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Un dimanche d'aéroport – Chapitre 1

Un dimanche d'aéroport - Chapitre 1



Un dimanche d’aéroport

La journée avait pourtant plutôt mal commencé. Déjà parce que c’était un dimanche et je n’aime pas travailler le dimanche. De plus il faisait un temps gris , pluvieux , qui contribuait bien à aplatir un peu plus mon humeur , et pour couronner le tout j’avais constaté à ma prise de service que le chef d’équipe du jour était l’individu le plus antipathique et le plus pénible de toute notre brigade.

Je me résignais tout de suite à passer une journée interminablement ennuyeuse , quand j’eus la consolation de voir arriver un peu en retard mon pote Cédric , passablement essoufflé. Aussitôt il me vît et son il se mit à briller d’une lueur qui m’était désormais familière : il en était toujours ainsi lorsqu’il  flairait « un bon coup » ou préparait « un bon plan ».

Il me fît un rapide clin dil mais me salua sans rien dire de plus que « Salut » , alors que nous nous nous affairions tous dans le vestiaire de la brigade pour nous équiper. J’ouvris mon casier et sortis mon uniforme , je me déshabillai et enfilai mon pantalon bleu à bande rouge , ce pantalon inconfortable époque 70’s qui tient chaud , moule immanquablement les fesses et le reste , puis je mis ma chemise.

Depuis plusieurs semaines j’étais vaguement intrigué par le fait que mes chemises successives dégageaient par moment une odeur étrange , légère mais déroutante , dont je parvenais pas à m’expliquer l’origine. Pourtant je portais un soin particulier à toutes mes chemises d’uniforme , régulièrement lavées , repassées , puis rangées dans mon casier. Ce dernier n’ayant plus la charnière qui permettait la pose d’un cadenas , il n’était jamais fermé à clé , aussi avais-je commencé par soupçonner qu’un collègue fainéant et sans-gêne se servait discrètement dans mon casier quand je n’étais pas de service , hypothèse hautement probable mais jamais confirmée.

Bref , j’étais presque prêt , alors que les collègues avaient tous déjà quitté le vestiaire , quand Cédric vint me voir en se frottant les mains :

-« Je suis arrivé à la bourre parce que je suis passé avant par le terminal 7 saluer des potes. Et ils m’ont dit qu’il y a une grosse opération de contrôle chez eux aujourd’hui , toute la journée. »

Je ne voyais pas où il voulait en venir , aussi finissais-je de lacer les superbes chaussures de ville noires généreusement fournies par l’administration et aussi agréables que des tongs en bois , tout en écoutant la suite.

-« Le problème c’est que , comme c’est dimanche ils ne sont pas assez nombreux , et il est prévu que ce soit notre équipe qui s’y colle avec eux. »

-« Ah ? »

Je ne voyais toujours pas en quoi cette perspective pouvait l’emballer. Amusé par mon étonnement , il enchaîna :

-« Mais comme il faut qu’au minimum deux agents restent ici dans ce terminal , j’ai pensé à nous deux ! Imagine , nous deux peinards toute la journée , sans avoir l’autre truffe sur notre dos , le pied ! »

Bonne idée , je ne l’avais pas vue venir , mais comment s’assurer que notre si gentil chef d’équipe nous désigne plutôt que les autres ? Je posai la question , blasé car peu optimiste sur la réponse.

-« T’inquiète , celui-là j’en fais mon affaire , tu vas voir , j’ai mon idée. »

J’adorais le voir jubiler ainsi , comme un gamin , lorsqu’il préparait un de ses bons plans , toujours sûr de son fait , sûr de réussir , sûr de lui. Et je dois admettre qu’il échouait très rarement ce qui suscitait en moi une admiration certaine , mais là , je doutais franchement.

Et mon Cédric de se faufiler immédiatement entre les collègues comme un python pour parvenir jusqu’à sa proie , arborant un air irrémédiablement obséquieux et prenant à part le chef d’équipe.

Le type , grand , beau gosse , très jeune , toujours très soigné , avait déjà tous les attributs du futur directeur détesté de ses agents : froid et cassant , prétentieux et sachant tout mieux que tout le monde , se désolant quotidiennement de n’être entouré que d’idiots et d’incompétents mais toujours prompt à se faire mousser personnellement auprès de la hiérarchie quand un de ses agents faisait une belle saisie de drogue. Je me demandais comment Cédric allait s’y prendre pour amener ce gommeux à prendre une décision qui ne lui apportait aucun avantage.

Je ne pus qu’observer de loin le conciliabule entre les deux hommes , Cédric chuchotant en appuyant ses paroles de vifs mouvements de mains. Au bout de quelques minutes il revint vers moi , passa à ma hauteur et me souffla :

-« C’est bon ! »

Je n’y croyais pas : mais quelle formule magique ce gars avait bien pu prononcer pour emporter un tel morceau ? Je le questionnerai bien plus tard mais il évitera soigneusement de me donner la réponse. En tous cas chapeau l’artiste !

Tout le monde était désormais prêt , le chef donna ses consignes et annonça le départ pour le terminal 7 , puis nous désigna moi et Cédric :

-« Vous deux , vous restez ici pour assurer le service toute la journée. Au moindre problème vous me contactez par radio , pas de conneries compris ? Et si ensemble vous faîtes des petits , surtout vous m’en gardez un ! »

Évidemment , ricanement général des collègues présents : entre les serviles voulant plaire au chef et les amateurs d’humour bidasse , succès garanti. Nous , trop contents de la journée qui s’annonce , nous souciâmes en bon public pressé de les voir partir au plus vite.

Donc ce dimanche prenait un tour beaucoup plus sympathique que ce que j’avais imaginé , surtout avec Cédric comme binôme. Nous prîmes un petit café pour profiter du calme soudain des locaux , puis Cédric me proposa une mission de « surveillance générale » de l’aérogare. Celle-ci , très simple , consistait à patrouiller à pieds dans les différentes parties du Terminal , notamment la zone publique. Un alibi bien pratique pour saluer et draguer les hôtesses au sol , mater les jolies voyageuses et éventuellement entamer une intéressante conversation lorsque par chance elles nous demandaient un renseignement , sans oublier un petit détour par les magasins duty-free où sévissaient quelques succulentes vendeuses triées sur le volet et pas toujours inaccessibles.

La patrouille commença : nous arpentions le hall principal , au milieu de la foule nerveuse et pressée des voyageurs , cette foule « aéroportuaire » qui me fascinait , multitude bigarrée où tous les destins , toutes les nationalités , toutes les classes sociales se croisent , se bousculent et parfois se confondent sans se connaître dans une promiscuité de circonstance.

Très vite comme à son habitude , Cédric prit ses allures de chasseur , discutant de tout et de rien avec moi mais les sens aux aguets , son regard perçant balayant le hall de droite à gauche et vice-versa. Lorsque il tombait sur une belle femme ce regard se verrouillait instantanément sur elle , et ne se contentant pas de se délecter du spectacle , je savais qu’il analysait souvent les suites possibles. Moi je m’amusais beaucoup de le voir ainsi , et d’écouter les commentaires dont il ponctuait ses analyses , mais je n’étais pas en reste et observais également les alentours avec néanmoins plus de discrétion et moins de témérité.

Brusquement Cédric ralentît son pas considérablement , les mâchoires serrées :

-« Regarde ! »

Suivant son regard , le mien atteignit une femme occupée à lire debout un magazine dans un relais-H. Métisse , probablement antillaise , elle devait avoir un peu plus d’une vingtaine d’années , assez grande et bien élancée. Ses cheveux , noirs , longs , lissés et ramenés en arrière par un serre-tête , descendaient jusqu’au milieu de son dos. Elle portait un petit bustier noir à bretelles qui laissait apparaître de longs bras très légèrement musclés et de jolies épaules parsemées de petits grains de beauté. On pouvait deviner sous le bustier une poitrine de belle dimension et qui n’avait vraiment pas l’air tombante , c’est le moins que l’on puisse dire. Je ne pouvais voir ses jambes , masquées par un pantalon de fine toile noire qui par contre révélait un fessier d’une rondeur véritablement insolente , sans pourtant être gros , mais un il attentif et expérimenté le devinait sans aucun doute bien dessiné. Sa poitrine attirait le regard , mais ses fesses le capturaient irrémédiablement.

Cédric s’était désormais arrêté de marcher , croisait les bras et faisait mine de surveiller les alentours , protégeant une hypothétique frontière de trafiquants imaginaires. Mais son regard déjà brûlant revenait sans cesse sur la jeune femme. Moi je me tenais à ses cotés , un peu gêné car j’avais l’impression que tout le monde voyait son manège , mais en fait il n’en était rien.

Après un léger soupir , il desserra discrètement ses mâchoires.

-« Quel cul. Putain , mais quel cul ! Tu as vu ? »

Comment ne pas voir , en effet ? Son physique détonnait à coup sûr dans le décor général mais apparemment elle ne semblait pas s’en rendre compte : totalement absorbée par sa lecture , elle ne pouvait me voir alors que je me déplaçais lentement sur le coté pour lui faire face et détailler son visage , des traits fins mais la lèvre supérieure un peu plus épaisse et redressée que la lèvre inférieure , détail que je trouvai immédiatement très sensuel sur elle. Son regard paraissait sérieux , ce qui était probablement dû à ce qu’elle lisait car elle fronçait également ses fins sourcils noirs en parcourant les lignes. Son joli visage était lui aussi agréablement constellé de petits grains de beauté.

J’ai toujours eu cette impression étrange que quand on regarde intensément une femme , même de dos , pendant un long moment , une sorte de sixième sens finit presque toujours par l’en avertir. Ce fut encore le cas cette fois-ci , quand après quelques minutes la jeune femme releva subitement la tête et la tourna pile en direction de Cédric. Ce dernier , surpris , n’eut pas le temps de regarder ailleurs comme si de rien n’était : elle ne pouvait pas ne pas avoir croisé son regard. Et le regard de Cédric à ce moment-là ne laissait aucun doute sur les pensées du lascar.

Elle ramena aussitôt la tête vers sa lecture , mais après quelques secondes , leva à nouveau les yeux pour regarder en face et m’aperçut immédiatement , quasi-immobile au milieu des voyageurs pressés. Je pense qu’elle comprît très vite car son regard étonné passa en un éclair de moi à Cédric , puis de Cédric à moi , puis de moi à son magazine. Je continuai à l’observer sans vergogne , et au bout de quelques secondes , elle recroisa mon regard et ne pût , en replongeant dans sa lecture , réprimer un petit sourire discret , signe que cette scène devait l’amuser voire lui plaire.

Quelques instants après , elle releva encore les yeux et me fixa , je n’arrivais pas à savoir si ce que je voyais sur ses lèvres était un sourire , en tous cas il n’y avait rien d’hostile dans son expression. Mais moi , comme un âne , pris de court par une telle hardiesse , je tournai rapidement mon regard vers les vitrines des magasins. Je manquais encore trop d’assurance pour tenir ce genre de défi « visuel » sans une certaine gêne. J’avais tort.

Après quelques secondes , imaginant naïvement qu’elle m’aurait oublié , je portai à nouveau mon regard vers elle , regard aussitôt capturé par ses yeux qui n’avaient pas cessé de me fixer : elle devait manifestement avoir l’habitude que les hommes la matent et elle savait qu’inévitablement mon regard reviendrait vers elle comme aimanté. Mon désarroi apparent l’amusa car elle se mit cette fois-ci réellement et franchement à sourire.

Elle remit alors le magazine dans le bac , saisît la poignée d’un petite valise à roulettes qui se trouvait à coté d’elle , et savança dans ma direction , intégrant le flot de passagers qui se dirigeaient vers les comptoirs d’enregistrement. Elle ne cessait de me fixer et de sourire , même si son sourire était redevenu très discret , elle n’avait qu’une vingtaine de mètres pour arriver à ma hauteur , moi je ne bougeais plus , attendant la collision. J’étais totalement saisi par le spectacle de sa poitrine large et tendue qui tressautait délicieusement au rythme de ses pas comme deux petits lapins pris au piège sous son bustier. Elle passa enfin à coté de moi et , remis en confiance par son regard et son sourire , je lui adressai un petit « bonjour » qui se passait largement d’explications sur l’effet que cette femme faisait à présent sur moi.

-« Bonjour ! »

Tout en m’adressant ce mot , elle continua à marcher , et je la vis s’éloigner tout en contemplant ses fesses se balancer doucement ce qui les rendait encore plus attirantes. Au bout de quelques mètres elle rejoignit une petite dame d’une soixantaine d’années , métisse également , qui semblait l’attendre , l’air un peu perdu et inquiet. Elles se dirigèrent toutes deux vers la zone d’enregistrement et la jeune femme ne se retourna pas une seule fois. Moi j’avais recommencé à marcher lentement en la suivant.

Cédric me rattrapa presque aussitôt , et semblait dépité.

-« C’est mort ! T’as vu , elle voyage avec sa mère. Je l’aurais bien branchée , mais avec sa mère à coté , impossible. »

Ce dépit soudain ne l’avait pourtant pas dissuadé de la fixer alors qu’elle s’éloignait , mais le chasseur sentait sa proie lui échapper.

-« Tu lui as dit quoi ? J’ai vu que tu lui as dit quelque chose quand elle est passée à coté de toi. Raconte !

— Juste bonjour , mais elle m’a répondu , elle me souriait en plus , je l’ai vue de près , t’aurais vu ses seins qui se balançaient , incroyable….

-Arrrhhh…..dommage , je pense qu’on est passé à coté d’un truc terrible , soupira Cédric qui semblait imaginer rétrospectivement toute une série de scènes plus chaudes les unes que les autres.

-Laisse -tomber , conclu-til. »

Et il tourna sur le champs les talons. J’emboîtai son pas , et nous repartîmes dans l’autre sens , en discutant d’autres choses. Ce que j’aimais beaucoup avec Cédric , c’était de pouvoir bavarder de tous les sujets , celui des femmes étant un de nos préférés bien-sûr , mais ce gars réussissait en permanence à s’informer d’une multitude de choses , toujours au courant des dernières infos , connaissant tous les bons plans et bien entendu tous les derniers ragots et rumeurs de l’aéroport. Il en venait justement à m’expliquer sa méthode infaillible pour obtenir auprès d’une compagnie un billet d’avion GP , c’est à dire quasi-gratuit , réservé au personnel travaillant sur l’aéroport mais interdit aux douaniers et policiers ( sauf les chefs…). Je buvais ses paroles , me voyant déjà dans les prochaines semaines sur les bords d’une plage des caraïbes à siroter un mojito , quand une voix féminine me tira de mon rêve.

-« S’il vous plaît ? »

Je réagis le premier car j’avais reconnu la voix. Tournant immédiatement la tête , je vis derrière nous la jeune métisse , arborant un joli sourire et tenant dans sa main un petit ticket de papier.

-« Bonjour » , fit-elle à Cédric qui se retournait , incrédule , les yeux ronds comme des billes.

— « Rebonjour » , ajouta-t’elle à mon intention. Je me raidis discrètement et lui répondis par un sourire.

-« Je dois rejoindre le parking mais j’ai traversé plusieurs terminaux et je n’arrive pas à m’y retrouver: il y a plein de parking différents ici ! »

Cédric prit le ticket de parking , fixant la jeune femme , comme hypnotisé , et d’entre ses lèvres sortit une voix si monocorde qu’on aurait dit celle d’un revenant :

-« Le numéro du parking n’est pas indiqué sur les tickets , mademoiselle.

    Vous vous êtes garée dans un des parkings souterrains ? Demandai-je.

    Oui , mais je ne me souviens plus lequel car j’ai dû marcher pas mal pour trouver la bonne zone de départ. »

Des parkings souterrains , il y en avait plus d’une dizaine , pas facile donc.

-« Mais….euh….vous ne voyagez pas ? Tenta Cédric , qui n’osait encore y croire mais semblait un instant oublier toute notion de parking.

    Non , j’ai accompagné ma mère , c’est elle qui part. En Guadeloupe. »

Elle souriait , visiblement contente de son effet de surprise. Car il aurait fallu qu’elle soit aveugle pour ne pas avoir vu notre manège depuis le début à son encontre. Mais là c’est elle qui avait pris l’avantage sur nous , qui étions alors un peu désemparés.

Je laissai mon regard rouler doucement le long de son corps jusqu’en bas , pour constater que ses claquettes à semelle de liège laissaient voir de mignons petits pieds aux ongles soigneusement vernis , couleur bordeaux. L’idée que j’aurais bien aimé les prendre comme point de départ d’une course de caresses et de baisers jusqu’à sa poitrine , en passant par ses fesses et ses hanches , me traversa l’esprit et m’empêchait de trouver une solution à ce problème de parking.

Cédric , lui , ne tarda pas à se ressaisir , se mettant lui aussi à sourire à la jeune femme :

-« Vous êtes arrivée par ascenseur donc : vous vous souvenez ce qui se trouvait en face de vous quand vous en êtes sortie ?

    Hmmm…oui , il y avait plein de comptoirs pour louer des voitures.

— Je vois , fit Cédric avec empressement. Vous devez prendre tout droit , passer ce terminal , c’est à trois minutes à pied.

D’accord ! Alors….merci. Au revoir ! »

Elle se remit en marche , non sans nous avoir préalablement gratifiés d’un large sourire qui me parut extrêmement ambigu. Comme Cédric je la regardais une deuxième fois s’éloigner , les yeux rivés sur ces fesses rondes , vraiment rondes….

Cédric se tourna vers moi , la flamme s’était instantanément rallumée dans son regard , il se mit à me regarder en éclatant de rire.

— « Ça c’est trop bon , j’y crois pas ! Ah….la garce , la garce , elle nous chauffe , ahhh…. »

Je me marrais toujours intérieurement de le voir ainsi marmonner quand il flairait une bonne partie de fesses , il devenait totalement dominé par le désir et ne respirait plus que pour lui.

-« Qu’est-ce qu’on fait ? Tu veux qu’on aille la brancher ? »

-« Mais bien sûr qu’on va la brancher ! Me répondit-il , scandalisé par ma réponse. »

Il se frotta rapidement les mains en soufflant dedans comme un athlète qui se prépare au grand saut , puis s’élança à grands pas pour rattraper la fille , qui était déjà assez loin. Je le suivi , bien décidé à ne pas en perdre une miette , car voyant l’animal bouillir ainsi je sentais que ça allait être chaud.

-« Si vous voulez on peut vous accompagner à votre voiture , ces parkings ils ne sont pas très sûrs ! »

La ficelle était vraiment trop grosse , mais la jeune femme , étonnée de notre insistance , semblait s’en amuser encore. Elle continuait de marcher , en nous regardant l’un après l’autre , semblant nous détailler.

-« Vous pensez vraiment qu’on risque quelque chose ici ? Fit-elle faussement incrédule et ironique. Mais lancé comme il était Cédric n’allait pas se démonter pour si peu.

    Vous ne pouvez pas imaginer , surtout pour une jolie femme comme vous. Une très jolie femme. »

Gonflé le mec. Mais la jeune métisse ne semble pas du tout choquée , au contraire.

-« Merci , merci. En tous cas vous n’avez pas vos yeux dans vos poches , tous les deux. Déjà quand je lisais mon journal , je vous ai remarqués en train de me regarder sans arrêt.

    Oui , c’est vrai , répondit Cédric , on n’a pas arrêté de vous mater. Vous regarder , ça nous a rendus dingues , mais franchement , ça vous plaît , quelque part , non ? »

La fille se mit à rire , sans contredire Cédric , qui se sentait pousser des ailes.

-« C’est bien pour ça que vous êtes revenue nous parler , non ? Pour voir la tête qu’on ferait , et pour sentir encore une fois notre regard sur vous. »

Elle s’arrêta de rire et me fixa , moi.

-« Oui , c’est vrai , c’était assez marrant de voir votre tête quand vous vous êtes retournés. Et le reste…..oui , c’est très sympa , je ne peux pas dire le contraire. Assez excitant. »

Le mot était lâché , et avait fait sur Cédric l’effet d’une décharge électrique. La discussion , ponctuée par des illades entendues , prenait ainsi un tour assez chaud et mon pote devait déjà s’imaginer dans le parking , dans la voiture , avec elle , en train de la baiser à couilles rabattues , selon l’expression qu’il affectionnait particulièrement. Quant à moi je commençais à sentir monter en moi un désir certain , excité par la situation inédite , par la vue de sa poitrine bondissant à quelques centimètres de moi , et par son regard qui semblait commencer aussi à trahir une certaine excitation.

Cédric voulait manifestement en finir et aller droit au but , et cherchait la bonne formule pour présenter la chose sans effrayer la belle.

-« Et….nous deux , euh….on……vous aimeriez qu’on aille plus loin n’est-ce pas ? Coupa-t’elle en regardant droit devant elle. »

Cédric commençait à rire franchement , sentant l’issue proche , alors que nous arrivions devant les ascenseurs. Il approcha son visage du cou de la jeune femme :

-« Pas vous ? » Chuchota-t’il.

-« Si , ça se voit je pense. Mais….. ça ne sera pas possible. »

Nous accusâmes le coup tous les deux , sonnés et nous regardant sans y croire. Elle , toujours souriante , posa sa main sur l’arrière de mon bras droit , et s’adressant à moi :

-« Mon copain m’attend dans la voiture , au parking. C’est dommage , hein ? »

-« Mais…..on peut se revoir ? » Demanda fébrilement Cédric pour gagner du temps , car je sentais qu’il imaginait déjà son plan B à une vitesse électronique.

-« Je ne sais pas , on ne se connaît pas , c’est un peu rapide non ? »

La garce , me disais-je en plagiant mon pote , la garce , elle a joué avec nous , elle nous a bien eus , elle va nous planter là , devant l’ascenseur , chauffés à blanc mais bredouilles.

Mais cette attirante coquine avait bien sous-estimé le Cédric , et moi aussi d’ailleurs , comme la suite allait me le démontrer.

Il y avait peu de monde qui attendait devant ces ascenseurs , et deux arrivèrent en même temps. L’un des deux étant vide , Cédric le désigna à la jeune femme qui s’y engouffra. Il eut juste le temps de me souffler « viens ! » et nous entrâmes derrière elle, Cédric lui précisant qu’on l’accompagnait quand-même jusqu’en bas. Un jeune branleur coiffé comme un dessous de bras et vêtu d’un t-shirt rasta voulut entrer également , mais aussitôt Cédric se planta sur le pas de la porte :

-« Vous descendez ? Demanda-t’il , lil mauvais. »

-« Euh…..oui. »

-« Nous on monte , désolé. »

Inutile de préciser que nous étions déjà au premier , c’est à dire au dernier étage du terminal , mais le gars , qui devait avoir oublié au minimum un demi-joint au fond d’une de ses poches , préféra sans doute éviter cette intimité passagère avec deux douaniers et prit l’autre ascenseur.

A peine les portes fermées , l’ascenseur commença à descendre mais en un éclair , Cédric sortit de sa poche une clé chromée et tourna la serrure du panneau , bloquant l’ascenseur entre les deux niveaux.

La jeune femme fut stupéfaite , mais ne paraissait pas avoir peur. Moi j’étais également surpris , et j’attendais la suite car Cédric , souriant et tout fier de sa manuvre , plongea immédiatement ses yeux dans ceux de la jeune femme.

-« Et maintenant , on fait quoi ? » Demanda-t’il sans bouger.

Elle , se remit à sourire , nous regarda tous les deux avec incrédulité mais semblait très excitée par une telle audace.

-« Vous êtes dingues tous les deux , vous êtes dingues. »

-« On vous fait peur ? » Demandai-je car je sentais bien que la situation était , bien qu’excitante , très tangente.

Sa réponse fut simple : elle fit non de la tête , sans un mot , mais toujours en souriant. Je m’approchai alors d’elle , mon visage tout près du sien , elle tira ses yeux sur le coté pour me regarder sans tourner la tête , et je me mis à l’embrasser dans le cou , doucement , puis derrière l’oreille. Je sentis immédiatement sa peau se tendre sous mes lèvres , et mon nez déjà perdu dans ses cheveux captait une délicate odeur qui n’était pas du parfum , mais très probablement sa propre odeur , son propre parfum comme en a chaque femme.

Cédric , bizarrement , ne bougeait toujours pas alors que j’embrassais la jeune femme avec de plus en plus d’assurance. Puis , brusquement , elle mit son index et son pouce sous mon menton , repoussa ma tête et me donna un baiser assuré , chaud et humide.

Je ne m’y attendais pas , mais je n’en étais plus au stade des surprises. Ce baiser décupla mon désir et je me mis à la couvrir de baisers sur tout le visage , le menton , la gorge , avec une fougue qu’elle semblait beaucoup apprécier. Tout en embrassant le bas de sa gorge , je me permettais une vue plongeante sur le début de sa poitrine , qui n’était plus qu’à quelques petits et insignifiants centimètres de mes lèvres. Je constatai alors que de chaque coté de la ligne de ses seins , sa peau était là aussi parsemée de petits grains de beauté , ainsi qu’un seul plus gros que tous les autres, là , sur le sein droit.

Cette vision était plus que je n’en pouvais supporter , n’y tenant plus je descendis les bretelles de son bustier , agrippai ce dernier et tirai le tout sur ses hanches d’un seul mouvement qui lui arracha un petit cri , emportant au passage le soutien-gorge , ce qui libéra sa poitrine : elle apparut telle que je l’avais imaginée à travers le vêtement , ample , lourde mais bien maintenue , de jolis tétons très bruns entourés de ces obsédants petits grains de beauté. Je me jetai sans plus tarder sur ce miracle de la nature , perdant toute notion du temps.

Cédric n’avait pas bougé jusque-là , et tout en dévorant la belle je me demandais ce qu’il attendait et ce qu’il faisait car j’étais bien trop absorbé pour le voir : l’idée m’effleura un instant qu’il matait et se branlait , mais connaissant l’oiseau ce n’était certainement pas son genre. Je compris bien plus tard qu’en chasseur de fesses rompu à toutes les expériences , il avait attendu que la jeune femme soit suffisamment excitée par ce que je lui faisais , pour ensuite s’y mettre à son tour.

Ce qu’il fit dès que je me mis à lécher un des tétons de la fille , qui soupirait doucement de plaisir : il se mit à genoux devant elle , dégrafa en un clin dil son pantalon de toile noire , accrocha avec ses doigts la culotte qui se trouvait dessous , et baissa le tout jusqu’aux chevilles. Devinant ce qu’il faisait , je baissai légèrement la tête pour voir les hanches nues de cette belle femme encadrer en leur milieu une étonnante toison brune et profonde , tandis que de belles cuisses , elles aussi légèrement musclées , se contractaient sous l’emprise de Cédric.

Ce dernier regarda un bref instant le spectacle , les yeux exorbités , puis plongea sa bouche dans le triangle velu comme si toute sa vie en dépendait. La fille poussa encore un petit cri , et je remontai vers ses lèvres pour l’embrasser à nouveau. Elle me mordit alors la lèvre inférieure , laissa entrer ma langue impatiente pour revenir ensuite mordre encore ma lèvre , plusieurs fois de suite , ce qui commençait à me faire mal. Chaque morsure était accompagnée de son souffle chaud , ce qui au bout d’un petit moment me fit comprendre que ces morsures étaient indirectement provoquées par Cédric qui se livrait sans la moindre retenue à une véritable performance buccale entre les cuisses de la jeune femme. Elle devait vraiment apprécier car j’ai cru qu’elle allait finir par m’arracher la lèvre , et Cédric me raconta plus tard que , emporté par sa fougue il avait en effet entré sa langue en elle , au plus profond qu’il pouvait et il l’avait léchée intensément car elle mouillait beaucoup , ce que moi je ne pouvais pas voir.

Toujours à mes baisers douloureux , je déployai en même temps mes deux mains sur ses fesses , qui ne me déçurent pas : plus que fermes , dures comme de la pierre , voilà pourquoi les formes étaient si visibles sous son pantalon. Je me mis à les palper avec délectation , et après quelques caresses je les sentis trembler sous mes doigts , alors que son souffle s’accélérait , puis ses dents s’emparèrent de ma lèvre pour une ultime morsure qui m’indiqua qu’elle allait probablement jouir. Cédric l’avait bien déjà compris , et au lieu d’accélérer le rythme des caresses , le soutenait mais avec plus de fermeté.

Elle explosa contre ma bouche , libérant un râle profond et animal entre ses dents qui emprisonnaient toujours ma lèvre désormais ankylosée. Ses fesses tremblaient toujours , et elle balançait son bassin d’arrière en avant comme pour forcer Cédric à aller toujours plus loin dans ses derniers mouvements de langue. Mon excitation était au summum et , prisonnier d’une puissante érection je frottais inconsciemment ma verge sur sa hanche à travers mon pantalon.

La scène , malgré son intensité , n’avait probablement pas duré plus de cinq minutes. Cédric profita de l’abandon passager de la jeune femme pour se relever , les lèvres , le nez et le menton tout mouillés , ouvrit sa braguette et libéra une véritable matraque de chair bien décidée à en découdre.

La fille , quittant mes lèvres et libérant enfin les miennes , pencha la tête sur le coté et aperçut la bête prête à sévir : cela parut l’inquiéter pour la première fois , elle fronça immédiatement les sourcils et bien qu’elle continuât à sourire , se redressa aussi sec , me repoussa net , remonta son bustier , sa culotte et son pantalon en quelques secondes.

Cédric resta planté là , sans voix , la bite à l’air , balbutiant quelques mots :

-« M….mais….pourquoi ? »

-« Je dois partir , mon ami doit s’impatienter. Je suis désolée. »

Elle se rajusta très vite , et alors que Cédric restait toujours immobile , elle saisit la clé qui était sur le panneau , la tourna dans un sens , sans effet , puis aussi sec dans l’autre , ce qui fit repartir brusquement l’ascenseur.

Cédric , paniqué , ré-enfourna in extremis sa queue dans son pantalon avant que l’ascenseur n’ouvre ses portes sur le parking souterrain. La jeune antillaise vérifia une dernière fois sa mise dans le miroir de l’ascenseur , puis sortit sans un mot. Je lui emboîtai le pas et l’attrapai par la main pour la ramener vers moi et l’embrasser , ce qu’elle me laissa faire mais me repoussa doucement juste après , me chuchotant :

-« C’était sympa , même si je ne sais pas ce qui nous a pris , c’était bien , mais restes-en là s’il te plaît. Je ne te connais pas et c’est mieux comme ça , maintenant laisse-moi tranquille je ne veux pas qu’il me voie avec toi. »

Voyant que je m’étais arrêté et que je n’allais pas la suivre , elle reprit confiance dans la situation , retrouva son air coquin , me fit un clin dil , un petit signe de la main , et tourna les talons. Je ne dis pas un mot. Je la regardais partir et j’avais l’impression que je n’existais déjà plus pour elle. Bizarre , elle s’était adressée uniquement à moi alors que c’était Cédric qui l’avait fait jouir.

Ce dernier , qui était resté en retrait près de l’ascenseur , me rejoignit alors , en croisant deux femmes d’une quarantaine d’années qui partaient vers l’ascenseur et qui pouffèrent de rire en se retournant sur lui.

-« Putain , Cédric , putain , ta braguette ! »

Dans son empressement à rengainer son membre fétiche et tout encore sous le trouble de cette séance friponne , il n’avait pas remonté sa braguette , pire , un pan de sa chemise bleue-ciel , qui normalement est rentrée dans le pantalon ( nos chemises sont assez longues ) , était alors malencontreusement sorti dans la précipitation , donnant l’impression d’un léger pénis bleu-ciel flottant sous la ceinture. Impossible de passer à coté et totalement ridicule. La honte. Mais marrant quand-même.

Le temps qu’il se redonne une apparence respectable , et nous reprîmes l’ascenseur. Cédric voulut la suivre pour prendre son numéro mais je l’en dissuadai , flairant la mauvaise rencontre avec le copain : si le type avait un doute , embrouille assurée , baston , compte-rendu , papiers , rapport , chef , punition , toute la sainte famille des emmerdes , non-merci.

Retour au premier étage de l’aérogare. Nous nous regardons , j’éclate de rire , Cédric aussi.

-« T’aurais vu ta tronche quand elle s’est rhabillée , toi avec la bite sortie , on aurait dit que t’allais te taper la tête contre la porte !!! »

Lui , ne cessait de répéter , comme un mantra :

-« putain , j’suis vert , putain , j’suis vert. »

Je me marrais et je me moquais de lui , mais moi aussi j’étais désormais chaud comme une braise. Cédric se lamentait :

-« J’arrive pas à débander , elle nous a bien eu , celle-là….. ! »

-« Viens , on n’a qu’à retourner se poser un peu à la brigade , il reste du café. »

Sur le chemin du retour , nous nous racontâmes chacun notre version subjective de la scène , ce qui nous excitait encore plus car la mise en perspective sous deux angles différents rajoutait inévitablement du piquant à ce souvenir encore frais. Je lui décrivais ses fesses et ses seins , qu’il n’avait pratiquement pas vus ni touchés , lui me décrivait dans le détail sa fente profonde et brûlante avec encore des trémolos dans la voix…

Arrivés à la brigade , nous pensâmes nous calmer un peu autour d’une tasse de café , mais il n’en fût rien bien au contraire : nous étions psychologiquement trop envahis par ce que nous venions de vivre….

A peine une quinzaine de minutes plus tard, la sonnette retentit , quelqu’un était à la porte. Cédric s’en étonnât aussi , mais alla de suite ouvrir ; d’où j’étais je ne pouvais voir que lui mais quand je vis sur son visage sa surprise , puis son grand sourire béat , je compris que ce n’était ni le chef ni un collègue qui se trouvaient sur le pas de la porte…

En effet je vis entrer une employée de la compagnie d’entretien de l’aéroport : cette compagnie assurait tous les deux jours le ménage des locaux , le personnel changeait beaucoup et très souvent, mais elle , je la connaissais déjà de vue , bien que je ne lui aie pas spécialement prêté attention. Elle ne m’avait pas paru attirante , et je ne l’avais jamais entendu décrocher le moindre mot à part "bonjour" et "au revoir" avec un léger accent étranger. Je ne sais pas si ce fût l’état d’excitation dans lequel je me trouvais, mais en une fraction de seconde je me mis à l’observer avec un il disons , plus acéré : Elle avait une trentaine d’années , brune, de taille moyenne , les traits de son visage étaient ma foi jolis , mais durs , aigus , presque sévères , et c’était peut-être cela qui avait détourné,ou plutôt refroidi , mon attention. Évidemment je ne tardai point à descendre mon regard , mais la blouse de travail bleue , ample et raide qu’elle portait empêchait totalement de se faire une idée ; seul détail à me mettre sous la dent , la blouse s’arrêtait aux genoux ce qui me laissait voir d’agréables petites chevilles et je me demandai aussitôt comment j’avais pu passer à coté les autres fois.

Cédric referma la porte tout en matant les fesses de la fille , un geste dicté chez lui par une loi physique aussi incontestable que celle qui veut qu’une pierre tombe par terre quand on la lâche. La jeune femme me salua laconiquement, comme à son habitude, puis disparût dans les bureaux attenants pour commencer son travail. Cédric revint s’asseoir en face de moi , soudain remonté à bloc comme s’il avait avalé une valise de cocaïne.

— Alors ?

— Alors quoi ? Lui dis-je pour la forme , en souriant.

— Je la connais , me dit-il à voix basse , elle est pas mal hein ?

— Ouais, ouais , enfin bon , soupirai-je , mais , tu la connais vraiment ?

— Disons qu’on a déjà discuté , surtout une fois où elle était venu nettoyer le vestiaire , moi je terminais mon service, je l’avais branchée gentiment : elle était assez réservée , malgré ça je l’avais sentie assez open , mais il y avait les collègues qui se changeaient à coté de moi donc c’était mort. Elle s’appelle Sorina , elle est roumaine , d’où son accent . Fais confiance à mon pif , amigo, je te dis, cette fille qui débarque juste un quart d’heure après ce qu’on a vu tout à l’heure , c’est un coup du destin !!!!

Et Cédric , après seulement quelques secondes d’intense réflexion , m’exposa , toujours à voix basse , une tactique quasi-napoléonienne :

— Tu sais , les employés de cette boite, ils viennent chez nous toujours en dernier , juste avant la fin de leur service, parce qu’on est situés en bout de terminal : et elle , après avoir nettoyé les bureaux , j’ai remarqué qu’elle finit par le vestiaire , tu sais pourquoi ?

— Ben non…..

— Ah ahhh…elle prend une douche chez nous et elle se barre chez elle ! Il y a deux semaines je l’ai croisée elle sortait du vestiaire avec les cheveux tous mouillés et une serviette dans la main.

— Et donc ? Je pouffais de rire. Tu vas aller prendre ta douche avec elle ?

Il ne me répondît pas , et me fixa avec défi ; je m’inquiétai :

— Tu déconnes , tu veux faire quoi là ?

— Écoute bien : tu vas voir, une fois son travail fini ici elle va descendre : viens avec moi , mais tu dis pas un mot , laisse-moi parler, laisse moi faire , et admire la technique , si ça marche comme je crois , tu vas pas le regretter et moi non plus !

— Je sais pas comment tu comptes t’y prendre mytho , mais je demande à voir , lui repondis-je incrédule. Mais au fond de moi-même , je lui faisait déjà confiance .

Cédric partît fort opportunément ranger quelques papiers dans le bureau-même où la fameuse Sorina travaillait , et commença à engager la conversation avec elle : je n’en entendis pas vraiment la teneur ,mais je fus quelque peu étonné d’entendre la fille lâcher un petit rire discret et bavarder avec lui . Il revient ensuite me voir , clin dil et petite moue entendue…..

Au bout d’un moment la jeune femme nous salua et quitta les locaux : Cédric se mit à compter les minutes comme un braqueur de banques .

— On va descendre toi et moi , on arrivera quand elle sera en train de se doucher !

— Mais….tu vas faire quoi ? Tu la connais pas ! On va lui faire peur t’es fou !

— Et la fille de tout à l’heure dans l’ascenseur , c’était ta cousine ?

— Hmmm….quand-même….tu y crois vraiment ?

— Écoute , si toi t’y crois pas, reste ici, moi j’y vais et je te raconterai.

— Non non , je viens.

— Ah ah !!! tu vois mon salaud , timoré mais pas stupide…..

Quand Cédric décida que le décompte était bon , nous descendîmes au vestiaire qui était un niveau plus bas . Nous entrâmes , et , comme cet incroyable cochon l’avait prévu , on pouvait entendre la douche couler bruyamment , et on pouvait également voir , posés sur le banc à coté d’un sac , la blouse bleue , ainsi qu’ une culotte et un soutien-gorge blancs sur lesquels était posée en bouchon une paire de collants couleur chair .

Cédric s’approcha discrètement du banc , tout content que le début de sa théorie se vérifie , prît le soutif et me montra dans une sorte de langage des signes bien à lui que la fille avait de petits seins ; cela semblait le décevoir un peu. Il prit ensuite d’une main la culotte et de l’autre les collants , et commença à y frotter son nez et sa bouche en connaisseur , avec une délectation certaine mais étouffée . Il me fit ensuite le signe classique du pouce "tout est OK" ce qui me fit bien rire. il me tendit alors les deux sous-vêtements et , emporté par sa fougue à lui , je me mis à humer et capter l’odeur forte , envoûtante , troublante qu’a toujours la lingerie de la femme que l’on désire….à ma grande surprise les collants sentaient plus fort que la culotte . La douche coulait toujours. Et moi je commençais à bander : concernant mon ami je ne me posais même pas la question.

Je reposai précautionneusement le tout sur le banc ; à ce moment Cédric se mît à me parler à voix haute , ostensiblement un peu plus fort que la normale : alors la douche s’arrêtât de couler immédiatement. Elle reprit après deux ou trois secondes , nous ne pouvions évidemment pas voir à l’intérieur , mais presque aussitôt après la fille sortit la tête pour voir qui était là , et nous vit . Un mélange de surprise , de gêne et d’interrogation se lisait sur son visage , elle finit quand-même par esquisser un léger sourire et bredouilla quelques mots à la va-vite :

— Vous avez besoin de la douche ?

Cédric lui sortit un sourire comme lui seul a le secret .

— Oui , mais pas de soucis, prenez votre temps !

Le salaud , assis sur le banc , il commençait déjà à déboutonner sa chemise sous les yeux de la jeune femme. Elle rentra la tête.

— Mais alors ça ne dérange pas d’attendre un peu ? Dit-elle avec son accent à couper au couteau.

Et là , Cédric, toujours aussi gonflé :

— Non, non , on va attendre , mais bon, attention , si vous êtes trop longue j’arrive !!!

La fille ne répondit rien , et Cédric, ne tenant plus sur le banc, me glissa :

— Tu vois, là, c’est bon : j’attends un peu , mais si après ce que je lui ai dit, elle reste encore longtemps sous la douche , j’y vais !

Je lui montrai un visage et un regard pleins d’incrédulité , mais j’attendais secrètement la suite , mon excitation se faisant de plus en plus grande , bien que mêlée d’incertitude. L&

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