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Tabatha… L'esclavagiste – Chapitre 4

Tabatha... L'esclavagiste - Chapitre 4



— L’auberge —

Le tranchoir était effectivement copieux à souhait et paraissait des plus savoureux.

Le pain noir épais recouvert dune épaisse couche de haricots au lard fit presque saliver un Conan affamé. Sur la table, le plat de morceaux de porc rôti que la jeune femme venait de déposer dégageait des effluves délicieuses. Conan se contint pour ne pas se jeter sur la viande et prit la cuillère de bois pour goûter ses haricots.

— Pour vous remercier ! Celle-là et offerte !

La serveuse était revenue et une chope de bière dorée et mousseuse accompagnait maintenant son tranchoir. Le guerrier, cuillère en main, leva les yeux vers la jeune femme et son air étonné la fit sourire.

— Pour votre aide aimable ! Vous mavez tendu ce seau tantôt

Conan hocha la tête, souriant lui aussi.

Il resta un long moment à détailler la jeune femme sans même se poser de questions sur son impolitesse. Les cheveux blonds de la fille encadraient un joli visage mangé par dimmenses yeux dun bleu très clairs. Elle avait un charmant petit nez légèrement retroussé et une bouche faite pour les baisers. Un corsage rouge abritait deux seins qui paraissaient bien faits et un corset noir soulignait une taille fine de délicate. Un très joli brin de donzelle.

— Merci Cest gentil de ta part !

Elle ne semblait pas dérangée outre mesure quil la dévore des yeux et lui souriait gentiment.

— Mangez ! Les haricots refroidissent vite Mon nom est Léna, je suis la fille du patron.

— Je suis Conan

— Je sais oui ! Et si vous avez faim après ce repas, je ne me vexerai pas.

Léna avait apporté un lourd morceau de fromage de pays et une demi-miche de pain blanc à la croûte dorée à un Conan repu mais qui ne refusa pas.

Une coupe à boire emplit dun vin épais presque noir à la main, il félicita la jeune femme. Son repas était un régal et il regretterait sa table.

En Octroi chacun choisissait de tutoyer ou de vouvoyer ceux à qui il sadressait. Le vouvoiement nétant aucunement une marque de respect mais plutôt le signe que lon ne se connaissait pas. Le plus souvent les femmes sen tenaient au « vous » avec les hommes. Les mâles eux se tutoyaient pratiquement toujours. On était tenu, quelle que soit sa position sociale de vouvoyer les nobles, femmes ou hommes. Pour cette caste, il sagissait dune marque de politesse. Les guerriers reconnus comme tels, eux, tutoyaient tout le monde sauf les plus hauts dignitaires et le roi. Une tradition séculaire.

Les guerriers reconnus létant pour la simple raison queux seuls pouvaient porter deux épées. Ils ne sen séparaient jamais même quand la paix régnait. Les guerriers étaient une caste à part.

Le plus souvent, poussés par la famille et plus rarement par choix personnels, des enfants sengageaient sur la voie des armes. Ils devaient avoir dix ans révolus, seule condition à laccomplissement de leur vux sur le chemin difficile quils allaient suivre. Sept longues années décole au sein de la caserne principale de Mnor finissaient par décider dun tri naturel.

Ces dures années vouées aux études et aux combats rejetaient les apprentis les moins doués. Des enfants quittaient lécole au bout de quelques jours seulement, incapables de supporter les premières règles imposées. Dautre seraient tués dans les entraînements, par un mauvais coup, mal contrôlé par un adversaire, par une épreuve ratée

Il sagissait toujours daccidents mais entraînant la mort des plus mauvais ou des plus malchanceux des éléments de lécole de guerre. Certains des prétendants, parce que performants pour certaines disciplines et mauvais dans dautres, seraient toutefois acceptés comme soutiens en logistique et resteraient au service des futurs élus.

Les meilleurs seuls pouvaient continuer sur la voie des armes.

Les futurs guerriers accomplissaient ensuite un service de cinq ans dans les troupes dOctroi. Ils touchaient une maigre solde, combattaient quand il était nécessaire de combattre, surveillaient villes, villages et campagnes, servaient de gardes aux frontières et pouvaient même aider aux travaux de voiries ou aux constructions des défenses des villes.

Leurs temps achevés, les apprentis étaient reconnus comme guerriers.

La tenue des guerriers était un uniforme quand les guerriers servaient leur roi. Le noir était la seule couleur autorisée quand un guerrier faisait partie des troupes. Des bottes de cuir sarrêtant un peu au-dessous des genoux, des pantalons de cuir, ou des braies épaisses en hiver et une tunique de laine dagneau, le tout teint dun noir profond. Une armure légère composée dun plastron de cuir teint lui aussi de noir protégeait le torse, celui-ci porté sur une tunique de mailles dacier serrées. Une longue cape à capuche de la couleur des nuits sans lune complétait lensemble.

Et le guerrier recevait enfin ses deux épées.

Une épée longue que lon tenait à deux mains et une autre à peine plus petite mais moins large et surtout beaucoup plus légère. Ces armes étaient la récompense du dévouement du guerrier. Chacune delles valait le prix dun petit village mais de mémoire de guerrier, personne navait jamais entendu dire que lun deux avait vendu ses épées. On les déposait sur le bûcher à la mort de leur propriétaire, puis elles étaient enterrées ou jetées à la mer. Façonnées pour être à la main de celui qui les maniait, équilibrées au mieux et forgées dans les meilleurs aciers par les meilleurs artisans forgerons, chaque épée pouvait recevoir son nom gravé en runes sur sa lame. Un seul guerrier du nom de Loden navait pas donné de noms à ses armes.

Il avait été lun des héros du siècle passé. Loden restait une exception, tous les autres nommant leurs épées.

Les cuirs qui enveloppaient les poignées comme les fourreaux étaient traités avec le plus grand soin, puis teints en noir. Les décorations de métal des fourreaux teintes elles aussi d’un noir d’encre.

Et il y avait le rouge. Symbolisant la couleur du sang.

Durant les presque deux siècles passés, ils nétaient pas cents à avoir été récompensés du rouge. Poignées dépées et fourreaux rouges distinguaient ces héros. Les très rares guerriers qui sétaient illustrés durant leurs dures années dapprentissage ou lors dune bataille ou une guerre.

Et surtout

Ces champions du roi recevaient le privilège de se choisir une devise qui serait gravée sur chacune des lames quils recevaient. Devise gravée en runes sur le tranchant opposé à celui où était inscrit le nom de larme.

La caste des guerriers était le pilier de défense dOctroi.

— On nous appelle guerriers pour nous différencier de nos propres soldats. Nos voisins de Freudia, du Volnir et de la Thune nomment leurs combattants ainsi. Et il en va de même sur lautre continent, du Morac à Irania. Eux aussi se nomment guerriers ! Mais nous Nous savons ! Nous sommes bien plus que des guerriers ! La guerre nest pas notre métier Nous ne défendons pas notre roi pour lor, lhonneur ou la gloire ! Pourquoi sommes-nous devenus des guerriers ?

Et la fin du serment se hurlait dune seule voix.

— Car cest notre vie !

Cétait le credo de lécole de guerre

Après avoir prêté serment de ne jamais utiliser ses armes contre son roi, le guerrier choisissait de rester dans la troupe où il occupait un rang dofficier ou quittait sa vie militaire. Il pouvait quitter les armées du royaume quand il le désirait et les réintégrer de même. Seule une guerre déclarée lobligeait à revenir servir son roi. Quels que fussent ses choix, le guerrier restait un guerrier et gardait ses épées. Ils étaient respectés dans tout le royaume en accomplissant leur devoir dans la troupe ou labourant un lopin de terre avec femme et enfants.

Il était seul encore attablé, lauberge sétant lentement vidée de ses clients.

Certains avaient regagné leurs chambres et les autres leurs logis. Conan avait répondu à la curiosité de Léna, lui disant quil était à la recherche de femmes certainement captives et elle lavait surpris en sasseyant en face de lui, soudain attentive.

La jeune femme ne souriait plus.

— Si mon père apprend que je vous ai parlé

Le guerrier la rassura dun sourire, lassurant quil garderait ses paroles pour lui seul.

— Il y a un peu plus dune semaine, trois hommes se sont arrêtés chez nous Ils avaient lair de marchands

Léna raconta la suite de son récit penchée sur la table, parlant le plus doucement possible.

Piet sétait occupé de leurs chevaux le temps quils se restaurent. Aux écuries, se croyant seuls, ils avaient parlé de chariots, dun convoi et de femmes et de chevaux quil devenait très difficile dentretenir. Quun dénommé Lugos avait choisi un trop long trajet, que très vite il serait difficile de cacher la présence de la caravane. Lapprovisionnement en nourriture et en eau potable deviendrait bientôt impossible et Lugos ne semblait pas sen inquiéter. Lun de ces hommes avait osé parler de ces problèmes à ce Lugos et avait proposé de procéder aux premières ventes avec les acheteurs déjà présents, arguant que cela réduirait le nombre des femmes. Peine perdue. Piet lui avait raconté que ces trois hommes étaient autant en colère queffrayés de retourner rejoindre la caravane. Lun deux envisageait même de renoncer à lachat desclaves.

Oui, Piet était certain davoir entendu prononcer le mot esclave. Son frère était très intelligent et nétait pas du genre à en rajouter.

Puis les voyageurs étaient repartis. Léna questionna le guerrier.

Le nom de Lugos lui disait-il quelque chose ?

Conan termina son vin puis répondit que ce nom lui était inconnu. La jeune femme eut une moue désabusée. Puis elle expliqua que Piet était venu parler de ce quil avait entendu à leur père à peine les étrangers partis et Léna avait été très surprise de voir son père si gentil dordinaire, semporter après son frère.

— Je ne veux plus rien entendre fils ! Surtout ne parlez de tout çà à personne ! Cest compris !

Laubergiste en avait presque hurlé de colère et Piet et sa sur sétait soumis à la volonté de leur père sans insister.

— Ton père est un brave homme Il a eu peur. Peur pour vous et ce quil pourrait arriver. Ton frère pourrait-il savoir la direction prise par ces hommes ?

— Je vous promets de le lui demander avant votre départ

— Léna je pars à laube

— Je le sais Je promets de demander et vous promettez de ne pas parler à mon frère. Et surtout pas à mon père !

Conan acquiesça avec un soupir et posa sa grande main sur celle de la jeune femme.

— Cest si important pour moi Léna Je connais ces femmes ! Jaimerai les tirer de

— Les esclavagistes devraient pourrir aux enfers ! Jinsisterai et si Piet se souvient de quelque chose Il me le confiera !

Léna à son tour posa une main sur celle qui serrait la sienne et sourit timidement. Elle jeta un regard sur les épées que Conan avait posées debout contre le mur de pierre.

— Vous pourriez les sauver Vous êtes un grand guerrier non ?!

— Je ne sais pas Léna Mais le tenter oui, je pourrai

— Cest interdit ou je peux demander le nom de vos épées ?

Conan regarda vers ses armes, saisit l’épée à deux mains et la décolla du mur avant de la lever et de la déposer doucement sur la grande table de chêne.

— Je te présente Tan-Kurun ! On peut dire foudre… La foudre qui accompagne le tonnerre. Le fracas des marteaux du maître forgeron… Les lueurs lui donnant la vie.

Puis le jeune homme tendit le bras pour s’emparer de la plus petite des lames. Elle vint se coucher aux côtés de sa grande sur, touchant le chêne de la tablée avec un bruit sourd.

— Et voici Broud-Tan … Tu peux le traduire par braise… Braise ardente. Les feux de la forge où elle est née.

Léna contemplait les lames mises à nues que Conan avaient fait coulisser de leurs fourreaux. Elle passa un doigt dans le creuset des runes qui ornaient Tan-Kurun.

— Vous devez être un guerrier puissant et habile. Et ces épées pourraient libérer ces femmes d’une vie odieuse…

La jeune femme passait et repassait l’extrémité de son index sur les runes.

— Une voyageuse un soir Une vieille femme ma confiée quelle avait été esclave presque toute sa vie. A la fin de son récit, je pensais que cette vie avait été la plus horrible des vies. Elle mavait dit qu’elle était enviable comparée à celles dautres esclaves quelle avait connus.

Conan avait poussé un long soupir et avait fait la promesse à Léna de tout mettre en uvre pour sauver les captives.

Puis il avait rangé les épées contre le mur et lui avait demandé une autre coupe de vin. La jeune femme l’avait laissé, revenant vite pour le servir et lui souhaiter une bonne nuitée.

Comment arriverait-il à dormir cette nuit Pourtant il le faudrait.

Il vida dun trait le restant du vin et se décida à gagner sa chambrée.

Le léger rire lui fit ouvrir les yeux et il sourit bêtement dans le noir.

— Le grand guerrier manque de vigilance

Il était inutile dexpliquer à la visiteuse quil navait pas fermé lil encore et quil sétait amusé à la savoir dans sa chambre et à la sentir se glisser précautionneusement contre lui. Léna était restée sur le drap rêche et sétait collé à lui, sa bouche contre son oreille pour se moquer de lui.

— Tu mas surpris et cest assez rare

— Pffff ! Jaurai pu vous faire ce que je voulais ! Vous nêtes pas un vrai guerrier

— Tu peux me faire tout ce que tu veux ! Ma vie tappartient

La jeune femme approcha à nouveau son visage mais cette fois elle ne riait plus.

— Vers le Sud ! Ils longeront les montagnes jusquau col dElnes et gagneront Freudia Piet sest souvenu !

— Il en est sûr ?

— Il se souvient ne pas avoir eu le temps de tout raconter Mon père était tellement en colère. Mais oui, il est formel, ce sera le col dElnes. Et les hommes avaient parlé d’une femme. Une princesse qui se battait comme un homme. Une esclave que Lugos semblait privilégier et qui lui faisait retarder les ventes.

Conan tourna son visage vers sa visiteuse nocturne et resta un instant sans parler. Les lueurs des chandelles quil navait pas éteintes faisaient bouger des ombres sur le joli minois qui lui faisait face.

— Je crois savoir de qui il s’agit… Cette femme est mon amie. Ça ne peut être qu’elle ! Piet et toi avez peut-être sauvé une vie Qui sait ! Des vies si

— Tu en sauveras plus dune Conan ! Je le sens Mon père ma dit quun guerrier dOctroi valait dix guerriers dailleurs. Cest vrai Conan ?

— Certains peut-être

— Je parlais de toi !

— Tout dépend de qui jaffronterai Léna

Quand les lèvres de Léna cherchèrent les siennes il se rendit compte quelle lavait tutoyé. Tout en lembrassant il se tourna doucement vers elle, attentif à ne pas lui faire mal. La jeune femme se recula, et il la vit chercher quelque chose au pied de la paillasse. Une chandelle lui servit dallumoir et un bol dhuile enflammé donna plus de lumière. Cest elle qui le découvrit, tirant de ses mains blanches sur le lourd drap de toile.

— Jai déjà vu des hommes tu sais Pas beaucoup mais quelques-uns

Elle dit sans quitter le corps de Conan des yeux quelle allait fêter ses dix-neuf printemps Elle avait envie de savoir et lui Conan lui plaisait Quil fallait quil soit doux et gentil

Léna tout en se servant de Conan comme d’une poupée, dénombra les cicatrices sur son torse et son dos et en compta douze. Cela allait de la légère zébrure presque disparue à des balafres plus marquées. Elle passa ses doigts sur chacune des blessures en lui demandant qu’il lui raconte son histoire. Il avoua avoir oublié comment il avait récolté la plupart de ces blessures et elle sourit timidement sans insister.

Léna se tut brusquement quand ses yeux fixés sur le sexe de lhomme constatèrent quil se dressait. Conan était dur et il lui prit la main pour la poser sur son membre tendu

— Par contre là, je nai jamais vu Cest si gros et

— Pas tant que cela Léna Sois tranquille ! Rien ne toblige à aller plus loin tu sais

La jeune femme lembrassa encore.

— Cest justement parce que tu dis cela que je sais que je peux me laisser aller jusquoù je le désire avec toi Et je veux tout Conan !

Elle le caressait sans le quitter des yeux et semblait passionnée par ce quelle lui faisait. Conan en manque de femmes depuis des mois, se demandait sil tiendrait longtemps avant de répandre son plaisir sur les doigts qui lenserraient.

Léna délaissa soudain le sexe de Conan et se releva d’un mouvement vif traduisant son impatience. Elle resta à genoux, les mains dans le dos sans cesser de regarder le membre dur qui lintéressait .

Il lui fallut un moment pour délasser son corset et l’enlever, puis elle se débattit avec son corsage et finit par le passer par dessus sa tête, faisant voler ses lourds cheveux blonds. Léna remit de l’ordre dans les cheveux qui lui tombaient sur le visage, faisant onduler deux jolis globes de chair blanche dans son geste. C’est Conan qui l’aida à se débarrasser de sa jupe et de ses jupons.

— Tu es très belle Léna !

Conan était sincère et il prit la main de la jeune femme, l’attirant sur lui. Il s’aperçut qu’elle tremblait et il l’entoura d’un bras puissant, lui caressant une joue tiède de sa main libre.

— Peut-être que tu devrais réfléchir avant de t’offrir à moi… Il y a une autre femme mais même sans cela, je suis un guerrier et…

— Tu l’aimes cette femme Conan ?

Il poussa un soupir et déposa un baiser sur le joli nez de la jeune femme.

— Oui je l’aime… En tous cas je le crois sincèrement ! Je pense qu’il s’agit de cette esclave qui se bat comme un homme… Elle est à peine plus âgée que toi et c’est elle que je vais tenter de sauver… Tabatha est son nom !

— Une princesse ? De quel pays vient-elle ?

Conan sourit à la jeune femme et lui expliqua le titre de Tabatha.

— Et malgré ça tu me prendrais ! Qu’en dirait-elle si elle l’apprenait !

— Elle sait que j’ai parfois une femme dans mes bras… Elle n’est pas idiote et je ne lui ai rien caché… Elle me laissait libre le temps que mon service de guerrier soit terminé. Et il était terminé quand ces maudits freux nous ont forcé à aller aux frontières. Et l’ironie est bien cruelle ma douce Léna… Maintenant que me voici libre… Elle ne l’est plus ! Et elle et moi n’avons jamais été plus loin que de simples baisers et quelques caresses…

Léna se lova contre le guerrier et sa joue alla se nicher dans son cou.

— Et si tu ne la sauves pas… Je veux que tu la sauves crois-le Conan ! Mais si par malheur… Tu reviendrais vers moi ?

Conan caressait les cheveux de l’aubergiste et sans tenter de mentir avoua que non, il ne reviendrait pas. Qu’il ne savait rien de ce qu’il déciderait à part remuer ciel et terre pour retrouver les ordures qui vendaient des êtres humains à d’autres ordures qui les leur achetaient.

Il resta sans bouger quand la main de Léna se remit à le caresser. Il sentit que son sexe reprenait aussitôt de la vigueur et s’en voulu de bander après avoir parlé de Tabatha.

— Alors simplement des caresses et tu m’apprendras l’amour sans me prendre… C’est possible tu crois ?

Et Léna apprit beaucoup de Conan.

Que les caresses pouvaient être bien plus plaisantes que l’acte lui-même. Que des doigts pouvaient faire des merveilles et la jeune femme se mordit les lèvres quand il montra que ses petits tétons pouvaient être délicieusement torturés sans que cela ne lui fissent vraiment mal. Puis il la fit crier doucement en lui caressant le petit bouton avec lequel elle jouait elle-même très souvent. Quand il fit jouer ses doigts dans son sexe mouillé de plaisir, elle se retint pour ne pas perdre pied. Elle faillit refuser quand il lui prit la fantaisie de lui déflorer l’anus de deux doigts doux mais fermes mais l’embrassa avec fougue pour que personne ne l’entendre crier encore sous cette si honteuse caresse. Elle dit qu’elle adorait qu’il lui parle sans cesse, qu’il l’excitait comme elle ne l’avait jamais été. Elle lui griffa les épaules quand sa langue explora son corps. Ne laissant ni ses seins ni son sexe sans caresses. Encore elle s’étonna que son petit trou soit si sensible à ce que l’on s’occupe de lui ainsi. Puis il lui expliqua que les hommes adoraient la bouche d’une femme sur leurs sexes, que c’était souvent ce qu’ils préféraient et que oui, lui aussi adorerait qu’elle le prenne dans sa bouche. Il la guida et quand il se sentit incapable de se contenir, il demanda à jouir entre ses lèvres et elle s’étonna de le laisser faire. Il lui demanda de se caresser en le suçant et elle lui obéit, avouant qu’elle avait honte de la faire tout en aimant qu’il la regarde. Conan enfin se laissa aller et Léna ne se déroba pas, continuant de le garder entre ses lèvres pendant qu’il jouissait. Elle lui avoua ne pas avoir aimé le goût salé de ce qu’il lui avait donné mais qu’elle avait mouillé ses doigts et joui de le sentir se laisser aller dans sa bouche.

Léna l’embrassa longuement, épuisée par le plaisir mais trop intelligente pour se laisser aller à rester et à subir les foudres paternelles si jamais son père découvrait qu’elle avait découché. La jeune femme se rhabilla tant bien que mal et après un dernier baiser se décida à regagner sa chambre.

— Je vais te préparer de quoi manger pour ce matin et ce soir… Mais Conan… Je ne veux pas te voir partir alors ne m’en veux pas si je,,,

— J’aurai le plus grand mal à partir sans t’embrasser encore Léna… Tu as raison c’est préférable que nous évitions de tristes adieux.

Léna lui arracha la promesse de lui faire savoir si il avait réussit à sauver ces femmes. Ou en cas d’échec de lui donner de ses nouvelles pour qu’elle le sache en vie. Il dut le jurer sur Vornia et sur une ribambelle de dieux pour qu’enfin elle ne labandonne.

Une aube maussade se levait porteuse d’une journée certainement grise ou pluvieuse.

Conan bien que nayant pas dormi de la nuit ne s’était pas senti aussi bien depuis des mois. Il retrouva la route et lança l’étalon au galop dés qu’il le put.

Pour la toute première fois il savait où aller. Et il n’était pas trop tard…

L’aubergiste lui avait répondu sans hésitation. Une demi journée au Sud et il trouverait un poste de garde où des guerriers stationnaient quand ils ne patrouillaient pas.

Et oui ils avaient des pigeons…

Conan savait l’étalon aussi puissant que robuste et Alf tiendrait la distance sans faiblir.

Le poste prévenu, il reprendrait la route des montagnes avec une seconde monture pour soulager Alf de son fardeau.

Dans deux jours il serait au col d’Elnes…

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