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L'héritier de Protée – Chapitre 8

L'héritier de Protée - Chapitre 8



Je me suis endormie ivre de plaisir. J’adore cette expression, j’adore encore plus la vivre. Alex préfère récupérer immédiatement pour pouvoir attaquer le round suivant. Pas moi. J’aime ces instants qui suivent l’acte d’amour, ou le corps vous noie sous les hormones relaxantes, vous contraint au repos en ne laissant que le souvenir de frissons, de chaleur et de sensations. Comme si on était saoul.

L’inconvénient, c’est que ce corps martyrisé réclame un peu plus de repos que normalement. Trois double pénétration dont un double vaginal et un double anal, forcément, ça secoue. Aussi, je me réveille assez tard, alors que le soleil est déjà levé depuis un bon moment et qu’Alex est obligé de me sortir du lit !

Ceux qui ont été en Grèce au mois de Juillet savent à quel point il peut faire très chaud à cette époque de l’année. Il est à peine neuf heures, et il fait déjà très, très chaud. La journée va être torride ! Je resterais volontiers à poil, mais sur les conseils d’Alex, je me contente seulement de mon maillot deux pièces, le seul que j’aie d’ailleurs, tandis que lui opte simplement pour un short de bain, en rajoutant que «je vais voir pire que çà dehors»

Je comprends ce qu’il veut dire quand je constate que plusieurs des immortels que nous croisons, homme et femme sont à poil ! Alex m’explique qu’Hélène la femme de Kostia tient à ce que tous soient habillés le soir dans la grande salle, mais dans la journée chacun fait ce qu’il veut. Et en journée, la résidence ressemble plus à un camp naturiste qu’autre chose.

Nous déjeunons en vitesse. Nous devons être les derniers, la honte. Je fais connaissance de Daniel (prononcez à l’italienne : Danièle), un immortel toujours jovial qui fait office de barman. Il adore ce métier et remplit cette fonction à la résidence par pur plaisir. Il est intarissable dès que l’on parle boissons, vins, alcool et je ne connaitrai jamais un sommelier qui lui arrive à la cheville. Un puits de science nologique.

Nous finissons de déjeuner quand pas très loin se font entendre des applaudissements, des encouragements, des cris de joie.

–    Ah ? Il y a du monde au gymnase. Commente Alex

–    Il y a aussi un gymnase ici ?

–    Oui. Enfin, pas vraiment. C’est un gymnase comme dans l’antiquité. Et d’après ce qu’on entend, on y dispute des matchs. De la lutte je dirai.

–    De la lutte ?

Il m’entraine avec lui. Avec surprise, je constate que ce que j’avais pris depuis le ciel pour un terrain de pétanque est en fait un espace grand comme un terrain de volley, recouvert d’une épaisse couche de sable. Ce terrain est entouré de quatre murs de style grec antique, dont l’un constitue une tribune ombragée ou se pressent une bonne partie de la colonie sur trois ou quatre rangs de gradins. Et au centre de cet espace un arbitre et deux lutteurs aux prises cherchant mutuellement à se renverser.

–    Mais c’est de la lutte gréco-romaine ?

–    Oui ; tu connais ?

–    Un peu. Mais je n’ai jamais pratiqué.

En tout cas, les spectateurs apprécient, au premier rang desquels Kostia et Hélène. Tiens, il y a aussi cette garce d’Antinea. Et elle nous fait coucou en plus ! Et çà crie, et çà encourage, jusqu’à ce que l’un des deux parvienne à projeter son adversaire sur le sable. L’arbitre valide la victoire, et les applaudissements crépitent.

Dois-je l’avouer ? Ce spectacle m’a excitée ! Les immortels ont tous choisi des corps athlétiques et musclés, toujours très bien proportionnés. C’est aussi le cas des femmes, avec juste une touche de finesse. D’ailleurs Kostia m’a félicité hier de mon physique me disant beaucoup aimer la tenniswoman qui m’a servi de modèle. Et le spectacle de ces deux lutteurs aux muscles saillants, simplement vêtus d’un cache sexe, en train de s’affronter corps contre corps dans un déchainement de puissance, brillants de sueur, waouh ! J’en ai les hormones en ébullition ! Et l’entrejambe déjà humide

–    A qui le tour ? demande l’arbitre à l’assemblée.

Je vous ai parlé de ce couple d’acteur. Avec amusement, je vois la femme se lever et aller au centre du terrain sous les applaudissements. Je l’appellerai simplement «elle». Je ne veux pas d’ennuis avec la police ! Étonnée, je la vois enlever sa robe et s’afficher nue, avec juste un string symbolique sur elle.

–    Et qui veux-tu défier ? reprend l’arbitre.

–    Antinea ! dit-elle avec un grand sourire

Sous les applaudissements, cette dernière se lève en souriant et retire sa robe à son tour. Elle ne porte plus sur elle qu’un cache-sexe minimaliste juste retenu par un cordon de ceinture. Et elle rejoint son adversaire sur le sable.

En garde

–    Allez !

Je suis fascinée. Le spectacle de ses deux lutteuses, corps contre corps, seins contre seins, férocement enlacées, chacune cherchant à déséquilibrer l’autre me met  dans tous mes états ! Mais le combat est bref. Antinea est impressionnante, une vraie force de la nature. Et c’est sans discussions possible qu’elle remporte le combat en une trentaine de secondes. L’arbitre valide.

Main tendue, elle aide son adversaire à se relever, et en souriant, oh ! Elles s’embrassent à pleine bouche sous les applaudissements de l’assemblée.

–    Veux-tu défier quelqu’un d’autre ? demande l’arbitre à Antinea.

Je vois une lueur espiègle se faire dans l’il d’Antinea. Son bras se tend vers moi.

–    Christine !

Les applaudissements crépitent. Je reste sans voix, tétanisée. Je ne m’attendais pas à ça ! Et toute l’assemblée pointe ses regards vers moi.

–    Tu dois y aller, me souffle Alex à l’oreille. Tu ne peux pas te dégonfler.

Il en a de bonnes ! Je ne connais rien à la lutte ! Mais quelque part, le corps qui me sert de modèle prend le dessus. La compétitrice qui sommeille en moi se réveille et fait face. Je me lève et descend sur le sable suivis par les regards curieux des assistants. Celui d’Antinea est nettement plus moqueur. Manifestement elle est ravie du mauvais tour qu’elle me joue.

Je me mets en garde comme elle. Mais du diable si j’ai la moindre idée de ce que je vais pouvoir faire ! Aussi, lorsque l’arbitre crie «Allez !», je n’ai pas le temps de réagir qu’elle m’a déjà ceinturée. Avec une facilité déconcertante, elle me fait voler et je tombe lourdement sur le dos, ma vainqueur couchée sur moi.

–    Ouiiiiiii ! fait-elle triomphalement

Et avant que j’aie le temps de réagir, elle m’embrasse goulument sous les applaudissements de l’assistance. Tout aussi brutalement, elle se redresse et m’arrache au passage le haut de mon maillot de bain et le projette au loin !

Dire que je suis vexée est un euphémisme. Vexée et humiliée. Je n’ai absolument pas eu le temps de me défendre. Pas question d’en rester là ! Oubliant que j’ai les seins à l’air, je saute sur mes pieds.

–    Minute cocotte ; deuxième round !

Antinea me regarde toujours souriante, mais cette fois son regard se teinte d’étonnement. A-t-elle imaginé que je serai aussi passive que la veille au soir ?

Nous nous remettons en garde

–    Allez !

Cette fois encore, elle tente de me ceinturer. Mais j’en fais autant, l’empêchant d’assurer sa prise pour me soulever de terre.  Tous nos muscles sont bandés, elle pour tenter de me renverser, moi pour l’empêcher d’arriver à ses fins. Bon Dieu ! Cette fille est tonique, un vrai paquet de dynamite ! Mais elle a l’expérience, moi pas Elle exerce soudain une vigoureuse poussée. Je ne m’y attendais pas. Je m’écroule à nouveau pendant qu’Antinea tombe entre mes jambes.

–    Ouiiiiiiiiiiiiiii !

Ce qui suit me fait pousser un cri de surprise. D’un geste brusque, elle déchire mon slip d’un coup, plonge son visage contre ma chatte et me pénètre brusquement de sa langue pendant plusieurs secondes. J’en suis tellement stupéfaite que je la laisse faire, complètement tétanisée. Ce n’est que lorsque elle se remet sur ses pieds et entame une sorte de danse de la victoire que la colère me submerge. Elle veut la bagarre, elle va l’avoir ! Et je m’exclame rageusement :

–    Troisième round !

Les applaudissements qui accompagnaient la victoire d’Antinea se muent en un murmure admiratif. L’assistance ne s’attendait pas à ce que la jeune immortelle ait autant de pugnacité. Au centre des gradins, je vois Kostia se redresser. Il nous contemple, avec dans le regard un mélange d’étonnement et de curiosité. La tournure que prend l’affrontement l’intéresse diablement.

L’il mauvais, et à présent nue comme un ver, je commence à tourner lentement autour d’Antinea. Les mains sur les hanches, cette dernière me sourit l’air narquois. A moins qu’elle ne se veuille méprisante ? Ou commence-t-elle à se demander si elle va réussir à me briser ? Lentement, elle se met en garde.

–    Allez !

Ce qu’Antinea ne sait pas, c’est que Jacques Gautier a pratiqué le judo dans sa jeunesse jusqu’à la ceinture noire. Et j’en ai gardé des réflexes au moment même où elle cherche à me ceinturer, je lui saisis un de ses bras à deux mains, pivote en une fraction de seconde et lui inflige le plus beau «ippon seoi nage» de ma carrière !

Antinea fait un soleil au-dessus de moi avant de s’écraser lourdement à plat dos. Je ne lui laisse pas le temps de comprendre. Je lui saute dessus tète bêche, bloquant sa tête entre mes cuisses, ses bras immobilisés par mes jambes… Et lui arrache son cache sexe avant de crier ma victoire !

–    IPPOOOOOOOOOOON !

Et rageusement je plonge ma tête entre ses cuisses. Et je fouille furieusement sa chatte de ma langue. Et j’écrase mon sexe contre son visage. Et et Antinea me rend la pareille !

Je me redresse, la libère, reste à genoux dans le sable à côté d’elle. Elle se met en appui sur le coude et me regarde incrédule. Mais cette fois c’est de l’admiration que je vois dans son regard. Il règne dans l’enceinte un silence pesant. L’assemblée est stupéfaite du dénouement. On me dira plus tard que jamais Antinea n’a été défaite dans un combat. L’arbitre lui-même ne sait quelle contenance adopter. Finalement, il rompt le silence.

–    Cette prise n’est pas légale, dit-il. Le combat n’est pas valide

C’est alors qu’Antinea intervient d’un ton sans réplique.

–    Cette victoire lui appartient. Christine a montré qu’elle était une vraie guerrière et digne d’être une des nôtres.

Et en souriant, mais cette fois d’un sourire franc et sincère, elle me tend la main. Je lui rends son sourire. Nous nous aidons mutuellement à  nous relever.

–    Sois la bienvenue chez les immortels, me dit-elle avec un vrai sourire.

Elle me prend dans ses bras et m’embrasse tendrement. Je réponds à ses baisers sans prêter la moindre attention pour l’assistance qui éclate d’un tonnerre d’applaudissement. Et c’est sous les vivats des immortels que nous quittons le gymnase main dans la main.

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