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Plus dure sera la chute – Chapitre 1

Plus dure sera la chute - Chapitre 1



[ ce récit est inspiré de faits réels ]

Á travers mes yeux fermés, je distingue faiblement des lueurs tournoyantes : lumière ombre lumière ombre Elles nont plus la moindre signification pour moi. Je suis bien. Je plane dans une agréable apesanteur. Où suis-je ? Qui suis-je ? Je nai jamais pu apporter la moindre réponse à cette dernière question. Jessaie de me remémorer les éléments qui pourraient maiguiller sur une réponse Impossible. Ma mémoire déverse des milliers dinformations que je suis incapable dassembler. Il faut absolument que je trouve un fil conducteur

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[ flashback ]

Je suis née non : je suis né en Espagne en 1975, lannée de la mort du général Franco qui avait dirigé le pays dune main de fer pendant presque 40 ans. Mais, même si le régime politique avait officiellement changé depuis le décès du Caudillo, il restait toujours sous la mainmise des grands propriétaires fonciers et de lOpus Dei qui sétait infiltré dans les rouages de lÉtat. Quant à lÉglise, elle maintenait une chape de plomb, prétendant régir la moralité de la population ; jai toutefois eu la chance de naître au sein dune famille qui revendiquait une certaine autonomie de pensée, surtout en ce qui concerne ma mère.

Ah, ma mère comme je laimais ! Et elle me le rendait bien ; il faut dire que jétais son unique enfant, et que cest sur moi que toute son affection se reportait depuis le décès accidentel de mon père lannée de mon huitième anniversaire. Bien plus tard, elle ma confié quelle aurait aimé avoir une fille plutôt quun garçon ; cest certainement pour cette raison quelle ne trouvait rien à redire lorsque je lui empruntais certains de ses vêtements. Je me revois encore essayer de tenir en équilibre sur ses chaussures à talons trop grandes pour mes petits pieds, portant ses bas noirs qui, même sils tirebouchonnaient sur mes jambes maigrichonnes, les caressaient si voluptueusement Même si javais lapparence dun garçon et que jagissais comme tel à lécole, il me tardait de rejoindre la quiétude de notre appartement et dy retrouver la douceur et la délicatesse des vêtements féminins.

Lorsque je les portais, je me sentais différent ; javais limpression dêtre enfin moi-même, délivré de lobligation de paraître à lextérieur de la maison ce que je nétais pas au-dedans de mon être intime : un garçon. Ma nature calme, posée et délicate saccordait mal avec leur impétuosité, et je néprouvais aucune affinité avec jeux brutaux. Jétais tellement différent deux Tellement différent quils se moquaient de moi, allant jusquà me traiter de « gonzesse », leur suprême injure !

[ flashback ]

Comme je grandissais vite, ma stature atteignit bientôt celle de ma mère. Je pus dès lors porter ses vêtements ; je me sentais devenir femme Par jeu, ma mère me proposa de me maquiller. Lorsque je vis le résultat, jen fus ébahi : jétais devenu une vraie jeune fille ! Il faut dire que mes traits fins sy prêtaient, et que seuls mes cheveux encore courts à cette époque dénotaient un semblant de masculinité ; je décidai sur le champ de les laisser pousser.

Par chance, jéchappai tout juste à la réforme scolaire de 1990, ce qui me permit de quitter lécole, mais sans le moindre diplôme. De toute manière, je navais pas envie de me présenter au bachillerato, ni même de suivre une formation professionnelle. Je me sentais de plus en plus femme. Je ne portais plus que des vêtements féminins, nosant pas quitter notre appartement pour affronter le monde extérieur. La puberté navait eu que peu deffets sur moi : jétais resté totalement imberbe, et ma voix navait pas mué. Seul mon pénis avait pris du volume.

Ce pénis, je venais de découvrir par hasard les plaisirs quil pouvait me procurer. Alors que je venais de passer une culotte de satin, le fin tissu entra en contact avec lextrémité de mon gland qui dépassait légèrement du prépuce ; la sensation que je ressentis était délicieuse Je renouvelai cette caresse à plusieurs reprises, surpris de voir ma verge sallonger progressivement tout en durcissant. À présent, elle se dressait, totalement érigée, et cette érection avait eu pour effet de décalotter entièrement mon gland. Je retirai la culotte pour la prendre en main afin de pouvoir me caresser plus facilement. Lextrémité de ma verge ainsi mise à nu était extrêmement sensible ; je découvris même une zone située en-dessous de mon gland qui, sous les caresses du fin tissu, me procurait encore plus de plaisir

Jentourai mon gland du sous-vêtement satiné, que je fis délicatement aller et venir jusquà ce que mes jambes soient prises de tremblements incoercibles et quune tension jusqualors inconnue menvahisse tout entier. Je sentis mon bassin se contracter à plusieurs reprises tandis que des jets de liquide blanchâtre fusaient par saccades de ma verge, maculant le satin, et quun plaisir indicible menvahissait, me faisant presque perdre connaissance. Mes jambes, incapables de me soutenir, ployèrent sous moi et je mécroulai sur le sol en gémissant. Je venais de connaître mon premier orgasme le premier dune longue série. Dès lors, je neus cesse de renouveler ce plaisir, aussi souvent que my autorisaient les absences de ma mère. En tout cas, plusieurs fois par jour.

Je prenais plaisir à mobserver, vêtu en femme, maquillé ; le grand miroir me renvoyait limage dune jeune femme extrêmement désirable, aux longs cheveux noirs, au regard charbonneux et aux lèvres pulpeuses ; jétais belle et, je crois, amoureuse de moi-même Là, je soulevais ma jupe, décalottais ma verge et me masturbais dans des culottes de satin jusquà exploser de plaisir.

Une fois, jai voulu mettre la culotte dans laquelle je venais de me branler ; le fond en était recouvert de sperme. Lorsque le tissu entra en contact avec mes fesses, il vint sinsérer entre elles ; le liquide gluant avait facilité le glissement, et je ressentais la douce moiteur de ma semence encore tiède. Je fis quelque pas. Mes escarpins favorisaient mon déhanchement ; je ressentis alors une onde dexcitation se propager dans mon bassin jusquà mon anus. Un plaisir nouveau venait de se révéler à moi Pour en avoir entendu parler par des écoliers plus âgés que moi, je savais que les dévergondées qui ne respectent pas les principes moraux défendus par la religion pouvaient éprouver une certaine forme de jouissance en se faisant pénétrer par cet endroit réservé à dautres fonctions, mais je ne pensais pas quun homme puisse ressentir les mêmes sensations. Mais en étais-je encore un ?

[ flashback ]

Javais dix-sept ans. Je venais de passer trois années reclus dans notre appartement ; je ne portais plus que des vêtements féminins. Je me sentais femme. Femme dotée dun pénis, certes, mais femme, surtout dans ma tête. Pour moi, ma mère sétait procuré des prothèses mammaires qui, glissées dans mon soutien-gorge, parachevaient mon identification à larchétype de la féminité. Dorénavant, jallais assumer totalement mon état de travestie. Je ne parlerai de moi plus quau féminin.

[ flashback ]

Espèce de salope ! Pédale !

La baffe sabat sur ma joue, me faisant valser à plus dun mètre en arrière. Mes yeux sembuent de larmes Mais quest-ce que je lui ai fait, à ce beau mâle ? Il mavait draguée dans un night-club ; après quelques slows, il mavait entraînée sur le parking. Javais fondu sous la douceur de ses baisers Agenouillée devant lui, javais extrait son sexe de son jeans et, sans mot dire, je métais mise à le sucer avec toute la sensualité dont je suis capable. Lorsquil avait senti sa jouissance proche, il ma relevée pour sintroduire en moi. Je lui ai tourné le dos et lui ai demandé dune voix lascive :

Encule-moi

Il ne sest pas fait prier pour me pénétrer profondément. Ah, comme il me faisait du bien avec sa queue fine mais longue, qui me transperçait Jétais sur le point de jouir. Comprenant que le plaisir allait memporter, il a voulu laccentuer en me branlant le clito. Mal lui en a pris ! À la place du petit organe érectile quil sattendait à trouver, cest une verge pas bien grosse, je le reconnais que ses doigts découvrirent

Combien de fois ai-je vécu cela ? Les Espagnols sont très machos, et la virilité quils aiment afficher est mise à rude épreuve lorsquils saperçoivent quau lieu de sodomiser une bonne petite chienne, ils sont en train denculer un mec !

[ flashback ]

Cest décidé ! Jai dix-huit ans. Je ne peux plus rester dans ce pays de machos ! Jusquà présent, toutes mes expériences se sont soldées par de cuisants échecs. Mais où aller ? La France nest pas loin, juste de lautre côté des Pyrénées. Là, on dit quils sont accueillants et ouverts desprit Ma décision est vite prise : je pars. A Paris, je serai appréciée.

[ flashback ]

Il sue ; il pue Il sagite derrière moi tandis que jessaie de penser à autre chose ; mais son haleine fétide empuantit la minuscule chambre de bonne que joccupe sous les toits, au sixième étage dun immeuble délabré. Cest là que reçois mes rares clients ; pourtant, mes tarifs ne sont pas élevés : 30 Francs la pipe, 100 Francs pour me faire sodomiser. Je survis tout juste en vendant mon corps ; cest mon seul capital. Je ne sais rien faire dautre. Combien de portes se sont fermées devant moi alors que je venais solliciter un emploi ? Je narrive plus à les compter. Il est vrai que je ne suis à Paris que depuis quelques mois ; je suis étranger et, de plus, je ne maîtrise pas la langue. Alors, je fais la pute !

Le gros porc grogne pendant quil décharge dans mon cul. Mon supplice est enfin terminé. Mais jusquà quand ? Il remonte vite fait son pantalon et me balance quelques billets chiffonnés.

Salut, ma belle, et à bientôt Jadore ton petit cul de salope !

Je me dégoûte

[ flashback ]

Je les sens derrière moi ! Une meute qui poursuit un gibier effarouché La rue est sombre. Ils se rapprochent Je dois leur échapper. Une ruelle sur ma gauche : je me mets à courir ; mes talons frappent le bitume. Ils ne vont pas me voir Je marrête, haletante, devant le mur : une impasse ! Je suis à leur merci. Déjà, ils sapprochent de moi ; maintenant, ils mentourent, ne me laissant aucune possibilité de leur échapper. Des skinheads Ils sont bardés de cuir ; leurs crânes rasés reflètent la lumière blafarde des lointains réverbères.

Alors, mignonne, tu as peur de nous ?

Ils marrachent mon chemisier ; leurs regards se posent sur mes prothèses mammaires. Celui qui semble être le meneur de la bande ricane.

Mais tu nes quune chochotte ! Salope Tu vas nous le payer !

Les coups sabattent sur moi ; je mécroule sur le bitume, tentant de protéger mon visage des coups de pied quils me portent avec leurs lourdes Rangers ferrées.

Jai dû perdre connaissance Lorsque jouvre les yeux, je suis seule. Seule au milieu de poubelles renversées. À côté de moi, mon sac à main, ouvert. Les salauds Ils ont vidé mon portefeuille des quelques billets quil renfermait. Mon corps souffre de toute part, mais mon visage nest pas amoché.

[ à suivre ]

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