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Christine V : Coeur, sexe et imagination – Chapitre 19

Christine V : Coeur, sexe et imagination - Chapitre 19



Le tournage se déroule parfaitement bien malgré ma nervosité, notamment sur la première scène. Selen me parle beaucoup avant la prise et me dit d’être le plus naturel possible. Elle m’embrasse juste avant que Jérémy ne commence à filmer. Jérémy tourne avec une caméra de poing et trois mini-caméras, installées sur de longs bras articulés. Cela limite le nombre de prises.

Parmi les moments marquants de cette journée, il y a mon fou rire lorsque je découvre le sexe de Karhole sur notre première scène ensemble. Certes, elle avait accepté de se laisser pousser le poils pour la scène, mais je ne m’attendais pas à ce que son sexe soit aussi touffu. La jeune femme croit bon de préciser que ses poils poussent vite. Je ris alors de plus belle, contaminant mes partenaires. Dix minutes de perdues, mais cela m’a fait un bien immense pour me détendre.

La fellation de Selen dans la voiture fut incroyablement intense et variée. Je dois faire des efforts surhumains pour ne pas jouir trop vite. La scène finale avec Christine est mémorable également, avec les caméras autour de nous, Jérémy qui nous dirige, Karhole et Selen qui regardent. Cette dernière intervient aussi. Et enfin, je me souviens de ce repas de midi, pris en vitesse dans un café à côté du studio de Jérémy. Dans nos tenues de scène, des éclats de rire et Jérémy qui ne cessait de nous répéter de "manger léger" !

En fin de journée, avant que nous ne partions, Jérémy dit pouvoir monter le film dans les deux mois. Curieux, nous refusons sa proposition de participer au montage pour avoir la surprise du résultat final. Nous lui faisons entièrement confiance.

Quelques jours plus tard, Selen vient manger à la maison et nous la remercions une nouvelle fois d’avoir participé à notre film sans intéressement financier. Les jours qui suivent, Selen m’écrit des messages et je m’aperçois qu’elle n’écrit pas à ma femme. Certains d’entre eux pourraient être interprété de façon un peu ambigüe, mais je préfère ne jamais le relever. Ainsi, tous les dix jours environ, nous échangeons quelques banalités sur notre quotidien.

Au mois d’avril, Jérémy nous envoie ainsi le film alors que nous nous apprêtons à partir en week-end à Athènes. Nous l’emmenons en Grèce et le regardons pour la première fois dans notre chambre d’hôtel. Le résultat est saisissant, au delà de nos espérances. Nous sommes tellement fiers. Heureux, nous appelons Jérémy pour le remercier de son magnifique travail.

Une pluie conséquente et continue durant ce week-end hellène nous contraints à passer plus de temps que prévu dans notre chambre d’hôtel dont nous explorons sexuellement chaque recoin : douche, baignoire, devant le lavabo, lit, bureau, chaise, fauteuil, canapé, balcon et même table de nuit, sont le théâtre de rapports intimes tantôt tendres et délicieux, tantôt coquins ou vigoureux. Christine est la douceur quand, allongée nue sur mon corps, elle multiplie les orgasmes en répétant son amour au creux de mon oreille. Elle est la vicieuse qui me chevauche sur le balcon, vêtue de dessous en cuir, et qui me glisse dans son anus en disant que c’est "la place de ta grosse bite".

Sommes-nous montés si haut en faisant ce film ? Avons-nous considéré que nous avions atteints une sorte de zénith dans notre relation ? Depuis début 2014, nous avions remis notre couple sur les rails du partage, de l’échange, du plaisir et de la communication. Petit à petit, nous avions reconstruit notre relation et l’année 2015 avait probablement été la plus riche, la plus intense émotionnellement et peut-être la plus coquine de notre couple. A ce titre, le film représentait un sommet. Il n’était plus un fantasme. Il manifestait sous nos yeux une sorte de perfection, un nirvana auquel nous ne goûterions plus.

Il y a ainsi un avant et un après, par rapport à ce week-end à Athènes. Si rien n’avait changé dans notre couple et dans notre quotidien avant ces deux jours dans la capitale grecque, nous rentrons différents. Sans nous en rendre compte. Nous pensons peut-être que le film nous rend intouchables, invincibles, indestructibles. Un couple plus fort que les autres. Pourtant, nous abandonnons une partie de notre relation au pied de l’Acropole.

Ainsi, petit à petit, considérant inconsciemment que tout est acquis, nous allons nous perdre en cessant de souffler tous les deux sur le magnifique brasier que nous avions ravivé en janvier 2014. Lentement, nous allons négliger les balises mises en place pour l’équilibre et l’harmonie de notre couple. Laxistes, nous allons commencer à remettre au lendemain nos bonnes résolutions avant de les renvoyer tout bonnement aux calendes grecques. Certes, d’excellents moments jalonnent encore notre vie, entretenant alors cette illusion de l’union parfaite. Nous ne nous inquiéterons ainsi jamais de l’irrégularité de ces bons moments et de leur cruel espacement dans le temps.

Cela se passe si lentement, si imperceptiblement. Il est probable que je me rends compte à plusieurs reprises que nous avons changé, que nous faisons moins l’amour, que je suis moins attentif à mon épouse, qu’elle se rachète des collants, qu’elle porte moins de lingerie, qu’on se dit "non" plus souvent qu’auparavant. Je me rassure lors du bon moment suivant, même si celui-ci doit se faire attendre un peu plus.

A partir de mai 2016, nous entamons ainsi une très lente et inaudible dégradation de notre relation de couple. Une soirée d’été puis un week-end en novembre semblent nous suffire désormais alors que nos mardis à deux ressemblent, semaines après semaines, à des salons de lecture.

En 2017, nous ne nous octroyons aucun week-end jusqu’à l’été où trois jours fabuleux et particulièrement coquins à la montagne à la fin août se chargent de balayer les doutes dans nos esprits. Trois jours en miroir aux alouettes. Être trompé par des discussions sur des projets futurs, par des échanges riches, par des rapports très sexes, par une partenaire excitante et surexcitée, par une sodomie au lever du soleil en haut d’un sommet. Dès notre retour à la maison, ces souvenirs sont bien présents dans nos têtes, mais le quotidien est désormais radicalement différent. Nous sortons plus souvent chacun de notre côté qu’en couple.

Aucun sursaut, aucune prise de conscience. Deux êtres qui se regardent, qui s’aiment, mais qui n’échangent alors que lorsqu’ils y sont contraints, lorsqu’ils ne sont que les deux, lorsqu’ils n’ont rien d’autre à faire

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