ce qui restera de sa société, si tant est que JFD Comm’ existe encore.

Il a volontairement omis de lui indiquer, dans son message, que Typhaine avait dû pirater les serveurs de la boite pour empêcher Fred de faire une grossière erreur, tout comme il n’a pas dit que son frère avait accepté l’offre de l’avocat. Il a repensé à ce que lui a dit Shama l’autre jour, peut-être qu’elle entend, et si tel est le cas, il ne préfère pas qu’elle en sache trop, histoire de la préserver. Elle aura bien le temps de connaître tous les détails plus tard.

Florian pense alors à l’Indienne.

De nouveau, elle a répondu présent pour apporter sa pierre à l’édifice brinquebalant qu’il essaie tant bien que mal de maintenir debout. Il sourit en pensant à elle, sa bonne humeur lui manque, tout comme sa capacité à toujours avoir le mot juste pour avancer. C’est elle qui l’a remis à flot après sa rupture avec Marion, elle qui a ramené Jenny dans ses bras alors qu’elle s’éloignait de lui et c’est en partie grâce à elle qu’il a sauté dans un avion pour essayer de venir trouver ici la solution à tous ses problèmes. Sacrée Shama !

Shama

Shama

Shama

Shama

SHAMA !!!

Comme si on venait de lui injecter une seringue d’adrénaline en plein cur, Florian court dans toute la chambre pour attraper ses affaires et s’habiller, manquant à plusieurs reprises de trébucher. Il sort et se précipite à la porte de Typhaine où il tambourine frénétiquement. Le visage baignant encore dans un demi-sommeil, elle finit par lui ouvrir. Il s’engouffre dans la pièce en la faisant sursauter au passage.

 Je crois que j’ai trouvé une idée pour piéger Stover ! s’exclame-t-il, toujours excité comme une puce.

Il se retourne vers Typhaine et sa frénésie retombe alors aussi vite qu’elle est montée. Elle est face à lui dans sa tenue de nuit qui consiste en une simple nuisette courte en satin d’un bleu profond qui libère une vue intégrale sur ses jambes et dont les jolies bordures en dentelle noire soulignent les courbes de sa poitrine.

Si agité jusque-là, Florian ne réagit plus et reste immobile, son attention définitivement absorbée par la beauté de son amie. D’autant plus que Typhaine, qui se réveille à peine, se gratte la tête en faisant bouger sa crinière fauve d’une façon terriblement sexy, sans même en avoir conscience.

 Que qu’est-ce qu’il y a ? marmonne-t-elle en essayant de garder ses yeux ouverts.

Florian déglutit.

 Euh je je suis désolé, je je crois que je t’ai réveillé, bégaye-t-il.

 C’est pas grave.

Elle remarque le visage de Florian en train de s’empourprer. Elle se regarde et comprend alors l’origine de son comportement.

 Oh euh je vais aller me changer, dit-elle, un tantinet gêné elle aussi.

Elle attrape des affaires dans son sac avant de filer dans la salle de bains.

Dès que Typhaine ne se trouve plus dans son champ de vision, Florian récupère petit à petit ses capacités cognitives encore endolories. Il piétine pour reprendre ses esprits et en se tournant, il pose son regard sur la porte de la salle de bains, légèrement entrouverte.

S’il ne voit pas Typhaine directement, un miroir se charge de lui offrir son reflet. La bonne éducation qu’il a reçue devrait lui faire détourner les yeux, sauf que ce qu’il voit le paralyse en une micro-seconde. Le corps de la rouquine embrase jusqu’au moindre recoin de son anatomie. De son cerveau, enfermé dans une boite crânienne en train de se transformer en cocotte-minute, à son cur, qui peine à garder sa place dans sa poitrine tant son rythme a accéléré plus vite qu’une balle de fusil.

Typhaine, complètement nue, démêle sa chevelure avant de la laisser cascader sur ses épaules et couler dans son dos, puis elle se penche au-dessus du lavabo pour se rafraîchir le visage. Florian ne l’avait pas vu en tenue d’Ève depuis qu’ils ont couché ensemble lorsqu’elle était enceinte. Si à cette époque, elle était déjà magnifique, elle n’a rien perdu de sa superbe, au contraire même. Comme un grand cru, son corps se bonifie avec l’âge, comme si le temps n’avait aucune emprise sur elle.

Son derrière, somptueusement dessiné, est une uvre d’art à lui tout seul. Les deux petits plis qui forment la démarcation avec le haut de ses cuisses accentuent encore plus la rondeur parfaite de ses fesses. Sa poitrine est parfaitement symétrique et maintenue, défiant les lois de la gravité, et ses tétons, d’un joli rose pâle, ressemblent à des bonbons implorant qu’on vienne les prendre en bouche. Sa vulve, légèrement bombée, est surmonté d’un petit triangle de poils échancré d’une teinte à peine plus clair que ses cheveux. Ses grandes lèvres laissent à peine entrevoir ses nymphes en attente de se déployer pour transformer ce sexe en générateur de plaisir infini. Sa peau pâle a l’apparence de la soie et, tel un ciel constellé d’étoiles, est parsemée de petites et discrètes taches de rousseur claires.

 Tu me disais que tu avais une idée ? lance soudain Typhaine.

Florian est tiré du monde merveilleux dans lequel il s’était volontairement perdu.

 Euuuuh oui, voilà, c’est ça, répond-il sans pour autant décoller son regard du miroir.

 On va parler de ça en allant prendre le petit-déj’, d’accord ? J’ai vraiment besoin d’un grand café pour finir de me réveiller ! dit-elle en enfilant un tanga et un soutien-gorge blanc.

 Oui bien sûr, pas de souci.

 Merde euh, Flo ?

 Oui ?

 Il doit y avoir une robe posée sur le dossier d’une chaise, tu peux me la faire passer, s’il te plaît ?

Il récupère une robe mi-longue ornée de jolies motifs fleuris et la lui donne. Il va ensuite gentiment se poster devant la fenêtre, histoire de remettre de l’ordre dans sa tête. Quand elle sort de la salle de bains, il ne peut s’empêcher de continuer à la voir nue, cette fabuleuse vision étant imprimée sur sa rétine.

 On y va ? propose-t-elle avec un grand sourire.

Ils descendent pour prendre le premier repas de la journée.

 Alors, tu m’expliques pourquoi tu as débarqué au petit matin dans ma chambre ? demande-t-elle avant de boire une grande gorgée de café.

 Encore désolé, vraiment, j’ai pas du tout fais gaffe à l’heure qu’il était, s’excuse Florian.

 C’est bon, t’en fais pas. Je suis une lève-tôt en général, mais j’ai eu du mal à m’endormir cette nuit.

 Bienvenue au club !

 Donc, c’est quoi cette fameuse idée ?

 Le seul point qu’on pourrait utiliser contre Stover est sa passion cachée pour le masochisme, on est bien d’accord ?

 Aux dernières nouvelles, oui.

 Il nous faut donc non seulement quelqu’un qui soit en mesure de satisfaire ses pulsions et de nous en apporter la preuve par l’image, mais aussi en qui on peut avoir 100 % confiance.

 C’est ça.

 Eh bien je crois que j’ai trouvé la personne idéale ! annonce Florian avec un grand sourire.

 On peut savoir qui est cette perle rare ?

 Shama !

 Pardon ? Shama ta copine qui nous a aidé hier ?

 Celle-là même !

 Euh, d’accord, marmonne Typhaine, dubitative.

 Tu ne la connais pas comme je la connais, mais je t’assure qu’elle est la personne idéale.

 C’est une passionnée de SM ?

 Elle est plus axée sur le M que sur le S, mais ça fait longtemps qu’elle baigne dedans, surtout depuis qu’elle est avec son mec, et elle en sait largement plus sur ce monde que toi et moi réunis.

 Et niveau confiance ?

 Je lui confierai ma vie ! répond-il du tac au tac.

 Wahou

 La seule chose, c’est que

Florian pousse un long soupir.

 Ça me dérange de la jeter entre les mains de Stover quand on sait le danger qu’il représente.

 Si elle est aussi douée que tu le dis, c’est plutôt lui qui a du souci à se faire !

 Oui, mais s’il s’aperçoit qu’elle essaye de le piéger, je n’ai pas envie qu’il s’en prenne à elle.

 Quelle que soit la solution qu’on mettra en place, des dangers, il y a en aura. Il faut juste arriver à en maîtriser le maximum et si cette Shama est réellement la personne idéale, on s’affranchit déjà de pas mal de risques.

 En effet.

 Tu es vraiment sûr de toi ?

 Je sais que je n’ai pas pris que des bonnes décisions jusqu’à présent, mais sur ce coup-là, oui, je suis sûr de moi !

 Bon, alors je te fais confiance. De toute manière, j’ai beau m’être creusé la cervelle une bonne partie de la nuit, je n’ai pas réussi à trouver de solution viable.

 Par contre, j’ignore complètement comment on va obtenir des preuves.

Typhaine réfléchit.

 Vu comme tu es dithyrambique quand tu parles d’elle, j’imagine que vous avez été en couple.

 Non, jamais, mais on s’amuse assez souvent tous les deux.

 Quand tu dis que vous vous amusez, tu ne parles pas de jouer aux cartes, je présume.

 Non, en effet !

 Mais je croyais qu’elle avait un mec.

 Elle en a un, mais disons qu’elle est très libérée !

 Je vois Donc, tu la connais intimement.

 Oooooh oui !

 Elle aime quoi comme pratique ? En laissant de côté tout ce qui touche au SM.

 Je pense que ça irait plus vite si je te disais ce qu’elle n’aime pas !

 Non, en fait, je m’en fous d’avoir des détails, la seule chose qui m’intéresse, c’est si elle aime la sodomie.

 Ah c’est une grande passion pour elle !

 OK, alors je crois que j’ai une idée pour les preuves.

 Laquelle ?

 Je te dirai ça plus tard, quand j’aurais peaufiné tous les détails. En attendant, faut déjà lui en parler pour savoir si elle est d’accord.

 C’est vrai. Je sais pas trop quelle heure il est en France, y a combien de décalage horaire ?

 9 heures. Il est 23 heures et quelque là-bas, dit Typhaine en regardant sa montre.

 Bon, ça devrait aller. Je vais l’appeler.

                                                                          **********

Shama reste bloquée entre deux eaux, ses yeux sont fermés, mais son cerveau refuse de rentrer au stand, sans parler de ses glandes lacrymales qui semblent intarissables. Les sièges de sa Polo n’ont clairement pas été conçus pour passer une nuit reposante et elle ressent déjà des tensions musculaires. Elle bouge de temps en temps pour essayer de trouver une position plus confortable, mais elle sait déjà que demain, elle va payer son choix de passer la nuit ici. Pour autant, elle n’a aucune envie de changer d’endroit, elle veut juste s’endormir pour en finir avec cette horrible journée.

Soudain, la sonnerie de son téléphone retentit dans l’habitacle, la faisant sursauter et réduisant à néant ses maigres efforts pour trouver le sommeil. Au départ prête à exploser le record du monde du lancer de smartphone, elle se ravise en voyant que c’est Florian qui l’appelle.

 Oui ?

« Salut Shama, c’est Flo, j’espère que je ne te réveille pas ! »

 Non, t’inquiète, je ne dormais pas.

Florian remarque immédiatement quelque chose d’inhabituelle dans la voix de son amie. Il y détecte des trémolos qu’il n’est pas habitué à entendre.

« T’es sûre que ça va ? » s’inquiète-t-il.

 Oui oui, tout va bien, répond-elle avant de renifler.

« Mais t’es en train de pleurer ? »

 Mais non, ça va, dit-elle d’une voix sanglotante.

Décidément, son corps ne cesse de la trahir aujourd’hui !

« Qu’est-ce qu’il se passe, Shama ? Pourquoi tu pleures ? Me dis pas que Jenny »

 Jenny va bien.

« Alors quoi ? »

 Rien du tout.

« Shama, je ne t’ai jamais vu pleurer depuis que je te connais, dis-moi ce que tu as, s’il te plaît ! »

Elle pousse un soupir, c’est inutile de persister, il la connaît très bien.

 J’ai rompu avec David, avoue-t-elle.

« Et merde Je suis désolé, Shama, vraiment. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

 J’ai pas trop envie d’en parler pour le moment, désolé Flo.

« D’accord. Tu tiens le coup ? »

 Oui oui, t’en fais pas. Pourquoi tu m’appelles ?

« Ben là, vu ta situation, c’est un peu délicat »

 Flo, dis-moi pourquoi tu m’appelles.

« Bon, je sais que je t’ai déjà beaucoup demandé, mais j’ai encore besoin de ton aide. »

 Faut encore que je pirate un ordinateur ?

« Non, pas du tout. Ce que je voudrais est sans doute un peu plus dans tes cordes, mais pour ça, tu dois me rejoindre. »

 Te rejoindre où ça ? Aux États-Unis ?

« Oui. »

 Euuuuh ben

« Je suis conscient que ça paraît fou, surtout après ce qu’il vient de se passer pour toi, mais si j’en arrive à te demander de faire des milliers de kilomètres, c’est que je n’ai vraiment pas le choix. »

 OK, pas de soucis, je viens, répond l’Indienne.

« Tu ne veux pas d’abord que je t’explique la situation ? »

 Tu me l’expliqueras entre quatre yeux.

« T’es sûre de toi ? C’est assez spécial et je comprendrais que tu refuses. »

 C’est bon, Flo, je te promets que je ne me force pas. Par contre, je ne sais pas du tout quand est-ce qu’il y aura un vol.

« Typhaine vient de réserver une place à ton nom. Tu décolles demain, à 6h30 du matin, de l’aéroport de Marseille. »

 Ah, d’accord, c’est cool.

« Elle t’envoie tous les détails par mail. »

 Ça marche.

« Encore désolé pour ce qui t’arrive, ma belle. »

 Merci Flo, c’est gentil.

« Je serai là à ta descente d’avion. »

 OK. À bientôt alors.

« À bientôt Shama, bon vol. Je t’embrasse fort. »

 Merci Flo, bisous à toi aussi.

Voilà un rebondissement auquel elle ne s’attendait pas ! En même temps, aujourd’hui, elle va de surprise en surprise, donc un peu plus, un peu moins

Malgré tout, elle se réjouit de ce voyage improvisé qui va lui permettre de se sortir, l’espace de quelques jours, du sale quotidien dans lequel elle baigne. Elle est aussi heureuse de revoir Florian, même si elle ne peut s’empêcher de se dire que son dernier coup de main l’a tout droit mené à enchaîner les revers. Mais peu lui importe, elle est prête à replonger tête la première dans une mare de merde si ça peut aider ses amis.

Elle redresse son siège et décide de se rendre à l’aéroport dès maintenant. Sur la route, elle pousse un grand cri de joie lorsque l’horloge indique minuit. Elle loue une chambre d’hôtel pour essayer de mettre à profit les quelques heures de sommeil qui lui reste avant son voyage.

                                                                              **********

 La pauvre, dit Florian en raccrochant.

 Qu’est-ce qu’elle a ?

 Elle a rompu avec son mec.

 Ah, zut, mauvais timing ça Déjà que sa mission va pas être coton, si elle a la tête ailleurs, ça risque d’être compliqué.

 Je ne me fais pas de soucis, ça ira.

 J’espère ! Bon, elle n’arrivera que demain en début d’après-midi, du coup, ça te dirait qu’on en profite un peu pour se détendre ?

 Ben je sais pas trop.

 Ça nous permettra de décompresser un peu avant de repartir de plus belle demain. Il y a plein de trucs intéressants ici et je connais pas mal de coins sympas !

Florian n’est pas vraiment chaud à l’idée de s’amuser vu la situation actuelle. Voyant son hésitation, Typhaine pose une main sur la sienne et lui envoie un de ses magnifiques sourires dont elle a le secret.

 Florian, je sais que tu penses à Jenny et que tu culpabilises à l’idée de t’amuser alors qu’elle est dans le coma, mais on a aussi besoin d’avoir l’esprit clair et détendu, et ce n’est pas en restant cloîtré dans une chambre d’hôtel à broyer du noir qu’on va y arriver. Même si avec Jenny, on n’a pas souvent été sur la même longueur d’onde, je suis presque certaine que sur ce coup, elle serait d’accord avec moi. Alors, qu’est-ce t’en penses ? On se l’accorde, cette petite journée de relâche ?

Florian lui sourit à son tour, mais ce qui attire le plus son attention, c’est la main posée sur la sienne. Comme à chaque fois qu’il y a un contact avec elle, des frissons l’envahissent. Typhaine interrompt soudainement cet attouchement, comme si quelqu’un d’autre l’avait initié contre son gré. Elle ressent, à son tour, un sentiment de gêne monter en elle.

 Oh, euh désolé, déformation maternelle, s’excuse-t-elle.

 Déformation maternelle ?

 Oui. Quand je veux convaincre Ludivine de quelque chose, je pose mes mains sur les siennes. Comme elle est très tactile, ça la met dans de meilleures dispositions.

 Et ça fonctionne ?

 En général oui, avec elle du moins. Après, avec toi, je ne sais pas, ricane-t-elle.

Florian rigole doucement en fixant Typhaine. Le regard qu’elle arbore est différent de ceux qu’elle lui lance d’habitude. Elle ne cherche pas à le charmer ou bien à le manipuler, elle est simplement elle-même, ce qui est déjà, au vu de sa beauté, une arme de séduction massive, mais ça, elle n’y peut pas grand-chose, c’est dans ses gènes.

 On va dire que ça marche aussi sur moi !

 Vrai ? glousse-t-elle, toute heureuse.

Florian acquiesce d’un signe de tête.

Typhaine est ravie par cette journée qui s’annonce, tout comme Florian. Ils ont passé des moments compliqués depuis qu’ils sont sur le sol américain, beaucoup de stress et de tensions accumulés, et ce n’est peut-être rien à côté de ce qui les attend dans les jours qui suivent.

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