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La muse du train de nuit – Chapitre 1

La muse du train de nuit - Chapitre 1



La muse du train de nuit

  Trouver une superbe fille au charme magnétique n’est jamais aisé, mais en si peu de temps, la tâche relevait de la gageure. Et que dire du cahier de charges ?

Pour Norman, l’aspect le plus rébarbatif de son travail commençait. L’activation de son réseau habituel et les coups de fil à ses connaissances ne lui furent d’aucun secours. Aussi s’était-il résolu à organiser un casting, décision qu’il avait eue à regretter jusqu’à présent.

    « Alors, tu es content de ma prestation ? » demanda la jeune fille blonde en essuyant le sperme qui lui maculait le visage.  

   Oui, tu possèdes un certain savoir-faire et tu ne manques pas de ressources.

Mais tu ne corresponds pas à mon idée du personnage. Dommage, ma jolie.

  Cette annonce semblait avoir attiré toutes les étudiantes désargentées et les filles en mal d’engagements. Beaucoup envisageaient l’affaire sous l’angle purement charnel, il n’osait penser à quoi devait ressembler un casting de films X. Les floraisons renaissent chaque printemps mais ces filles ne revivraient jamais leur jeunesse, sans doute ceci expliquait leur empressement à réussir. Combien quittaient leur province pour tenter leur chance dans la capitale ? Les premiers temps, la plupart posaient pour des couvertures de romans d’action, l’il vif, les lèvres chargées tout autant que l’arme automatique qu’elles exhibaient ostensiblement. Plus tard venaient les photos plus déshabillées des magazines pudiquement qualifiés « pour adultes ». Les belles raconteraient leur vie dans la marge, toujours les mêmes anecdotes insipides que personne ne lisait.

Norman se sentait un peu déprimé d’autant que son employeur ne cessait de le relancer. A priori, ça s’énervait à l’état-major.

  Sans conviction, il reçut en entretien la candidate suivante, une jolie fille comme toutes les autres, vêtue de manière sexy, robe moulante et bas nylon. Seule différence notable, le regard effronté et la sensualité que la charmante brune aux cheveux relevés en un chignon compliqué mettait dans le geste le plus anodin, y compris celui de s’asseoir. Elle fit crisser le cuir du siège en croisant ses jambes interminables. La jupe remonta jusqu’à la naissance de la bande de chair. Les bas autofixants de couleur foncée offraient un beau contraste avec cette chair claire au grain velouté. Les yeux noisette de son interlocutrice s’allumèrent tandis qu’elle entamait son pitch en déposant sur le bureau un porte-document en vachette aux fermetures en plaqué or.

Si elle ne se fout pas à poil d’ici la fin de l’entretien, je veux bien me les couper en public. Elle a vraiment le cul dans l’il, certainement la plus jolie et sexy jusqu’ici, mais comment lui faire comprendre que nous ne faisons que dans la publicité grand public ?

  «  et je pense qu’au vu de mon expérience, je possède toutes les qualités requises, comme vous pouvez le constater. »

Norman pouvait surtout constater sa nature de vraie brune comme en attestait la toison bien taillée qu’elle exhibait sur les photos de son book. Du moins, sur les clichés où ses parties intimes apparaissaient avec assez de netteté, le sexe de la belle restait la plupart du temps investi par quelque gros membre ou léché à grands coups de langue par une camarade de jeu.

   Effectivement, vous ne manquez pas d’arguments.

Bon, tant pis, mon braquemart ne présente plus les armes mais quelle turluteuse elle doit faire. Je vais m’accorder une pause détente, de toute manière je ne trouverai plus l’oiseau rare aujourd’hui.

   Euh, vous me ferez bien une démonstration de vos capacités en pratique bucco-génitales ?

  Je lèche ou je suce ? Je peux m’occuper de la bite ou des couilles à la demande.

  Déjà levé, Norman déboutonnait son pantalon. Il fit glisser le vêtement puis son boxer, libérant un membre encore flasque mais animé d’un mouvement sans équivoque.

La fille s’en empara d’une main ferme et décalotta le sexe, laissant apparaître un gland violacé et brillant.

Elle le renifla et releva les yeux vers son propriétaire.

  Tu as la bite qui sent le sperme, j’ai de la concurrence à ce que je vois.

  Le mandrin de chair s’introduisit dans le fourreau de la bouche. La langue s’activa sur l’extrémité puis les joues se creusèrent tandis que la jeune femme entamait une fellation grand style. Elle pompait avec un bruit de succion incongru dans ce bureau décoré avec goût et dont les murs tapissés d’un épais revêtement ne laissaient filtrer aucun son extérieur.

La cavité buccale chaude et humide provoquait beaucoup de bien-être à l’homme d’autant que les mains participaient à la caresse lubrique. Les doigts finement manucurés pressaient légèrement les testicules gonflés. En baissant la tête, Norman aperçut les ongles dont le verni bleu nuit contrastait avec la teinte grisâtre de ses attributs. La bouche suçait avec avidité le membre pleinement déployé.

Stimulé par cette débauche de sensations, il éjacula en deux jets brefs et épais dans la gorge de la fellatrice qui se régala de la liqueur masculine.

Elle essuya la salive et la substance sirupeuse qui lui maculaient les commissures des lèvres.

« Alors, vous retenez ma candidature ? »

   Disons que vous êtes intéressante, mais vous n’êtes pas la seule sur le coup. Je vous tiendrai au courant d’ici une semaine.

Cette réclame est tout public, désolé pour toi ma belle.

  La candidate suivante excellait surtout dans l’art de transformer les légumes du genre cucurbitacées en sextoys.

Norman lui signifia avec humeur que le projet concernait un parfum et non pas le type de produit qu’elle manipulait présentement. Encore que le spectacle de ce concombre qui apparaissait et disparaissait en cadence dans la moiteur de cette blonde platine dégageait un érotisme certain.

  Le reste de la semaine s’écoula en un morne défilé de postulantes dont les qualités plastiques ne pouvaient masquer le manque de sophistication, l’absence de feeling. Une abstraction, voilà ce qu’il recherchait. Baigner ces fausses espérances dans un enthousiasme de composition le vidait de toute son énergie.

À suivre

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