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Le Gaz – Chapitre 2

Le Gaz - Chapitre 2



2

Dans le faisceau des phares, la campagne prenait des allures de camaïeu spectral, et les arbres défilaient de chaque côté comme une double rangée de monstres blafards figés dans des postures grotesques, soulignés d’un double trait noir par les fils du télégraphe. La ligne blanche au milieu de la route faisait comme un serpent phosphorescent, que la Rolls semblait avaler.

Pendant une heure, Vincent et la fille restèrent assis côte à côte sans rien dire, regardant ces paysages fantomatiques apparaître à l’horizon, se déployer vers eux, éclater sur le passage de la voiture.

A la fin, Vincent mit la radio, mais ce soir-là, la B.B.C. ne proposait qu’un programme de musique légère des années quarante, une conférence sur les murs des papillons et un pot-pourri de danses folkloriques écossaises, et rien de tout cela ne cadrait vraiment avec son humeur du moment.

Il éteignit la radio sans même se donner la peine de chercher les stations continentales.

« Tu peux me passer les pilules qui sont dans la boîte à gants ? » demanda-t-il à la fille.

Elle jeta un coup d’il dans la direction de Vincent, qui n’était éclairé que par la réverbération des phares, ouvrit la boîte à gants et lui passa les pilules.

Il en extirpa quatre de leur coque de plastique, les avala et lui rendit ce qui restait.

Et à quoi rime cette consommation effrénée de pilules anticonceptionnelles ? Aurais-tu peur de tomber enceinte ? lui demanda-t-elle d’une voix narquoise.

D’abord il ne répondit rien, et ne quitta pas la route des yeux.

Comment t’appelles-tu ? dit-il enfin.

Cathy.

Eh bien, Cathy, le moment est venu de te mettre au courant de ce qui nous attend. Tu sais que tu as de la veine ? Tu as la veine d’être jeune et aventureuse, et c’est une chance pour toi que je t’ai prise en stop car ainsi tu vas être parmi les rares individus qui sauront ce qui leur arrive vraiment…

Il marqua un temps d’arrêt et elle attendit qu’il reprenne sans manifester d’impatience.

Je t’ai dit que j’étais chercheur. Il y a eu un accident au laboratoire où je travaillais. Nous étions sur un projet de recherche dont je ne peux pas te dire plus, car il relève de la sûreté de l’Etat. Pour moi, la sûreté de l’Etat, ça reste sacré, du moins jusqu’à nouvel ordre. L’accident en question était une explosion, dont je crois être en partie responsable, et qui a coûté la vie à plusieurs de mes collègues et néanmoins amis. Elle a également fait sauter un des réservoirs de la cave, qui contenait un liquide assez particulier. Le liquide s’est instantanément évaporé, et il s’est répandu dans l’atmosphère sous forme de gaz. D’une nappe de gaz qui flotte dans les airs, à quelque deux cents mètres d’altitude…

Ce gaz serait-il jaune ?

En effet. Il n’est pas toxique, contrairement à ceux que l’on emploie ordinairement dans la guerre bactériologique…

Faut-il comprendre que ce gaz est une arme bactériologique ?

Il la regarda du coin de l’il et esquissa un sourire.

N’essaye pas de me tirer les vers du nez, Cathy. Je ne te dirai rien de plus que ce que je voudrai bien te dire. Il faudra que tu décides toi-même si ce gaz doit être rangé ou non dans la catégorie des armes. En tout cas, son action biologique consiste à stimuler la production des gonades sexuelles. Il a également pour effet secondaire le relâchement de l’activité cérébrale consciente et des contrôles mentaux.

Ce qui, en clair, veut dire que…

Le gaz provoque une violente excitation sexuelle et fait sauter toutes les inhibitions.

Contre toute attente, Cathy éclata de rire.

C’est un très joli bobard, dit-elle. Ton histoire me plaît beaucoup, mais ce n’était pas la peine d’inventer ça pour ménager mon amour-propre. Je n’ai besoin d’aucune justification, car je n’ai pas honte de ce que nous avons…

Mais je n’invente rien ! se récria Vinrent en lui coupant la parole. Tu ne crois quand même pas que je me donnerais tant de mal rien que pour préserver ta tranquillité d’esprit ! Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse que tu te sentes coupable ou non ?

Il eut un petit rire sardonique.

Elle se tourna vers lui. Il arborait une expression lugubre.

Je suppose que tu es sincère, dit-elle. Mais n’espère pas que je vais croire à cette histoire de…

L’espace d’une seconde, il la regarda droit dans les yeux et juste à ce moment-là son visage fut éclaboussé par la lumière des phares d’une voiture qui les croisait. Elle vit les yeux sombres de Vincent rivés sur elle. « C’est la vérité, Cathy », lui dit-il, avec une conviction si solennelle qu’il en fut lui-même surpris.

Il y eut un silence.

Puis, d’une voix un peu blanche, Cathy lui demanda :

Il s’est produit quand, cet accident ?

Aujourd’hui même, à l’heure du déjeuner.

Le gaz a vraiment les effets que tu as décrits ?

Oui.

Est-ce… Est-ce que nous sommes atteints ?

Vincent soupira.

Il n’y a pas encore eu de véritables retombées, expliqua-t-il. Mais l’air que nous respirons a commencé à s’imprégner depuis au moins trois heures. Le gros du gaz doit flotter à environ cent cinquante mètres de haut, c’est un immense nuage dont la pointe antérieure est devant nous à présent, à une centaine de kilomètres à l’est. Tu as entendu la météo : le vent est en train de se muer en tempête. Si la chance avait été de notre côté, le vent aurait tourné et la bourrasque aurait rejeté le gaz à la mer. Après ça, il n’aurait pas fallu plus de dix à douze jours pour que le soleil dissocie les particules dont le gaz est formé, ce qui l’aurait rendu parfaitement inoffensif. Mais nous n’avons pas eu de chance. D’ici peu, le gaz aura recouvert tout le Sud de l’Angleterre.

Cathy l’avait écouté bouche bée, les yeux écarquillés.

Mais…, dit-elle, qui pourrait être assez naze pour vouloir fabriquer une cochonnerie pareille ?

Vincent ne lui répondit pas. Elle soupira, haussa les épaules.

Bon, je sais, tu n’as pas le droit de me le dire… Que va-t-il arriver quand le gaz retombera ? Est-ce que la population de villes entières sera prise de… ?

Ça sera l’orgie généralisée, dit Vincent avec un rire sinistre.

Je ne sais toujours pas si je dois te croire…

Evidemment que tu ne sais pas, dit Vincent d’une voix soudain âpre, tendue. Tu es née après la guerre, tu as grandi en temps de paix, tu n’as jamais connu de vraies catastrophes dans ta vie. Tu n’as jamais rien connu d’autre que le confort banal et les certitudes faciles. Et malheureusement, il semble bien que le cerveau humain soit ainsi fait qu’au bout de vingt années de luxe et de mollesse, même les nouvelles les plus alarmantes n’éveillent plus aucune réaction chez le citoyen moyen. C’est pour cela que ce gaz risque de provoquer des dégâts épouvantables. Car le gouvernement dira, comme tu viens de le faire, qu’il n’y croit pas. Et il refusera d’agir jusqu’à ce qu’il soit trop tard ; à ce moment-là, il n’y pourra plus rien, car ses membres seront atteints de délire sexuel comme tout le monde. Tu n’as qu’à imaginer les gentils petits vieux serviables de la Défense civile en train de distribuer des biscuits et du chocolat à des millions de malheureux en rut qui ne pourront pas se procurer les pilules qui seraient le seul remède à leurs tourments : les laboratoires pharmaceutiques seront incapables de faire face à une pareille demande, d’autant plus que le gouvernement ne les aura pas avertis. De toute façon, tout va trop lentement dans ce pays. Je suis sûr qu’en ce moment même, les postes sont en grève, ou peut-être le téléphone. Tout le monde en prend à son aise, l’apathie règne partout. On vit dans le coton douillet du petit train-train quotidien, et le jour où se produit une catastrophe comme celle-ci…

Vincent se tut soudain. Il avait les yeux rivés sur le pare-brise, les mains crispées sur le volant.

Excuse-moi, dit-il, je te casse les pieds avec mes tirades.

Cathy frissonna. Pourtant, il ne faisait pas froid dans la voiture.

C’est devenu si banal, ces histoires de fin du monde, dit-elle. Les journaux sont pleins de trucs à faire peur. Les centrales nucléaires, la pollution, les séismes… Et pourtant, la vie continue…

Cette fois, c’est différent, crois-moi.

Bon, d’accord, je te crois. Intellectuellement du moins. Après tout, je viens d’éprouver ce que c’était. On vient de l’éprouver tous les deux. Cette envie sexuelle était très… violente. Après, ça s’est un peu calmé, mais… j’ai l’impression que ça revient. C’est un peu comme au temps où la puberté me travaillait. J’étais assise à mon banc d’école, et j’imaginais plein de trucs en faisant semblant d’écouter la prof… Je rêvais aux garçons qui me plaisaient, je les voyais en train de me baiser. Et je m’excitais terriblement, au point d’en mouiller ma culotte…

Je vois très bien ce que tu veux dire, dit Vincent d’une voix très posée. Je ressens exactement la même chose. L’orgasme apaise un moment, mais ça ne dure pas. C’est normal, avec toutes les hormones que notre système est en train d’absorber. C’est pour ça que j’avale des contraceptifs à tour de bras. Les pilules contiennent de la folliculine, autrement dit des hormones femelles. Mais ça n’a rien d’un antidote permanent : au bout de quelques heures, les hormones femelles sont évacuées dans mes urines, et l’équilibre est à nouveau rompu.

Je suppose que pour moi, il n’y a pas il d’antidote provisoire ?

Non. Tu pourrais aller voir un médecin, et lui demander de t’injecter des hormones mâles. Mais je ne vois pas comment tu arriverais à le convaincre…

Mais bientôt tout le monde sera au courant, non ?

Bien sûr ! fit Vincent avec un rire méchant. Sauf qu’à ce moment-là, il sera trop tard car ils seront tous sous l’effet du gaz. Tant qu’ils ne l’éprouveront pas sur eux-mêmes ils n’y croiront pas.

Mon Dieu, mais ce n’est pas possible ! Il doit y avoir quelque chose qu’on peut faire ! Il existe sûrement un moyen de neutraliser ce gaz !

En tout cas, il n’existe aucun calmant suffisamment puissant pour annihiler complètement ses effets. On aurait pu faire quelque chose pour le rendre inoffensif aussi longtemps qu’il était concentré. Mais maintenant, ce n’est plus possible, il est tellement dispersé… Il n’y a de salut que dans la fuite.

C’est pour ça que tu es si pressé d’arriver à Londres ?

Oui. Je passe prendre ma femme et mes gosses, et après on fonce sur l’Ecosse…

Vincent parlait d’une voix froide, parfaitement contrôlée. Cathy avait l’impression qu’il se forçait à communiquer avec elle. Elle décida qu’il valait mieux ne plus rien dire. Elle se mit simplement contre lui, car elle avait besoin du réconfort d’une chaude présence physique. Bercée par le ronronnement étouffé du moteur, la respiration égale de Vincent et le roulis continuel de la grosse Rolls qui zigzaguait d’un virage à l’autre sur la petite route pleine de méandres, elle sombra progressivement dans le sommeil.

*

**

Elle se réveilla en sursaut, la peur au ventre. Le moteur ne tournait plus. Elle était seule dans la Rolls arrêtée, allongée en travers des deux sièges avant. Elle se souleva avec effort et jeta par la vitre de sa portière un il encore embrumé par le sommeil.

Elle constata avec soulagement que Vincent ne l’avait pas abandonnée. Il était debout dans une cabine téléphonique, qui se dressait seule, incongrue, à l’entrée d’un petit village.

La lumière de la cabine mettait des ombres étranges aux arbres qui s’agitaient sous le vent des deux côtés de la route.

Cathy changea de position, et elle s’aperçut alors que sa culotte était humide. Elle se mordit les lèvres, croyant que ses règles s’étaient déclenchées pendant qu’elle dormait. Puis elle réalisa que tout son corps était moite et brûlant. Elle avait fait un rêve érotique.

Elle voulut s’en remémorer les détails mais il était déjà flou dans sa tête.

Vincent raccrocha le téléphone, ressortit de la cabine et se dirigea vers elle. En le voyant approcher, elle se sentit envahie d’une formidable ondée de désir. Elle avait désespérément envie de faire l’amour. Elle passa la main dans sa culotte humide qui lui collait désagréablement à la peau. Elle voulait simplement l’écarter mais dès qu’elle sentit sous ses doigts les poils de son pubis, son envie redoubla. Elle dut s’arracher la main du vagin. Une impulsion terrible la poussait à se masturber.

Vincent ouvrit sa portière et se rassit au volant. « Je téléphonais à ma femme », expliqua-t-il. « Nous ne sommes plus qu’à trois ou quatre heures de Londres. Elle m’attend. » Il mit le contact et alluma les phares.

Au moment où sa main se posait sur le levier de la boîte de vitesse automatique, Cathy lui prit le poignet. « Je t’en prie…, dit-elle, j’ai… »

Vincent se tourna vers elle. Elle le regardait avec des yeux humides et implorants, les lèvres entrouvertes, l’haleine courte. Il ferma les yeux et se passa une main sur le visage.

Arrête, Cathy. J’ai déjà assez de mal à me retenir.

Tu as du mal ? Et moi, qu’est-ce que je dirais ?

Il faut absolument qu’on arrive à Londres. Tu n’as donc rien compris ?

Ta femme, je m’en fiche !

Peut-être. Mais moi, je tiens à elle. Et puis il y a mes enfants. Pas question que je les abandonne à leur sort.

Mais je veux seulement…

Je sais très bien ce que tu veux. D’autant plus que je ressens exactement la même chose. Les pilules n’effacent pas tout, loin de là. Mais plus nous traînerons en route, plus nous aurons de mal à résister. Qui sait même si je pourrai encore conduire ? Tu vas encore me traiter de brute insensible, mais… Si tu allais te masturber à l’arrière ? Ça ne me gêne pas, tu sais.

Elle le regardait avec tant de rancur et d’envie mêlées qu’il sentit sa résolution faiblir. Il détourna la tête et se cramponna au volant.

Tant pis, dit Cathy. Continuons.

Tout à l’heure, peut-être, dit Vincent d’une voix incertaine. Je ne sais pas jusqu’à quand j’arriverai à me contenir.

Sans répondre, Cathy passa par-dessus le dossier de son siège et s’installa sur la banquette arrière. Vincent mit les vitesses en phase et démarra.

Le voyage reprit comme avant, à cela près que le ronronnement du moteur et les sifflements du vent n’étaient plus les seuls bruits de fond. Cathy haletait bruyamment à l’arrière. Etendue de tout son long sur la banquette, une main enfoncée dans sa culotte, elle branlait son clitoris durci entre le pouce et l’index tout en frottant de ses autres doigts les bords de son vagin. Au bout d’un moment, elle se mit à remuer des hanches, puis elle se coucha sur un côté, tira sur ses cuisses sa culotte et son jean, écarta les genoux et s’enfonça l’index et le majeur de l’autre main dans le con tout en se frottant le clitoris de plus belle.

Les mâchoires serrées, la respiration sifflante, elle en fut bientôt à l’ultime râle, ponctué d’indécents grognements.

Vincent alluma la radio pour essayer de couvrir ce raffut. Il tomba sur les Rolling Stones. I can get no… SATISFACTION ! Les hurlements sardoniques de Mick Jagger rendaient encore plus insoutenables les râles et les borborygmes de Cathy. Il ferma la radio et agrippa le volant de toutes ses forces en écrasant l’accélérateur, pour se contraindre à fixer son attention sur la route devant lui.

Malgré ces efforts méritoires, il bandait comme un fou.

Il ralentit un peu et jeta un coup d’il dans le rétroviseur. Il vit Cathy étalée sans pudeur sur le cuir crème de la banquette, les hanches animées d’un mouvement rotatoire, les yeux clos, la tête dodelinante, se malaxant furieusement le con de tous ses doigts. Elle ôta son jean d’un coup de talon, fit glisser sa culotte mouillée à sa suite, ramena ses genoux contre ses seins plantureux et se fourra quatre doigts dans le vagin, râlant et gémissant de plus belle, mais ne jouissant toujours pas.

Cathy remonta son chandail jusqu’à la naissance de ses seins et déboutonna sa chemise. Vincent sentit que le rythme de sa propre respiration s’accélérait. Un mamelon brun et gonflé jaillit de l’échancrure de la chemise, et Cathy entreprit de le rouler entre ses doigts, de le pincer, et de griffer de ses ongles longs et coupants la peau lisse et blanche de son sein, y imprimant de fines zébrures rouges.

Elle ouvrit les yeux l’espace d’un instant. Vincent détourna les siens une fraction de seconde trop tard : elle avait surpris son regard fasciné dans le rétroviseur.

Quand elle escalada à nouveau le siège pour reprendre place à l’avant, il étouffa à grand peine un gémissement. Il glissa un il vers elle, et aperçut comme dans un éclair deux gros seins qui dardaient hardiment sous la laine épaisse du chandail et un pubis blond et humide qui luisait entre des cuisses nacrées.

Cathy le regarda d’abord sans rien dire, puis elle baissa les yeux sur la protubérance qui lui rehaussait le bas-ventre. Elle tendit la main vers sa braguette.

Non ! cria Vincent, paniqué.

Tu n’auras pas besoin de t’arrêter, le rassura-t-elle. Ça n’a jamais empêché personne de conduire.

Elle ouvrit sa braguette et il laissa faire, les yeux toujours rivés à la route, ravalant à grand peine la boule qui s’était formée dans sa gorge. Le corps parcouru de délicieux frissons, il sentit quatre doigts fins et sensuels s’introduire dans son slip, se refermer sur son sexe raidi et le ramener délicatement à l’air libre. Elle le prit fermement en main et se mit à frotter du pouce l’extrémité du gland, étalant sur la chair rose et tendue le lubrifiant qui s’écoulait généreusement du méat béant.

Caresse-moi, fit Cathy dans un souffle, entre deux halètements. Oh, caresse-moi !

La main gauche de Vincent quitta le volant et chercha à tâtons le téton de Cathy. Elle sentit son sexe palpiter et s’enfler encore entre ses doigts tandis qu’il suivait d’une main fébrile le tracé de son sein, le prenait par-dessous comme pour le soupeser, lui effleurait le nombril d’un doigt pressant et parvenait enfin au con humide et chaud.

Enfonce-toi bien ! dit-elle comme il y insérait deux doigts. Plus fort, plus fort !

Il fit un va-et-vient avec ses doigts en les remuant chaque fois à l’intérieur. Cathy le branlait de plus en plus vite. Elle agitait ses hanches de bas en haut, et respirait très fort, au rythme de ses caresses.

Je ne vais plus pouvoir conduire, dit Vincent d’une voix chevrotante.

Mais si, mais si ! Ne t’occupe pas, laisse toi aller…

Elle ne quittait plus des yeux le membre épais, qu’elle manipulait de plus en plus vigoureusement, regardant avec une attention fascinée la peau du prépuce qui glissait de haut en bas et de bas en haut, exposant et dissimulant tour à tour un gland rouge, bien rond et tendu à craquer.

Vincent, qu’une douce hébétude gagnait, sentait qu’un courant invincible l’entraînerait bientôt dans les tourbillons du plaisir. Il parvenait malgré tout à suivre la route sinueuse sans la moindre embardée, et la Rolls épousa gracieusement une longue succession de virages en épingle à cheveux. Au bout d’un moment, la route se mua en ligne droite, et les sensations qu’il éprouvait se modifièrent. Il sentait de moins en moins la main de Cathy sur son sexe, et de plus en plus la voiture. Tout à coup, il eut le sentiment d’une parfaite symbiose entre son propre corps et le volant, la pédale de l’accélérateur, le siège sur lequel il était assis, le toit capitonné au-dessus de sa tête. Les vagues de plaisir qui lui montaient du sexe semblaient émaner de la voiture elle-même. Il accéléra. L’excitation monta en lui à une vitesse redoublée, en même temps qu’il sentait poindre au fond de son cur une délicieuse sensation de danger. Le paysage défilait de plus en plus vite des deux côtés de la Rolls. La respiration courte, le corps engourdi et brûlant, Vincent flottait sur un nuage tiède et doux. La pression de son pied sur l’accélérateur s’accentuait sans arrêt.

Perdue dans le lointain, Cathy approchait de l’orgasme, secouée de râles et de frissons, les hanches animées d’un mouvement de rotation convulsif. Elle s’agrippait de toutes ses forces au poignet de Vincent, lui enfonçant les doigts aussi loin qu’elle pouvait à l’intérieur de son con. Elle le branlait avec dextérité et rapidité, et pourtant elle lui semblait lointaine et presque immatérielle.

Il appuya encore sur l’accélérateur, et l’aiguille du compteur de vitesse sauta d’un coup de quatre-vingt à cent kilomètres/heure. Dans la lumière des phares, la route déroulait un long ruban parfaitement rectiligne. « Plus vite ! Plus vite ! » grogna Vincent entre ses dents. Le compteur monta à cent dix, ses halètements se muèrent en râle, et ses mains l’une tenant le volant, l’autre plongée dans le con de Cathy se mirent à trembler. La jouissance montait en lui comme un mascaret qui déferle. « Plus vite ! » hurla-t-il, en se trémoussant sur son siège, la main crispée sur le volant, le pied écrasant la pédale de l’accélérateur. Il ne distinguait plus des côtés de la route qu’un épais brouillard imprécis. Il faisait corps avec la voiture, et la voiture était un engin fabuleux qui l’entraînait dans une autre dimension…

Cathy poussait des cris aigus, et Vincent des braiements d’âne. Ils jouissaient. En même temps. La Rolls était une fusée. Elle fonçait droit vers les étoiles, dans un jet de flammes fantastique. Un kaléidoscope de couleurs flamboyantes passait dans les yeux de Vincent, qui ne voyait plus la route.

Une ultime contorsion projeta Cathy hors de son siège. Vincent eut un violent soubresaut et son sperme jaillit, éclaboussant l’épaisse moquette de nylon pelucheux qui tapissait le plancher de la Rolls.

Tout à coup, la réalité lui revint dans un rugissement vertigineux. Il eut la brève sensation d’être pris au milieu d’un tunnel, un train fonçant sur lui à tout berzingue.

La grosse Rolls roulait à plus de cent trente à l’heure, du mauvais côté de la route, et elle était à deux doigts de valser dans le décor. Hors d’haleine, suant et tremblant comme un asthmatique en crise, Vincent fit un effort surhumain et donna un coup de volant tout en écrasant la pédale du frein. Avec un affreux raclement de pneus, la Rolls fit une violente embardée qui la projeta au milieu de la route. Vincent tordit le volant dans l’autre sens, et la grosse Rolls dérapa en hurlant de ses quatre pneus. Il laissa du jeu au volant et redressa. Il avait perdu de la vitesse, mais roulait encore à près de cent. Et le capot de la Rolls pointait à nouveau vers le fossé. Vincent écrasa de tout son poids la pédale de frein. Mais c’était inutile. Il avait perdu la partie. Avec une formidable secousse, la Rolls franchit en dérapant la mince lisière de gazon qui bordait la route et versa dans le fossé. L’espace d’une seconde, les phares illuminèrent avec une étrange précision la profonde excavation herbeuse où luisait faiblement un mince filet d’eau, et les ronces touffues qui la surplombaient. Vincent nota, avec l’absurde netteté qui s’impose à l’esprit humain dans les moments d’extrême danger, que les ronces portaient quelques mûres bien noires.

Ce fut sa dernière pensée avant que la Rolls plonge dans le fossé avec un horrible bruit de tôle froissée. La grosse voiture se coucha sur le côté, et après quelques ultimes crachotements d’agonie, le moteur cala. Un long silence succéda à tout ce vacarme. Vincent resta immobile, les mains toujours posées sur le volant.

Puis, lentement, encore tremblant, il ôta sa ceinture de sécurité avec des doigts mal assurés.

Son sexe s’était recroquevillé ; il dépassait, humide et froncé, d’entre les fines dentelures de la fermeture-éclair. Il le remit dans son slip et ferma sa braguette.

Vincent s’aperçut soudain qu’il avait froid.

II se sentait faible et vide d’énergie. Il se pencha vers Cathy, toujours étalée en travers du plancher, la prit et l’attira à lui. Elle s’était cogné la tête ; une énorme bosse s’était formée au sommet de son front. Violacée, de forme ovale, elle était disproportionnée, grotesque, comme une bosse de dessin animé.

Vincent parvint à grand-peine à asseoir Cathy sur son siège. Elle avait perdu connaissance, mais elle respirait bruyamment.

Vincent serra les poings et jura tout haut, il récupéra le blue-jean de Cathy sur la banquette arrière, lui souleva les jambes et la reculotta tant bien que mal, prenant soin de bien refermer la braguette sur son pubis mouillé.

I a Rolls était couchée sur le flanc, et le bord du fossé coinçait la portière côté conducteur. Vincent installa Cathy en travers des sièges avant, passa par-dessus son dossier et sortit par l’arrière. Il resta debout un moment sur la route déserte, s’emplissant les poumons d’air frais, s’offrant avec délice à la caresse du vent violent. Puis, il ouvrit le coffre, y prit une couverture et fit le tour de la voiture.

Il ouvrit non sans peine la portière de gauche, déplia la couverture et l’étendit sur Cathy. Puis, il sortit son portefeuille, y prit un billet de cinq livres et le glissa dans la poche de la chemise de la jeune fille, juste au-dessus du sein gauche. Le contact de son corps tiède lui retint un instant la main ; ses doigts palpèrent une dernière fois la large et plantureuse poitrine. Puis il la lâcha brusquement, ferma la portière à la volée, ressortit du fossé et prit la route à pied.

Il n’en voulait pas à Cathy pour l’accident. Le gaz seul en était responsable. Le gaz qui flottait dans l’air, très loin devant lui, recouvrant peu à peu les vertes campagnes de la paisible Angleterre.

En tout cas, pour l’instant, il se sentait parfaitement lucide et maître de lui. L’orgasme lui avait aiguisé tous les sens.

Un peu plus haut sur la route, il trouverait fatalement un village, de l’aide. A condition que les villageois n’aient pas déjà été atteints, comme lui et Cathy, de dérèglement des sens. Il fallait faire vite.

Il allongea le pas.

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