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LA VALSE – Chapitre 1

LA VALSE - Chapitre 1



–          Je te demande une dernière fois, juste pour être sûre : ce scandale avec toutes ces orgies, c’est vrai ? Parce que jusque-là, ça ressemble pas mal à un règlement de compte entre grosses têtes.

–          Et pour te répondre, encore, une dernière fois : oui. Oui, parce que j’en fais partie et donc j’ai vu, goûté et surtout, j’ai senti.

–          Mais pourquoi personne n’en n’a jamais entendu parler avant ? Tu es d’accord pour dire que c’est gros, si je me base sur ce que tu m’as raconté

–          Hmm Eh bien, premièrement, c’est pas quelque chose que tu cries sur tous les toits. Tu sais que les gens sont facilement choqués, alors dire que tu participes à des partouzes Seuls quelques chanceux sont au courant, parfois il y a des fuites, mais sans plus. Et, comme tu as pu le remarquer, il y a aussi des gens très importants qui sont mêlés. Je pense que le pouvoir et l’argent ont permis de garder ça plutôt secret assez longtemps

           Eve considérait pensivement les propos de son amie. Du coin de l’il, elle attrapa l’un de ses sourires mystérieux, mâtinés de malice. Espiègle derrière ses grandes lunettes de soleil, Adélie conduisait doucement. Apprendre qu’elle participait à ce genre de rendez-vous ne l’étonnait ni ne la choquait. À un moment ses lèvres se détendirent et elle demanda :

–          Eve, t’es certaine de vouloir le faire ?

–          Oui, oui Tu sais, c’est pas la première fois que je couche pour le boulot. Et si c’est le seul moyen d’obtenir des infos, ça ne me gêne absolument pas.

–          Alors c’est pas un cliché, on peut coucher pour réussir ! lâcha Adélie dans un rire résolument enfantin. En fait, c’est pas vraiment que c’est le seul moyen, mais plutôt le meilleur.

–          Pas un cliché pour moi en tout cas ! lui répondit son amie dans un rire complice.

           Effectivement, Eve avait déjà couché pour obtenir ce qu’elle désirait. Entre ça et une liasse de billets lâchée pour le même résultat, elle ne voyait pas la différence. La bien-pensance et la démagogie, elles, la voyaient cette différence. Elles la martelaient même, sacralisant le sexe. Mais, d’une nature pragmatique, elle avait toujours su tirer le meilleur parti d’elle-même et de ce qui l’entourait. Songeuse, elle méditait sur ce que lui avaient apporté ses faveurs sexuelles lorsqu’Adélie se gara.

           Elles sortirent de la voiture et une impitoyable chaleur les embrassa. Étant directement montée dans la voiture d’Adélie, Eve n’avait pas pu avoir une idée globale et détaillée de ses vêtements. Dans la clarté crue d’un pic d’été, elle s’étonna de l’indécence de sa tenue : Adélie incarnait pour l’occasion un poncif du cinéma pornographique. Elle affrontait l’été avec un chemisier blanc éclatant, noué au centre pour laisser respirer un ventre plat, pâle et un décolleté vertigineux. Seuls ses épaules et sa poitrine, un 85B rempli de fraîcheur, étaient couvertes. On devinait des seins ronds comme deux fruits bénis, symétriques et fermes, lorsque le tissu du chemisier moulant léchait et compressait son torse au moindre mouvement du bras. En-dessous elle portait une classique mais non moins redoutable micro-jupe à motif écossais. Si ses lunettes de soleil avaient été des lunettes de vue, elle aurait été la petite écolière à laquelle n’importe quel mâle en proie à ses pulsions aurait voulu apprendre la vie. Lorsqu’elle se pencha pour attraper son sac à main, ses fesses se découvrirent, probablement couvertes seulement par un string. Son fessier était d’ailleurs, de ce qu’Eve avait pu voir et entendre, l’un des principaux atouts d’Adélie : rond, fier et volumineux, celui-ci contrastait avec sa taille de guêpe. Il ne manquait jamais d’aimanter les regards, masculins comme féminins, et chaque jour où Adélie avait eu la bonté de porter un pantalon un tant soit peu moulant, c’était une bénédiction. Ayant 21 ans, elle avait troqué ses espoirs de croissance contre une acceptation totale et confiante de sa petite taille. De la sorte, ledit fessier était remonté et raffermi par une paire de talons aiguilles vernis d’un noir profond qui venaient ajouter une quinzaine de centimètres à son 1m59. Elle évoluait avec ses escarpins dans l’aisance la plus totale, faisant frétiller de petites chaussettes courtes dont l’élégance de la frise en dentelle contrastait avec le reste de son accoutrement.

–          Moi qui voulais être relativement discrète pour m’immiscer, c’est foutu ! s’exclama Eve, mi agacée mi taquine. Tu sais que tu peux t’habiller sexy sans être vulgaire ?

–          Et toi, tu sais que je peux m’habiller comme je veux et même être vulgaire si j’ai envie ? lui rétorqua Adélie avec l’un de ses sourires mystiques, cette fois-ci saucé à l’acide. Je me sens bien comme ça Tu verras, là-bas, pour être discret, mieux vaut être visible ! Et puis je serais plus efficace habillée comme ça.

–          Plus efficace ?

–          Au passage, tu peux parler, tu t’es vue ? lui envoya Adélie pour éluder la question.

           Certes, si l’accoutrement d’Adélie ébouillantait ses propres hormones comme celles des badauds, celui d’Eve n’était pas en reste. Elle aussi portait un chemiser blanc, mais plus sage, ou du moins plus stratégique, elle avait préféré le rentrer dans son pantalon sans faire de nud. Le vêtement léger épousait ses épaules fines, suivait sans faillir sa taille marquée. Pour des raisons essentiellement professionnelles, elle avait laissé quelques boutons divorcés, offrant au regard de caresser une poitrine plantureuse. Ses seins lourds et généreux, Eve aimait habituellement les cacher afin que son interlocuteur et parfois son interlocutrice puisse avoir le loisir de les deviner, puisse se demander quelle était la taille de cette imposante poitrine. Les plus prudents pensaient C, les moins expérimentés avançaient G ou F, mais Eve abordait un fier 85D. Le chemisier disparaissait sous un legging foncé noir, simili jean et pourtant présentable. Il dessinait ses hanches larges qui boudaient une taille fine et un ventre plat. Son allure professionnelle et sexy était complétée par une paire d’escarpins fermés noirs et vernis d’une quinzaine de centimètres aussi. Droites et hautes, ses chaussures la guindaient fortement et achevaient de transformer ce 1m74 en panthéon d’assurance et de féminité.

           Eve finissait de rafraîchir son maquillage, à savoir un simple trait de rouge à lèvre tirant sur le bordeaux. La couleur faisait très justement écho à sa longue chevelure noire de jais qui aujourd’hui lui lèche les reins, tout en marquant une bouche aux lèvres grandes et fines. Ce bordeaux n’est pas et n’a jamais été pour Eve un choix innocent : il se couple aussi très bien avec le bleu azuré de ses yeux. L’idée d’avoir ce regard froid, lié à une chevelure féminine à souhait et une bouche carnassière, lui plaît énormément. Toujours pensive, un rictus se dessine sur son long visage. Ses mâchoires fines, fondues dans l’ovale de ses joues et son menton discret laissent toute l’attention se faire accaparer par ses yeux aimantés. Si Eve semble sortie du ventre de Vénus, Adélie pêche davantage dans la mythologie nordique avec ses airs de fée. Eve voit les courts et lisses cheveux blonds mordiller une nuque élancée de son amie et lui emboîte le pas. Adélie s’arrêta devant ce qui semblait être un immeuble résidentiel et sonna à l’interphone. Une voix étonnement claire lui sauta au visage :

–          Salut Adélie ! Tu as le code ?

–          Salut ! Oui, attendsdit-elle en fouillant son sac à main, sortant son téléphone portable sur lequel elle pianota quelques instants. Bienvenue ! Le code est « bienvenue » !

–          Je vous ouvre attends.

           Les deux amies entrèrent dans un long corridor, élégamment carrelé de pourpre et de blanc. Adélie se dirigea directement vers un petit appartement au rez-de-chaussée, la porte était grande ouverte. La pièce était aménagée avec un large bureau, quelques armoires et des tables. Sur ces tables étaient disposés des bouteilles d’eau, de soda et d’alcool ainsi que des en-cas en tout genre. Trois hommes se tenaient debout devant le bureau, discutaient et riaient pour finalement quitter la pièce assez rapidement. Eve et Adélie se retrouvèrent alors face à un quatrième homme, assis derrière le bureau, devant un écran d’ordinateur.

–          Salut Loan ! Original le code, je suis fière de toi !

–          C’est pas moi qui choisis et tu le sais, lui répondit ledit Loan en lui faisant la bise. Il se tourna ensuite vers Eve en disant : Loan, je suis très enchanté de faire votre connaissance !

–          Eve, il en va de même pour moi, lui dit-elle avec son sourire le plus charmeur.

           Non seulement c’était le premier contact autre que son amie qu’Eve rencontrait, mais par-dessus il était à son goût. Définitivement plus grand qu’1m80, les yeux verts et la peau mate, Loan avait les épaules larges et son sourire l’était tout autant. Quelque chose en lui inspirait une assurance calme et rassurante. Le vert de ses yeux s’écrasa contre le bleu métallique de ceux d’Eve. Joute rétinienne d’une demi-seconde dont Adélie vit voler les morceaux, souriant toujours mystérieusement.

–          Alors Vous avez vos certificats ? lança-t-il pour clore le combat.

–          Oui, piailla Adélie que l’excitation rendait visiblement de plus en plus fébrile. Tout en fouillant son sac, elle dit à Eve, qui ne l’avait pas attendue, de sortir le sien.

–          Tout est en ordre, finit-il par conclure après examen. Je dois encoder deux ou trois petites choses mais vous pouvez aller dans l’appartement en face pour les interrogatoires, ensuite montez au quatrième et allez à l’appartement de Il vérifie quelque chose son écran et achève : de gauche.

–          Il n’y a pas de file d’attente ? s’étonna Adélie. D’habitude c’est plein à craquer

–          Non, ça va ! Je pense que c’est parce qu’une nouvelle structure a ouvert dans la ville, ça a permis de désengorger

–          Sûrement ! s’exclama Adélie qui s’était servi un verre d’eau. Eve, tu veux quelque chose ?

–          Comme toi s’il te plaît C’est vous qui vous chargez des entretiens ?

–          Non, pas cette fois-ci. Et nous pouvons nous tutoyer, sauf si cela peut être de nature à incommoder

–          On peut se tutoyer en effet, lui répondit Eve avec un timbre légèrement enjôleur.

–          Eve, on doit y aller sinon ça va s’éterniser, lâcha Adélie dans un sourire qui en fît naître deux autres.

           De retour dans le couloir, Eve contre-attaqua sur le ton de la confidence :

–          C’est une espèce de concierge ? demanda Eve en vidant d’une traite son verre d’eau.

–          En quelque sorte ! lui rétorqua Adélie, amusée mais pas dupe. Tu vas vite voir que tout le monde ici est un peu touche-à-tout.

           Elles entrèrent dans l’appartement voisin. Plus grand, plus sobre et plus ordonné, probablement morne ou lugubre, il était divisé en plusieurs pièces et de nombreuses chaises vides vident un peu plus le décor. Adélie pénétra dans l’une d’entre elles en laissant Eve avec pour seule information :

–          Entre n’importe où, apparemment tout est libre À tout de suite ! Et elle partit dans un sourire.

           Pas désarmée pour si peu et surtout habituée à son amie, Eve choisit une pièce, toqua et ouvrit quand on l’invita. Deux femmes attendaient, assises dans un fauteuil. L’une, grande et mince, la peau hâlée et un regard qui semblait être celui d’une personne qui ne connaît pas le compromis. Pourtant souriante et accorte, elle invita Eve à occuper le dernier fauteuil disponible. L’autre, une petite blonde à l’allure professionnelle et en même temps effacée, le regard automatique ou automatisé, salua Eve d’un mouvement de tête, assise derrière un ordinateur portable.

–          Bonjour Mademoiselle, lança la plus imposante des deux, je me nomme Sana et voici Arielle qui m’assiste. Je suis ici pour vous interroger sur vos motivations. Cela vous dérange-t-il si je fume ?

–          Sans aucun souci, lui répondit Eve qui lui tendit un briquet avant que Sana sorte le sien pour finalement s’allumer aussi une cigarette. Elle appréciait l’assertivité de Sana et pressentait que Sana appréciait réciproquement son assurance.

–          Donc Quel est votre prénom ?

–          Eve, répondit Eve. Arielle avait commencé à prendre note avant cette question.

–          Comment êtes-vous arrivée ici ?

–          Adélie, qui est déjà membre, m’a fait connaître. Elle hésita et puis ajouta : Je m’étais un petit peu renseignée avant, depuis que les médias parlent du scandale des orgies. Elle se garda de préciser sa profession, qui l’avait conduite à venir ici, espérant éviter la question. Elle pensa que c’était le type d’information qui pouvait l’évincer. Adélie lui avait dit ne pas avoir parlé d’elle encore et Eve n’avait pas l’intention de porter atteinte à qui que ce soit donc elle se ressaisit.

–          Que faites-vous dans la vie ? trancha Sana dont le regard se glaça de suspicion.

–          Traductrice, répondit calmement Eve alors qu’une tempête de doutes mugissait dans sa poitrine. Elle se débrouillait bien dans deux ou trois langues mais n’ajouta pas de détails, cela aurait été suspect. Elle se concentra sur sa respiration afin de calmer son cur. Elle craignait que le moindre faux-pas ne grille ses chances d’entrer ici.

–          Que pensez-vous du BDSM et des relations dominant-soumis ? demanda Sana, vraisemblablement plus confiante. La question était inattendue et Eve pensa voir là une tactique de déstabilisation. Sana tirait sur sa cigarette, impassible, le buste en retrait, calée sur sa chaise.

–          Je pense que c’est une manière comme une autre de vivre sa sexualité entre adultes consentants. C’est une façon d’expérimenter les rapports humains qui mériterait à mon sens plus d’intérêt. Eve était honnête.

–          Vous avez déjà pratiqué ? contre-attaqua immédiatement Sana.

–          Oui Enfin, chacun en a sa définition. Mais je crois bien qu’on pourrait dire oui, même si ce n’était rien de très extravagant, répondit Eve, toute aussi franche. Un jour, un ex lui avait attaché les bras dans les dos alors qu’ils faisaient l’amour. Sa pratique du BDSM n’était jamais allée plus loin.

           Sana tira sa cigarette. Eve avait le sentiment qu’elle n’avait pas cillé une seule fois depuis le début de l’entretien. Elle but une gorgée d’un verre d’eau et enchaîna :

–          Vous considérez-vous comme raciste ?

–          Non. Eve trouva la question étrange et contre-productive. Rares sont les personnes qui déclameraient l’être. Elle se dit que tout le monde ne pouvait pas être formé aux techniques d’entretien.

–          Pourquoi êtes-vous venue ? assena Sana qui semblait plus sérieuse encore que précédemment.

–          Par curiosité. Et par envie. J’ai envie de découvrir, moi-même, les autres, les rapports humains Adélie m’en avait un peu parlé. Je ne la croyais pas au début, elle n’est pas toujours très sérieuse. Et puis il y a eu ce scandale que les médias ont étalé J’étais choquée, mais en y réfléchissant, je me suis aperçue que j’étais vraiment curieuse quelque part. Donc je suis venue.

           Sana fixa Eve tout en buvant encore. Arielle prenait note religieusement. Eve attendait, dissimulant au mieux ses inquiétudes.

–          Vous pouvez passer à la suite, finit par dire Sana avec sourire diffusant un peu de chaleur. Avant cela, nous aurons besoin de vous photographier.

           Arielle se leva, sortit un appareil photo et un trépied. Installée derrière la table, elle cadra et prit Eve en photo, qui affichait un léger sourire. Elle remballa aussitôt le matériel avant de se rassoir.

–          C’est rarement aussi rapide, je suis étonnée, confia Sana. Bonne chance à vous, faites de votre mieux !

–          Merci beaucoup, je vous souhaite une belle journée, répondit Eve avec un sourire de soulagement, sans comprendre de quoi elle parlait.

     Sortie, elle vit Adélie assise, plongée dans son téléphone portable.

–          Je pense que ça a été pour moi ! Et toi ? demanda Eve, tu as déjà fini aussi ?

–          Je suis super contente ! C’est une formalité mais ça arrive que des gens n’aillent pas plus loin. Et oui, déjà terminé ! Je l’ai déjà passé deux fois, c’est ma troisième année. Les questions ne sont pas les mêmes que la première fois et ça va plus vite. Viens, on passe à la suite.

–          Tu pourrais m’expliquer plus en détail ce qu’il se passe ?

–          Eve, Eve tu voulais des infos et tu m’as dit que tu étais prête à t’investir pour les obtenir. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus que ça ou de t’en raconter plus, mordit Adélie avec un sourire carnassier qui ferait pâlir ceux d’Eve. Tu sais que je risque ma place, c’est une sécurité pour moi, faire comme si tu étais une nouvelle recrue comme une autre Alors suis-moi, je pense qu’au niveau informations tu es déjà bien servie

–          Pas faux

           Eve suivit Adélie qui sautillait dans la salle d’attente vide. Elle pouvait difficilement lui donner tort. Elle s’appliqua à nouveau à observer les évènements, le moindre détail l’intéressait, et à les mémoriser. Elles prirent l’ascenseur pour atteindre la pièce indiquée par Loan. Avant d’entrer, Adélie, qui était manifestement déchirée entre l’excitation et le sérieux, s’arrête et dit à Eve :

–          C’est ici que ça devient sérieux. Ne sois pas étonnée, et j’espère que tu seras pas choquée car si tu décides de continuer, ce genre de scène va devenir commune pour toi. Alors observe et écoute Je serai jamais loin mais n’aie pas peur des autres. Les gens sont pour la majorité respectueux et compréhensifs, donc si quelque chose ne va pas, il suffit de dire non. Tu es prête ?

–          Ça allait mais j’avoue que tu me rassures pas forcément.

–          Tu verras Et encore un sourire qui dit tout sans rien expliquer.

           Adélie ouvrit la porte et son sourire s’agrandit autant que les yeux d’Eve s’écarquillèrent. Tout fourmillait de détails, de gestes, de cris, de rires et de fumée de cigarette dans cette large pièce où s’entassaient une vingtaine de personnes dans des fauteuils et des canapés, dans des coussins et sur des meubles. Mais, plus étonnant encore, tout le monde faisait l’amour. Ou plutôt, beaucoup faisaient l’amour. Des femmes avec des hommes, des femmes avec des femmes, des hommes avec des hommes, des femmes avec plusieurs hommes, des hommes avec plusieurs femmes, plusieurs femmes avec plusieurs hommes L’ambiance était légèrement tamisée, une fois l’il habitué, Eve remarqua que certains ne copulaient pas. Ils étaient assis, couchés, discutaient, fumaient ou regardaient. Leurs yeux étaient dirigés vers un lit installé dans un recoin visible de la pièce. Deux femmes y faisaient violemment l’amour, se frottant l’une contre l’autre, l’une dans les gémissements de l’autre. Un homme, assis sur une chaise toute proche, les regardait avec attention, un chronomètre en main. L’une d’entre elle finit par jouir, du moins c’est ce qu’Eve pensa. L’homme se leva d’un bon et tous applaudirent, Adélie avec plus de ferveur que les autres, extasiée comme à un mariage. Eve fit de même, confuse.

–          On est bon pour le moment ! Cria l’homme en applaudissant bruyamment ! Mesdemoiselles, prenez quelques temps pour souffler, ensuite nous changerons les draps et passerons à la suite, sauf si tout le monde a fini.

–          Alors ? lâcha doucement Adélie qui guettait les réactions de son amie.

–          Charmant ! Et je le dis sans ironie, répondit Eve qui s’était habituée à l’atmosphère de la pièce. Professionnelle, elle ne voulait pas se laisser déstabiliser.

–          Parfait ! ria Adélie qui se dirigeait vers un groupe de personnes qui discutaient, un verre à la main.

–          Tout le monde a passé sa première épreuve ? cria l’homme pour couvrir la clameur.

–          Pas nous ! cria Adélie, plus fort, qui d’un bon était revenue vers Eve pour lui saisir le poignet.

–          Alors approchez s’il vous plaît ! lui répondit l’homme.

           Eve et Adélie cheminèrent vers lui, enjambant coussins, bouteilles et corps, couvertes par les regards inquisiteurs et les gémissements de la pièce.

–          Salut Abdel ! s’exclama Adélie en lui sautant dans les bras. T’es de service alors ?

–          Salut ! Oui, comme tu peux le voir, mais j’ai plus qu’une épreuve à faire passer ensuite c’est ma pause.

–          Bonjour, dit Eve pour ne pas rester en retrait, décidée à en savoir plus sur ce qu’il se tramait.

–          Bonjour Mademoiselle, je me prénomme Abdel, je suis enchanté de faire votre connaissance.

–          Eve, il en va de même pour moi, répondit-elle, appréciant la politesse de son interlocuteur.

–          Abrège Abdel ! abrégeât Adélie, ça fait trop longtemps que j’attends !

–          Je suppose alors que tu veux passer en première ?

–          C’est qu’il est perspicace en plus d’être mignon, lança Adélie avec un air taquin.

–          Très bien, très bien Laisse-moi juste boire un verre d’eau, on change les draps et tu peux y aller.

           Et il s’en alla dans ce qui semblait être la cuisine. Eve approcha sa bouche de l’oreille d’Adélie :

–          Là, j’ai droit à plus d’explications ?

–          Oui, mais juste, tais-toi, écoute et regarde ! lâcha son amie que sa propre taquinerie suffisait à faire rire.

           Abdel revint. Lui aussi grand, même très grand, il dépassait le 1m90. Ses cheveux courts bouclés collaient à son front luisant de sueur, signe manifeste de l’étouffante chaleur de la pièce. Il était au goût d’Eve mais pas à celui d’Adélie : elle la connaissait suffisamment pour le savoir. Eve était sur des gardes sans pour autant être méfiante, sentiment étrange. Adélie ne tenait plus en place. Les draps avaient été changés.

–          Je t’en prie Adélie, prends place ! Tu connais les règles, mais je vais quand même les répéter.

–          En quel honneur Monsieur l’Emmerdeur ?

–          Parce que c’est le protocole Madame la Chieuse et surtout parce que ça t’agace.

–          Implacable Eve pouffait de rire à la répartie d’Abdel.

–          Donc Moi c’est Abdel. Il laissa quelques secondes s’écouler pour impatienter Adélie. Je suis Juge et je suis ici pour encadrer ce Jour des Premiers Pas dont l’objectif est de déterminer votre futur niveau.

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