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La vie n'est faite que de premières fois – Chapitre 1

La vie n'est faite que de premières fois - Chapitre 1



Cette série se constitue de petits récits ayant pour objet de présenter les premières expèriences que nous vivons. Femmes ou hommes, jeunes ou moins jeunes, nos premières fois marquent notre existence de son sceau céleste. Ces récits essayeront tant bien que mal à mettre en avant la psychologie du ou des personnage(s) laissant parfois l’érotisme de côté (présent tout de même sinon je en les publierai pas sur ce site). Mes textes n’ont pas pour objectif d’être excitant, mais à montrer des situations vrais dans leur forme la plus brute.

1. Amour, c’est toi qui me fait vivre

    Voilà! Tout est prêt! Je ne peux plus reculer…….J’avoue avoir attendu ce moment depuis très longtemps, et pourtant …..Bien sur, quand on est un garçon de 18 ans, on a toujours hâte de franchir le pas, et certains s’en sentent même obligés, mais devant les mystères les plus extraordinaires du corps d’une femme, on se sent toujours un peu perdu.

    J’avais invité ma petite amie chez moi un dimanche après-midi, profitant de l’absence exceptionnelle de ma mère dans la prison familiale. Elle accepta comprenant parfaitement tout l’implicite de l’invitation : le compte à rebours pouvait commencer! Malgré tout, je me posais pas mal de questions: avait-elle vraiment envie? Etant donné que ses sentiments pour moi étaient réels, ne se sentait-elle pas contrainte d’accepter par peur que je ne la quitte? Ou alors, pire encore, serait-ce l’annonce de ma triste condition qui avait précipité son choix?…… Et pourtant Dieu sait que je ne l’aurais pas abandonné pour un simple refus! Caroline est, de toutes les filles, celle que je respecte le plus et je n’oserais faire quelque chose d’aussi égoïste. Il est vrai que cette fille, malgré quelques rondeurs et un physique plutôt modeste, avait su me faire succomber par son intelligence, son sérieux et sa personnalité à la fois exubérante et retenue. Cela faisait sept ans que nous faisions du théâtre ensemble et la scène nous avait rapprochés: le public comme les autres acteurs de la troupe avaient senti l’harmonie parfaite qui s’était installé entre nous, au point que je me demande aujourd’hui si je pourrais jouer sans ressentir sa présence auprès de moi. C’était la personne idéale pour ma première représentation sentimentale.

    Et ce fameux dimanche arriva, un dimanche dont j’avais déjà imaginé chaque seconde, chaque scénario, chaque mise en scène, augmentant considérablement mon désir. Elle arriva vers deux heures de l’après-midi. Je l’embrassai et la fis s’installer dans le salon. Notre gêne nous fit rester d’interminables minutes dans le mutisme le plus complet, comme c’était souvent le cas depuis que je lui avais avoué mon terrible secret, sachant qu’il ne me serait bientôt plus possible de le cacher. Je la regardai : elle était habillée plutôt chastement avec son pull à col roulé mais je ne la désirais pas moins, bien au contraire, espérant découvrir un à un tous les trésors de la féminité enterrés sous les fines couches des tissus. Pour détendre l’atmosphère, je lui fis visiter l’appartement puis ma chambre, dévoilant ainsi toute une partie de ma vie: mes habitudes, mes passions, mon environnement. Depuis que l’homme au vêtement blanc m’avait appris la désolante nouvelle, j’arrêtai de ranger ma chambre, laissant des montagnes d’objets entassés de tout côté, et malgré les efforts incessants de ma mère, refusant d’affronter la triste réalité à mon sujet, ma chambre devenait invivable. Je ne soignais plus mon apparence comme je le faisais autrefois ne présentant plus qu’une figure que je jugeais hideuse. A quoi bon s’occuper de l’éphémère?. Nous revînmes dans le salon et elle s’assit sur le canapé. Je n’attendais plus qu’une occasion pour commencer. Alors que nous avions tendance à nous éviter des yeux, son regard subitement croisa le mien. Il ne m’en fallait pas plus.

    Quand elle me regarda, je me sentis l’âme de l’aventurier prêt à explorer les régions inconnues sur lesquelles aucun homme n’a mis les mains.

    Je m’approchai. Mon entourage étant en majorité féminin, j’avais appris à respecter la femme : je savais qu’il fallait être tendre, qu’on se devait de soigner les préliminaires et que l’on devait s’occuper de sa partenaire comme s’il s’agissait du plus fragile objet en cristal.

    Nous nous embrassâmes longuement et j’étais impatient de commencer ma quête. Mais ne paraîtrais-je pas trop brusque de vouloir déjà visiter les profondeurs les plus intimes? Néanmoins, je me risquai à glisser quelques doigts sous son pull. Le contact avec sa peau me fit tressaillir et je m’enfuis de ces terres qui m’affolaient. Mais elle prit apparemment plaisir à ces timides caresses car elle guida mes mains de sorte que je revienne vite prendre contact avec sa peau infiniment douce. Ce contact sensuel, voulant dire par là qu’il mettait tous mes sens en émoi, me donnait plus encore l’envie d’aller plus loin. Je fis glisser très lentement son pull le long de son corps, me dévoilant ainsi les formes que je ne connaissais que par le toucher. Je restai quelques secondes à la contempler, lui déposai un tendre baiser sur ses lèvres et repris mon expédition: j’embrassai chaque parcelles de son corps qui m’étaient ouvertes et je sentais l’effet que produisait sur elle ma marche lente de ses lèvres à son nombril. Je défis maladroitement son soutien-gorge me révélant comme par magie les deux plus hautes collines de cette terre sauvage, comme deux nouveaux défis à relever.

    Pendant que j’escaladais les monts de Vénus, Caroline caressait mon crane lisse et complètement chauve……. décidément, je ne m’y ferai jamais!! Je marquai un temps d’hésitation et reprit ma course lente, les larmes aux yeux: des larmes qui provenaient de la confusion de mes sentiments, ayant le goût salé de la mélancolie et le goût sucré du bonheur que l’on m’offrait, un bonheur d’autant plus précieux qu’il était devenu de plus en plus rare.

    Mais bien vite je me laissai de nouveau enivré par ce moment de tendresse. Elle me serrait toujours plus fort contre sa poitrine craignant à chaque instant que mon âme ne la quitte à jamais. Elle m’enleva le t-shirt qui empêchait le contact charnel de nos deux corps et je m’abandonnai dans le foyer protecteur qu’offrait le creux de ses bras. Nous restâmes ainsi entrelacés durant plusieurs minutes, ou peut-être même plusieurs heures: le temps en fin de compte n’avait plus d’importance, n’avait plus vraiment de sens.

    Je poursuivis ma route, allant de découvertes en découvertes. Je devins tout à coup plus impétueux: je ne voulais plus simplement être un simple voyageur, je voulus conquérir les territoires les plus sauvages de son corps. L’Homme n’a jamais pu se contenter de contempler les merveilles de la Terre, très vite il veut en devenir maître. Mes mouvements se firent plus rapides, plus intenses, plus passionnés et j’enlevai son pantalon avec précipitation. J’étais au maximum de mon excitation quand je découvris ses premiers poils pubiens. Aurais-je le courage de pénétrer cette forêt aux milles délices?…………..

    Avant de m’y aventurer, il fallait m’équiper: elle descendit langoureusement mon pantalon ainsi que mon caleçon pour libérer mon sexe tendu au maximum. Elle tâta avec curiosité l’objet en question et je lui tendis un préservatif. Ses gestes me firent comprendre qu’elle désirait m’offrir sa virginité sans le barrage que constituait le tissu caoutchouteux, mais j’insistai: je savais pertinemment que son offre était due à mon état. Mais justement, je voulais l’oublier ne serait-ce quelques secondes, être comme n’importe quel adolescent, des rêves d’avenir plein la tête, comme si les organismes qui détruisaient l’intérieur de mon corps faisaient une trêve. Je ne demandais que quelques secondes de répit, mais cela même ne pouvait m’être offert. Et pourtant cette scène me donna presque l’illusion du bonheur.

    Le préservatif installé non sans maladresse, je me préparai à commencer la pénétration. Dans la position du missionnaire, je rentrai délicatement en elle, avançant millimètres par millimètres, profitant de chacun d’eux comme je profitai depuis quelques mois de chaque seconde d’existence. L’harmonie parfaite qui était la notre sur scène semblait déborder dans ce moment d’intimité, comme si son corps s’imbriquait parfaitement au mien, comme si mon âme ne semblait vivre que pour recevoir l’énergie de la sienne. J’errai en elle comme si cet endroit fut le but ou la destination de ma courte vie. Quand j’arrivai au bout, je restai quelques instants, avant d’entamer une marche-arrière non moins délicate. Ces man?uvres étaient difficiles: je n’avais pas l’assurance du chauffeur expérimenté alors je paniquais, je transpirais, pendant que ma peau frémissait, frissonnait au contact de la sienne. Elle gémissait discrètement, j’avais peur de lui faire mal et m’attardai de plus belle à la tâche. J’accélérai au fur et à mesure la cadence, coulissant de mieux en mieux dans cette grotte inexplorée. Nos corps enfin ne faisaient plus qu’un, et ce fut la première fois depuis des mois que je me sentis heureux. J’aurais voulu continuer des jours, des mois, des années……. mais mon corps me rappela mon triste état et je m’écroulai après quelques secondes affaibli par le mal qui rongeait mon corps avant même que l’extase s’empare de nos corps. J’étais honteux: comment étais-je arrivé à un tel état de délabrement? Je partis précipitamment dans ma chambre la laissant toute seule, en plan. Je ne voulais pas affronter son regard car je l’imaginais plein de dédain, de condescendance ou, pire encore, de pitié. Trop fier pour pleurer à cet instant, je m’enfermai dans une carapace d’acier. Je me serais laissé mourir si Caroline n’était pas venu me rejoindre, se frayant un chemin dans le chaos de ma chambre. Son regard n’exprimait en rien tout ce que j’avais imaginé, et il me fallut du temps pour comprendre sa véritable signification. Elle me dit que ce n’était pas grave, qu’elle avait pris du plaisir et que la prochaine fois serait mieux. Je compris alors son comportement: cette fille m’aimait réellement…. et moi aussi je l’aimais. Cette aide me vida de toute mon angoisse et plus que jamais je voulus vivre. J’avais trouvé ce que des personnes recherchent pendant des années voir toute une vie: l’âme s?ur.

    ’Amour, c’est toi qui me fait vivre’

    Quelques mois après je guéris sans que les médecins ne puissent l’expliquer.

FIN

    Merci de me faire part de vos impressions sur ce récit.

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