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Communauté de biens – Chapitre 1

Communauté de biens - Chapitre 1



Après quelques années fastes, l’immobilier a chuté et les revenus de Guillaume avec. La maison, achetée chère en période d’euphorie, nous amenait chaque mois des traites de plus en plus difficiles à honorer et notre Thibault, en grandissant, nous coûtait de plus en plus cher : s’il pouvait supporter de ne pas avoir de scooter, contrairement à la plupart de ses camarades, nous ne pourrions pas trop rogner sur ses études supérieures qui se rapprochaient à grands pas. Et cette mauvaise passe commençait à durer, sans signe d’amélioration.

Ca rendait Guillaume soucieux, nous avions réduit notre train de vie vacances économiques dans la famille, des sorties de plus en plus espacées, nous ne recevions presque plus et nous étions d’ailleurs de moins en moins souvent invités. J’ai arrêté de travailler à la naissance de Thibault, et j’ai proposé de reprendre un poste de caissière, à temps partiel, le temps que çà aille mieux : les emplois ne courent pas les rues dans la région. Guillaume a du être blessé dans sa fierté de mâle protecteur, qui m’a sèchement répondu : « et pourquoi pas aller tapiner le soir, après le dîner, sur le boulevard ?,

— pourquoi pas, ouipas sûr que je fasse autant d’argent que comme caissière», ai-je répondu en souriant.

Il s’est adouci et m’a souri aussi en s’excusant de sa vulgarité, que personne ne paierait jamais assez cher pour m’avoir, m’assura que j’étais la plus belle en me prenant tendrement dans ses bras. Quoiqu’il en soit, je constate dans ces rares moments que nous nous aimons encore, et çà nous permet d’endurer tout le reste.

Il m’a passé un coup de fil ce fameux dimanche, je commençais à préparer le déjeuner. Il me disait qu’il revenait avec un possible associé, qu’il souhaitait connaître ma famille, qu’ils avaient à discuter.

« Pas trop tard, Thibault a un match de foot cet après midi », et j’ai raccroché. Je suis retournée à mon rôti de porc, c’était la première fois que Guillaume avait de bonnes nouvelles depuis longtemps. J’étais soudain légère, entrevoyant des jours meilleurs. Je me suis détendue. Mes règles approchaient et comme souvent alors, je suis assez excitée, mes seins sont très sensibles. J’avais hâte qu’il rentre, j’avais hâte d’être seule avec lui, j’avais envie de faire la fête, j’avais des pensées coquines, comme un couvercle qui se soulevait, enfin. J’espère que ce n’était pas un feu de paille.

Ils sont arrivés juste à temps, la cuisine était en route et j’ai eu le temps de m’apprêter avant de leur servir l’apéritif. Son futur associé, Michel, était plus jeune que lui, beau gosse, poli ; j’ai eu un a priori favorable, il avait l’air honnête, vêtu simplement mais correctement, il avait de l’humour et l’esprit vif. L’apéritif fut un délice, Guillaume était guilleret, comme je l’aime quand il est comme çà !

On a réussi à arracher Thibault à sa Playstation pour passer à table, ils ont fait honneur à mon repas et il n’est presque rien resté, on avait descendu à nous trois deux bouteilles et quand nous sommes passés au café, on était assez euphoriques.

Michel était vraiment sympa, il avait des regards charmeurs mais bon enfant, et j’étais contente de ce qui arrivait à Guillaume.

Le pousse café était de trop, j’abandonnai l’idée d’une sieste coquine, et j’ai annoncé à Thibault que je l’accompagnais à pied jusqu’à l’arrêt du bus, j’avais besoin de prendre l’air pour me dégriser un peu.

Je pensais que les hommes en profiteraient pour discuter calmement à la maison, mais Michel a proposé de venir avec nous, et Guillaume a dit « pourquoi pas ? ».  On s’est couverts et on s’est mis en marche. Le ciel était gris, et la pluie menaçait.  Thibault portait son sac polochon un peu à l’écart, il est à l’âge où on n’a pas vraiment envie d’être vu avec ses parents, je m’abritais du vent en me serrant contre le flanc gauche de Guillaume. Lui et Michel, à sa droite, continuaient à plaisanter, de plus en plus grivois, on riait. J’étais bien.

On a remonté la rue, déserte. Au niveau du chantier, un ouvrier activait un brasero fumeux devant ses compagnons qui attendaient leur repas dans leur habit du dimanche, assis à distance devant le baraquement. Michel, en les voyant, a du avoir une idée, parce qu’il s’est soudain tu, a balbutié qu’on le prenne au retour, il a souhaité bonne chance au champion et on a continués sans lui. Je me serrais un peu plus contre mon homme, il s’est arrêté, il m’a enlacée et m’a embrassée tendrement. On a rejoint Thibault à l’arrêt de bus, on a attendu avec lui, Guillaume me soufflait des sucreries à l’oreille, le bus est arrivé et on lui a dit au revoir, et puis on est revenu sur nos pas.

Maintenant qu’on était tout seuls, Guillaume devenait carrément fripon ; l’ivresse du vent et du rire remplaçaient celle de l’alcool qui s’évanouissait peu à peu, il me courait après et passait ses mains sous mon manteau, on riait, et puis il m’a plaquée contre le tronc d’un arbre et j’ai fondu dans ses yeux, ses lèvres ont cherché les miennes, les ont mangées, avant de m’embrasser à pleine bouche, j’étais à lui, son corps pesant me protégeait, me possédait, ses mains faisaient ce qu’elles voulaient sur moi et dispensaient leur chaleur au gré de leurs mouvements.

« Viens, on rentre », et il m’entraîna vers la rue dont nous nous étions éloignés. Il pouvait me posséder là, je m’en remettais à lui, et le bougre m’abandonnait fiévreuse, m’ayant attisée, m’obligeant à patienter jusqu’à la maison. « Je suis à toi », ai je doucement protesté en le suivant. Il a tourné la tête, m’a dévisagée en souriant, a repris ma main et m’a aidée à passer le talus pour revenir sur le trottoir.

Le brasero rabattait sa fumée sur la rue, et Michel en émergea, je l’avais complètement oublié. Il était volubile, comme nous l’avions laissé, et il s’approcha en nous annonçant que tout était réglé, et il écarta un pan du grillage pour nous laisser passer.

Je ne comprenais pas, on a marqué un temps d’arrêt, Guillaume avait l’air interloqué aussi, et puis il m’a regardée, comme semblant se souvenir soudain de quelque chose « à moi, hein ? », et il m’a tenu la main et faite passer ; j’ai marché sur ces planches qui pataugeaient dans la boue accrochée à ses yeux, ne sachant où j’allais et évitant de regarder le fil de fer sur laquelle je faisais mon numéro. Michel ouvrait la voie, on a dépassé le type du brasero, et puis on a contourné le baraquement, les hommes se sont arrêtés de manger et j’ai senti leurs regards lourds sur moi, je ne comprenais pas ce qu’on faisait là, Michel a tiré une porte, et j’ai suivi Guillaume à l’intérieur, plus que jamais accrochée à sa main.

Michel est resté dehors, et la porte en se refermant derrière plonge la pièce dans la pénombre, un vasistas jette un halo de lumière grise sur le sol, et une ampoule brûle au fond. Il fait chaud, l’odeur forte du poêle à bois, au centre de la pièce, et du tabac, mélangées, une douce musique orientale crachouillée par un poste, voilà où nous débarquons.

Je commence à distinguer les lits à deux nivaux, contre les murs, les regards qui en viennent brillent, trahissant des corps immobiles, silhouettes allongées, assises ; qui nous regardent, qui me regardent.

Ca dure une éternité, personne ne bouge ni ne dit mot. Désespérée, voulant me cacher, j’implore Guillaume du regard, qui semble maîtriser la situation et prend mes deux poignets dans sa main, doucement mais fermement. Il m’entraîne dos à la colonne centrale, qui supporte le tuyau du poêle, il me demande à mi-voix si j’ai confiance en lui.

Je souffle « oui », parce que c’est vrai, parce que surtout en ce moment, dans ce lieu où il n’y a que des hommes pauvres, qui ne doivent pas si souvent avoir une petite bourgeoise européenne dans leur préfabriqué crasseux. « Qu’est ce qu’on fait là ? » est mon denier regard de détresse.

Il se met légèrement à côté de moi, et je suis ses yeux.

Il relève mes poignets au niveau de mes yeux, et je ne résiste pas.

J’ai perdu ses yeux, tout.

En remontant les bras, mon manteau baille et s’entrouvre. Je suis avec une jupe au genou noire, un collant beige, et j’ai au pied des chaussures plates noires. J’ai un pull en V, crème.

Je ne vois personne, mais tout le monde me regarde, tous ces petits yeux dans le noir. Pas un mot, pas un bruit. Sauf le poste qui crachouille et le bois qui craque dans le poêle. Je ne trouve plus l’air. Je suis morte de honte. Je ne comprends pas.

Il fait chaud, j’ai chaud.

Sa main libre prend ma hanche, cherche le zip, et fait sauter le bouton.

Il prend la jupe plus bas et la tire le long de ma jambe. Je proteste enfin en tentant de me libérer, par réflexe, un tardif sursaut, mais il maintient fermement son emprise sur mes poignets, et je n’insiste pas. Ma jupe glisse sur mes chevilles. Quel supplice

Déjà, sa main froide est sous mon pull, sur mon ventre, et attrape avec ses doigts glacés qui cherchent à tâtons la ceinture de mon collant. Il tire violemment et çà me scie la taille, et j’étouffe un cri.

Il le baisse, le roulant à moitié sur la cuisse droite, puis sur la gauche, et recommence, et l’abandonne aux genoux. Il fait tout çà en maintenant mes poignets en croix devant mes yeux, serrés fort.

Rien que le poste et le bois.

Ils ne bougent donc pas ? Ils regardent la petite bourgeoise avec ses collants sur ses jambes à mi-hauteur en train de se faire baisser sa Sloggy en coton. Si paralysée qu’elle consent. Il tiraille ma culotte sur mon ventre. Il s’y prend aussi mal qu’avec le collant, même s’il n’a qu’une main. Qui écarte mon manteau pour venir chercher sur ma fesse un rebord qu’il dépose à mi-cuisse. Puis il protège mon corps de la vue. Le temps d’attraper l’autre pan pour descendre l’autre côté, et me poser la culotte en haut de la cuisse. Il se retire en se relevant. Il m’exhibe. Jamais je n’ai eu si honte.

Pétrifiée.

Après des heures, enfin une voix aigue qui parle dans une langue étrangère de l’arabe ? -, quelques mots, et j’entends jaillir des rires de partout. Des rires de gamins. Guillaume demande ce qu’il a dit. Une voix dans mon dos explique que si on retire pas la petite souris, elle va finir par s’étouffer et saigner. Et ils rient encore une fois. Je m’arque et me brûle l’épaule au tuyau quand on m’arrache mon Tampax. Oh, quand cette humiliation va-t-elle s’achever ?

Le bas du manteau s’envole, et quand il est retombé, ne me couvrant que les fesses, il me libère les mains.

Il me prend le menton et me regarde durement puis me met le bout d’ouate blanche sous le nez comme un point d’exclamation à l’expression de ses yeux, et il disparaît.

Il s’en va.

En deux pas, il a saisi la porte et est sorti.

Me laissant seule.

Je ne peux même pas le suivre avec mes jambes prisonnières de tout ce qu’il a déballé. Je me rhabille mal, je remonte tout çà tant bien que mal, comme je suis ridicule, çà met des heures, je suis maladroite, je n’ai pas levé les yeux, tous me regardent sans piper mot.

Quand j’enfile enfin ma jupe, j’entends une nouvelle voix, moins aigue mais toute aussi douce, qui me trouve « très jolie, madame », avec un fort accent. Je n’attache ni le bouton de la jupe, ni la fermeture éclair : je fuis dehors comme je peux.

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Guillaume est déjà presque au grillage, et je manque à tomber en courant pour le rattraper. Il est avec son copain, c’est lui qui a manigancé le coup. Ils m’attendent de l’autre côté du grillage et je me jette dans les bras de Guillaume en lui tambourinant la poitrine, je suis si en colère, si humiliée. Il prend mes coups mais ne réagit pas, tout juste m’emporte t il plus bas dans la rue, lovée dans ses bras, me signifiant qu’on nous regarde. Je sanglote et me blottis contre lui.

C’est à ce moment que son copain Michel la ramène : « Ca ne t’a pas plu ? ». Je cesse de sangloter immédiatement et tourne la tête dans sa direction, je lui jette un regard noir, il me sourit béatement, je le hais. En même temps, voilà que je me pose la question, ce qui ne devrait pas avoir lieu d’être. Oui, j’ai honte, oui, j’ai été trahie, contrainte et humiliée. En même temps, je suis entière, il ne m’est rien arrivé de si grave, pourvu que personne n’en parle jamais, jamais, et que je ne croise plus jamais ces hommes.

Je repense à ce qui vient de se passer, tout cela est si surprenant, si différent. Et cette évocation m’excite terriblement, comme j’ai honte de tant d’indignité de ma part. Mon regard redouble de haine à son égard, il sourit plus largement en réponse, comme s’il lisait dans mes pensées.

Nous rentrons calmement sans échanger une parole, je suis toujours serrée dans les bras de Guillaume, et je pense, sans arrêt, en boucle, à ce qui vient de se passer ; mon esprit ne peut s’empêcher de vouloir ressenti à nouveau chaque instant de ces quelques minutes, et comment j’ai été bafouée, et je suis de plus en plus excitée. Je  découvre en moi une salope, une mère de famille indigne, je me dégoûte.

Mais j’ai tellement envie de faire l’amour avec Guillaume maintenant ; je réfléchis que ce qu’il a fait, sans doute, lui plaisaitje vis avec un gros pervers ! Salaud, fais moi l’amour, sois vicieux avec ta chienne de femme ! Je le vois différemment. J’ai envie de le connaître.

Et son associé, qui c’est ce bonhomme ? Ils ont de drôles de jeux, je pensais qu’ils avaient mieux à faire. Ils avaient tout manigancé entre eux avant, les monstres. Deux gros vicieux, il y a deux minutes, je souhaitais ne plus les voir ni l’un i l’autre, et voici que des pensées friponnes, bien légères étant données les circonstances, me viennent à l’esprit en approchant de la maison avec eux, puisque l’autre ne nous lâche pas. Possible qu’ils aient les mêmes pensées que moi.

Serrée contre la poitrine de Guillaume, qui me protège sous son épaule, j’épie Michel ; il tourne vivement le visage et surprend mon regard, je vois un sourire de conquérant l’illuminer avant de baisser les yeux. Cet homme est le diable et lit en moi à livre ouvert. Je suis très troublée en ouvrant la porte.

J’avais desservi la table, j’emporte à la cuisine les trois verres d’eau de vie que j’avais délaissés, abandonnant les hommes au salon. A peine ai-je ôté que je file à la salle de bains me laver. Je me sens si sale. Je jette mes affaires dans la panière et me précipite sous la douche. L’eau tiède qui jaillit sur mes seins me fait frémir, instinctivement, je commence à les caresser, les tétons sont si durs, ils réagissent si promptement quand je les file entre mes doigts. Il faut que je me calme.

Et pourtant, je ne peux empêcher d’attarder le jet de la douche sur mon intimité. En tournoyant, il agace mon bouton qui a percé sa coquille de chair. Ma main quitte mes seins, sent mon ventre, et je vais pour enfiler un doigt, heureusement je me retiens.

Je termine rapidement ma toilette, et ne me quittent pas des songes étranges sur ce qui pourrait se passer avec ces deux hommes. La nouvelle culotte que j’ai enfilée est déjà trempée. J’ai honte de mon envie. Je n’ai jamais fait l’amour avec deux hommes. En même temps, j’ai bien l’impression, avec tout ce qui vient de se passer, que c’est ce qui m’attend. Tout cela est si irréel. Je me fais des idées. Et pourtant, tout çà a bien eu lieu.

Je m’habille à l’identique j’ai une collection de jupes noires et de pulls -, j’ai juste mis un protège slip, et j’ai troqué le beige pour le roux. Je me coiffe sans attacher mes cheveux, sans me maquiller non plus.

Je les rejoins au salon où ils se sont servis une poire. Je me sens différente, la douche m’a fait du bien, j’ai l’impression d’avoir enterré ce qui est arrivé, accepté et tourné la page, même si çà agace encore sérieusement mon esprit.

Les revoir tous deux me force à y repenser, et je m’assieds lentement dans le fauteuil en interrogeant Guillaume du regard pour savoir si ils ont manigancé quelque chose. Je ne m’appartiens étonnamment plus, je ne me sens pas de résister à tout ce qu’il voudra, et je crains le pire.

Ils parlent affaires. Michel finit sa phrase, il dit que çà ramènera du cash flow, et il s’interrompt. Il me regarde me poser du bout des fesses sur le fauteuil. Guillaume m’a-t-il fait endurer çà pour satisfaire son associé ? Je suis trahie par mon époux, dégradée et avilie par l’homme que j’aime. En même temps, je veux tant l’aider. Il tourne la tête vers moi dans le silence qui s’installe, je n’arrive pas à déchiffrer son regard, j’ai l’impression de le voir pour la première fois, ce n’est plus mon Guillaume.  Je baisse les yeux.

J’attends, soumise, de savoir ce qui va m’arriver.

Inéluctablement.

Ca ne tarde pas. Guillaume se lève, il me tend la main, j’y pose la mienne et je me lève, il m’entraîne et je le suis vers la table. Il me lâche et je reste là debout à le regarder enlever le vase que j’ai posé au centre, avec le bouquet qu’il m’a ramené ce matin. Il le pose sur la commode et revient me prendre la main, il m’assied sur le rebord de la table, et en me tenant toujours la main, de l’autre il me prend l’épaule et m’allonge sur le dos, il doit me remonter un peu pour que je puisse basculer mes fesses sur la table et y poser me pieds. Je n’ai même plus de pudeur en relevant mes jambes. Je regarde son visage concentré, calme, tout à sa tâche, comme s’il répétait, appliqué, un exercice mille fois répété. Cet homme est mon mari, mais qui est il vraiment ?

Il amène mes mains au dessus de ma tête et m’abandonne pour le tiroir de la commode, derrière moi. Je suis allongée sur le dos, les talons au bord de la table, peu confortable, avec les jambes pliées, serrées, de côté, et le bassin qui du coup ne touche que d’un côté, la colonne vertébrale vrillée et les épaules à plat, le bois froid me glace un peu, je pose mon autre fesse et redresse mes genoux, le froid se propage. Je vois par-dessus mon bras Michel qui se lève et semble s’éloigner vers l’entrée, le corps de Guillaume, de retour, le masque, je lève les yeux vers lui. Apeurée, curieuse.

Il est toujours aussi sérieux et je le sens me passer au poignet un bracelet de cuir. Il le serre un peu. Il y a une corde qui me file dans la paume, entre les doigts, et part, lâche, vers le coin de la table. Il s’affaire un peu. Puis il passe dans mon dos, fait de même à l’autre poignet. Deux hommes s’apprêtent à me sauter chez moi, ligotée à la table de ma salle à manger, et je m’y soumets. Je le souhaite. Je veux qu’ils bandent et qu’ils jouissent, je veux les compromettre dans ma bestialité. C’est eux qui l’ont éveillée, après tout. Je ne cache pas que je suis passablement excitée, je cherche le regard de Guillaume, tout à ses nuds.

Je suis en feu. J’attends en fondant qu’il me touche.

Il donne l’impression de faire comme si je n’étais pas là.

Pour la deuxième fois de la journée, il attrape ma jupe. La musique arabe et l’odeur de bois brûlé ressurgissent dans ma mémoire.

Il est plus délicat, il a ses deux mains. Il prend son temps, je l’aide en levant le bassin. Pour descendre la jupe. Et puis je lève les talons quand il l’a glissée sur mes jambes. Et puis les collants, je refais pareil, aussi avec la culotte.

Je pense « viens me prendre, toi et ton copain, venez jouir en moi », je me suis résolue à mon sort en cet après midi irréel. Je m’en surprends, je les attends.

Il remonte un peu mon pull sur le ventre, et puis il me tire violemment les fesses au bord de la table. Ma peau glisse mal, les liens se tendent un peu, mes pieds perdent appui, je dois les reposer écartés sur les côtés, çà me tire dans les genoux, mes cuisses sont grandes ouvertes, et ma fente, indécente et ô combien humide, languit de lui.

Je lève un peu la tête pour suivre la sienne qui disparaît entre mes cuisses. Ce que tu veux, je suis à toi.

Il m’examine. Touche moi, je t’en prie.

Je rejette la tête en arrière, je me cambre, je me tends vers lui du plus que je le peux, je soulève le bassin, je m’écarte comme jamais. Maintenant, vite !

Mes mains liées ne me permettent pas de me caresser, je me tortille, c’est un véritable supplice. Et ton copain, il est passé où, il va venir lui, il va bander et me baiser, c’est un vicieux.

La sonnerie me fait sortir de ma torpeur. Je prends conscience de la situation où je suis. Je tente de me relever, « Détache moi ! ». Il se relève après m’avoir copieusement reluqué le coquillage, genre gros plan, et il me sourit, béatement : « on dirait bien que ma petite chienne est en rut » et il s’éloigne et vers l’entrée.

Thibault a sa clé, et il est bien trop tôt. Ne vas pas ouvrir. Il ne va pas ouvrir, il fouille dans la poche de sa parka qu’il a jetée sur le canapé, en sort entre les doigts un petit carré brillant, et il va vers l’entrée.

Où apparaît un homme. Agé, avec une sorte de calot sur la tête. Un arabe. Automatiquement, je pense que c’est un gars du chantier.

C’est l’autre qui a dû le faire entrer.

Il me regarde, je suis là comme une conne attachée sur ma table, au fond de la pièce, et puis il se dirige vers Guillaume et lui tend quelque chose, en les regardant par-dessus mon bras, je vois pas le bas de leur corps, mais Guillaume lève le cadeau et c’est une petite liasse de billets qu’il compte, il tend le petit carré brillant une capote, et comme je comprends, le vieux a déjà déposé sa chapka d’astrakan contre moi et me toise de son regard, entre mes jambes. Il enlève son manteau le pose sur une chaise à ma droite, en prend une, deux, et revient s’encadrer entre mes cuisses.

Il a l’air affairé, malgré ma peur de le lâcher du regard, je me tourne vers Guillaume, qui me regarde, et tend ses maigres billets dans ma direction en me souriant, comme si on avait fait un bon coup. Je me retourne effrayée sur l’autre quand il m’attrape la cheville, la prend fermement et la pose sur le dossier d’une des chaises, puis fait pareil avec l’autre, et reprend sa position. Ca me soulage. Je ne suis pas moins effrayée pour autant, le zip de sa fermeture éclair et il plante son regard noir dans le mien, ses yeux sont deux billes noires fiévreuses dans un visage creusé au front blanc dégarni. Je suis fasciné, cherche dans ses petites billes volubiles qui me transpercent, et je sens son sexe, dur, qui se fraie son chemin entre mes lèvres, me pénètre. C’est affreux, mais j’attendais tant çà, depuis si longtemps, que je gémis et le bénis quand il s’enfonce en moi. Ses billes s’évanouissent, son serpent qui glisse lentement dans ma chatte me rend folle, que je ne peux plus me retenir.

Je crois que je lui ai demandé de me toucher les seins, la table bougeait sur ses pieds tellement je me débattais. Je suis très vite venue. Plus vite que lui. Il a continué à me limer, de plus en plus vite, il avait pris mes cuisses sous ses bras, une chaise avait valdingué, j’ai joui encore avec lui.

Il est resté en moi quelques instants, je suis revenue à moi, j’a ouvert les yeux, il était immobile, paupières closes, et quand il les a ouvertes, il m’a vue, et il s’est retiré brutalement de moi, il a lâché mes cuisses qui sont tombées lourdement, çà m’a fait mal, il a remballé son affaire, il a posé la capote dégoulinante sur la table et ramassé sa coiffe tombée à terre, son manteau sur la chaise, et il est reparti en se coiffant.

Guillaume arriva tout de suite derrière lui et attrapa la capote du bout des doigts. Il pouvait être fier de moi, même si j’avais peur qu’il me punisse d’avoir joui.

Il n’a même pas prêté attention à moi.

Déjà il était reparti, jeter la capote dans la corbeille à papier, et accueillir un nouvel homme qui se présentait, je n’avais pas entendu sonner. Et puis le cirque recommença, avec lui puis avec d’autres, je ne sais pas combien, j’ai perdu mes esprits plus d’une fois. Ils n’ont pris que mon sexe, aucun ne m’a même touché les seins. Ou alors, je ne m’en rappelle plus. La poche de la chemise de Guillaume était gonflée de billets lorsqu’il m’a détachée. J’avais mal partout, la nuit tombait, Thibault n’allait pas tarder.

J’ai vidé la corbeille dans un sac plastique que j’ai noué et jeté au container et je suis allée me laver de toute cette saleté.

Michel n’était plus là, je ne voulais plus jamais entendre parler de ce bonhomme.

Par la suite, nous avons accueilli, chaque dimanche où Thibault avait des matches, les gars du chantier à côté. Et puis, je me suis déplacée sur place, où ils m’aménageaient un matelas au sol, qu’ils protégeaient du reste de la pièce d’un drap qui faisait office de rideau.

Guillaume m’accompagnait ; il avait acheté une arme.

Et puis Thibault a quitté la maison pour faire ses études à Paris ; çà nous coûtait cher. Son père a pris sa chambre et, en semaine, je recevais dans notre ancien lit conjugal.

Et puis, l’immobilier est enfin reparti.

Guillaume a de nouveau gagné de l’argent, il m’a quittée.

Les chantiers se sont multipliés.

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