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Natalie – Chapitre 47

Les amours partagés - Chapitre 2



— C’est atroce ! Finis-je par déclarer. Cela voudrait dire que le plaisir, s’il conduisait seul notre destinée, nous conduirait à notre mort ?

— Je ne suis pas sûre qu’il faille en tirer cette conclusion, rétorque Sabrina. C’est avant tout une question de dosage. Toi même, Natalie, lorsque tu te donnes en spectacle, il y a bien un moment où tu fiinis par crier grâce, non ?

Je réfléchis quelques instants avant de répondre.

— Je n’en suis pas sûre. Je ne m’en souviens pas. J’ai parfois l’impression d’être insatiable. Lorsque je travaille l’après-midi, il n’est pas rare, alors que j’ai été pénétrée plusieurs dizaines de fois, de rechercher encore le plaisir de mon corps. Les seules fois, où j’ai vraiment l’impression de dépasser mes limites, ce sont les fois où j’en viens à perdre connaissance.

— Comme tout à l’heure, commente Wilma.

— Mais toi Sabrina, tu a été offerte tout à l’heure à une dizaine de chiens…

— Sept d’après Wilma ! Précise Sabrina.

— Tu penses avoir eu ton compte de plaisir ?

— Oui, largement ! Je dois avouer qu’à partir du troisième, je subissais les assauts mais je ne ressentais plus le même plaisir qu’avec le premier. Peut-être mes chairs étaient-elles trop irritées ou distendues. J’ai joui, bien sûr mais cela allait decrescendo. Tu penses que tu aurais pu aller plus loin, Natalie ?

— Je ne sais pas! Tout ce que je sais c’est que tout à l’heure avant de quitter le domaine, je me serais bien volontiers offerte à Éros !

— Et rien que de nous avouer cela, continue Sabrina, ta chatte commence à suinter. Je le sens nettement.

— Tu le sens ? Demande Wilma, en reniflant. Je ne sens rien d’autre que l’odeur des mets que nous n’avons pas encore terminés.

— Oui, oui, je sens nettement l’odeur de sa vulve que j’imagine trempée, n’est ce pas ?

— Oui, c’est vrai, je crois que je suis en train de tacher ma chaise, avoué-je.

— Tu veux Éros tout à l’heure ? Tu le veux vraiment ?

— Oui, je le désire au plus profond de moi, conclus-je

Quelques secondes de silence se passent avant que Sabrina ne reprenne la parole

— Moi, ce que je voudrais vraiment, Wilma, c’est que tu ailles au bout de tes explications. Tu veux nous mettre des électrodes dans le cerveau ? Ou quoi d’autre ?

— Encore une fois, pas d’électrodes dans le cerveau ! Ce que j’ai demandé à mes équipes de recherche c’est de comprendre le fonctionnement du plaisir, pas de pousser un shoot de plaisir dans les veines ou le cerveau. Comprendre comment les sensations, les pensées peuvent déclencher cette petite mort qu’est l’orgasme. Et puis ensuite…

— Ensuite, demandé-je

— Ensuite, je voudrais pouvoir le reproduire, mais pas brutalement, non. Vraiment reproduire l’ensemble des sensations et pensées qui mènent à l’orgasme.

— Pour que la personne vive à nouveau son plaisir, demande Sabrina ?

— Pas La personne ! N’importe quelle autre personne !

— Comment cela ?

Wilma remplit les verres et les assiettes avant de continuer.

— Lorsque j’ai vu Natalie aux prises avec Éros ce matin, je me suis dit qu’elle était la personne idéale !

— Moi ? Mais pourquoi ?

— Parce que lorsque je t’ai vu jouir aussi intensément, et faire jouir Éros comme jamais je n’avais pu le faire jouir, j’ai été remplie de jalousie.

— Parce qu’elle se tapait ton chien ? Demande Sabrina.

— Non parce qu’elle portait son corps à un sommet de la sexualité que je ne pense pas atteindre moi même.

— En bref, tu aurais voulu être dans ma peau !

— Exactement ! Je voudrais revivre moi, ce que tu as vécu ce matin !

— Je commence à comprendre, déclare Sabrina, en fait tu aimerais reconstituer le film mental de ce qui s’est passé dans la tête de Sabrina.

— Oui, c’est cela, tu as compris !

— Et moi, qu’est ce que je viens faire dans l’histoire ?

— Toi, Sabrina ? Je ne sais pas encore. Ce matin, lorsque je vous ai rencontrées, j’ai tout d’abord cru que vous étiez amantes. J’ai compris par la suite que vous ne vous connaissiez en fait que depuis peu. Toutefois, j’ai l’impression de sentir entre vous une certaine complicité, voire une certaine communion d’esprit.

— Et alors ? Demandé-je.

— Alors je crois que cela serait également intéressant de savoir ce qui se passe dans la tête de Sabrina lorsque toi, tu te fais couvrir par un chien.

— Il faut absolument que ce soit par un chien ? Demandé-je.

— Je pense que Sabrina serait beaucoup plus excitée ainsi, n’est-ce pas ? Tu as bien aimé regarder ta copine se faire prendre se matin ?

Sabrina reste un moment silencieuse avant de lâcher sa réponse.

— C’est vrai, moi aussi, j’aurais aimé être dans la peau de Natalie ce matin. Les vidéos que l’on trouve sur Internet avec elle sont très excitantes, mais ce n’est rien comparé à ce que j’ai ressenti en la regardant ce matin. Le côté bestial était à son paroxysme. Tu me considère donc avant tout comme une voyeuse ?

— Non, je pense que tu as bien d’autres capacités. Mais ce qui m’intéresse actuellement c’est, je dirai, ta complicité naturelle avec Natalie. Je pense également que tu sauras faire preuve d’imagination.

— Et toi, Wilma ? Tu es là uniquement pour financer ou tu comptes également participer ? Demande Sabrina

— Je comptes bien être aux premières loges bien sûr.

Un coup à la porte du salon. À l’invitation de Wilma, le maître d’hôtel, le sommelier et une servante apparaissent dans le salon. De nouveaux plats sont apportés, nos verres sont remplis et ce petit monde s’éclipse comme il était venu, en silence, nous laissant à nouveau seules à discuter du projet de Wilma.

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