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Quand la chair s'éveille – Chapitre 11

Quand la chair s'éveille - Chapitre 11



Suite.

Deux jours plus tard, deuxième résultat, une pression discrète pour le faire relâcher de la part d’un député eurosceptique d’extrême droite, qui, on le sait, est très lié à la mafia russe.

 J’ai l’impression que l’on a mis un petit coup de baguette dans un nid de frelons. Je leur ai suggéré de voir sur Interpol ou avec les ricains s’il était connu ce bonhomme. Bingo, c’est un des chefs de la mouvance islamiste dure. Mais ils veulent le récupérer pour le cuisiner, ce que les services secrets veulent faire en priorité. Mais difficile de le faire en priorité, ils nous ont proposé qu’on l’héberge hors circuit pour poursuivre l’interrogatoire. Ils nous prêteront le personnel pour, le temps qu’il faudra. Nous devrons l’intercepter sur un parcours de transfert, ce sera un de leurs agents qui conduira le fourgon et il faudra gazer les surveillants pour faire plus vrai, ceci aussi ils le fourniront.

L’opération réussit sans accroche, le captif arriva inconscient dans la cellule prévue à cet effet dans les sous-sols, prêts à le recevoir. De suite arrivèrent deux personnages à qui je n’oserai pas confier mon papier de toilette, tant ils avaient l’air de Docteur Mabuse après ses études chez Frankenstein.

Mais le bonhomme était du genre coriace de chez coriace, ne comprenant que ce qu’il voulait bien comprendre.

Que ce soit la gègène, qui chez lui le faisait bander mieux que le viagra, en pensant à la fée électricité ou le penthotal, qui à la place du lui délier la langue, entraînait chez lui un fou-rire que l’on devait réfréner sous peine d’étouffement du supplicié.

Les deux échappés de la direction des camps de concentration, diplôme de tortionnaires en poche, en perdaient leur allemand, ils commençaient à douter de leurs connaissances qui pourtant leur avaient valu la reconnaissance de la CIA, lors des séminaires de perfectionnement organisés.

Heureusement que Jean, dénudé de scrupules, leur indiqua la voie. En premier lieu, faites lui ingérer un maximum de cochon, ensuite fournissez-lui un tapis de prière avec un cochon représenté dessus, faites venir des peaux de laies, habillez-le avec des habits fait avec du cochon, que se soit des braies ou pardessus, même ses slips en soies de porc. Cela devrait porter ses fruits.

Suite à ce traitement, le bonhomme se referma sur lui-même, ne mangeant plus, ne s’habillant plus.

C’est alors que Jean, poursuivant sur sa lancée leur conseilla d’amener un cercueil en peau de cochon. Là il craqua et avoua tout ce que l’on voulait.

 Tu vois Ahmed, tu as un énorme courage, lui dit Ramon qui avait remplacé les tortionnaires inutiles. Je t’admire et si tu avais simplement avoué qui t’emploie tout de suite, je t’engageais tout de suite retourné pour détruire notre adversaire. Lui n’a rien fait pour toi, car il ne sait pas où tu as disparu et il a mis une croix, (un comble pour toi) en face de ton nom.

C’est vraiment dommage que les islamistes n’ont pas compris qu’ils se font manipuler, tout comme beaucoup en occident par une minorité qui veut asseoir encore plus son pouvoir. Nous n’avons rien contre l’Islam, mais nous avons contre ceux qui attaquent nos intérêts. En nous combattant, nous jouons le jeu des marionnettistes internationaux. Comprends-tu mon discours ?

 À peu près, je comprends assez bien le français, mais tu es le premier avec qui je le reconnais, car je te sens sincère. Que vas-tu faire de moi ?

 A part quelques agents des services spéciaux hollandais, personne ne sait où tu es, donc en sécurité. Il est temps que tu te retapes. Je vais te confier à un ami, celui qui t’a fait tomber, ne lui en veut pas, c’était son job de connaître qui uvrait dans l’ombre contre nous. Si tu fais uvre d’humilité, tu dois reconnaître qu’il est très capable.

Finalement accepterais-tu de travailler pour moi. Je ne te demanderai pas d’assistance militaire ou de renseignements, il y en a déjà assez qui sème plus le désordre que la compassion, je ne voudrais de ta part qu’une chose que tu révèles chez les tiens, une autre vision du monde, afin que les religions puissent vivre en paix relative et raisonner ceux qui les exacerbent au profit de gens qui n’en ont rien à faire.

 Sous ces conditions, je te suis tout acquis. Commande et ton serviteur obéira.

 En priorité, c’est de ne rien accélérer, je vais obtenir qu’on efface un peu les traces de ton passage à la sécurité et que tu deviennes un acteur de petite envergure dont le dossier n’attend que de passer à la poubelle. En suite, le temps que tu sortes un peu des mémoires, tu vas nous aider à contrer toutes les menaces du type de celle que tu as constitué. Tu ramèneras sur la bonne voie, les brebis égarées, par la persuasion et non la violence.

Fujikumi

Une fois l’affaire Batave mise sur de nouveaux rails, le directeur remercié avec plutôt des menaces qu’un pont en or pour sa gestion malhonnête, l’équipe rentre au bercail et Éléonora décide que tous ont bien gagné une quinzaine de vacances aux Seychelles. L’entraînement que Jean a imposé à Luis a porté ses fruits, il n’y a pas une nuit qu’Hortensia ne se lance dans un trémolo digne de Maria Calas dans l’air des bijoux de famille.

Sur la plage, l’équipe fait un peu sensation, tous ces jeunes, qui ont été remodelés font un peu ravage, c’est vraiment les vacances. Même Ramon, laisse parfois traîner son regard sur Fujikumi.

Il pense : « Je me demande si elle est si bonne que cela pour que Jean la préfère à mère qui est pour moi la meilleure, il faudra que je tire cela au clair »

Éléonora remarque bien les regards en coulisse de son rejeton, elle ne sait pas très bien que faire. Faut-il qu’elle favorise ce rapprochement ou au contraire le combattre. Le favoriser, lui ferait une douce revanche de l’infidélité de Jean, mais c’est aussi un risque pour elle. Ramon, c’est quand même le roi du ramonage et sa cheminée a souvent besoin d’être bien ramonée pour éviter les incendies génitaux. Finalement, emportée par la douceur du climat, elle se décide de laisser aller les choses et de voir où cela aboutira.

De son côté, Fuji sent bien qu’elle suscite plus que de l’intérêt pour le patron, elle en est très flattée, il a l’air, malgré son jeune âge d’avoir une certaine expérience et quand elle regarde plus en détail, au niveau du slip, c’est pas l’armée du salut, mais plutôt celle de Patton ou la deuxième DB, le mat saillant.

En rentrant de Paris, Ramon assiste à une scène de ménage entre Fuji et Jean, comme c’est du japonais, à part les intonations, les mimiques, il ne comprend pas grand-chose, mais il décide de ne pas laisser la situation se pourrir. Une fois le dialogue retombé, il intervient et demande à Fuji, si elle peut lui donner quelques leçons d’aïkido.

 Mais certainement, rendez-vous dans une heure sur le tatami.

Après un violent échauffement et une heure de leçon, ils font une pause et là, Ramon s’autorise de lui demander s’il y a un problème avec Jean.

 Non pas vraiment, mais en le suivant, je pensais qu’il allait s’engager vis-à-vis de moi, mais il le refuse et il recommence à regarder du côté de la patronne.

 Tiens, cela m’intéresse tout particulièrement, à plus d’un titre.

 J’avais remarqué que tu étais très proche de ta mère, tu n’es pas jaloux ?

 Jaloux n’est pas le bon mot. J’ai surtout peur que cela dégénère, je la protège du mieux que je peux. C’est vrai qu’avant, Jean et elle étaient amants, mais je pensais qu’avec toi, c’était de l’histoire ancienne.

 Mais tu couches toujours dans sa chambre !

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