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Prêt(e) à tout – Chapitre 1

Prêt(e) à tout - Chapitre 1



Cet après-midi, cest mieux quhier. Il fait aussi beau mais moins chaud. 24 °, cest la température idéale pour sexposer au soleil sans être en nage. Je gare ma moto à lendroit habituel, prend mon petit sac de randonneur qui contient tout ce quil faut : une grande serviette de bain de couleur verte, un bouquin de pocheet quelques accessoires indispensables.

Chaque année à la même époque, quand la végétation est la plus luxuriante, je remarque que la configuration des lieux a changé un peu. Tel emplacement sauvage a disparu, tel autre a pris naissance. Je me dirige vers une allée centrale puis bifurque aussitôt à gauche pour emprunter un sentier étroit à travers taillis et fourrés. Cest à ce moment que ma journée de travail est close et que mon envie latente prend son essor : être lacteur de plaisirs extrêmes et interdits en faisant mine daller prendre le soleil. Au fur et à mesure que je menfonce dans le bois, je me libère de mon carcan social.

Je croise deux âmes en peine de rencontres qui me jettent un coup dil furtif. En tenue de ville, le regard indifférent pour ne pas dire morne je ne suis pas du tout glamour et nencourage pas à la galipette. Tant mieux car je déteste être pisté sitôt arrivé. Jai besoin de minstaller et de prendre mes marques. Au bout de cinq minutes de marche, javise le même coin que lannée dernière. A lorée du bois, protégé dun côté de la route par une végétation impénétrable et dissimulé de lautre côté par des arbustes et des orties, il moffre une vue presque complète de la clairière qui constitue un des carrefours excentrés de rencontres clandestines. Voir sans être vu est un atout inestimable pour les envies que jai dans la tête ! Jai juste la place juste pour étaler ma large serviette sur la terre sèche au milieu des ronces et des orties. Idéal pour qui ne veut pas être importuné sans en avoir invité limpétrant ! Je me déshabille pour ne garder que mon slip et mallonge sur la serviette. Je distingue sans difficultés la clairière à travers les branchages. Parfois, japerçois une silhouette qui sapproche et pointe son regard dans ma direction sans me voir. Cest exactement ce que je voulais. Je me sens très bien ainsi et suis déterminé à adopter ma devise préférée : « fais ce qui te plaît ».

Après mêtre familiarisé avec lenvironnement, je décide denlever mon slip et enfile un string de plage particulièrement suggestif. Un vrai de vrai : un carré de tissu bleu pâle et pour toute armature une ficelle fine, si fine quon la voit à peine, à nouer soi-même. Je lavais déniché dans un magasin de sous-vêtements masculins un peu particuliers et le vendeur mavait conseillé de me déshabiller entièrement pour lessayer puis de marcher et me tourner devant une glace pour en apprécier tous les effets ! Apparemment satisfait du résultat, il mentraîna ensuite dans une cabine pour prolonger la séance dessayage de façon cette fois très tactile.

Je lajuste à mon avantage en tendant la ficelle qui disparaît entre mes fesses et en la rehaussant sur mes hanches pour en souligner le galbe. Puis jenfile des sandales fines avec des talons rehaussés. Pas franchement masculines, cest le moins quon puisse dire, mais elles donnent à ma démarche un style chaloupé et une silhouette qui me sied. Me voici quasiment nu en pleine nature. Par-dessus mes épaules, jobserve mes fesses. Joliment courbées, charnues comme il faut, lisses comme le sont mes cuisses et le reste de mon corps. Des fesses délicates, tendres et profondes, qui ressemblent à des fesses féminines. On me la dit souvent comme on a flatté le grain de ma peau. Au départ, jétais surpris de ces réflexions émanant de rencontres de passage puis je men suis accommodé jusquà men complaire, comprenant que cest un atout de taille. En ce moment, je me sens métamorphosé, je rentre dans cette autre peau.

Je fais semblant de bouquiner, le slip à portée de main. Je vois un gars qui traîne. Trop gros, trop vieux. Je ne suis pas là pour la branlette, de toute façon. Jai du mal à concentrer mon attention sur la lecture. Jattends, jespère. Je prends le tube de lubrifiant, men oins délicatement la raie sans mouiller la ficelle, introduit un doigt pour le tester, puis deux. Je suis déjà prêt à accueillir un hôte alors que je suis ici depuis dix minutes ! Et puis je prends le flacon dhuile solaire. Je men asperge sur tout le corps. Mon cul luit au soleil, déjà obscène et gourmand. Je commence à avoir une respiration saccadée.

Le temps passe, des dragueurs apparaissent dans la clairière puis disparaissent sans se donner la peine de sortir des sentiers battus. Les idiots ! Un seul me plaît, mais il y en a un autre qui le suit et qui mempêche de me manifester. Je ravale ma frustration.

Et puis le gars revient, comme sil avait oublié quelque chose, tourne la tête et fige son regard dans ma direction. Je le vois plisser un peu les yeux. Il savance vers moi lentement, presque timidement. Il est à cinq mètres. Il est en short et débardeur noirs et gris, musclé, le crâne presque rasé, des yeux que je devine clairs. Le parfait joggeur. Je ne sais pas sil ma vu mais jai un soudain réflexe de pudeur et recouvre mes fesses avec ma chemise. Jai le souffle court et me plonge dans ma lecture sans y comprendre une seule ligne. Les yeux rivés sur le bouquin, je lentends sapprocher. Sans tourner la tête, je lobserve du coin de lil à travers mes lunettes de soleil. Maintenant cest sûr, il ma vu, ou il a vu quelque chose qui lintrigue. Les craquements de pas cessent. Je reste immobile, comme si je ne lavais pas entendu ou comme si je lignorais ostensiblement. Je risque un coup dil distrait dans sa direction. Il a les mains sur les hanches et la tête inclinée de côté pour mieux voir. Je devine quil naperçoit que ma tête et mon dos nu. Je fais mine de reprendre ma lecture et allume une cigarette pour me donner une contenance. Les craquements reprennent, je comprends quil séloigne un peu pour faire un tour circulaire. Je lentends à nouveau, derrière moi cette fois. Et là, je suis sûr quil me voit complètement. Il sait que si jai mis ma chemise sur les fesses, cest parce quelles sont nues et quil est hautement probable quelles nétaient pas couvertes avant quil arrive. Jai maintenant le cur qui bat la chamade car cest là que tout va se jouer. Sil reste 15 secondes, jai mes chances, sil tourne les talons, cest foutu.

Il bouge encore, je croise les pieds, délaisse le bouquin. La tête à plat sur les bras croisés, je lui fais comprendre implicitement que sa présence nest pas forcément malvenue même sil ny a aucune invitation de ma part. Je lentends séloigner. Un peu. Je sais quil nira pas loin. Dans cinq minutes il repassera.

Je ne le vois plus mais je le devine tapis dans un coin. Il attend quelque-chose puis reviendra pour avoir confirmation. Cette façon de procéder me plaît énormément. Je feins dignorer quil est à proximité et me débarrasse de ma chemise, grisé doffrir bientôt ma nudité à un regard que jespère concupiscent. Je nai plus quà attendre. Cinq minutes auront suffi. A nouveau ces bruits de pas, à nouveau cet arrêt au même endroit. « Et maintenant, que penses-tu de mon string et de mon cul ? », ne puis-je mempêcher de penser en regardant droit devant moi.

Il est derrière moi, progresse encore. Je tourne un peu la tête et reprend ma position dun air indolent. Message reçu : tu ne me gênes pas le moins du monde, ou si peu… Je sens ses yeux braqués sur mon anatomie, je limagine en train de me mater sans vergogne. Je tourne encore la tête et le regarde plus directement cette fois et jette un il furtif sur son entrejambe que je devine proéminent. A priori, il est bien pourvu. Jesquisse un sourire convenu et reprend ma pose languide. Il hésite un peu et sapproche de moi.

— Bonjour

— Bonjour

— Je vous dérange ?

— Par pour le moment.

Il hésite, fait deux pas.

— Je peux ?

Je fais signe que oui dun geste désinvolte. Il sassoit en à côté de moi et me demande une cigarette. Je remarque une certaine nervosité lorsquil lallume. Je ne dis rien. Cest à lui de parler.

— Vous prenez le soleil ?

Quelle question !

— On dirait, non ?

— A Paris, les occasions sont rares. Vous avez raison den profiter. Ca vous va très bien.

Je lève un sourcil.

— Ah bon ?

— Je vous ai vu vous promener tout à lheure. On nimagine pas.

Je fais mine de ne pas comprendre.

— Pardon ?

    – Que vous ayez cette anatomie.

Jesquisse un sourire vaguement intrigué.

— Vous avez un corps fin avec des rondeurs, reprend- til.

— Des rondeurs ? Ca ne rime pas avec finesse, lui réponds-je.

— Je veux dire, votre taille est fine et vos fesses Vous avez un joli postérieur. Vos jambes aussi.

Disant cela, il parcourt des yeux aussi discrètement que possible mon anatomie fessière.

— On ne vous la jamais dit ?

Jai envie quil me le dise lui-même.

— Que jai un corps comment, au juste?

— Avec des belles courbes qui partent de la taille. Pas le torse et les épaules, mais vos fesses. Elles ne sont pas grosses mais drôlement bien galbées. Excusez-moi de vous dire ça, mais on dirait des hanches et des fesses féminines.

— Je sais, on me la déjà dit, dis-je sur un ton dexcuse. Ca vous gêne ?

Il a un petit rire de déni.

— Pas du tout ! Je connais des filles qui aimeraient avoir des fesses comme les vôtres.

Je le remercie encore dun sourire ironique.

— Et vous navez pas de poils…

— Sauf au pubis. Jen laisse un peu. Comme les filles !

La conversation prend une tournure un peu trop directe !

— Dites-moi, on ne se connaît pas et vous me parlez déjà de mon anatomie avec force détails.

Ca le fait rire.

— Excusez-moi mais cest difficile de penser à autre chose en vous voyant. Vous avez une constitution atypique.

— Je men contente. Je naimerais pas ressembler à un singe, en tout cas.

— Et ce côté féminin?

— Ca ne me gêne pas du tout. Ca ne se remarque que de la taille aux pieds et à condition que je sois dévêtu. Ca me donne un côté ambivalent. Et ça me permet de me mettre à leur place. Cest très instructif.

Immédiatement, son regard sallume dintérêt et de convoitise.

— Comment ça ?

— Me mettre à la place des femmes. Le regard des hommes. Leurs réactions. Vous nimaginez pas.

— Et vous en concluez quoi?

— Que les femmes ont de la chance ! Elles attisent le désir des mâles à longueur de temps, parfois sans même le savoir. Cest excitant dêtre à leur place.

— Ce qui est excitant, cest ce que vous me dîtes !

Mazette ! Je le remercie encore dun petit hochement de tête.

— Mais je nai pas lair dun travelo, jespère !

Il affiche une mine à la fois surprise et dégoûtée.

— Pourquoi dites-vous ça ? Vous navez rien à voir avec les travelos, reprend-il. Ce sont des mecs qui se déguisent en femmes et le résultat est répugnant. Vous, vous nêtes pas déguisé et il suffit de vous regarder pour comprendre que cest autre chose.

— Tel que vous me voyez, je ne vous cache pas grand-chose, cest certain ! Dailleurs, ça me gêne un peu.

— Cest un plaisir pour les yeux, en tout cas.

Cest une remarque banale, mais ça fait toujours plaisir et la conversation fait son petit bonhomme de chemin. Je le regarde dun air faussement songeur.

— Et cest quoi, cet autre chose ?

— On dirait que cest naturel. Jai raison ?

— Je nai jamais pris dhormones, si cest ça que vous voulez savoir. Cest la nature qui ma fait ainsi.

— Depuis longtemps ?

— Ca sest révélé pendant mon adolescence. Ca sest accentué ensuite et je men suis davantage rendu compte au travers des autres quen me regardant dans la glace.

Son regard est intrigué.

    – Vous nen aviez pas conscience ?

— Pas avant lâge de 16 ans. Jétais très pudique et je ne me dévoilais pas. Mais un été pendant les vacances, en me promenant dans les dunes, je remarquai que des hommes se retournaient sur mon passage. Jai vite compris que cétait un lieu de drague des homos. Jen suis resté à ce simple constat.

— Et alors ?

Je me remémore ces instants forts en même temps que les lui narre.

— Je nétais pas du tout attiré par la morphologie masculine et encore moins par les hommes en général, jétais bien plus préoccupé par les filles. Jai toujours été fasciné par lanatomie féminine. Et je ne comprenais pas pourquoi ces mecs me reluquaient comme ça alors que je navais rien dun Apollon. Ca a commencé à mintriguer.

— Ensuite ?

Il a sourire de plus en plus intéressé. Le mien est celui de quelquun qui sapprête à faire un aveu.

— Alors jai poussé un peu le pion. Cette année là, je me baladais tous les jours en maillot de bain dans les dunes, de plus en plus conscient de cet attrait que je pouvais provoquer, alors que mon attitude navait rien déquivoque. On passait son temps à me mater sans en avoir lair. Je nai rien fait avec qui que ce soit mais jai commencé à prendre conscience de ma particularité en voyant où le regard des hommes se portaient quand ils mobservaient.

— Jusquau jour où ?

— L année suivante, nous étions sur une plage naturiste dans le Médoc. Depuis cette époque, jadore être nu, aussi souvent que possible. Un jour jai prétexté un besoin naturel et urgent à soulager et suis retourné dans les dunes. A poil, cette fois.

— – Il y avait du monde ?

Je ris.

— Oh que oui ! Cétait la belle époque. Cétait marrant, tous ces pères de famille qui zigzaguaient entre les dunes, la quéquette à lair. Ca me faisait rigoler intérieurement et en même temps ça me troublait.

— De voir tous ces types draguer à poil ?

— Pas seulement. De savoir leurs regards scotchés sur moi. Comme sils étaient surpris au départ, puis aimantés. Certains bandaient à moitié. A cette époque, le style éphèbe était bien plus prisé que le style body-building !

— Vous avez fini par franchir le pas ?

— Il a bien fallu, hein ! dis-je en rigolant. Une fois, je me suis enfoncé dans les dunes, vers la pinède. Je ne pouvais plus faire semblant dêtre là par hasard. Ca me faisait un drôle deffet de sortir de la zone naturiste nu comme un ver mais ça me plaisait. Cétait un sentiment de liberté inédite. Je tournais discrètement la tête de temps à autre. Jen voyais qui faisaient demi-tour, dautres qui me suivaient à distance. Je suis arrivé à lorée de la pinède. Un type continuait à me suivre. Là, jai senti une vraie montée dadrénaline.

— De peur ou dexcitation ?

— Les deux, mais surtout dexcitation. Je me suis enfoncé dans la pinède. Et je me suis assis sur un tronc darbre. Sur le bout des fesses, les genoux serrés. Jai attendu.

— Et là ?

— Et là, je me suis senti comme une biche à la merci dun mâle! Il sest approché, très amène et sest assis à côté de moi. Il parlait un mauvais anglais et nous avons eu une conversation à la fois banale et courtoise. A un moment donné, il ma dit que javais «a beautifull body », comme vous tout à lheure. Jai bafouillé un vague merci. Sa main a effleurée ma cuisse. Cétait la première fois quun homme posait la main sur moi. Javais un mélange de répulsion et de trouble. Jai repoussé doucement sa main mais il est revenu tout aussi doucement à la charge. Je lai laissé faire. Il commençait à sérieusement bander et ça meffrayait un peu. En même temps, jétais capté.

— Vous aviez envie de lui ?

— Javais une envie naissante, je ne savais pas de quoi au juste, mais cétait pour la seule raison quil avait lui-même envie de moi. Cétait le fait quil me désire qui semait le trouble en moi et me faisait perdre mes défenses. Ca ne sest jamais démenti, dailleurs. Un homme que je laisse indifférent, je ne pense même pas à le séduire. Ca passe ou ça casse !

— Je nai pas envie de me casser ! promet-il en riant.

— Alors je continue. Il me fait encore des compliments sur ma morphologie, me disant quil aime les hommes jeunes faits comme moi, et patati et patata… A un moment donné, alors que je commençais à être de plus en plus sensible au contournement insidieux de sa main vers mes fesses, il me demande si jai déjà eu des relations avec des hommes. Je lui réponds catégoriquement par la négative. Il me rétorque très simplement que je devrais essayer. Je me suis contenté de hausser les épaules, comme une jeune fille vierge en prise aux sollicitations de ses camarades de classe.

— Mais en réalité ? me dit-il dun air finaud.

— En réalité, jétais moins sûr de moi. Nous étions seuls dans cette immense pinède, parfaitement tranquilles. Il fait fi de mon haussement dépaules et enchaîne en me demandant toujours en anglais si « ferais la femme ou lhomme » avec un autre homme. La question ma dabord choqué mais jai fini par répondre « A woman » avec le feu aux joues. Il a approuvé dun large sourire et ma alors caressé le haut des fesses. Jai senti son doigt qui tentait de simmiscer dans mon sillon et jai commencé à me sentir tout drôle. Il ma alors dit « You are not a woman but you seem quite like a woman ». I dont know, ai-je bafouillé. Sentir ce bout de doigt à lorée de mon trou du cul ma arraché un sursaut, dabord comme un intrus puis comme une chose naturelle et très agréable. Jétais désormais assis à deux centimètres de son doigt et imperceptiblement je me cambrais de plus en plus pour lui laisser de la place. « Would you like to be really like a woman ? » ma t-il demandé. Jai encore répondu « I dont think so » de façon bien peu convaincante. But you can do it ! ma-t-il rétorqué. Je riais jaune en cherchant une réponse qui ne venait pas. Jétais désormais ancré sur sa main, comme prisonnier de mon désir inavoué. Instinctivement je me suis levé et je lai regardé, ne sachant que faire. Il a dit « its very easy for you» et ses yeux se sont portés ostensiblement au sol. « Easy for what ? » ai-je demandé en ravalant ma salive. « To be a girl », ma-til lâché. Jai soupiré plus quil ne fallait et puis je me suis mis à genoux. Jétais accoudé contre le tronc, les fesses cambrées, à côté de lui. « Like that ? » lui ai-je demandé dun rire qui se voulait détaché mais qui me restait en travers de la gorge. Jétais oppressé. « Exactly ! » ma-t-il répondu. Cest comme ça que tout a commencé. Je men souviens comme si cétait hier.

Un silence.

— Vous ne voulez pas me raconter la suite ?

— Je vous en ai déjà assez dit, non ?

— Trop ou pas assez

Il mamuse et me plaît, ce type. Très curieux sans être envahissant.

— Il sest levé et sest mis derrière moi, tout de suite ! Il ma caressé puis il sest mis à me lécher. Au contact de sa langue, jai découvert là une zone érogène intense, que je ne soupçonnais Moi qui adorait faire ça aux filles pour les débrider ! Il me bouffait le cul, les mains agrippées aux hanches, et jen ressentais un plaisir intense, bien plus que si on me masturbait. Après il ma à moitié dépucelé avec beaucoup de délicatesse.

Il semble captivé par mon récit.

— A moitié seulement ?

— Oui, il na pas eu le temps daller jusquau bout, jai joui très vite…Un orgasme très différent des autres.

— Plus fort ?

— Oui, pas lorgasme compulsif des mecs qui reste limité dans le bas-ventre. Celui-là ma traversé tout le corps et a duré plus longtemps.

— Dites-donc, ça devait vous démanger depuis longtemps !

— Disons que cest à ce moment que jai senti le plaisir inépuisable que jaurai à faire « la woman » avec un homme. Ca a été une véritable révélation, très riche de promesses.

— Vous avez viré votre cuti à ce moment-là ?

Jai un rire de dénégation.

— Pas vraiment. Jai continué à fréquenter les filles, mais je les voyais autrement. Je commençais à les découvrir plus intimement, comme si je pouvais me mettre à leur place lorsquon faisait lamour. Jétais de chaque côté du miroir en quelque sorte.

— Et aujourdhui ?

— Ca a été une lente évolution. Jai tendance à être dun seul côté du miroir, si vous voyez ce que je veux dire

— Vous étiez bisexuel, et vous ne lêtes plus, alors ?

Je soupire.

— De mois en moins. Il marrive encore davoir envie dune femme, mais cest rare. Il faut vraiment que tout me plaise en elle. En fait, trouver en elle tout ce que jaimerais être si jétais une femme. Mentalement et physiquement.

Il devient songeur.

— En somme, vous nêtes pas du tout attiré par les hommes pour ce quils sont, mais pour ce quils apportent à la nature féminine cachée en vous ?

— Cest a peu près ça ! Bravo, vous êtes un fin psychologue. Et quand je leur plais, je leur offre tout mon pendant féminin. Cest compliqué ?

— Ca ressemble à un dédoublement de la personnalité mais cest intéressant. Vous êtes peut-être un transgenre qui signore.

Je ris en balayant largument dun revers de main.

— Alors là, je ne me pose même pas la question. Je suis bien comme ça. Dans ma vie sociale, je suis un mec à cent pour cent. Ca ne me pose aucun problème métaphysique et mon entourage ne sait rien de mon secret.

— Alors cest quoi, le déclic qui fait que vous changez tout dun coup de bord ?

Je réfléchis avant de répondre tant la question est intime.

— Cest comme une pulsion, une envie impérieuse qui peut se manifester à tout moment avec une évidence brutale. Je me dis soudain quil faut que je « le fasse », que jen ai besoin.

— Le faire, c’est quoi exactement ?

Je vais sans doute lui apporter la réponse quil attend.

— Séduire un homme et faire lamour avec lui comme le ferait une femme, tout simplement.

Je le sens en prise à un émoi et à une interrogation soudaine.

— Comme nimporte quelle femme ?

Je my attendais ! Il a sans doute besoin dêtre rassuré, le lascar.

— Non, à lexclusion de tout sentiment. Jen suis complètement dépourvu avec les hommes.

Il est rassuré mais veut approfondir la question.

— Comme une femme qui ne veut du sexe ? ose- til.

— Cest exactement ça. Le temps que ça dure et après on nen parle plus.

— Ca doit être intense

— Je me donne complètement.

— Sans tabou ?

— Je nai aucun tabou dans ces moments-là.

Il est très troublé et je le comprends. Il sallonge sur le flanc, à côté de moi.

— Et en ce moment ?

— En ce moment on discute, lui dis-je en le morigénant gentiment.

Nous ne disons plus rien. Je me sens un peu vidé par cette confession impudique alors que sa température a encore grimpé. Au bout dun moment, le silence devient pesant.

— Bon, et vous ? Vous cherchez quoi ?

Je sens que ma question abrupte lembarrasse. Il ne sait pas par quoi commencer.

— Disons que je cherche entre les deux.

— Mais encore ?

— Je suis bi, mais je ne fréquente pas le milieu gay. Jai horreur des ghettos. Et tous les hommes ne me plaisent pas, loin de là. Justement, jaime ceux qui sont hors normes, un peu comme vous.Avec un côté féminin sans être des tapettes.

— Quelle chance ! ne puis-je mempêcher dironiser.

— Ca ne court pas les rues, insiste-t-il.

— Vous naimez pas les femmes ?

— Si, mais les rapports sont compliqués.

— Cest vrai, ne puis-je mempêcher de rire. Elles lient toujours les sentiments au sexe pour ne pas perdre leur dignité.

— Et ça crée des malentendus. Tandis que vous

— Moi cest 100% sexuel. Ca a le mérite dêtre clair.

Un ange passe, comme si nous étions à un moment charnière.

— Vous avez une peau très douce.

Je le regarde dun air un peu moqueur.

— Comment pouvez-vous le savoir ?

Sa main se lève imperceptiblement.

— On parie ?

— Après tout ce que je vous ai raconté, vous ne prenez pas de risques

Sa main frôle mes chevilles puis mes mollets, remonte sur mes cuisses puis atteint mes fesses quil caresse avec précaution, comme une marchandise fragile. Ses doigts effleurent la ficelle, survolent mon sillon, ne trouvent aucune résistance mais décèlent un frémissement de complaisance

— Javais raison. Vous avez une vraie peau de fille ! Très fine et très douce. Un vrai plaisir.

— Et bien profitez en le temps que ça dure, lui dis-je dans un souffle.

Je lentends respirer plus fort.

— Vous aimez quon vous caresse ?

Jai une légère moue et me cambre légèrement.

— Entre autres

Jai limpression dentendre les battements de son cur saccélérer. Il sassoit sur mes mollets, comme sil sapprêtait à me chevaucher ou à me soulever les reins. Le contact de ses jambes nues sur les miennes mélectrise. Il se penche vers moi, je sens son souffle un peu rapide. Il caresse ma nuque comme pour me jauger. Je relève la tête avec soumission, il passe un doigt sur ma joue. Je me laisse faire. Il commence à savoir ce que je veux. Ses mains se repaissent maintenant de mon cul, quil palpe sans vergogne, faisant rouler les globes dans ses paumes. Jécarte un peu les jambes. Son doigt simmisce sous la ficelle, en prise avec mon anus humide. Si vite. Je lentends soupirer daise. Il écarte la ficelle, dévoilant mon intimité et entreprends de parcourir ma raie dun doigt expert, du scrotum jusquen haut des fesses, en sattardant sur mon passage étroit quil découvre lubrifié.

Il se penche sur moi, le short baissé. Je sens ses couilles nues plaquées contre mes cuisses, juste à la naissance des fesses. Ce contact marrache un petit sursaut de plaisir.

— Quon te caresse comme ça, par exemple ? dit-il en accentuant la pression.

Le tutoiement est de rigueur, désormais.

— Cest un bon début.

Il relève immédiatement le torse et achève de baisser son short.

— Avec un cul pareil, cest forcément un bon début! ne peut-il sempêcher de sexclamer.

Il sait quil a toutes les chances de me baiser. Jen ai une envie folle, mais pas ici. Cest trop risqué. Et puis jaime faire durer les préliminaires. Sa queue est bloquée sur mon anus. Jattrape le poppers dans mon sac, en sniffe à plein nez. Du jungle Juice.

-Jen ai besoin. Juste pour goûter, mens-je.

-Ne te gêne pas.

Son gland entrouvre ma corolle. Jai la tête en feu, les sens décuplés.

— Je continue ou tu veux que je marrête?

Sa voix sest muée en celle dun mâle en rut en prise avec une femelle en chaleur.

— A ton avis ? Mais attends un peu.

— Tu caches drôlement bien ton jeu. Tu te fais souvent caresser par des inconnus?

Je re-sniffe du poppers, me cambre encore.

— Ca marrive quand je suis tout nu dans les dunes ou dans les bois !

Cette conversation soudainement triviale ajoutée à leffet du poppers me met dans tous mes états. Et puis jai limpression dêtre tombé sur un bon numéro. Il senfonce un peu.

-Comme une catin ? dit-il pour compléter mon propos.

-Jen suis peut-être une, réponds-je avec un ton salace.

— Tu as un cul de gonzesse et le mental dune femelle en chaleur. Est-ce que cest comme ça que dois te considérer?

— Cest ce que je suis au fond de moi.

Je ne sais plus ce que je dis tant je suis livré à mon abandon. Il dénoue mon string, dévoilant la plénitude de mon cul. Me voici intégralement nu.

-Au fond de toi ? Cest comme ça que tu aimes te faire prendre, alors ?

Il a les mots aussi justes que vulgaires, ce gros queutard.

Il se retire et sort un paquet deuros de sa poche, les jette par terre. Au début je ne comprends pas puis me braque instantanément.

— Pas de ça ! lui dis-je.

— Tu mas dit que tu es une putain, alors prends-les ! mordonne- til en donnant une tape virile sur mes fesses.

Un sentiment mêlé de honte et de nouveauté menvahit. Je nai jamais pratiqué lamour tarifé car je trouve ça dégradant, mais jaccepte de jouer le jeu jusquau bout. Marché conclu : il me paie, il fera de moi ce quil voudra et je tiendrai mon rôle jusquau bout.

— Viens, lui dis-je dune voix douce.

— Où ça ?

— A deux pas dici. Je connais un coin plus tranquille.

Une pute ne dirait pas mieux

On se relève prudemment, scrutant la clairière. Il rajuste son short mais me demande de rester à poil. Jhésite un instant puis ramasse mes affaires que je mets dans mon sac à dos. Nimporte qui pourrait nous voir, à présent. Il mobserve un moment, sattarde sur mon pubis taillé court et mes hanches.

-Tourne-toi, pour voir.

Jobtempère avec un malin plaisir, les mains sur les hanches.

-Un vrai petit cul de femme ! De quoi samuser

-Suis-moi, lui dis-je en prenant sa main.

Jentame la marche, complètement exposé aux regards, mais je nen ai cure. Je suis bien trop excité par ce qui mattend et il y a une bonne centaine de mètres à parcourir. Je me sens effectivement putain, comme si je navais fait que ça et jen ressens un délice intense. Je chaloupe lentement entre les ronces pour quil nen perde pas une miette, tenant mon sac en bandoulière. Je sais que mon déhanchement, favorisé par les talons de mes sandales, est éminemment suggestif. Je pourrais marcher longtemps comme ça, totalement exposé, à me faire suivre par un mâle.

Nous rentrons dans un sous-bois où les arbustes sont plus massifs et plus hauts. La végétation est épaisse, atténuant la lumière.

Je pose mon sac par terre et lui jette un regard brillant. Puis je maccroupis en continuant de le regarder. Il se déshabille à son tour. Jai tellement envie de sa bite que je lavale presque directement. Comme cest bon de soulager un mâle ! Les mains accrochés à ses cuisses, je le tête goulument, lèche ses couilles pleines, le lape comme une chienne. Il me demande le poppers, sen inhale une bonne rasade puis exhale un profond soupir, la tête rejetée en arrière. Il me tire les cheveux. Il me fait mal mais jaime ça. Il saccroupit à son tour, moblige à magenouiller, pince mes mamelons pour étirer mes seins, puis insinue une main sur mes hanches et mon cul, réclame du gel, moblige à me cambrer encore et me tartine les fesses pendant que je le suce, introduit son doigt pendant que je lui lèche les couilles, sassurant de ma parfaite propreté. Je suis à quatre pattes, le cul en lair, la rondelle offerte.

— Lève-toi !

Jobéis avec plaisir. Il me retourne et me plaque contre un arbre, mécarte les jambes dun coup de pieds latéral sur les chevilles.

— Tu as des préservatifs, jespère.

— On nen serait pas là si je nen avais pas, réponds-je du tac au tac.

Je lui fais signe de la main de les prendre dans le sac. Il en enfile un posément, méthodiquement. Je frémis dimpatience. Il ramène dun geste autoritaire ma croupe vers lui.

-Tu veux être baisée comme la dernière des salopes, hein ?

— Oui, jen ai envie ! le supplie-je.

— A poil contre une arbre, la croupe bien en arrière, comme une pute?

— Prends moi ! lexhortè-je.

Il sintroduit en moi, sans précipitation mais fermement. Son énorme queue menvahit, me transperce. Je maccroche aux branches, les bras suspendus. Jai délicieusement mal. A nouveau il me fait sucer son doigt, pétrit mes seins pendant quil mentreprend. Du poppers, encore ! Je pars en extase, me cambre encore et me dilate tandis quil me défonce, que je sens sa pine dans toute sa longueur me fourrager sans ménagement, violer mon cul qui claque contre ses flancs dans un bruit sublime et obscène. Je me fais baiser debout à la sauvage, les jambes écartées, et jadore ça. Il respire fort. Ses mains tordent mes mamelons, agrippent mes hanches comme celles dune femelle, empoignent ma queue et mes couilles. Il se retire et je lentends jurer entre ses dents en des mots crus de ma parfaite dépravation et de mon cul à bites, dans lequel il introduit ses doigts quil me donne ensuite à lécher. Jai un plaisir insensé à lui obéir et me repaît de mon jus pendant quil me bourre à nouveau, sans précipitation mais comme un chasseur qui goûte pleinement au repos du guerrier.

Il me tourne face à lui et colle le poppers sous mon nez, que je sniffe jusquà létouffement. Les bras en lair, les yeux mi-clos, je suis complètement dans les vapes, dans un état de soumission jamais atteint. Puis il me soulève une jambe et mord mes tétons devenus durs comme du bois. Sa langue parcourt mes aréoles, simmisce sous mes aisselles et tout dun coup je sens sa bouche plaquée contre la mienne. Une pute nembrasse jamais, me dis-je. Mais sa langue moblige à desserrer mes lèvres. Je me laisse envahir puis me mets à lunisson et lui roule des pelles de plus en plus voraces, lui tenant la tête entre les mains comme une amoureuse éperdue, les yeux clos.

Il me soulève, jenroule mes cuisses sur ses reins. Je maccroche à son cou. Dune main il écarte mes fesses que je plaque contre lui. Il me harponne à nouveau, par devant. Je suis en sueur, plus que lui qui est habitué à leffort. Me voilà en lévitation, relié à la terre par la seule force de cette grosse bite ancrée dans mon cul. Et puis il fait quelque pas ! Je souris de surprise et lembrasse à nouveau, pour le remercier de cette promenade inédite. Nous commençons à sortir du sous-bois, ainsi enlacés. Je lui dis quil est fou. Il sarrête à lorée. Je tourne le dos à la clairière, ny vois rien. Lui, il voit tout et mexpose entièrement aux regards, le cul grand ouvert empalé sur son dard. Je suis mal à laise.

— Arrête, lui-dis dun ton peu convaincant.

— Tes pas exhib ? me dit-il avec un sourire narquois ?

— Si, mais

— Je men doutais !

— Mais là, cest trop dangereux. Sil y a des flics ?

Il a un sourire en demi-teinte puis se retire de moi comme par résignation. Je reste debout, lair un peu bête.

— Marche à quatre pattes, menjoint-il le doigt pointé vers le sous-bois.

Je le regarde un peu décontenancé mais ne me fais pas prier. Je me frayes lentement, honteux et follement excité de le savoir reluquer ma rondelle bien ouverte. Javance comme une chatte, évitant autant que je peux les orties et les ronces. Je lentends casser une branche darbrisseau. Il ne va quand même pas Un petit coup sur la fesse droite !

— Continue ! murmure- til.

Je continue à avancer, en proie à ce nouvel asservissement. Un nouveau coup, plus sec et porté sur la raie. Jai un sursaut et me mords les lèvres.

-Avance, je te dis ! dit-il comme sil parlait à une jument.

La jument refuse davancer, plus par provocation que par principe. Un nouveau coup plus précis fuse entre mes fesses. Je sens une brûlure fugace sur mon anus. Sil savait que jadore être puni au martinet à cet endroit ! Je me rétracte puis mouvre à nouveau, signe que je ne répugne pas à cette punition. Javance à nouveau, de la façon la plus lascive qui soit, ondoyant du cul comme cest pas permis. Il a un rire de contentement.

— Tes vraiment une belle salope, toi ! dit-il en passant la branche sous mes couilles.

Il ne voit pas que je souris aussi.

Nous revoici à notre point de départ. Je mapprête à relever les épaules mais il menjoint avec un nouveau coup de baguette de rester à quatre pattes.

— Tu crois quand même pas que cest fini ?

Je sais bien que non, quil va encore me saillir. Il se penche vers moi et crache sur mon anus, puis ressort un préservatif. Bien sûr, il va menculer en levrette pour clore le bouquet. Ma position préférée, celle de la soumission absolue. Je reprends du poppers, décidé à mettre le paquet pour la jouissance finale. Je me détends complètement, mon réceptacle grand ouvert. Il mencule directement, sans peine et me défonce sans ménagement, menaçant de me faire tomber en avant sous ses coups de butoir puissants. Jai les yeux clos, la bouche ouverte, inondé de plaisir, en réclamant encore plus entre chaque assaut. Il me claque les fesses, me traite encore de salope, de traînée, de pute, de garage à bites et jen passe. A chaque mot, jacquiesce. Il me dit que je suis bien meilleur quune gonzesse et je me retiens de jouir à ce moment-là. Il tire mes cheveux en arrière, me dit quil aimerait mentendre couiner. Je ne couine pas mais halète de plus en plus. Je suis incandescent, au bord du paroxysme. Pendant ce temps, il me bourre comme jamais on ne ma bourré. Divinement. Je ne suis plus quun trou béant.

Soudain, il sarrête. Je lève la tête, inquiet et me retourne. Un doigt sur la bouche, il me fait signe de me taire. Je me sens vider de mon sang et attrape ma chemise dans mon sac, men recouvre comme je peux. Il me fait signe de ne pas bouger tout en sempressant denfiler son short et son maillot. Lui est rhabillé mais pas moi ! Quelques craquements puis une silhouette se dessine à travers les interstices de la végétation. La silhouette reste immobile. Mon baiseur reste debout tandis que je suis à genoux comme un condamné, avec ma seule chemise sur le dos. On reste comme ça un moment qui semble une éternité, à sépier silencieusement du coin de loeil. Doù il est, lintrus ne peut pas voir grand-chose mais il ne tourne pas les talons. Le queutard saccroupit silencieusement puis rabat ma chemise sur mon dos, dévoilant à nouveau mes fesses, et caresse ma fente humide en jetant des regards furtifs en direction de linconnu. Son pouce envahit mon anus encore grand ouvert. Cette interruption me frustre énormément mais je ne men ressens pas pour me dévoiler dans mes plus basses turpitudes à quelques mètres dun inconnu. Et pourtant, jai envie que ça continue.

— Arrête soufflè-je à voix basse.

Il hausse les épaules dun air qui semble dire « après tout, quest ce que ça peut bien faire ? ».

— Attends un peu, reprends-je. Il va peut-être partir.

Rien nest moins sûr. Les minutes passent. Il regarde ostensiblement sa montre et soupire comme sil sapprêtait à partir. Il se lève.

— Non, attends ! le supplie-je.

Je ne sais plus où jen suis mais je nai pas du tout envie den terminer là. Je jette un regard dans la direction de lintrus. Je le distingue à peine mais il na pas bougé dun pouce. Un sentiment dagacement profond menvahit. Quest ce quil vient nous emmerder, celui-là ! Je me retiens de le chasser et soupire longuement, impuissant et contrarié à la perspective de me livrer devant ce larron qui sinvite tout seul.

— Jattends quoi ? reprend-il.

Il semble aussi agacé que moi.

— Euhrien, lui dis-je dun ton résigné.

Il sait ce que ça veut dire.

— Alors refous-toi à poil. Enlève ta chemise.

Jobtempère en signe de totale abdication. Il soupire daise et sempare du gel lubrifiant.

— Taimes trop ça, hein !

Je ne réponds rien. Le gel coule abondamment sur mon anus, débordant sur mes fesses et mes couilles. Derrière jentends lautre qui sapproche. Je nose tourner la tête. Jattrape le poppers que jinhale à plusieurs reprises. Jen ai bien besoin ! Me revoilà aussitôt dans cet état dabandon extrême, de plaisir ataraxique où rien ne compte que cette sensation unique de déréliction à linstant présent, cette envie monstrueuse de me faire défoncer. Jentends cogner mon cur dans mes tempes, jai limpression que mon cul sest élargi, quil est aussi large quune entrée de tunnel.

Cest ce qui est en train de se passer. Il introduit quatre doigts, me fouraille sans brutalité. Sa main y passe presque. Jai limpression que je vais éclater et pourtant je nai pas mal. Je suis complètement dilaté. Il masperge à nouveau de gel, menvahit à nouveau puis retire sa main et observe mon trou qui réclame à lenvi.

Il fait le tour et saccroupit devant moi, sort sa bite tendue à bloc, mordonne de le sucer. Derrière moi, lautre savance, que je ne vois pas. Je suce pendant que je sens une main qui caresse mon cul.

— Putain, ce cul

— Baise-la, elle nattend que ça !

Il a dit « elle », pas « il ». Je suis aux anges.

— Tu veux que je tencule, ma beauté ?

Je mentends dire oui dune voix rauque, sur le ton de la supplique.

Jentends un déchirement de sachet de capote. Je me cambre à nouveau, cuisses écartées. Il senfonce directement, je sens sa bite de belle taille menvahir. Ma bouche englobe lautre, elle se met à lunisson de mon cul, souvre de plus en plus. Je lavale entièrement pendant que lautre me bourre jusquà la garde, entrant et sortant sans relâche. Je suis baisé à fond par les deux orifices, basculé davant en arrière, malmené. Ils pétrissent ma chair, la caressent puis la frappent à coups de claques sur mes fesses et mes joues. Jen veux encore, je leur dis que cest bon. « Oh putain cest bon ! ». Je suis une lope intégrale. Ils changent de rôle à plusieurs reprises. Parfois ils menculent lun après lautre, parfois jen suce un pendant que lautre mencule. Je ne sais plus à qui appartient la bite qui est dans mon cul et celle qui est dans ma bouche. Lun deux moblige à serrer les cuisses et me plaque les épaules au sol, me limant quasiment à la verticale. Je suis leur esclave quils honorent et châtient en même temps. Je voudrais que ça ne sarrête jamais.

Une pause, le temps de reprendre du poppers. Je sais que cest une addiction mais je ne peux plus men passer. Celui que je ne connaissais pas sallonge sur le dos et mordonne de le chevaucher. Je mempale sur lui et ondoie sur son ventre, jusquau plus profond de mes entrailles. Il y a de la place pour deux. Lautre me prend par derrière. Leurs queues se rejoignent. Je suis possédé par ces deux mâles en rut, basculé en avant. Lun me donne des claques sur les joues pendant que lautre malaxe mes seins et mes hanches. Ils me traitent de tous les noms, me demandent si jaimerais faire ça en public, si jaimerais me faire baiser par quarante mecs à la chaîne. Je leur dis que oui, la terre entière pourrait me baiser en ce moment. Ils redoublent dardeur. Les claques fusent. A nouveau je suis au bord de lorgasme. Je suis obligé de leur demander darrêter. Ils me désarçonnent et mobligent à me mettre à nouveau en levrette. Ils enlèvent leurs capotes. Je sais ce qui va se produire.

Jai la tête dans les épaules, le cul relevé au maximum, qui tortille dimpatience. Je les entends se branler, jattends leur semence. Jondoie du cul, frôlant leurs glands découverts. Une première giclée chaude masperge le bas du dos et le haut de la fesse droite puis coule le long de la raie, puis une deuxième, plus abondante. Jétale généreusement la crème dune main et me branle de lautre. Une autre giclée sur les fesses, plus bas cette fois. Jétale encore en même temps que je reçois un autre jet. Je sens le liquide chaud et visqueux couler sur mes fesses et mes cuisses. Je me cambre encore, écarte mes fesses des deux mains et reçois une dernier jet là où il faut. Je jouis à mon tour, comme jai rarement joui, secoué de spasmes à ne plus en finir.

Je ne veux plus les voir. Je reste prostré en attendant quils soient partis. Ils séloignent en chuchotant. Je me relève péniblement, le corps souillé et meurtri. Je me nettoie avec une bouteille deau en même temps que jessaie de reprendre mon souffle et mes esprits.

Je rejoins ma moto, mexhortant à ne pas tituber. Jai honte de ce que jai fait et pourtant jai pris un plaisir indicible. Jai réalisé un fantasme au-delà de toute espérance.

Je vois passer deux flics en vélo, lunettes de soleil et casquette vissée sur la tête. Je souris pauvrement à lidée que jaurais pu tomber sur eux et me retrouver dans un sale pétrin à lheure quil est. Contre toute attente, ils me renvoient leurs sourires. Le mien se fige. Mes deux baiseurs passent tranquillement devant moi, narquois et toujours dominateurs.

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