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La Muse – Chapitre 2

La Muse - Chapitre 2



Chapitre 2 : Septembre 2001 : rentrée scolaire

Avec maman, nous sommes allées faire du shopping ; ça, c’était cool. J’adorais le faire avec elle, nous étions comme deux copines. Cette année, je rentrais en troisième, de justesse. Il y avait un nouveau, Rémi. Il était sympa et il habitait à deux pas chez moi.

J’avance dans le déroulement de mon journal ; là, c’est le jour où j’ai demandé à mes parents si Rémi pouvait venir à la maison afin que l’on fasse nos devoirs ensemble. Après une leçon de morale ils acceptèrent, en mettant une condition non négociable : nos devoirs, ce sera dans la salle à manger et pas ailleurs. Ce jour-là, j’avais fais une promesse écrite à mon journal : j’avais écrit en rouge et en majuscules toutes les dix pages « PAS DE SEXE AVANT 18 ANS ». J’avais prévenu Rémi, pour que les choses soit bien claires. J’en avais aussi fait la promesse à maman ; je la tiendrai, question d’honneur. Il faut dire que j’avais une sacrée force de caractère.

La relecture de mon journal m’amuse beaucoup ; je me refais un café pour la suite. Je me prépare un sandwich et une bouteille d’eau pour midi. À la vitesse à laquelle je vais, à midi je devrais être arrivée en 2005, année du bac et de mes dix-huit ans. J’avale mon café d’un trait et replonge dans mon journal.

Nous sommes en 2002 :

Au lycée, les copines étaient toujours aussi pénibles. Maintenant, elles parlaient de cul ; elles racontaient des choses qu’elles étaient incapables de faire tellement c’était gros. J’en avais parlé à maman, ma confidente, mon réconfort ; elle m’a dit qu’elles ne racontaient que des conneries.

Pour couper court à leur railleries, avec Rémi nous avions pris une décision simple : nous nous tiendrions par la main de temps en temps et nous ferons semblant de nous embrasser sur la bouche, mais sans la langue. On l’a fait ; elles ont tout gobé, ces connes ! Ainsi, nous étions peinards, mais Rémi commençait à avoir des envies. Il voulait me voir nue, me toucher et tout, mais pas question ; pourtant, je commençais à avoir moi aussi des envies, mais comme j’avais fait des promesses, je devais les tenir. Je promis à Rémi que majeurs et bac en poche nous le ferions, mais pas avant ; il accepta en maugréant. De toute façon, il n’avait pas le choix. Il est resté sage, et c’était bien ainsi.

Je passe les pages rapidement ; qu’est-ce que j’ai pu écrire comme conneries ! Je ris de moi-même. Nous sommes en 2004, le 15 juin. En haut de la page, j’ai marqué en rouge « C’est la merde ! J’ai pris une engueulade de malade, j’en ai marre de cette vie de merde ! »

Je continue à lire et je me remémore tout comme si j’y étais.

Je suis rentrée du lycée avec mon carnet de notes ; les avis des profs étaient mitigés pour mon passage en terminale et le bac voué à l’échec si je ne fournissais pas plus d’efforts « CONSIDÉRABLES », avait écrit le principal en gros et en rouge pour bien le montrer, comme si je ne savais pas que j’allais me faire engueuler, et pire encore ; je savais que je me foutais dans la merde toute seule.

Toute penaude, je suis allée voir maman (papa n’était pas encore rentré du travail) et je lui ai donné mon carnet ; j’avais déjà les larmes aux yeux. Elle a regardé ce maudit carnet, et regardé encore ; je voyais son regard s’assombrir au fil du temps. Je chialais déjà (il y a encore sur la page les taches d’encre diluée par les larmes). Elle m’a tout simplement dit (j’ai même rapporté le dialogue dans mon journal) :

Jen, ce n’est pas la peine que je fasse de commentaires.

Par contre, tu vas le montrer à ton père, ma chérie.

Maman, tu

Tu te débrouilles toute seule. Je t’ai mise en garde suffisamment de fois ; alors maintenant tu assumes, ma fille !

Justement c’était d’elle dont j’avais besoin, qu’elle prépare le terrain, qu’elle l’amadoue un peu ; il allait crier c’était certain. J’étais mal. Je la haïssais presque. Le monde était injuste ; les profs, des cons : ils n’ont rien compris. Je suis montée dans ma chambre et, de rage, j’ai jeté mon carnet à travers la pièce et je me suis effondrée en larmes sur mon lit.

J’ai entendu papa rentrer et maman m’appeler :

Jen ! Ton père est rentré !

J’ai récupéré mon carnet qui s’était caché sous mon lit. L’angoisse m’envahit ; j’avais mal au ventre, je tremblais. Je n’avais pas peur de l’engueulade : j’avais honte. J’ai embrassé mon père et lui ai tendu ce foutu carnet ; j’étais rouge.

Eh bien alors, Jen, ça ne va pas ? me demanda-t-il en ouvrant le carnet.

Mes jambes tremblaient. D’un revers de main j’essuyai mes larmes. Papa levait la tête chaque fois qu’il lisait une appréciation et me fixait avec ce regard noir qu’il avait quand il n’était pas content. Je me tordais les doigts, mes larmes coulaient et gouttaient une à une sur mon chemisier blanc. Je rentrais la tête dans les épaules et regardais le sol ; même le carrelage tremblait. Puis je l’entendis fermer et jeter mon carnet sur la table. Il allait hurler, je m’y attendais ; mais non, rien. Un silence pesant s’installa. Je cherchais une excuse, un truc à dire, mais rien ne venait.

  Alors ? demanda-t-il.

Toujours rien. Je n’avais rien à dire. Pas un mot, pas une phrase ne pouvait expliquer ou excuser le désastre que représentait ce carnet.

Jennifer ! hurla-t-il.

Cette fois il avait haussé le ton. J’ai sursauté. Mes larmes coulaient à flot, je me sentais gourde, idiote, incapable de quoi que ce soit. Intérieurement, je me maudissais ; j’avais envie de disparaître, de mourir.

Jennifer ! Tu fais quoi avec Rémi ? Je ne suis pas certain que vous travaillez. Vous faites quoi exactement tous les deux ?

Tu me réponds, Jennifer ? Et en plus, tu veux être avocate Eh bien, tu as du boulot, ma petite fille. Et Rémi ? Je suppose que c’est la même chose.

Et il continua. Tout y passa : mon avenir, leur confiance que j’avais trahie. Son discours n’en finissait plus, et moi j’étais là, plantée comme une godiche, la gorge serrée, tremblante comme une feuille, incapable de sortir le moindre mot. J’étais mal, j’avais honte, honte d’avoir trahi leur confiance, honte de moi. À force de me triturer les doigts, ils finirent par me faire mal et je chialai ; papa fit une pause.

Je vais me reprendre, je te le promets, réussis-je à dire entre deux sanglots.

Il me fixa droit dans les yeux ; son regard me glaça le sang. Il ressemblait à un catcheur, les poings serrés. J’ai cru qu’il allait me sauter dessus, qu’il allait m’étriper, m’envoyer une claque à me dévisser la tête. D’un geste brusque il pointa son index sous me nez ; je reculai. Il avança et reprit :

Écoute-moi bien, Jennifer ! Tes vacances, tu vas les passer à bosser et tu vas rattraper ton retard ! Tu as compris ?

Enfin, je levai le nez pour lui répondre ; je devais être lamentable. Je lui soufflai :

Oui, papa je vais travailler, je te le jure.

Tu as intérêt, je te le dis ! Allez, file.

Je n’ai pas demandé mon reste et je suis partie dans ma chambre pleurer toute les larmes de mon corps.

Pour rattraper notre retard (car Rémi faisait partie du lot), papa avait contacté un collègue de boulot qui avait une fille en fac de droit, Chloé. Elle cherchait un peu de boulot pour l’été ; elle nous a fait travailler comme des forcenés. Après nous avoir piqué nos portables précieux instruments à cette époque et nous avoir fait avaler tout ce qu’il nous manquait, nous avons rattrapé notre retard. J’ai compris la leçon, et comme l’année suivante c’était le bac, avec Rémi mous nous sommes accrochés et motivés mutuellement.

Tiens ! Le 14 février 2005 : Saint-Valentin.

Aujourd’hui, j’ai eu une belle surprise : après le lycée, Rémi m’a dit qu’il devait passer chez lui avant que nous nous mettions à nos devoirs. Il est revenu avec des fleurs et un petit paquet et m’a dit « Bonne Saint-Valentin, Jen. »

J’étais un peu gênée car je n’y avais pas pensé ; cette belle attention me fit prendre conscience qu’en moi une flamme venait de s’allumer. Je dus me battre contre moi-même pour ne pas lui sauter au cou, enrouler mes bras autour de son cou et l’embrasser avec fougue. Je posai le bouquet sur la commode de l’entrée, et avant d’ouvrir le paquet j’ai pris son visage entre mes mains. Nos lèvres se touchèrent, et je lui offris ma langue un court instant ; en proie à un violent désir d’aller plus loin, je le repoussai gentiment. J’ai porté sa bague très longtemps.

[À suivre]

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