Histoires de baise Histoires de sexe à l'école Histoires de sexe fétiche

Jumeaux – Chapitre 2

Jumeaux - Chapitre 2



Au matin je fus réveillé par le bruit de l’eau qui coule. Julie n’était plus dans le lit, ça devait être elle qui prenait sa douche. Soulagé qu’elle ne soit pas là je m’habillai en vitesse et descendis me passer la tête sous l’eau à la cuisine avant de sortir de la maison pour ne pas avoir à croiser Julie quand elle aura fini de se doucher.

En déambulant un peu au hasard je finis par trouver un café ouvert dans un coin de la ville que je ne connaissais pas. Après m’être installé en terrasse, je réfléchis à ce que j’allais faire du reste de la journée car je n’avais aucunement l’intention de rentrer. Ne voulant vraiment pas rester seul, je songeai un instant à appeler Robin pour venir me tenir compagnie. Mais avec son crush pour Julie, il aurait passé la journée à me parler d’elle ou pire à essayer de la faire venir ; Maxime avait prévenu qu’il partait pour le week-end ; il ne restait donc que Camille pour me tenir compagnie.

Elle accepta volontiers de venir me rejoindre même si elle me trouva un peu « bizarre » au téléphone. Mes indications pour trouver l’emplacement du café avaient été plus que nébuleuses le nom ne lui disait rien toutefois, au bout de 20 minutes je la vis arriver au loin.

— T’es tout seul ? Me demanda-t-elle immédiatement en arrivant.

Javais pourtant bien dit « je » au téléphone.

Je dus trouver une excuse pour l’absence de Julie qui, par ailleurs, avait l’air de l’arranger.

— Ça m’a fait plaisir que tu m’appelles. En plus j’savais pas quoi faire aujourd’hui, j’étais prête à glander dans mon lit devant une série.

— On peut bouger si tu veux hein.

— Non c’est bon. C’est sympa en plus ici, je connaissais pas. Tu viens souvent ?

— Non, je me promenais et je me suis arrêté ici, c’est la première fois.

— C’est une première fois pour tous les deux alors.

— Voilà.

Les premières minutes étaient assez incommodes. C’était la première fois qu’on se retrouvait dans un vrai tête-à-tête, sans but scolaire derrière. De plus j’avais toujours ma sur dans un coin de ma tête, ce qui me crispait de plus belle. L’instinct féminin de Camille avait dû sentir quelque chose car elle se mit très naturellement à évoquer des souvenirs qu’elle avait des étés que je passais ici enfant ce qui m’aida grandement à me détendre.

Après une heure à bavarder, Camille proposa d’aller dans un petit restaurant près de la plage qu’elle connaissait bien. Pour la première fois de ma vie, je dégustai du poulpe grillé qui, à ma grande surprise, était bien meilleur que le nom et l’aspect le laissait croire. Après le repas on descendit sur la plage et on s’installa à l’ombre d’un parasol abandonné.

— Dis… On nen a jamais parlé alors je me demandais… t’as une copine ? Enfin je veux dire là où sont tes parents…

Elle s’était retenue jusque-là mais je sentais depuis un moment depuis le début en fait qu’elle voulait aborder le sujet de mes relations.

— Mes histoires avec les filles sont compliquées, tu sais, comme je bougeais beaucoup avant… Mais en ce moment non j’ai pas de copine.

— Ah… je vois… Quand vous êtes revenus j’ai demandé à ta sur par curiosité… et elle avait pas su me répondre alors je me demandais juste.

— Ben non tu vois, mais comme je t’ai dit, mes histoires ont toujours été compliquées alors ça me va comme ça. Pour l’instant je cherche personne, les amis me suffisent largement.

— Oui, je comprends…

J’avais essayé d’être le plus général possible dans mon explication pour qu’elle ne se sente pas visée personnellement mais je vis qu’elle était tout de même déçue par ma déclaration.

— Et toi t’as quelqu’un ? Enchaînai-je pour ne pas qu’elle s’attarde sur mon cas.

— Moi ? Non. Je suis restée quelques mois avec un mec l’année dernière mais on a fini par se quitter. On s’aimait pas vraiment en fait.

— Et avec Robin ou Maxime ?

— Quoi ? T’es malade. C’est les plus gros emmerdeurs de la terre. Et je les connais depuis toujours, c’est comme mes frères, je les vois même pas comme des mecs.

— Tu les verrais pas plutôt comme tes surs alors ?

— T’es con, dit-elle en riant.

Elle continua à me parler d’eux pendant un certain temps. Sûrement en fit-elle plus que nécessaire pour balayer au loin ce que j’avais dit sur mes relations à moi.

— Et avec ta sur c’est pas trop compliqué d’avoir une copine ? Me demanda-t-elle soudainement me prenant de court.

— Comment ça ?

— Vous êtes jumeaux alors j’imagine que c’est compliqué quand l’un de vous se met en couple. Julie… j’ai l’impression qu’elle m’aime pas beaucoup. Elle doit pas aimer qu’une fille se rapproche de toi.

— Tu te fais des idées. Ma sur est juste un peu brute de décoffrage, il faut juste la connaître. Et pour ce qui est du couple la question s’est jamais vraiment posée, mes histoires comme je t’ai dit sont compliquées et Julie a jamais vraiment eu de copain.

— C’est vrai ? Elle est super belle pourtant.

— C’est comme ça…

On quitta la plage en milieu d’après-midi, je proposai à Camille d’aller voir un film comme je n’avais pas encore eu l’occasion d’aller au cinéma depuis mon emménagement.

Notre film se finit à 19h30. La mère de Camille lui avait envoyé un message, qu’elle ne put lire qu’à la sortie à cause du manque de réseau, lui demandant de rentrer elle ne me mentionna pas la raison. Camille s’attendait à ce que je rentre avec elle comme nous n’habitions pas loin l’un de l’autre mais je prétextai devoir acheter quelques bricoles pour le repas de ce soir, que ce n’était pas la peine qu’elle m’accompagne au risque d’énerver sa mère. Avant de se quitter elle m’embrassa sur la joue plus exactement sur le coin de la bouche et me remercia pour la journée qu’on venait de passer.

Camille partie, je m’assis un instant sur un muret en pierre qui gardait quelques fleurs sur la place devant le cinéma. Le stress et ma sur refirent leur apparition en un rien de temps. Il fallait maintenant rentrer et la retrouver. Je rallumai mon portable que j’avais éteint après l’arrivée de Camille pour ne pas être dérangé par Julie. À ma grande surprise : rien. Ni appel, ni message. Je ne pris même pas ça pour un soulagement, redoublant de crainte pour ce qui allait se passer une fois que je serai à la maison. J’avais menti à Camille en espérant retarder encore un peu mon retour mais je constatai que je n’avais plus d’argent. Tout ce que j’avais pris ce matin avait été dépensé au cours de la journée. Je restai encore un peu sur le muret à regarder les quelques rares passants et la nuit qui commençait à tomber avant finalement de me mettre en route.

En traînant les pieds tout le long du trajet, je voyais déjà Julie me tomber dessus dès que j’aurais fermé la porte derrière moi, me demandant où j’étais passé pire, sachant déjà que j’étais avec Camille. Là elle ne me le pardonnerait pas. Sur les quelques cent mètres qui restaient jusque chez moi, je tentai quand même de trouver une explication convaincante pour mon absence, sans y parvenir.

La porte franchie, aucune trace d’elle. Cuisine, salle à manger, salon non plus. Était-elle sortie ? À l’étage, aucune lumière sous la porte de sa chambre. L’angoisse de la croiser m’avait fait quitter la maison toute la journée, je commençais maintenant à être inquiet de ne pas la voir. Je me souvins qu’elle n’avait pas cherché à me contacter non plus. Pour la deuxième fois en trois jours on n’avait passé la journée séparés. Malgré l’envie, je me retins d’aller voir si elle était dans sa chambre et allai prendre une douche.

J’étais dans mon lit sur mon ordinateur quand, vers 23 heures, ma porte s’ouvrit pour faire apparaître Julie. Elle se tenait à l’entrée de ma chambre avec exactement la même tenue que celle dans laquelle je l’avais quittée : son débardeur gris clair et son pantalon de pyjama blanc à carreaux. À croire que la journée n’avait pas existé et qu’on prolongeait la dernière nuit.

Elle s’avança vers le lit, sans me dire un mot, avec l’intention de s’installer à la même place que les deux nuits précédentes quand je me levai en vitesse.

— Non !

Je me tenais debout en face d’elle, le lit entre nous deux.

— Je veux pas qu’on dorme ensemble cette nuit, lui dis-je fermement et un peu énervé de la voir.

— Pourquoi ?

— Parce que… je dors mal avec toi et demain y a cours, je veux passer une nuit tranquille.

— Le jour aussi tu veux être tranquille on dirait. T’étais où toute la journée ?

— J’ai été faire un tour et j’ai croisé des potes de ma classe on a passé la journée ensemble.

— Ah bon… fit-elle évidemment pas convaincue. J’étais à deux doigts de penser que tu m’évitais.

— Pas du tout. Maintenant si tu peux aller dormir dans ta chambre s’il te plaît, je suis crevé.

Elle me fixa sans bouger. Voyant que je ne plaisantais pas et que je l’aurais mise dehors par la force si elle restait, elle repartit en claquant et ma porte et la sienne.

Le lendemain on fit la route pour le lycée tous les cinq comme chaque lundi. Camille se montra plus réservée que d’habitude avec moi. Bien qu’elle me parlait normalement, elle n’était pas aussi enjouée. S’était-elle résolue à ce qu’on soit juste amis ? Son baiser d’au revoir d’hier ne me l’avait pourtant pas laissé penser. Julie et moi fîmes bonne figure devant les autres bien que l’ambiance entre nous deux restait tendue.

La journée se passa en somme tout à fait normalement.

Une fois rentrés, Julie et moi nous adressâmes à peine la parole. On mangea chacun de notre côté, quand moi je m’installai dans le salon pour regarder un film elle remonta directement dans sa chambre.

Au milieu du film, je l’entendis redescendre. Je pensais alors qu’elle venait boire ou chercher quelque chose qu’elle avait oublié mais elle vint s’installer dans un des fauteuils à côté de moi.

— Qu’est-ce que tu fais ? Lui demandai-je sans la regarder.

— Je viens regarder le film.

Le salon était arrangé en ’’ rectangle ’’ : la télé au mur et le canapé (sur lequel j’étais) pour les longueurs ; deux fauteuils individuels (ma sur était sur celui à ma droite) se faisant face pour les largeurs ; et une table basse au milieu de tout ça.

Si elle voulait voir le film elle serait venue dans le canapé au lieu de se mettre dans un fauteuil qui en regardait un autre, je compris qu’elle voulait juste m’emmerder. J’allais lui demander de partir jusqu’à ce que je finisse par poser les yeux sur elle.

— C’est quoi cette tenue ? Dis-je en m’énervant et détournant le regard.

Elle portait une simple culotte avec une chemise (une des miennes je crois) à moitié boutonnée, laissant apparaître une partie de ses seins.

— Et bah quoi ma tenue ? Répondit-elle comme une enfant qui ne savait pas pourquoi elle se faisait gronder.

— Habille-toi correctement ou retourne dans ta chambre. Je veux pas te voir à moitié à poil.

Elle ne répondit pas tout de suite et continuait de jouer avec ses cheveux. Elle s’était assise à l’indienne sur le fauteuil ce qui, d’où j’étais, offrait une vue parfaite sur son entrejambe. J’essayais de regarder devant moi mais ne pouvais m’empêcher de jeter des coups d’il vers elle pour surveiller ce qu’elle faisait. Elle finit par attraper un de mes regards pour enfin répondre :

— C’est pas la première fois que tu me vois en petite tenue. Ça t’a jamais gêné.

— Là ça me gêne.

— Pourquoi ? Tu sais j’ai réfléchi et je pense savoir ce qui t’arrive depuis hier à vouloir m’éviter, à refuser que je dorme avec toi et maintenant à pas supporter de me voir en culotte. Tu te rappelles samedi soir dans ta chambre ?

À peine eut-elle évoqué ce qui s’était passé samedi que je dus détourner le regard et me sentis rougir.

— Eh bien, continuait-elle, je pense que t’as tellement aimé ce que je tai fait que t’as peur de craquer quand je suis près de toi. Hier soir tu m’as fait partir parce que t’aurais pas pu t’empêcher de me sauter dessus une fois dans le lit. (Elle se leva sur son fauteuil et remonta sa chemise jusqu’au-dessus de son nombril.) Je texcite comme ça, je suis sûre.

— N’importe quoi arrête tes conneries ! criai-je en me levant du canapé.

Sa tirade et ma réaction l’amusaient énormément. Ça faisait plusieurs jours que je ne l’avais pas vue rire. Elle descendit de son fauteuil pour venir se mettre à quatre pattes sur le canapé et avançait vers moi comme une panthère vers une proie. En reculant je tapai dans le second fauteuil individuel et tombai assis dedans. Dans cette position, sa chemise pendait dans le vide et l’énorme décolleté qu’elle avait laissé m’offrait une vue complète sur ses seins. Elle ne me lâchait pas du regard et esquissa de nouveau un sourire quand elle vit mes yeux se baissaient vers l’intérieur de sa chemise. Les deux petites pointes que j’apercevais me donnèrent, à ma grande honte, un début d’érection. Julie, je crois, ne s’aperçut de rien. Elle quitta le canapé, s’approcha de moi et m’embrassa sur le front.

— À demain, me dit-elle gentiment avant de s’en aller sans que je ne réagisse.

Je restai assis sans bouger pendant un moment à essayer de retrouver mes esprits. C’est elle qui disjonctait, comment pouvait-elle m’accuser ?

Mon film venait de se terminer, l’apparition soudaine du générique me fit sortir de mes pensées et m’indiqua d’aller me coucher.

En montant j’avais peur de trouver Julie dans mon lit, m’attendant dans je ne sais quelle tenue. Je fixai sa porte fermée au bout du couloir avant d’entrer dans ma chambre. Personne.

Les deux jours d’après ne différèrent pas. Ma sur et moi primes nos petits-déjeuners séparément, nous firent semblant devant les autres et nous nous évitâmes une fois rentrés.

Néanmoins, le mercredi soir, pendant que j’étais dans le salon avec mon ordi, elle reprit ses manigances. Je l’entendais monter-descendre, trifouiller dans la cuisine avant de passer dans la salle à manger et fouiller les tiroirs. Je levais les yeux de mon écran de temps en temps pour regarder ce qu’elle mijotait, sans bien comprendre. Elle portait encore une tenue très légère : un débardeur et un shorty. Une tenue banale pour dormir, dans laquelle comme elle l’avait dit je l’avais vue des centaines de fois, mais qui pourtant me mettait désormais mal à l’aise.

Elle finit par venir dans le salon et farfouilla dans un des placards accrochés au mur en face de moi. Elle dut se mettre sur la pointe des pieds et tendre ses bras au maximum pour atteindre l’intérieur du meuble ce qui fit remonter son débardeur dévoilant le bas de son dos. Je ne pus m’empêcher de rester bloqué sur elle pendant qu’elle avait le dos tourné. Je n’avais jamais remarqué comme ses jambes étaient longues. Bien qu’elle n’était pas du tout sportive elle avait des jambes magnifiquement sculptées, couronnées par deux fesses rebondies que son shorty me jetait à la figure. J’étais sur le point de me mettre une gifle monumentale pour me remettre l’esprit en place et arrêter de la mater mais j’y fus forcé sans violence quand elle se retourna vers moi. Je regardais mon écran ; elle n’avait pas bougé et jetait des coups d’il à droite à gauche. Elle finit par venir se planter devant moi.

— Un problème ? Lui dis-je.

— Je retrouve pas mon chargeur de portable tu l’as pas vu ?

— Non.

— T’es pas assis dessus ?

— Je le sentirais si c’était le cas.

— Pas forcément… Lève-toi…

Elle me tira par le bras me forçant à me lever et se mit à retourner les coussins du canapé. Elle plongea presque dedans à la quête du chargeur perdu. Une fois de plus je ne pus m’empêcher de regarder ses fesses qu’elle pointait vers moi avant de me ressaisir et de regarder ailleurs.

Elle ressortit du canapé avec le fameux chargeur en main.

— Tu vois qu’il était là ! S’exclama-t-elle en signe de victoire.

Comment ce chargeur a-t-il pu se retrouver là alors que je ne me souvienne pas l’avoir vue une seule fois, durant nos deux mois ici, recharger son téléphone ailleurs que dans sa chambre, je me gardai bien de lui poser la question.

Après m’avoir souhaité une bonne nuit, Julie repartit. Pour la première fois depuis quatre jours on se parla sans que ça dégénère à mon grand soulagement. Nous n’étions jamais restés en froid aussi longtemps. Nos disputes se règlent en général le jour même le lendemain quand c’est sérieux. Ce bref instant dans la même pièce sans aucune tension me faisait entrevoir une possibilité de réconciliation que j’espérais sincèrement ; d’ailleurs plus le temps passait moins les choses que je lui reprochais avaient d’importance. Bien qu’on soit sous le même toit, elle me manquait. J’avais presque envie de monter et lui dire mais quelque chose me retenait de le faire peut-être de la fierté mal placée ? – et puis comme elle avait l’air de s’être calmée, les choses se remettraient sans doute en place toutes seules.

Le lendemain matin alors que j’espérais qu’elle revienne encore vers moi, elle n’en fit rien. Elle s’était levée avant moi et quand je descendis pour déjeuner elle monta aussitôt prendre sa douche sans me dire un mot. Ma bonne humeur et mon optimisme de la veille furent balayés d’un seul coup et même ce que je lui avais quasiment pardonné bouillonnait de nouveau dans ma mémoire.

Pendant la journée on s’échangea à peine trois phrases, et d’une banalité consternante.

Le soir, pendant que j’étais dans ma chambre, elle vint me demander de l’aide pour un devoir d’anglais. J’étais de nouveau sur mes gardes avec elle et hésitai à la suivre, de peur d’un nouveau coup fourré. Mais devant son insistance apparemment le devoir était pour demain je finis par céder. J’avais oublié à quel point son niveau en anglais était désastreux, si bien qu’après une heure dans sa chambre à essayer de lui expliquer ceci ou cela, je pris la décision de lui faire moi-même son devoir.

— Franchement je sais pas ce que j’aurais fait sans toi, me dit-elle une fois que j’eus fini. Qu’est-ce que je peux faire pour te remercier ?

— Rien merci, je retourne dans ma chambre.

— Tu veux pas un massage ?

— Bah voyons.

— Je te massais avant quand tu revenais du foot.

— Tu l’as fait une fois et on était gamins.

— Et alors ? Parce qu’on est grands je peux plus te masser ?

— Mais non c’est pas ça. Enfin si. Puis je veux pas de massage de toute façon alors on s’en fout de la raison.

— Allez ! En plus j’ai vu que t’avais du mal à te baisser. T’as de nouveau mal au dos pas vrai ?

Plus jeune j’ai fait une mauvaise chute et me suis brisé plusieurs vertèbres ce qui m’a fait arrêter le foot – et bien que les os se soient consolidés, une douleur apparaît toujours de temps à autre. Une fois de plus devant l’insistance de ma sur, je finis par céder et me retrouvai torse nu sur son lit cinq minutes après.

— Fais pas de connerie parce que j’ai vraiment mal.

— Mais non, t’inquiète pas.

J’eus un frisson qui me traversa le corps la première fois qu’elle posa les mains sur mon dos. Elles étaient chaudes et douces ; ses doigts fins glissaient sur ma peau, qu’elle effleurait ensuite avec ses ongles ce qui me chatouillait. Dans mon souvenir aussi elle s’était bien débrouillée la première fois, tellement bien qu’elle réussit à me détendre malgré ma gêne initiale.

Le massage dura 10 minutes, elle voulait bien continuer me dit-elle mais je la fis arrêter et remis ma chemise.

— Je pense pas que je vais réussir à dormir après avoir touché ton corps frérot… Cette sensation va me tenir éveillée toute la nuit, dit-elle pendant que je me rhabillais.

— Tu peux pas t’empêcher hein ? T’es gonflante je te jure…

— C’est pour rire.

— Ça me fait pas rire. J’aime pas qu’on se dispute et tu fais tout pour en ce moment, commençai-je à m’énerver.

— Moi j’aime ça peut-être ? C’est toi qui se barres des journées entières pour pas me voir je te signale, dit-elle en s’énervant aussi.

— La faute à qui ?

Elle s’assit sur son lit et commença à se calmer.

— Écoute, c’est vrai que j’en fais des tonnes en ce moment mais c’est juste que… (elle souffla bruyamment) comme on passe tout notre temps avec les autres on fait plus rien tous les deux et… (elle regarda par terre. ) et j’aime pas ça.

J’allai m’asseoir à côté d’elle.

— C’est vrai qu’on est souvent avec les autres depuis qu’on est là. Mais là t’arranges rien en cherchant la bagarre sans arrêt. Si tu me lavais dit directement ça aurait été plus simple ! (elle rit) Maintenant je vais faire plus attention à ce qu’on fasse des trucs rien que tous les deux.

— C’est vrai ?

— Mais oui.

Elle me sourit, sans malice cette fois.

Avant de sortir je fus attiré par une photo sur son mur. C’était une photo de nous bébés, on ne devait avoir autour d’un an peut-être plus. Nous étions en train de prendre notre bain, je m’approchai pour vérifier mais comme nous cachions tous les deux notre entrejambe même moi je ne pus discerner qui était qui.

Le lendemain, on prit notre petit-déjeuner ensemble pour la première fois depuis presque une semaine. On se parlait de broutille sans importance mais on se parlait normalement.

La journée se passa tranquillement jusqu’au cours de maths de l’après-midi. Le seul cours où j’étais assis à côté de Robin.

— Tu sais si ta sur a un mec ? Me surprit-il.

Il me fallut quelques secondes pour comprendre le pourquoi dune telle question. Avec la semaine que je venais de passer, j’avais complètement oublié qu’il en pinçait pour Julie.

— Pas que je sache… Mais tu lui as pas demandé directement ?

— Non. J’ai déjà du mal à lui parler de choses banales alors de là à ce qu’elle me fasse des confidences… Elle te parle de moi des fois ?

— Non. Désolé.

Ma réponse le refroidit quelque peu bien qu’il s’en doutait.

— Comme on est toujours en groupe je peux pas lui parler en tête à tête, reprit-il. Et le soir quand je lui parle sur Facebook elle a toujours l’air occupée, elle me répond à peine. Elle a déjà eu un mec avant ?

— Honnêtement, je pourrais pas te dire. Elle est très secrète là-dessus.

— Vous êtes jumeaux.

— Même les jumeaux on est des secrets l’un pour l’autre.

— Tu voudrais pas l’interroger un peu ? Savoir si elle a quelqu’un en vue ou quel genre de mec l’intéresserait ? Fin, tu vois quoi ?

— Je vais voir.

Évidemment je n’allais rien faire du tout. Premièrement, j’avais déjà prévenu Julie le soir du barbecue que Robin en pinçait pour elle et elle s’en foutait royalement. Deuxièmement, d’une manière générale je déteste jouer les entremetteurs pour ma sur. Ce n’était pas la première fois qu’un mec qui manque de courage passe par moi en espérant qu’une recommandation du frère fasse chavirer la sur. Je trouvais cette approche pitoyable. Et troisièmement, même si j’avais une profonde sympathie pour Robin, ma sur méritait mieux.

Il continua à me parler de Julie le reste de l’heure m’expliquant à quel point elle était « géniale » et autres niaiseries.

Je finis les cours à 16 heures ce jour-là. Julie m’avait prévenu qu’elle finissait une heure avant moi. En rentrant, je trouvai sur la table basse du salon un énorme album photo qui avait l’air plus vieux que moi. En tournant les premières pages je compris que c’était en fait l’album de notre enfance à Julie et moi. Ça allait des photos de maternité jusqu’au début de l’adolescence.

Je commençai à feuilleter l’album, me remémorant avec sourire chaque souvenir. Julie finit par me rejoindre sans que je ne l’entende arriver.

— Où est-ce que t’as trouvé ça ? Lui demandai-je

— Je l’avais dans ma chambre. Hier t’avais l’air de t’intéresser à la photo que j’ai sur mon mur alors je me suis dit que t’aimerais en voir d’autres.

— Ça c’est la fois où on est tombés en vélo, quand t’étais montée sur mon guidon, tu te rappelles ? Dis-je en riant et en pointant du doigt une photo où on était couvert de pansements.

On trouva d’autres photos qui nous firent rire nous rappelant nos innombrables conneries.

— Comment ça se fait que t’avais cet album dans ta chambre ? J’ignorais même qu’il existait moi.

— Je l’ai pris aux parents avant qu’on parte.

— C’est pas des photos d’eux que t’aurais dû prendre ? Moi tu me vois tous les jours.

— Non. Y a ma vie dans cet album. Quand j’ai un coup de blues, il suffit que je jette un il dedans pour que ça va mieux.

On arrivait au bout.

— Les dernières photos datent pas d’hier. On a quoi sur celle-là ? 13 ans ? 14 ?

— 14 je crois.

— Ça fait bizarre. On dirait que notre vie s’arrête à 14 ans.

— Hm… Attends !

Julie se leva et courut jusqu’en haut avant de redescendre quelques instants plus tard.

— On va en faire une tout de suite, me dit-elle en se jetant dans le canapé avec son téléphone en main. J’ai aucune photo de nous deux dans mon portable et puis ça sera un souvenir de notre vie ici ensemble.

— Si tu veux.

Elle se rassit en se serrant contre moi, son bras tendu devant nous avec l’appareil. Elle passa sa main dans mes cheveux « pour me recoiffer ». Apparemment ça ne lui plaisait pas. Elle gigota sur elle-même et se colla encore davantage à moi. Elle posa sa tête sur mon épaule (ses cheveux avaient un parfum de vanille), tendit de nouveau le bras devant nous, me demanda de sourire et prit la photo.

— Trop beaux, déclara-t-elle, en regardant la photo, avec un air ravi apparemment satisfaite du résultat.

Le soir après manger, elle me proposa qu’on se fasse un film, ce que j’acceptai volontiers. Je lui dis de tout préparer pendant que j’allais prendre une douche. Quand je redescendis, toute la maison était plongée dans le noir, seul l’écran de la télé éclairait légèrement le salon.

— Pourquoi t’as tout éteint ? Demandai-je à Julie qui m’attendait dans le canapé.

— Pour l’ambiance.

— L’ambiance ? C’est quoi le film que t’as choisi ?

— Un film d’horreur, s’amusa-t-elle. Comme avant.

C’est vrai qu’à une époque nous étions à fond sur les films d’horreur que nous regardions le soir en cachette quand nous étions censés dormir. Mais comme Julie ne pouvait s’empêcher de hurler nous nous faisions quasiment toujours engueuler et raccompagner dans nos chambres avant la fin.

— Ça fait des années que j’en ai pas regardé un, lui avouai-je.

— Alors raison de plus.

En rejoignant ma sur sur le canapé je pus admirer l’installation qu’elle s’était préparée. Elle s’était mis plusieurs coussins dans le dos de sorte à être à demi allongée et était recouverte d’une couverture polaire qui sortait de je ne sais où. Elle s’était gardée un paquet de chips que j’entendais craquer sous sa couverture et en avait versé un autre dans un saladier mis sur la table.

20 minutes et quelques scènes d’épouvantes qui avaient fait hurler Julie et m’avaient fait sursauter aussi je dois avouer plus tard, elle avait déjà quitté son coin et ses coussins pour venir se réfugier contre moi. Elle s’était permis d’emprunter mon bras, qu’elle avait emmené sous sa couverture et qu’elle serrait de toutes ses forces à chaque fois qu’elle avait peur. Dans les moments tranquilles, elle s’amusait juste à passer ses doigts entre les miens ou à suivre les lignes de ma main avec son index. Elle devait me trouver confortable car elle ne bougea plus pendant au moins une heure.

Au bout d’un certain temps, toutefois, elle glissait de plus en plus jusqu’à finir totalement allongée, la tête sur ma cuisse et ses pieds enfoncés dans les coussins qu’elle avait abandonnés. Elle serrait toujours mon bras contre sa poitrine, comme une peluche. Je sentais ses seins gonfler et rétrécir au rythme de sa respiration sans pour autant être gêné comme j’avais pu l’être dans d’autres occasions.

Le film fini, Julie avait été bien silencieuse les 15 dernières minutes malgré des scènes assez chocs. Le générique défilait et elle ne bougeait toujours pas. Je secouais un peu le bras qu’elle tenait fermement contre elle sans recevoir de réponse. En dégageant une mèche de cheveux de son visage je vis ses yeux fermés. N’ayant pas le cur de la réveiller et ne pouvant extirper mon bras sans le faire, je me résignai à ne pas bouger et lançai un autre film – soit elle se réveillerait bientôt d’elle-même soit je devrais dormir ici…

Elle gigota plusieurs fois pendant le nouveau film à chaque fois je cessais presque de respirer jusqu’à ce qu’elle se calme et quand je voyais qu’elle ne s’était pas réveillée, je ne pouvais m’empêcher de sourire comme un idiot.

La conversation que j’avais eue avec Robin dans l’après-midi me revint en tête tout à coup. Je me demandai ce qu’il penserait en voyant Julie endormie sur moi et je passais du sourire idiot au sourire sadique.

Vers huit heures je me réveillai dans la position dans laquelle je m’étais difficilement endormi. En m’étirant mon dos fit un craquement épouvantable, j’avais l’impression d’avoir une barre en métal à la place de la colonne vertébrale. Les premiers rayons du soleil étaient déjà là et Julie dormait encore à poings fermés. Une envie pressante m’obligea à me résoudre à bouger. Malgré mes efforts de discrétion, elle se réveilla quand je voulus délivrer mon bras de son étreinte.

— J’ai dormi dans le salon ? Me demanda-t-elle un peu perdue.

— Ouais tu t’es endormie pendant le film, répondis-je pendant que je m’éloignais vers les toilettes.

— Ah bon ?!

On passa le samedi et le dimanche en compagnie de Robin, Camille et Maxime. Julie et moi nous étions complètement retrouvés. Le dimanche soir on quitta les autres pour aller faire un tour au cinéma que Camille m’avait fait découvrir dimanche dernier.

Le début de semaine se passait tranquillement bien que plusieurs fois je surpris Camille à recommencer à flirter avec moi alors qu’elle s’était tenue à l’écart toute la semaine dernière après notre après-midi ensemble. Un jour elle avait passé toute la dernière heure de cours à me gribouiller des curs sur le bras que Julie, une fois rentrés, enleva de force avec son dissolvant.

Le jeudi pour la première fois ma classe avait cours de sport en même temps que celui de ma sur. Nous partagions le grand gymnase qui était coupé en deux pour l’occasion : d’un côté ma classe qui faisait basket et de l’autre la classe de Julie et Maxime qui faisait musculation.

Je remarquai pour la première fois à cette occasion, à ma grande surprise, la proximité qu’avaient ces deux-là. Maxime ne cessait de taquiner Julie ce qui n’avait non plus échappé à Robin qui les regardait jalousement. Plusieurs fois on me demanda de me concentrer car je ne pouvais m’empêcher de zyeuter l’autre moitié du gymnase pour surveiller ce qu’ils trafiquaient.

Pendant un de nos matches la fin de l’heure approchait Camille fit une mauvaise chute. Après un saut pour le panier elle se tordit la cheville en retombant. Elle était par terre et se tordait de douleur en insistant qu’elle ne pouvait pas se tenir debout. Toute la classe sétait amassée autour d’elle, même la classe de Julie avait stoppé leurs activités pour ne pas rater le spectacle. Notre prof, un peu à l’ouest, se tâtait à appeler l’infirmière pour qu’elle vienne soigner Camille sur place car la sonnerie allait retentir et les classes d’après allaient débarquer, il ne voulait donc pas ’’encombrer’’ le gymnase. Comme la situation s’éternisait et par empathie pour Camille qui était devenue une bête de foire, je me proposai de la porter jusqu’à l’infirmerie ce qui arrangeait bien le prof qui n’arrivait pas à se décider sur ce qu’il fallait faire. Je quittai donc le gymnase avec Camille dans les bras et avec la désagréable sensation qu’on me fusillait du regard.

L’infirmière s’occupa de la cheville de Camille pendant que j’attendais dans le couloir. Elle ressortit 10 minutes plus tard avec un bandage au pied et une paire de béquilles.

— Merci d’être resté, me dit-elle en s’avançant vers moi.

— Je pensais que j’allais devoir encore te porter mais tu m’as remplacé on dirait.

— On va arriver en retard du coup par ma faute.

— On a maths, c’est pas grave. Alors t’as quoi ?

— Une foulure. Faut pas que je pose le pied pendant quelques jours.

On repassa par le gymnase pour se changer avant d’aller en maths, où on arriva avec une vingtaine de minutes de retard.

Robin ne put s’empêcher de me reparler de Julie et m’interrogea sur ce qu’il avait vu entre elle et Maxime que j’avais presque oublié.

— C’est ton meilleur pote, tu dois savoir s’il en pince pour ma sur, lui rétorquai-je. Tout ce que je peux te dire c’est que Julie me parle jamais de lui. Ni de toi.

Il m’expliqua ensuite que Maxime ne s’intéresser pas aux histoires sérieuses, qu’il cherchait seulement des plans culs chose que je n’avais pas remarquée personnellement et qui pouvait bien être un simple stratagème pour discréditer un rival, je ne pus toutefois m’empêcher de sentir la colère monter à l’idée qu’un mec pouvait voir ma sur comme une poupée gonflable. Et si j’apprenais que Maxime avait vraiment tenté quelque chose, Robin pouvait déjà se réjouir car c’est moi qui m’occuperais de lui.

Julie finissait avant moi aujourd’hui. Camille, à cause de sa cheville, repartit en voiture avec sa mère et Robin devait restait encore deux heures pour son club de sport. Je fis donc la route du retour seul à chercher comment aborder le cas Maxime avec ma sur.

Une fois rentré, je montai directement en haut à sa recherche pour l’entendre dans la salle de bain.

— Qu’est-ce que tu fais ? Lui demandai-je à travers la porte verrouillée.

— Je prends un bain.

— En pleine après-midi ?

— J’ai transpiré en sport.

— Charmant…

Je m’assis par terre, adossé à la porte, au cas où la conversation durerait. Ça facilitait les choses au final qu’on ne se voit pas, j’étais plus à l’aise pour lui parler.

— Hé !

— Quoi ?

— Je savais pas que t’étais si proche de Maxime.

— Proche ?

— Je t’ai vue avec en sport. Vous aviez l’air de bien rigoler en tout cas plus que quand on est tous ensemble.

Elle ria un peu puis je l’entendis s’agiter dans l’eau.

— Tu sais Robin m’a parlé de lui tout à l’heure. Apparemment il nest pas clair avec les filles. Dans le genre nympho d’après Robin.

— Ça te va bien tiens de faire le jaloux… balbutia-t-elle

— Quoi ?

— Rien. Comment va Camille ?

— Elle a la cheville foulée.

— Pauvre petite.

— Ouais… Pour en revenir à Maxime-

— Maxime est méchant j’ai compris.

— Tu te fous de moi là ?

— Quand t’es en cours, tu rigoles avec Robin ? Tu rigoles avec Camille ? Pourquoi j’ai pas le droit de rigoler avec Maxime ? Dit-elle avec une agressivité qui augmenta à chaque mot.

— C’est pas de ça dont je te parle. Ce que je veux savoir c’est-

— S’il m’a draguée ? Si on a baisé ? Et même si c’est le cas, qu’est-ce ça peut te foutre ?

Je me relevai presque d’un bon et mis une droite dans la porte qui raisonna à l’intérieur de la salle de bain avant de redescendre plus énervé que jamais.

Je restai allongé dans le canapé dans le silence, assez longtemps pour voir la nuit tomber à travers la fenêtre. Ma main me faisait affreusement mal. Sans même la regarder je savais qu’elle était gonflée tellement elle était devenue lourde. De mémoire, c’est la première fois que Julie m’énerve à ce point. J’essayais de trouver le sens de ses mots avant de me forcer de penser à autre chose tellement ça m’énerver puis je recommençais.

Elle finit par descendre. Je l’entendais se déplacer dans la cuisine.

— T’as mangé ? Me demanda-t-elle froidement sans que je lui réponde.

Elle n’insista pas et se prépara quelque chose juste pour elle. Mon téléphone sonna pour avertir d’un SMS. La sonnerie venait de la cuisine, j’avais dû le laisser sur la table en rentrant.

— Donne. Dis-je à Julie qui était encore en train de manger.

J’entendis quelque chose retomber brusquement sur la table puis un bruit de couverts qu’on balance dans une assiette avant d’entendre Julie remontait les escaliers. Je restai dans le canapé cinq minutes avant d’aller chercher mon portable posé devant son repas à moitié terminé. « Encore merci pour toute à l’heure. » pouvait-on lire sur l’écran suivi d’un cur de la part de Camille.

Le lendemain on partit au lycée avec Robin et Maxime. Je ne parlais toujours pas à Julie bien que j’affirmais que tout allait bien quand ils me demandèrent ce que j’avais. Je gardais un il sur Maxime même si depuis hier soir, après avoir ressassé pendant des heures, je trouvais de plus en plus improbable qu’il y ait réellement quelque chose entre lui et Julie et soupçonnais fortement Robin d’avoir exagéré son histoire.

À la pause de 10 heures on se retrouva tous les cinq dans la cour.

— Ça vous dit de venir à la maison ce soir ? On na pas fait de soirée depuis la rentrée et demain c’est le week-end, lança Julie aux trois autres à ma grande stupéfaction.

— Ouais ça serait sympa, répondirent-ils presque en chur.

Cette invitation sortit de nulle part ne me réjouissait vraiment pas. Vu l’ambiance qui régnait entre ma sur et moi en partie dû aux trois autres – je n’avais vraiment pas envie de les voir plus que nécessaire.

— Pourquoi tu les as invités ? Demandai-je à Julie une fois rentrés à la maison.

— Comme j’ai dit on na pas fait de soirée depuis la rentrée. Je pensais que t’apprécierais. Ou t’aurais peut-être préféré qu’il n’y en ait qu’une qui vienne ?

— Très drôle. À quelle heure tu leur as dit de venir déjà ?

— 21 heures.

— Bah je te laisse tout préparer vu que c’est ton idée. Moi je vais dans ma chambre, tu m’appelleras.

Les invités arrivèrent effectivement vers 21 heures. Julie avait commandé des pizzas pour le repas, qu’ils s’empressèrent de dévorer. Jusque-là je participais très peu aux conversations et à l’ambiance en général, ayant toujours en travers de la gorge cette soirée improvisée.

Après être restés un certain moment dans le salon on passa dans le jardin pour accompagner Robin et Maxime qui voulaient fumer. Camille s’était débarrassée de ses béquilles bien qu’elle boîtait encore un petit peu. Elle s’était assise à côté de moi à la table de jardin et s’interrogeait de me voir aussi silencieux bien que je maintenais qu’il n’y avait pas de problèmes – depuis l’épisode de la foulure ses sentiments à mon égard avaient repris de plus belle.

Nous étions dehors depuis une bonne heure à présent. Robin avait ramené avec lui un pack de bières. Aucun de nous n’aimait particulièrement ça alors il se le garda pour lui tout seul. Une bouteille après l’autre depuis bientôt deux heures il épuisait son pack lentement mais sûrement. Un moment, il nous quitta pour aller aux toilettes et en revenant, au lieu de reprendre sa place à la table il se dirigea vers la balancelle où Julie était assise toute seule. Je ne sais pas si c’est l’alcool qui l’avait désinhibé mais il était plus lourdingue que jamais. Il tentait désespérément de tourner la conversation sur les relations amoureuses pour pouvoir sortir ses répliques de dragueur de pacotille avant de se sentir assez à l’aise pour mettre son bras autour de ma sur et lancer :

— Regardez ! Vous trouvez pas qu’on fait un beau couple ?

Son numéro avait l’air de bien amuser Julie pendant que je bouillais littéralement de l’intérieur.

Vers une heure du matin, l’ambiance commençait à ralentir et nous étions tous d’accord pour en rester là, surtout qu’ils leur restaient le chemin retour à faire. Je réussis toutefois à les convaincre d’aider au rangement avant de partir. On se mit à débarrasser ce qui traînait : bouteilles, gobelets ; vider les cendriers ; jeter les cartons de pizzas. Pendant que je m’occupais de remettre de l’ordre dans le salon et que Maxime et Camille s’occupaient de la cuisine, je remarquai que Robin et Julie avaient disparu. Je retournai vers le jardin en abandonnant ce que je faisais, sans les trouver.

— Qu’est-ce que tu cherches ? Me demanda Camille qui me vit inspecter toutes les pièces.

— Ma sur et Robin ils sont où ?

— Je sais pas moi, répondit-elle un peu confuse. Elle n’avait apparemment pas remarqué qu’ils n’étaient plus là.

D’un coup je fus pris d’une angoisse. Je me mis à penser que s’ils n’étaient pas en bas ils devaient être en haut. Je montai les escaliers en vitesse avec une énorme boule dans le ventre et une crainte qui augmentait à chaque marche. Arrivé à l’étage, je stoppai d’un seul coup essayant de retrouver un peu de calme. Je ne sais pas si c’est la montée des marches ou autre chose mais mon cur battait tellement fort que je pouvais l’entendre. J’essayais également de distinguer si des bruits venaient de la chambre de Julie – j’étais prêt, au moindre son qui confirmerait ce que je croyais, à enfoncer la porte et à me jeter sur Robin. Mais l’étage était silencieux, les seuls bruits venaient d’en bas. J’allais tout de même vérifier sa chambre et effectivement rien, à mon grand soulagement. En repartant, je regardai également juste au cas où dans la mienne, dans la salle de bain et dans une dernière chambre qui nous servait de remise, mais rien non plus. La boule dans mon ventre disparut maintenant que j’étais assur&eacute

A propos de l'auteur

HistoiresDeSexe

Laissez un commentaire