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Xscape – Chapitre 6

Xscape - Chapitre 6



THOMAS

Ce n’est pas le changement de décor qui m’étonne le plus quand la lumière se rallume. C’est le bruit.

Un vacarme assourdissant qui pulse douloureusement dans mes oreilles. Il s’agit probablement d’une musique, mais le son est bien trop élevé pour que la reconnaisse. Et encore moins pour que je l’apprécie.

Sarah se jette sur une énorme installation hi-fi composée d’une console aussi grande qu’elle et de deux enceintes monstrueuses qui vibrent sous les basses. Elle pianote sur tous les boutons qui lui tombent sous la main et parvient à baisser considérablement le volume en tournant une molette.

— C’est bien mieux comme ça ! Soupire-t-elle.

— Hé Thomas ! M’interpelle Matthieu que la musique n’avait pas l’air de déranger outre mesure. Tu bandes encore, toi ?

Ma main se pose instinctivement sur mon entrejambe.

— Non… pourquoi ?

— Tu trouves pas ça bizarre ? Y a cinq secondes je bandais comme un poney, et en un coup de lumière qui s’étend je suis mou comme de la guimauve.

Je trouve ça bizarre, en effet. Ce qui ne fait que rajouter de l’eau au moulin de ma curiosité. C’est la première fois que je suis témoin d’un tel procédé – dans un Escape ou ailleurs – et j’aimerais vraiment comprendre comment ils s’y prennent.

— On s’inquiétera de vos zguègues plus tard, les gars. On est en retard sur le programme !

Je regarde le chronomètre. On a passé presque vingt-cinq minutes dans le laboratoire ! Les choses se corsent. On doit à tout prix récupérer notre retard si on veut avoir une chance d’aller au bout.

Je rejoins les deux autres qui ont déjà entamé une fouille minutieuse des lieux, et je me sens tout de suite beaucoup mieux. La partie de masturbation collective que l’on vient de vivre m’a un peu mis mal à l’aise, alors fouiller, réfléchir et faire preuve de logique, c’est exactement ce dont j’ai besoin pour passer autre chose. Du moins jusqu’à ce que le sexe revienne en force…

La salle est plus grande que la première dans laquelle nous étions mais plus petite que le laboratoire. Avec la chaîne hi-fi XXL qui occupe tout un pan de mur, cela ne laisse plus beaucoup d’espace à passer au peigne fin. Matthieu compulse le contenu d’un grand bac empli de vinyles (des vinyles en 2030, non mais je vous demande) tandis que Sarah inspecte l’intérieur des quelques housses de guitare vides entassées dans un coin. N’ayant pas grand-chose d’autre à examiner, je jette mon dévolu sur un synthétiseur qui ne produit aucun son malgré toutes mes tentatives pour le mettre en marche.

— Sans déconner, y a pas un seul groupe que je connais là-dedans ! Dit Matthieu en sortant quelques vinyles au hasard. Fall Out Boy, Linkin Park, Good Charlotte… Ca doit dater d’encore avant les années 2000 ces trucs.

— Et les housses de guitare ne donnent rien de plus probant… J’ai seulement trouvé une feuille pliée en quatre avec une partition indéchiffrable dessus.

— Pas mieux ! Je fulmine. Cette cochonnerie refuse de faire le moindre bruit ! Y a pourtant forcément un moyen de le mettre en marche, c’est pas possible autrement.

Matthieu lâche ses vinyles et s’assied en tailleur à même le sol, l’air découragé. Si je m’écoutais je ferai la même chose.

— Bon, il faut rester logique et y aller par étapes, lance Sarah pour remotiver les troupes. Il n’y a pas beaucoup d’éléments, alors on a juste à trouver dans quel ordre les utiliser. Thomas, tu es avec moi ?

Je hoche la tête, ragaillardi par un élan de motivation.

— J’ai trouvé une partition, et il y a un synthétiseur. Donc j’imagine qu’on doit jouer les notes de la partition sur le clavier, ou quelque chose comme ça.

— Mais avant ça, on doit réussir à l’allumer, je complète. Et il n’y a plus qu’un seul élément qu’on a pas encore utilisé.

Mes yeux se posent en même temps que ceux de Sarah sur le bac de vinyles.

— Sauf qu’il y en a des milliards, là-dedans, se lamente Matthieu. Et on ne sait pas lequel utiliser…

— Alors on les ouvre tous jusqu’à trouver le bon.

— T’es dingue ! À moins d’un coup de bol phénoménal, ça va nous prendre au moins dix minutes avant de trouver le bon !

— On n’a pas trop le choix, je souffle.

— On pourrait peut-être utiliser un jeton, propose timidement Sarah.

Je me retiens de répliquer que c’est hors de question. Je ne veux pas vexer Sarah. Pas après lui avoir offert le spectacle le plus honteux de toute mon existence la nuit dernière.

— Mais carrément ! Renchérit Matt. Je les avais déjà oubliés, eux ! Ca va sûrement nous dire quel vinyle on doit prendre.

Je sors l’un des jetons de la poche de mon peignoir et le fais rouler entre mes doigts. Ca ne me plaît pas du tout…

Cela doit se lire sur mon visage car Sarah tente de me raisonner.

— Vaut mieux perdre cinq minutes de temps bonus que dix de notre temps de jeu, tu crois pas ?

Je ne réponds pas. Elle marque un point.

— OK, on utilise un bonus…

Je cours presque jusqu’à la fente dans le mur, juste à côté d’une des enceintes qui continue de diffuser une musique d’ambiance et y glisse le jeton. La lumière s’éteint de nouveau pour se rallumer sur mes yeux écarquillés à cause de la feuille de papier que je tiens dans ma main, qui était vide la seconde d’avant. Les deux autres n’ont pas l’air d’en tenir rigueur, alors je me contente de la lire à voix haute sans chercher plus loin.

— La noire n’a poiNt ce trait qu’a la croche.

— Hein ? C’est tout ?

— Il y a un alphabet morse en dessous… c’est tout.

— Noire et croche, c’est le nom des notes sur une partition en fonction de leur durée, explique Sarah en reprenant la partition qu’elle a trouvée. C’est l’un des seuls trucs dont je me souviens de mes cours forcés de saxophone quand j’étais petite.

— La noire n’a point ce trait qu’a la croche, je répète en même temps que les déductions se font d’elles-mêmes dans ma tête. Si je suis la logique, ça doit vouloir dire noire égal point, croche égal trait.

Je me rapproche de Sarah et Matthieu m’imite.

— On agit efficacement, Sarah tu essayes de me traduire les notes du mieux que tu le peux et je vais trouver à quelles lettres elles correspondent. Matt, comme on a rien pour écrire tu vas devoir retenir les lettres au fur et à mesure.

Tous deux hochent la tête et Sarah me traduit les premières notes.

— Ca fait G R E E N D A Y, récite Matthieu une fois que Sarah est arrivée au bas de sa feuille.

— OK, Green Day. Tu as vu un vinyle avec ce nom-là

— Euh… peut-être, j’en sais rien. J’en ai vu passer tellement…

Sans se concerter, nous nous jetons tous les trois sur le bac de vinyles. C’est Sarah qui finit par trouver ce que l’on cherche.

— J’espère que c’est le seul, dis-je.

— Je ne sais pas si c’est le seul, mais c’est celui qu’on cherche, il n’y a pas de doute, réplique Sarah en sortant de la pochette en carton un vinyle ainsi qu’une clé USB à peine plus grande qu’un bouton de chemise.

— Essayez de mettre le vinyle en route, j’ordonne avant d’introduire la clé USB dans le synthétiseur en croisant les doigts pour que cela le mette en marche.

— Je m’en charge ! dit Matthieu en prenant le disque des mains de Sarah. Mon oncle avait une de ces antiquités, je crois que je me souviens de comment il faisait.

J’appuie de mon côté au hasard sur une des touches du clavier qui émet un son de piano. Je me retiens de sauter de joie.

— Super ! S’enthousiasme Sarah en me rejoignant. Et on doit faire quoi, avec, tu crois ?

Je n’ai pas le temps de répondre – ce qui m’arrange parce que je n’en ai aucune idée – que nous sommes coupés par un son un peu grésillant sortant des enceintes.

— Vous êtes bien sur radio 4 19 7 ! S’égosille une voix à l’enthousiasme clairement feint. On s’écoute tout de suite le dernier titre de Green Day… Ca s’appelle Fuck Time !

La chanson en question démarre. C’est un son clairement Rock, plutôt rythmé.

— 4 19 7, je répète à voix basse.

J’appuie successivement sur les touches du clavier correspondant au numéro et je perçois un mouvement à côté de moi.

— Sans déconner, s’exclame Matthieu, cet Escape est incroyable…

Trois bornes sortent du sol pour s’arrêter au niveau de notre taille. Trois bornes, trois personnes, on se place immédiatement chacun devant l’une d’entre elles. Je jette mon dévolu sur celle du milieu et l’examine de plus près.

Elle ne contient que deux boutons sur le dessus. J’appuie sur celui de droite et j’entends une sorte de mécanisme se mettre en marche.

— Bordel, ça, c’est un sacré morceau !

Je me tourne vers Matthieu, qui visiblement a lui aussi appuyé sur un bouton. Sur la façade de la borne, un pénis en érection de la même couleur que le reste et d’une taille plutôt hors norme pointe fièrement face à lui.

Matthieu pose un doigt dessus et appuie avant de relâcher. Le sexe remonte pour reprendre sa position initiale.

— Purée, hormis la couleur on dirait… une vraie.

Je regarde de l’autre côté, en direction de Sarah qui a elle aussi fait jaillir le même sexe et qui le regarde, un peu interdite. Je baisse les yeux, m’attendant à trouver la même chose, mais en lieu et place d’un chibre, je trouve un trou circulaire. J’ai très peu de doute quant à ce qu’il est censé représenter…

— C’est quoi ? Demande Sarah. Des sortes de sex-toy 2.0 ?

— On dirait bien, ouais, répond Matthieu dont l’expression cache difficilement son excitation.

— Et… on est censé s’en servir ? Je demande, hésitant bien que connaissant déjà la réponse.

— Je crois qu’on ne peut pas y échapper, souffle Sarah. Tout ce que je me demande, c’est quel est le rapport avec la musique ?

— Hé, vous vous souvenez de Guitar Hero ?

— Guitar quoi ? C’est quoi ça ?

— C’est un jeu qui est sorti il y a trois ou quatre ans sur la PS7. Un remake d’un vieux jeu des années 2000 je crois.

— C’est pas le jeu qui te mettait dans la peau d’un guitariste ? Ou tu devais jouer en rythme sur une guitare virtuelle pour éviter que ton public te balance des tomates pourries ?

— Ouais, c’est celui-là, confirme Matt. Et ça colle avec le reste… Les vinyles qui datent à mon avis d’à peu près la même période, les housses de guitare vides…

— Donc si je comprends bien, on doit… utiliser ces trucs au rythme de la musique ?

— Ouais ! S’exclame Matt. L’idée est géniale !

Cette fois il ne s’embarrasse pas de savoir si tout le monde est prêt à se lancer. Il se débarrasse d’un geste de son peignoir.

— Eum… par contre vous croyez que ça marche… pour tout ? Demande-t-il. Je veux dire… Perso j’ai aucun problème à m’enfoncer ce truc dans le cul mais je suis pas sûr que c’est un spectacle que vous ayez envie de voir.

Je déglutis avec difficulté. J’ai l’impression que Matthieu perd peu à peu ses limites à mesure que le jeu avance. Et à la différence de moi et Sarah qui sommes clairement mal à l’aise à chaque fois que les choses deviennent chaudes, lui a l’air… galvanisé. Plus heureux que jamais.

— Tu as raison, c’est pas un spectacle que j’ai envie de voir, répond Sarah. Et en ce qui me concerne c’est hors de question que je me… fasse pénétrer par ça.

— Je pense que du moment qu’on l’utilise… ça doit marcher, je réponds, conscient que pour ma part je n’ai pas beaucoup de possibilités.

— Bon je remets le vinyle au début et on y va !

Tandis que Matthieu retourne devant la console Hi-Fi pour relancer la chanson, Sarah se positionne de façon à être dos à nous et empoigne le sexe sans le regarder. Elle a beau nous avoir certifié qu’elle voulait dépasser ses limites, elle a encore clairement beaucoup de chemin à parcourir avant d’être totalement libre.

De mon côté je me caresse le sexe à travers le tissu de mon peignoir autant pour me mettre dans l’ambiance que pour faciliter la pénétration de mon ’’vagin artificiel’’.

Le vinyle repart de zéro. L’animateur nous sort le même discours que tout à l’heure et Matt revient face à sa borne. Il jette un il en direction de Sarah, dos à lui et de moi, regardant droit devant moi et imaginant les courbes parfaites que pourrait avoir la femme qui m’offre son orifice. Il hausse les épaules et se met à genoux de sorte que sa bouche se retrouve à quelques millimètres seulement du pénis factice. Les premiers rythmes de batterie résonnent. Je me décalotte et frotte mon gland sur les bords de l’orifice, agréablement chaud et doux. Puis vient le premier riff de guitare. J’enfonce mon sexe jusqu’à la garde, un peu perdu, essayant à la fois de comprendre le rythme pour le suivre au mieux et de gérer cette sensation incroyable qui me gagne.

L’intérieur de l’orifice procure en tout point la même sensation qu’un vagin. Non, à vrai dire, je trouve ça encore plus excitant. Tellement excitant que mon érection revient au triple galop. J’ai l’impression que ma queue est doucement aspirée dans le trou et qu’elle épouse les formes d’un vagin délicieusement étroit tout en se faisant délicatement caresser par la langue la plus habile qui soit. Je sens mes muscles se contracter et pendant un instant je ne prête pas la moindre attention à la musique. Je pose mes mains sur le dessus de la borne comme si je les posais sur les fesses bombées et pulpeuses d’un canon de beauté, ou sur le crâne d’une amatrice de fellation qui avalerait goulûment mon chibre sans lui laisser le moindre répit.

— Vous vous en sortez, les gars ?

Sarah garde les yeux en l’air, concentrée dans sa besogne, faisant jouer son poignet sur le membre dans des gestes mécaniques, qui n’ont en soi pas le moindre aspect érotique mais dont le spectacle vient tout de même sublimer l’état d’extase dans lequel je suis en train de glisser. Matt lui, dévore avec un plaisir non dissimulé son chibre tout en tant se masturbant frénétiquement au rythme de ses coups de langue. Lui aussi à l’air d’avoir du mal à se concentrer sur la musique.

— Le rythme change tout le temps ! Dis-je pour me forcer à rester dans le jeu. C’est pas évident…

Chacun tend l’oreille pour coller au mieux aux mélodies de guitare. Les riffs se font plus rapides et brutaux à l’approche des refrains, ce qui nous oblige à accélérer considérablement la cadence. Je me retrouve à pilonner si copieusement cette chatte que j’entends mes couilles frapper contre la borne et que je sens la jouissance approcher dangereusement vite. Mes efforts pour rester concentré sont mis à rudes épreuves. Je regarde sans le vouloir la main de Sarah branler cette queue gigantesque et l’image de ma bite à la place vient s’ajouter dans mon esprit déjà en pleine euphorie. Matt finit par arrêter de se branler pour saisir la verge de ses deux mains.

Le chanteur entame déjà son dernier couplet quand nous commençons enfin à nous rapprocher de la bonne façon de faire. La chanson suit un schéma plutôt répétitif que nous commençons à avoir bien en tête et j’ai la sensation que nous sommes tous les trois synchronisés, aussi bien entre nous qu’avec la musique. Lorsque les dernières notes résonnent et que le bras articulé du tourne-disque retourne à sa place, j’extrais mon sexe à deux doigts d’envoyer la purée et tente de reprendre mon souffle.

— Bon là, ce serait vraiment cool que la lumière s’éteigne ! S’exclame Matt en se relevant.

Son vu est exaucé dans la seconde qui suit. La lumière nous transporte jusqu’à la quatrième salle.

***

— Je sais pas si je vais réussir à tenir jusqu’à la fin… je souffle.

J’ai un blocage en me rendant compte que j’ai dit ça à haute voix. Je viens d’avouer à mes amis que je suis à deux doigts d’éjaculer. C’est assez surréaliste.

— Si on ne s’active pas la question ne se posera même pas, intervient Sarah. On en est à 55 minutes écoulées. Ca ne nous laisse plus que 20 minutes pour les deux salles restantes.

Je me mets à paniquer un peu. Vingt minutes pour venir à bout de deux salles, en supposant que toutes les deux contiennent un aspect sexuel… Cela me paraît vraiment vraiment très court.

— OK, alors après la science et la musique… on dirait qu’on a droit à la photo ! Et pas n’importe quelle photo. Putain les salauds !

Matt a raison, nous sommes dans une sorte de mix entre un labo photo et une chambre noire. Toute la partie droite de la pièce est occupée par une longue table de bois couverte de bacs en plastique, d’appareils photo sans âge et de chemises en cartons. Le mur opposé est recouvert d’une toile d’ambiance (comprenez une toile contrôlable à distance permettant d’afficher l’arrière-plan de notre choix). Une multitude de photographies sont éparpillées un peu partout dans la pièce et sur les murs. Toutes sont à caractère pornographique et présentent aussi bien des canons de beauté se malaxant les seins que des hommes bodybuildés à la queue fièrement dressée ou des parties de baise endiablées et acrobatiques.

— On réfléchit vite et bien ! Il y a plein d’appareils photo et une toile d’ambiance, donc on doit prendre des photos.

— Et vu la gueule des photos sur les murs, on doit prendre des photos bien hot, complète Matt.

Cette fois personne ne semble marquer de temps d’arrêt face à ce qui nous attend. Le peu de temps restant ne nous permet pas de nous offrir le luxe de jouer les timides plus longtemps si on veut sortir vainqueurs.

— Reste à trouver un appareil photo en état de marche et quelles photos prendre. Ca m’étonnerait qu’on doive se contenter de poser n’importe comment.

Nos fouilles se concentrent sur l’endroit où nous sommes le plus susceptibles de trouver des indices, à savoir l’établi. Sarah prend les appareils photo un à un et Matt plonge les mains à l’aveugle dans les bacs en plastique. J’examine de mon côté les chemises cartonnées.

— Y a un truc là-dedans… J’arrive pas à l’attraper, y a de la flotte ou je sais pas quoi.

Sarah et moi attendons que Matt extirpe sa trouvaille de la boîte.

— C’est une feuille transparente avec des points.

— Du braille ?

— Un truc pour les aveugles dans une room dédiée à la photo ? C’est d’une logique imparable… Si c’est ça il doit y avoir une autre feuille qui complète parce que j’ai pas de quoi en tirer un truc qui ressemble à du braille.

J’accélère mes recherches. Si on doit trouver une feuille, les chemises que je suis en train de fouiller sont l’endroit le plus logique. Je la trouve assez rapidement dans une sous-pochette sur laquelle il est écrit ’’ordre de paSsage’’.

— Viens, je l’ai !

Nous réunissons les deux feuilles complémentaires et entamons la même démarche de décryptage que pour le morse dans la room précédente.

— Ce ne sont pas des lettres, fait remarquer Sarah. C’est juste une série de chiffres : 4, 8, 15, 16, 23, 42.

Je regarde autour de moi. Je ne vois qu’une seule possibilité pour trouver ces chiffres. Et ça ne me plaît pas beaucoup au vu du travail que cela représente.

— OK, Matt et moi on cherche sur les photos, il doit y avoir des chiffres écrits derrière ou un truc comme ça. Sarah, continue de chercher un appareil photo qui marche.

Par instinct ou par chance, allez savoir, j’ai vu juste à propos des photos. Toutes celles que je décroche comportent un numéro inscrit au marqueur noir au dos. Je regarde rapidement si le numéro correspond à l’un de ceux que l’on cherche avant de passer à la suivante, mais le nombre de clichés est tellement important que cela nous prend un temps considérable pour récolter les six dont nous avons besoin.

— Tiens ! Numéro 15, me dit Matt en m’en tendant une. Normalement on les a tous.

— Oui c’est bon tout est là, je confirme en les classant dans le bon ordre. Sarah, tu en es où ?

— J’ai trouvé ce dont on avait besoin, il a juste fallu que j’assemble des morceaux entre eux. J’ai suivi l’espèce de mode d’emploi que j’ai trouvé, normalement ça devrait marcher.

— Super, alors on y va.

J’étale les six photos les unes à côté des autres sur le sol et retire à nouveau mon peignoir en même temps que les deux autres.

— C’est quoi l’arrière-plan de la première ? Me demande Sarah.

Je lui décris au mieux la première image pendant que Matt se rapproche de moi.

— Hé vieux, les mecs sur les photos ont tous le barreau, me chuchote-t-il suffisamment bas pour que Sarah ne l’entende pas. Tu ferais bien de réveiller popol…

Je baisse instinctivement les yeux en direction de son pénis raide comme un piquet qu’il continue de stimuler avec ses doigts.

— T’inquiète, je réponds en agrippant ma verge à mon tour. Ca va venir vite. De toute façon il n’y a qu’une femme sur la première photo.

— Ca veut dire que c’est à moi de me lancer en premier, c’est ça ? Intervient Sarah qui nous a rejoints sans que nous ne l’entendions.

— Ouep, ma grande ! Vas-y donne moi l’appareil, je m’occupe de prendre la photo.

Sarah file s’adosser contre l’arrière-plan, un pied contre le mur. Matt se met à genoux à deux mètres d’elle en vérifiant l’angle de prise de vue.

— Comme ça ?

Je compare les images. A l’instar de la bimbo sur la photo, Sarah a une posture langoureuse qui met en valeur ses formes et ses courbes. Une main tenant fermement son sein gauche, l’autre enfouie dans son intimité.

— Il faudrait… il faudrait que tu te cambres un peu plus. Je bredouille. Et que tu écartes un peu plus les jambes.

Elle s’exécute sans broncher. Bon sang, elle est magnifique…

Matt appuie sur le déclencheur, libérant un flash aveuglant. Sur le mur au-dessus de la table de travail, une diode verte apparaît.

— OK, ça fait une. On enchaîne.

On essaye de perdre le moins de temps possible entre chaque prise de photo. La suivante, un homme seul qui se masturbe assis sur le sol devant un décor de rue déserte, est assurée par Matt. Les choses commencent à se compliquer à partir de la troisième.

— Là, je peux pas vous aider, les gars, nous lance Sarah en nous montrant la photo, deux hommes debout côte à côte, légèrement tournés l’un vers l’autre de sorte que leur gland se touche.

— Allez viens, mec. Tu vas vivre ce qui se rapproche le plus d’une première expérience homo !

Je ris pour faire bonne figure tout en redonnant quelques coups de poignets sur mon chibre qui n’est pas spécialement excité par l’idée. Sarah se poste face à nous et s’accroupit pour prendre la photo, me laissant tout le loisir d’admirer sa petite chatte aux lèvres discrètes. C’est la première fois que je la vois aussi directement. Aussi brutalement. Et j’ai du mal à détourner mon regard…

— Rapproche-toi un peu…

Je sens la peau de Matt se coller contre la mienne. Il rectifie ma position et je me laisse faire telle une marionnette.

Elle est intégralement épilée et sa peau semble si douce… Embrasser ces lèvres roses doit être délicieux…

Je ne fais même pas attention à la chaleur du corps de Matt contre le mien. Ni même à son gland qui vient caresser le mien tandis qu’il s’assure que nous sommes bien placés.

— Dans la boîte ! S’exclame Sarah. On continue…

— Thomas, reste où tu es. Sarah, regarde. Vous devez vous enlacer et faire comme si vous alliez vous rouler une grosse pelle bien baveuse.

Je n’ai pas le temps de réagir que le corps de Matt est remplacé par celui de Sarah. Je sens ses mains se poser au creux de mon dos.

Bon sang…

— Euh… je crois qu’il faut… que tu m’enlaces aussi, me dit-elle doucement.

— Hein ? Euh oui… pardon.

Je pose mes mains sur sa taille. Mon regard accroche ses seins à quelques millimètres seulement de mon torse. Ces deux seins ronds et fermes, d’un blanc laiteux. Ses tétons rosis, dressés sans que je ne puisse dire si c’est à cause du froid ou de l’excitation.

— Rapprochez-vous encore. Thomas, ta teub doit toucher son ventre.

Je me sens me décomposer, et une drôle d’ombre passe dans les yeux de Sarah. Je fais un petit pas en avant en tâchant de ne surtout pas réfléchir et je sens mon gland toucher son ventre, juste au-dessus de son nombril. Elle a la peau si douce…

Je ne me souviens même pas avoir déjà été dans un tel état. Une excitation si soudaine et si violente que je ne sais même pas comment la gérer. Un frisson parcourt mon dos depuis l’endroit où Sarah a posé ses mains. Elle rapproche sa bouche de la mienne et je sors le bout de ma langue.

Il faut que Matt prenne cette photo tout de suite. Je ne sais pas combien de temps je serai capable de refréner cette furieuse envie de me rapprocher juste un peu pour que mes lèvres se collent aux siennes et que ma langue aille jouer avec la sienne.

— C’est bon ! Crie Matt et je me détache aussitôt de Sarah qui s’empresse d’aller voir le prochain cliché.

— Ah… dit-elle. Bah on dirait bien qu’on va continuer sur la lancée.

Elle me montre le cliché et je déglutis avec difficulté. Une femme se tient contre un mur de briques tandis qu’un homme face à elle soutient l’une de ses jambes en l’air au niveau du genou. Légèrement arqué vers l’avant, il envoie son chibre tendu à l’assaut de sa cible. Le cliché a dû être pris une milliseconde avant la pénétration…

— Allez allez, mes petits, magnez-vous !

Sous l’impulsion de Matt, Sarah s’adosse contre la toile qui affiche un mur de briques. Je la rejoins et nos regards se croisent un bref instant.

Est-ce qu’elle aussi ressent cette tension sexuelle grandissante, presque incontrôlable ? Ou est-ce que je me fais des films ?

Je soulève sa jambe et me rapproche un peu. Cette fois, nul besoin d’avoir recours à la veuve poignet. Je bande tellement que c’est plutôt le problème inverse qui m’inquiète.

Mon gland est tout proche de son vagin. A-t-elle les mêmes pensées que moi qui lui traversent l’esprit ? Est-ce qu’elle aussi meure d’envie que je donne un simple petit coup de reins pour que mon manche aille visiter son temple sacré ? Est-ce qu’elle mouille autant que je bande ? Je meurs d’envie de vérifier mais je me retiens. Si je le fais, je suis certain de ne pas me retenir de m’y enfoncer…

— Et de cinq… C’est bon ça, on gère ! Plus qu’une. Ah bah oui, on avait pas encore eu le droit à la pipe…

Je regarde la dernière photo. Une femme à genoux devant une montagne de muscles tient son chibre à pleine main et rapproche sa langue. L’homme, une main posée sur la longue chevelure blonde, attend avec impatience de se faire déguster.

La même image avec Sarah et moi à la place des modèles me vient en tête. Nom de dieu…

Je m’apprête à me défiler, mais Sarah prend les devants.

— Euh… Matt ? Tu… tu viens poser avec moi ?

L’intéressé semble surpris.

— C’est juste que… tu vois. Ce sera moins… bizarre avec toi.

Elle me jette un regard et je lui fais signe que je comprends totalement.

— Parce que je suis gay ? Ouais, pas faux… mais tu sais une bouche ça reste une bouche…

— Pose pas de questions, viens prendre la photo c’est tout.

Je me saisis de l’appareil et les deux autres se mettent en place. Sarah inspire un grand coup avant de prendre le sexe de Matt dans la main.

— A chacun ses premières fois ! Je lance pour tenter de détendre l’atmosphère.

— Crois pas ça, vieux. Y a déjà eu quelques nanas qui m’ont bouffé la queue !

Le visage de Sarah se décompose et je m’empresse de prendre le cliché.

La dernière diode s’illumine, puis c’est le noir total.

***

La dernière salle est aussi vide que la première. La seule différence est la couleur des murs : cette fois, ils sont lisses et entièrement noirs.

Avant que quiconque n’ait pu dire quoi que ce soit, une voix féminine résonne, sortie de nulle part.

— Aventuriers ! Vous voilà à la dernière étape de votre périple : L’ultime épreuve des Cinq ! Vous avez réussi à franchir avec brio les quatre premiers obstacles, abandonnant chaque fois un peu plus votre retenue et vos barrières. Toutes ces épreuves avaient pour seul et unique but de vous préparer à cette ultime étape, où vous devrez aller au bout de vos désirs… et de votre plaisir.

Sarah me jette un nouveau regard. Je tâche de me concentrer sur la voix.

— La clé pour votre sortie est entre les mains de l’un des Partenaires Sexuels que nous mettons à votre disposition. Un et un seul d’entre eux possède cette clé, vous devrez donc faire le bon choix si vous souhaitez sortir victorieux de ce parcours… Je vous rappelle que vous n’avez utilisé qu’un seul jeton bonus. Il reste donc 4 bonus de cinq minutes qui viennent s’ajouter à votre Temps de Jeu. Aventuriers… bonne chance !

La lumière s’éteint de nouveau pour se rallumer sur une volée de portes toutes similaires face à nous.

Un décompte de 28 minutes apparaît sur notre gauche. Sur le mur d’en face, au-dessus des portes, une phrase est écrite à l’encre blanche.

’’Identifie le hérOs des cinq capitales et choisis le suivant. ’’

— Bon là… c’est de la logique pure et dure… souffle Matt.

Je me tourne vers les deux autres. Ce n’est qu’à ce moment-là que je remarque que nous n’avons plus nos peignoirs.

— Le héros des cinq capitales… répète Sarah. A quoi ça fait référence ? Il n’y a rien du tout ici.

— A mon avis, on n’a rien à chercher ici, je réponds. La voix a dit que les quatre premières salles étaient là pour nous préparer à celle-ci. Je pense que ça veut dite qu’on a croisé tout ce dont on avait besoin.

— Vous avez vu des noms de ville, vous ? Parce que moi j’ai vu que dalle…

— C’est pas forcément des villes qu’on cherche…

Je pointe du doigt le O du mot hérOs écrit sur le mur.

— Oh bien vu ! Je me suis demandé pourquoi il y avait des lettres comme ça… on en a vu dans chaque salle.

— Exact, je confirme. Je me doutais bien que ça nous servirait, alors j’ai essayé de m’en rappeler. Il y avait un J, un A, un S, ensuite un N, et maintenant un O.

— Ca fait cinq lettres écrites en capitales. On est bon.

— Reste à trouver le héros… souffle Matt.

— C’est juste un anagramme, ça ne devrait pas être trop compliqué…

— Jonas ?

— Non, Jason, je réponds, sûr de moi. C’est un héros grec. La vieille Marmouget nous en a déjà parlé en histoire.

— OK, donc on a notre héros des cinq capitales. Maintenant… Choisis le suivant.

Cette fois je reste muet. Je nai pas la moindre idée de ce que ça peut bien vouloir dire, ni comment c’est censé nous aider à choisir la bonne porte.

— Il n’y a rien d’écrit sur les portes… dit Sarah en observant et en touchant chacune des portes une à une.

— Comment on est censé trouver la bonne porte parmi douze s’il n’y a rien pour les différencier et avec seulement… Jason ? Demande Matt qui n’a tout à coup plus l’air d’apprécier le jeu.

— Attends, combien tu as dit qu’il y avait de portes ? Douze ?

— Euh… ouais.

Je ne sais pas trop comment, mais le rapprochement se fait de lui-même dans ma tête. Je me revois traverser ce long couloir qui menait au sas de la salle.

— Vous vous souvenez ce couloir, en arrivant ?

— Celui avec les calendriers pornos ? Un peu, que je m’en souviens !

— Un calendrier ! Répète Sarah ! Douze mois dans une année, douze portes… Bien vu !

— Alors quoi, ces portes c’est un peu une sorte de calendrier de l’avent géant ? Si c’est ça, je suis d’avis qu’on prenne la porte Cinq. La salle s’appelle pas comme ça pour rien.

— Et Jason alors, tu en fais quoi ?

— J’en sais rien, moi, c’est peut-être le nom du gars qui est derrière.

Je fais la moue, pas vraiment convaincu. C’est un peu trop simple à mon goût.

— D’ailleurs tiens, vous croyez qu’on en aura un chacun, de leur… Partenaire Sexuel ? Ou il faudra que l’un de nous s’y colle ?

Je ne réponds pas, trop concentré sur mes réflexions. J’essaye de me représenter une image mentale d’un calendrier et d’y trouver un rapport avec un héros mythologique.

— Hey les gars… je crois que j’ai trouvé ! Finit par s’exclamer Sarah comme si elle était elle-même surprise davoir dit ça.

— Bon, c’est peut-être n’importe quoi, mais… vous avez vu ce que ça donne si on prend l’initiale de chaque mois ?

Je me passe rapidement les initiales en tête : J-F-M-A-M-J-J-A-S-O-N-D. Ca fait tilt instantanément.

— Sarah, c’est toi la meilleure !

— Hey les intellos ! Nous interpelle Matt’. Vous m’expliquez ?

— Imagine que chaque porte corresponde à un mois de l’année, explique Sarah. Si tu ne prends que l’initiale du mois en question, et que tu commences à partir de juillet ça fait…

— J… A, S, O, N… Donc choisis le suivant, ça veut dire décembre, donc la porte 12 ! Bordel Sarah, Thomas a raison, tu es un putain de génie.

— Oui enfin… si c’est vraiment ça.

— C’est la meilleure option qu’on a et on a plus trop le temps de tourner en rond, dis-je. Alors on croise les doigts, et on y va.

Je n’attends pas leur approbation pour ouvrir la porte la plus à droite et la franchir. Une petite voix dans un coin de ma tête répète en boucle : J’espère que c’est une femme…

***

— Oh… salut beau gosse ! Enchanté !

C’est Matt qui prend les devants, comme à son habitude. Pour ma part je me contente de rester dans un coin de la pièce dans laquelle nous venons d’entrer. Lorsque Sarah, qui ferme la marche, nous rejoint, elle laisse échapper un ’Oh !’’ et se met à regarder le plafond.

Sur l’immense lit à baldaquin qui nous fait face, un jeune homme d’une trentaine d’années maximum nous adresse un sourire radieux. Sa peau mate et ses cheveux bouclés d’un noir profond me font dire qu’il doit avoir des origines indiennes ou sud-américaines. Son torse nu dépassant des draps blancs est si bien taillé qu’il semble tout droit sorti de l’une des photos que nous avons vues tout à l’heure. J’ai conscience de faire bien pâle figure à côté d’un Apollon de la sorte et je regrette tout à coup de ne pas pouvoir cacher mon corps de lâche sous mon peignoir. A la place, je m’assieds sur le petit canapé qui fait face au lit et les deux autres me rejoignent.

— Vous êtes le bon gars ? Demande Matt. Je veux dire, c’est vous qui avez la clé pour nous faire sortir ?

Le ’’gars’’ tourne la tête pour regarder la porte qui se trouve au fond de la salle puis un petit boîtier encastré dans le mur juste à côté du lit.

— Ca… il n’y a qu’un moyen de le savoir… Au fait, je m’appelle Théo.

— Ouais, enchanté Théo. Moi c’est Matt, lui c’est Thomas et elle, Sarah.

— Bienvenue Thomas, me lance Théo en plongeant ses yeux dans les miens de manière bien plus troublante que ce que je n’aimerai l’admettre, avant de faire la même chose pour Sarah. Et bienvenue Sarah.

— C’est quoi ton truc ? Demande Matt, qui semble avoir bien vite oublié sa lassitude pour le jeu à en juger par la façon dont il caresse à nouveau son membre. Tu es branché meuf ou ton ouverture… d’esprit est plus grande ?

Sarah lui assène discrètement un coup de coude dans les cotes.

— Mais quoi ?! Se défend celui-ci. Si on doit s’envoyer en l’air avec ce type pour sortir d’ici, il faudrait d’abord qu’on sache ce qui l’intéresse non, tu crois pas ?

— Je suis ouvert à tous les plaisirs que la vie a à offrir, répond presque en murmurant Théo.

Je dois admettre qu’il a un charme fou, presque irréel. Même moi qui ne me suis jamais senti attiré par les hommes, et qui ne le suis toujours pas à cet instant, je ne peux pas m’empêcher d’être comme hypnotisé par cette sorte d’aura qui émane de lui.

— Alors qui s’y colle ? Demande Matt. Thomas j’imagine que tu vas te contenter de jouer les voyeurs mais Sarah ? Je te préviens décide toi vite parce que j’ai très envie de voir ce que ce gars cache sous ces draps.

Sarah replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille sans lâcher le lit des yeux. Elle aussi ressent cette attirance quasi mystique, c’est une certitude.

— Je n’avais déjà pas envie de te voir t’enfiler sur cette borne tout à l’heure, c’est pas pour te voir te taper ce dieu grec maintenant. Je vous préviens, le premier qui fait un commentaire, je l’étrangle de mes propres mains.

Elle se lève, sûre d’elle, et se rapproche du lit sans un regard en arrière sous nos yeux médusés.

— Théo ? Dit-elle en s’asseyant sur le bord du lit. Il faut que tu saches que je n’ai pas l’habitude de faire ce genre de choses. Et que servir d’objet sexuel à un mec est loin d’être ce qui m’excite le plus.

— Il n’est nullement question que tu sois mon objet sexuel, lui murmure Théo. En fait, ce sera plutôt l’inverse… Je suis là pour que tu passes un bon moment, rien d’autre…

Il prend le menton de Sarah entre ses doigts et l’attire doucement à lui. Lorsque son visage est suffisamment près du sien, il lui laisse le temps de venir poser ses lèvres contre les siennes. De là où je suis, je peux presque voir le frisson qui envahit mon amie. Et mon excitation revient au galop en même temps que ma frustration.

Les gestes de Théo sont doux et tendres. Ses mains effleurent plus qu’elles ne touchent, ses lèvres répondent plus qu’elles n’entreprennent. Je suis persuadé qu’il est pleinement conscient de son pouvoir attractif et qu’il l’utilise de la plus habile des manières pour amener sa partenaire à venir chercher elle-même ce dont elle a envie.

En tout cas, c’est clairement l’effet qu’il a sur Sarah. Elle ne tarde pas à se rapprocher encore un peu plus de lui, à coller la peau de son corps nu contre la sienne, à laisser ses doigts vagabonder sur sa musculature. Ses baisers se font de plus en plus torrides, de plus en plus passionnés. Mon érection gagne en vigueur en suivant la même courbe exponentielle…

— Euh… ma chérie murmure Matt à côté de moi, brisant tout à coup cette ambiance si particulière. Tu as l’air de vraiment bien apprécier ce mec, mais il faudrait que tu gardes à l’esprit qu’on a pas la nuit devant nous ! A mon avis il va lui falloir un peu plus que des petits bisous pour qu’il nous donne sa clé…

Sans lâcher la bouche de son amant, Sarah lui adresse un doigt d’honneur magistral. Matt éclate de rire.

— Regarde-moi celle-là ! Il y a à peine deux jours on avait l’impression de l’emmener à l’abattoir, et depuis elle s’est baladée à poil devant nous et elle s’apprête à s’envoyer en l’air avec un beau gosse de premier choix…

— Elle nous a dit qu’elle voulait se libérer, c’est ce qu’elle fait. Et elle a aussi dit qu’elle comptait sur nous pour la soutenir et ne pas la juger.

— Oh crois-moi, je suis hyper content pour elle. Personne ne devrait être privé des bonheurs du sexe. C’est juste que… ça fait drôle quoi.

— Ouais, je murmure, pensif. Ca fait drôle…

— Dis-moi ma belle, souffle Théo en se libérant un instant de l’emprise de Sarah. Qu’est-ce que tu aimerais ? Qu’est-ce qui te ferait plaisir, là, tout de suite ?

Tandis qu’il parle, il envoie l’un de ses mains descendre le long du ventre de Sarah jusqu’à venir effleurer du bout des doigts son intimité. Cette dernière ne répond pas tout de suite. Elle lâche un soupir de contentement et écarte les jambes pour inciter le jeune homme à poursuivre.

— J’ai envie… j’ai envie que pour la première fois de ma vie, quelqu’un me fasse l’amour dans le seul et unique but de me donner du plaisir. De me faire oublier tout ce qui peut m’empêcher de vivre et me prouver que la seule chose qui compte vraiment, c’est lui et moi, à cet instant.

Théo enfouit un peu plus la main, et sa délicatesse s’atténue tout à coup quand il envoie son majeur pénétrer son trou humide de désir. Elle laisse échapper un petit cri de surprise.

— Et est-ce que cet instant te semble être un instant qui compte vraiment ?

— Je suis certaine de me souvenir très très longtemps de cet instant…

Elle chasse le drap d’un geste de la main pour dévoiler le reste du corps de l’apollon, tout aussi nu que l’autre moitié. Ses jambes quasi imberbes sont tout aussi musclées que ses bras. Sa verge épaisse et puissante se dresse fièrement contre sa cuisse, comme une invitation à un lâcher-prise sans concession.

— Putain cette queue… lâche Matt.

Sara s’installe dans le lit de sorte d’offrir sa fente à langue de Théo tout en lui laissant le loisir d’empoigner à pleine main ce membre qui lui fait clairement envie. Théo ne se fait pas prier pour lui donner ce qu’elle désire et embrasse à pleine bouche ce fruit défendu. Sarah se laisse aussitôt envahir par les vagues de plaisir qui la font gémir sans la moindre pudeur. Elle masturbe la poutre de son amant au rythme de ses coups de langue, en la dévorant des yeux comme s’il n’y avait plus qu’elle et cette bite dans la pièce.

Le spectacle est bien trop bandant pour que je reste de marbre plus longtemps. Je m’affale un peu plus sur le divan et imite Matt qui n’a pas attendu ce moment pour se branler copieusement.

— Si seulement je pouvais être à la place de Sarah, lâche-t-il tout bas. Je lécherai ce gland plus furieusement qu’une boule de glace qui fond au soleil !

— Si seulement je pouvais être à la place de ce type… je réponds en regrettant aussitôt d’avoir pensé ainsi tout haut.

Si Sarah avait prévenu son amant qu’elle n’était pas coutumière de ce genre de partie de sexe, nous en avons maintenant tous la confirmation. Elle finit par prendre en bouche la verge tendue à l’extrême mais ses gestes sont hésitants, signe qu’elle ne sait pas vraiment comment s’y prendre. Elle tente à plusieurs reprises d’en faire rentrer le maximum entre ses lèvres, la retirant aussitôt dès qu’elle s’enfonce trop profondément, puis se concentre à faire jouer sa langue sur le gland rouge de désir. Théo, de son c&ocirc%3

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