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La Muse – Chapitre 30

La Muse - Chapitre 30



Tristesse

Cette soirée avec Caro m’avait aussi ouvert les yeux. Il était grand temps que je songe sérieusement à penser à passer à autre chose : au lieu de batifoler de bite en bite et de chatte en chatte, il me fallait un mec, un vrai ! Je dressais dans ma tête le portrait-robot de mon homme idéal : il devra de préférence être beau, aimer le sexe sous toutes ses formes, même celles que je ne connais pas. Il devra être doux et attentionné, savoir s’occuper de moi, me surprendre et participer à la vie de la maison. Par moments, il devra être autoritaire mais aussi me soutenir dans les jours difficiles, aimer les enfants : je veux avoir un bébé et me marier.

« Eh bien, ma petite fille, tu as du boulot ! » pensai-je.

Le paquet de Georges m’attendait là, posé sur la table ; impatiente, je le pris et l’ouvris. À l’intérieur, un livre et une enveloppe. J’ouvre l’enveloppe et découvre une lettre manuscrite à l’écriture ronde et élégante :

« Ma chère Jennifer, ma muse,

Je ne sais pas si, quand tu liras cette lettre, je serai encore de se monde. La maladie est en train de m’emporter petit à petit ; c’est pourquoi je t’écris alors que je suis parfaitement conscient et lucide. Cette maladie est capable de me rendre fou, alors voilà.

Si je suis parti avant que tu rentres de ton voyage, j’aurais été déçu de ne pas t’avoir revue ni embrassée. Je veux que tu saches que ta présence auprès de moi a été un véritable bonheur ; tu m’as fait vivre les choses les plus folles et les plus incroyables de ma vie. Moi qui avais toujours pensé que ma Julie était la femme la plus coquine que j’avais rencontrée, eh bien je me suis trompé.

J’ai prévu un certain nombre de choses pour toi ; ma sur Sophie est au courant, elle t’expliquera. Je voudrais que tu débarrasses la salle de jeux ; prends tout ce que tu veux, donne le reste ou vends-le. Je voudrais que le moins de monde possible voie cette pièce dans son état actuel ; enfin, s’il n’est pas trop tard. Prends le piano ; il te servira. Le tableau de Julie, brûle-le : personne ne doit la voir nue.

Voici ce que je voudrais que tu fasses ; ce sera mon dernier caprice d’artiste.

Sophie t’expliquera plein de choses ; elle est mon éditrice et te reversera certaines sommes. Tu peux avoir confiance en elle ; si un jour tu écris un livre, confie-le-lui pour l’édition.

Je te souhaite plein de bonnes choses et un bel avenir.

Adieu.

Georges »

Cette lettre me bouleversa ; prise d’une montée de tristesse incontrôlable, je me rendis au galop chez Georges. Quand j’arrivai, il dormait. Après avoir rapidement salué Sophie, je suis retournée dans sa chambre pour lui donner un baiser qui le réveilla ; il me sourit. Je me suis assise sur son lit ; quelque chose ne tournait pas rond, j’avais un mauvais pressentiment. Je lui pris la main.

Georges, je ne peux pas…

Je sais ce que tu vas me dire, mais tu perds ton temps. Fais ce que je t’ai demandé et ne pose pas de questions.

Georges, tu ne vas pas partir, dis ?

Embrasse-moi et va faire ce que je t’ai demandé… s’il te plaît.

Je suis restée là sans rien dire, juste à le regarder tandis que l’émotion montait en moi. Pour qu’il ne me voie pas pleurer, je l’ai embrassé sur les joues ; ses mains serraient les miennes, fort, très fort. Je lui fis un long et doux baiser sur les lèvres ; il me lâcha les mains puis je me suis relevée et il me sourit. Je suis partie presque comme une voleuse, des larmes plein les yeux.

J’étais en colère, et je ne savais même pas après qui ou après quoi. Dans cette fameuse salle de jeux qui faisait remonter en moi de jolis souvenirs, j’ouvris les placards, pris une valise et un sac où je jetai tous les jouets coquins ; dans autre une valise, je pris soin de bien ranger les vêtements de Julie. Quand il ne resta plus rien, je bouclai la valise ; je devais tout emporter aujourd’hui.

Le piano était là au milieu de la pièce, ouvert. Je pris la première partition venue et m’installai ; j’en avais déjà joué une partie pas très bien mais bon : par la porte ouverte, Georges entendrait. Au bout de quelques minutes, j’arrivai à un passage difficile à jouer à cause d’une succession de notes nécessitant un doigté particulier où je faisais toujours une fausse note. Malgré ma grande concentration, je la fis, cette satanée fausse note ! À cet instant précis la lumière vacilla et s’éteignit, puis revint et s’éteignit à nouveau. Je sentis comme une présence à côté de moi, comme à chaque fois que je venais dans cette pièce, puis il y eut un léger souffle ; j’étais glacée. La lumière revint. Inquiète, je regardai autour de moi : rien. Je levai alors les yeux vers le tableau, et là, Julie, si jolie, nue au milieu des fleurs avec son sourire radieux, avait disparu : il ne restait que son ombre. Je suis sortie de la pièce en criant :

Georges ! Sophie ! Julie !

Devant la porte de la chambre de Georges, je me suis arrêtée net. Sophie tenait la main de son frère et des larmes coulaient le long de sa joue.

C’est fini, Jennifer, c’est fini…

Elle me tendit la main. Je m’approchai. Elle prit ma main et la joignit aux leurs ; je faisais tout ce que je pouvais pour ne pas éclater en sanglots, mais je n’ai pas pu. L’artiste était mort ; la muse s’en allait.

Je me suis alors rendu compte qu’il comptait beaucoup pour moi, et j’en suis venue à me demander si je n’étais pas tombée amoureuse de lui.

Sophie fut merveilleuse. Elle me dit qu’elle était au courant de notre relation, heureuse que son frère ait pu continuer à peindre, dessiner et écrire grâce à moi, sa muse. Et c’est pour cela qu’il voulait que j’hérite d’un certain nombre de choses : je devais accepter. Elle avait suffisamment de biens pour ne pas venir « grappiller » quelques morceaux, m’a-t-elle dit. Elle ne voulait conserver que des choses sentimentales.

Quelque temps après la cérémonie des obsèques, j’ai été convoquée chez un notaire. Georges m’avait légué presque tout ce qu’il avait ; quant à Sophie, elle n’avait récupéré que ses livres. Conformément à son testament, j’ai gardé le piano, sa guitare et les tableaux me représentant. Il avait notifié que j’aurais son appartement et que j’en disposerais comme bon me semblerait. Ne me voyant pas y vivre, Sophie et le notaire m’ont conseillé de le vendre et de conserver l’argent pour plus tard. Grâce à cela j’ai pu acheter une maison.

Après ce douloureux évènement, j’ai pris la ferme décision de changer de vie : j’allais chasser l’homme idéal.

Poussée par tous mes parents et mes amis j’ai rapidement remonté la pente pour terminer cette année le mieux possible. Avec Sophie, nous avons vidé l’appartement de Georges. Elle avait une pêche d’enfer et me conseilla de reprendre rapidement mes activités professionnelles. Elle m’invita chez elle à Paris et me fit signer un contrat car Georges avait décidé que les droits d’auteur du livre « Ma Muse » me revenaient de droit. Nous avons parlé de cet étrange phénomène, celui du tableau et de ce que j’avais ressenti dans cette pièce. Elle me confia ne jamais y être allée car il lui avait toujours dit que cette pièce était secrète ; elle ne voulait pas en savoir plus et admit que je devais beaucoup compter pour lui pour qu’il m’y ait donné accès.

« À toi, Georges ! À toi, Julie ! Aidez-moi à provoquer le destin pour que je trouve MON homme idéal. Julie, je sais que tu peux le faire… » Cette prière, je la faisais tourner dans ma tête avec l’espoir qu’ils m’entendent.

La sonnerie de mon téléphone me sortit de mes pensées ; c’était Cécile.

Allô, Jen ? C’est Cé. Il faut que tu viennes à l’hôpital de la Croix-rousse : je vais accoucher.

Oui, o… kay. Mais Bruno ?

Il est en déplacement, et je ne veux pas accoucher toute seule. Viens, s’il te plaît.

OK, j’arrive.

Ma titine m’amena à la vitesse grand V à l’hôpital, et l’ascenseur à l’étage de la maternité. Cécile attendait pour aller en salle de travail ; elle me redemanda si je voulais bien assister :

Dis-moi, Jen, tu veux bien être à côté de moi ? J’ai un peu la trouille, et Bruno qui n’est pas là…

Mais pourquoi ne vous êtes-vous pas organisés ?

Parce que le monsieur là-dedans a décidé de sortir aujourd’hui et que son père est en déplacement.

En gros, à peine né et déjà emmerdeur !

Oui, un peu comme son père. Alors ?

OK, je serai là.

Je vous passe les détails de cet événement que je qualifierai de poignant. C’était la première fois que j’assistais à un accouchement ; cela me fit verser une petite larme, tellement c’était magnifique. Voir Cécile serrer contre elle sur sa peau nue ce tout petit être était touchant au plus haut point. Je me suis demandé si ce n’était pas un signe pour me pousser encore, car l’envie d’avoir un bébé me prit tout à coup.

Je savais quel type d’homme je voulais ; à moi de le trouver. Beaucoup de gens disent « Laisse faire les choses. » Eh bien, non ! Je ne voulais pas attendre qu’il me tombe du ciel, cet homme ; je décidai d’aller le chercher. Mais où ? Et comment ? Je décidai de prendre du recul, de faire une pause.

Cette pause, je vais la faire maintenant. Je range mon journal dans son carton, sauf le livre que je range dans la bibliothèque ; le tableau de moi, je vais le faire encadrer et il prendra place dans notre chambre.

Si vous avez un peu de patience, je vous raconterai dans quelque temps comment j’ai construit ma nouvelle vie avec Mathieu et les enfants.

FIN

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