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La surprenante Emy – Chapitre 1

La surprenante Emy - Chapitre 1



Je savais que je n’aurais pas dû venir à cette soirée.

J’avais beau me le répéter pour la douzième fois, ça ne m’aidait pas à comprendre pourquoi j’avais fini par me laisser convaincre. Certes, la vie étudiante était ennuyeuse quand on ne participait pas aux soirées. Et il se trouve que j’étais le type même de la fille ennuyeuse qui ne va pas aux soirées.

L’un dans l’autre, l’idée de sortir de la grotte que constituait mon petit appartement étudiant n’était sans doute pas mauvaise, même si je ne cessais de penser à la montagne de révision que j’abandonnais pendant ce temps précieux gâché ici.

"Raison de plus de sortir pour te changer les idées !" aurait sans doute rétorqué Julie, ma meilleure amie et la raison principale de ma présence ici.

Julie est à peu près mon opposée en ce monde. Elle est aussi joviale que je suis renfermée, aussi fêtarde que je suis sérieuse, et même aussi blonde que je suis noire. Enfin, métisse en fait, mais rares sont les personnes qui s’arrêtent à ce genre de subtilités.

Ah et j’oubliais : elle est aussi salope que je suis coincée.

Voilà que je devenais revêche en plus, il allait vraiment falloir que je me secoue ! J’avais presque réussi à me convaincre d’aller me chercher un verre lorsque Julie est soudainement apparue à côté de moi.

Le terme "apparue" n’est ici que très peu exagéré : la manière dont elle peut surgir brusquement de nulle part pour me surprendre est surprenante ! Mais rien de surnaturel là-dedans, il faut simplement préciser que je suis fréquemment dans la lune.

— Comment se fait-il que tu sois encore à l’endroit exact où je t’ai laissé il y a une demi-heure ? m’a-t-elle taquiné.

Le grognement que j’ai lâché pour seule réponse ne dû pas lui paraître suffisant, puisqu’elle a éclaté de rire sans retenue.

— Emy j’te jure, tu changeras jamais ! Allé décoince-toi, bois un coup et trouve-toi un mec !

Il me faut à ce stade préciser quelques petites choses : "Emy" est un surnom que je déteste dans ce genre de situation (je m’appelle Emma). Ce n’est pas que je ne l’aime pas en soi, mais il s’agit du petit nom que me donnaient mes parents quand j’étais enfant. Aujourd’hui, seul mon frère m’appelle encore comme ça. Et Julie, quand elle veut m’embêter.

Quant à l’autre point à préciser, je n’ai pas tardé à l’exprimer à voix haute :

— J’ai déjà un copain je te rappelle !

— Ah oui ? a fait mine de s’étonner Julie. Et où est-il ?

J’ai soupiré. J’avais beau adorer Julie (essentiellement d’ailleurs pour des raisons que je ne m’expliquais pas), elle était parfois fatigante. Et pire que tout : elle savait viser juste.

Pierre, mon copain, devait être la seule personne au monde à être encore plus sérieuse que moi. Si j’arrivais parfois (d’accord, rarement) à m’extraire de mes révisions pour sortir, ça ne risquait pas d’être son cas. Il arrivait même à me faire culpabiliser les rares fois où ce genre de lubies me prenait.

— En tout cas j’ai un copain moi, ce n’est pas ton cas !

Si j’avais cru la faire souffrir en visant juste à mon tour, c’était raté, comme me l’a bientôt confirmé son sourire :

— Un copain, ça va pas ? Je pourrais jamais m’en contenter !

Évidemment. Tandis que je tentais de me rappeler les raisons pour lesquelles Julie était mon amie, son regard a commencé à balayer la pièce, sans doute pour évaluer les cibles potentielles.

— Mes préférés, c’est les mecs en couple, s’est-elle amusée à me taquiner. Si tu savais comme c’est excitant de sucer un mec pendant que sa copine le cherche désespérément !

J’avais beau savoir qu’elle ne disait ça que pour m’énerver, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’elle le pensait quand même sûrement. J’étais peut-être un peu prude, mais Julie était une sacré salope !

— Et en voilà un que je sucerais bien ce soir… a-t-elle ajouté en scrutant les nouveaux entrants.

Je me suis mise à bouillir intérieurement en regardant dans la même direction qu’elle : mon frère Maxime venait d’arriver avec Mylène, sa petite amie.

"Je veux bien être gentille, mais là elle dépasse les bornes !"

— Tu sais que t’es vraiment une connasse parfois ?!

Elle a éclaté de rire.

— Roo allé Emy, sois objective : si c’était pas ton frère, tu t’en payerais pas une petite tranche ?

Julie et sa fichue manie de mettre les pieds dans le plat. En visant juste. C’est vrai que j’ai toujours bien aimé mon frère, mais comme une sur doit aimer son frère. Il est sympa quoi. De là à imaginer des situations perverses, il n’y a bien qu’elle !

Je sais bien que c’est faux, que mes pensées se sont plusieurs fois promenées dans des eaux interdites concernant Maxime, mais de là à le reconnaître… Et pire : de là à le reconnaître devant Julie !

— Regarde comme il est musclé, a-t-elle poursuivi sans aucune gêne. Huuumm, il pourrait faire de moi ce qu’il voulait si…

— Bon ça va, t’es lourde là ! l’ai-je interrompue avant de connaître tous les détails sordides de ses pensées grivoises concernant mon frère.

Sans lui laisser le temps de répondre, je me suis levée d’un bond et je me suis éloignée d’elle et de ses conversations dangereuses. Comme je n’avais aucune idée d’où aller, je me suis dirigée vers la table sur laquelle étaient posés les bouteilles et les biscuits apéritifs. Autant m’occuper comme je le pouvais, à défaut de passer une bonne soirée.

"Et pis tiens, Julie a raison au moins sur un point : je vais me forcer à passer une bonne soirée !"

J’ai accompagné cette pensée d’une rasade sans doute un peu trop vigoureuse de Tequila, mais qu’importe : aux grands maux les grands remèdes !

— Tiens, je pensais pas te voir ici toi ! Comment ça va surette ?

Maxime justement, qui se pointe sur ces entrefaites et me fait la bise en me prenant dans ses bras.

"C’est vrai qu’il est musclé…"

— Euh bah… je m’ennuie un peu en f…

— Elle va très bien ! m’a interrompue Julie en survenant une fois encore comme par magie. On était justement en train de papoter toutes les deux, vous voulez vous joindre à nous ?

— On va peut-être déjà continuer notre tour pour dire bonjour, a répondu Mylène assez sèchement.

Sa réaction ne m’a guère surprise. En général, rares sont les filles qui apprécient de voir Julie rôder près de leurs copains. Non seulement elle est toujours habillée de manière provocante (pour rester polie), mais elle traîne en plus avec elle une réputation sulfureuse (là encore, je reste polie).

"Sulfureuse et amplement méritée."

— Bon bah, à tout à l’heure les filles ! nous a lancé Maxime.

Malgré ses efforts, j’ai remarqué le regard un peu trop appuyé qu’il a jeté sur la robe que Julie avait dû emprunter à sa nièce de 12 ans. La qualifier de "courte" aurait en effet été passablement complaisant : elle tenait plus du T-shirt moulant qu’autre chose. Sauf que ce regard lubrique (mais comment l’en blâmer ?), je n’étais pas la seule à l’avoir remarqué. Julie avait décidément le don pour mettre les couples dans des situations impossibles.

Et le pire, c’est qu’elle adorait ça ! Rien ne lui faisait plus plaisir que de se sentir désirée par les mecs qui l’entouraient. Sauf peut-être de se sentir haïe par leurs copines.

"Oui, ma meilleure amie est une garce !"

Je me suis alors rendu compte que j’en voulais pas mal à Pierre de ne pas être venu ce soir. Il n’aurait pas pu laisser tomber ses révisions deux minutes ?? Il ne faut quand même pas exagérer… Maintenant je me retrouvais toute seule avec Julie, super !

Dépitée, ne sachant pas trop quoi faire d’autre pour m’occuper, j’ai donc commencé à siroter mon verre de plus en plus fréquemment tandis que mon amie s’était éloignée pour papillonner. Et quand il était vide, il y avait toujours une âme généreuse pour me resservir. A ce rythme, et vu mon manque d’habitude, je n’ai pas tardé à devenir, comment dire… un peu pompette.

Évidemment, au bout de trois verres (je crois que c’était trois, mais finalement ne serait-ce pas quatre ?), Julie a encore une fois utilisé son talent d’apparition instantanée pour se planter à côté de moi, si bien qu’elle m’a fait sursauter.

— Putain Juju, préviens quand t’arrives ! ai-je protesté d’une voix empâtée par l’alcool.

"Si je me rends encore compte que je suis bourrée, c’est que je ne le suis pas trop, non ?"

Cette pensée profonde m’a fait éclater de rire, ce qui m’a valu un regard un rien condescendant de Julie.

— Je reviens sur ce que je t’ai dit tout à l’heure : je crois qu’il faut que t’arrête de boire ! a-t-elle lâché.

— Tu m’as dit aussi qu’il fallait que je baise, et je crois que t’avais raison. C’est pas sur Pierre que je vais compter pour ça !

Son regard est devenu cette fois franchement compatissant, ce qui m’a vaguement inquiétée. Julie n’étant pas un modèle d’empathie, en règle générale, mon cas devait vraiment être sérieux.

— Viens avec moi, m’a-t-elle ordonné.

Il s’agissait bien d’un ordre, puisqu’elle ne m’a absolument pas laissé le choix : elle m’a littéralement tirée à sa suite tandis qu’elle montait à l’étage.

— Tu connais la maison ? l’ai-je interrogée, curieuse.

— J’ai couché avec Bryan une fois.

Évidemment, pourquoi je posais la question ? Julie avait FORCEMENT déjà couché avec notre hôte.

Parvenues dans une chambre déserte, Julie a fermé la porte à clé puis m’a fait m’asseoir sur le lit.

— Tu sais où on est au moins ?

— Aucune importance, a-t-elle rétorquée. Dans un premier temps, t’as besoin d’atterrir un peu, alors repose-toi deux minutes, tu veux bien ?

— Oui m’man !

J’ai gloussé comme une bécasse, ce qui a fait lever les yeux au ciel à Julie.

— Bon a priori t’as pas encore trop bu, tu t’es juste un peu chargée alors que t’es pas habituée, tu devrais donc vite redescendre. Mais je préfère que tu le fasses ici plutôt qu’en te ridiculisant en bas.

"Tiens, Julie était peut-être une vraie amie en fait."

— Tu devais pas m’apprendre à être une salope ? ai-je éludé en gloussant de nouveau.

Pour une fois, cela l’a fait rire aussi.

— Toi ? Eh bah ma vieille, y a du boulot ! Mais je crois pas que ce soit ce que tu veux. T’es une gentille fille, alors reste-le. Et pis je suis pas sûre qu’il y ait assez de place pour deux salopes dans cette fac !

On a rit toutes les deux, mais sous l’effet de l’alcool je tenais à crever l’abcès.

— Non mais sérieux Juju, OK là je suis bourrée, mais même le reste du temps je me fais chier. J’en ai marre d’être cette fille coincée qui fait la potiche à côté de toi, apprends-moi comment plaire aux garçons !

— T’as un copain je te rappelle.

— Ah oui, et où il est ? ai-je rétorqué en reprenant sa pique de tout à l’heure.

On a de nouveau rit de concert, mais cette fois j’ai vu qu’elle réfléchissait sérieusement à ma demande.

— Je veux bien, a-t-elle fini par me dire. Le souci c’est que j’ai peur que tu regrettes demain. Si je te lance dans les bras d’un mec, et crois-moi il n’y a pas beaucoup de mecs qui diraient non, qu’est-ce qui se passera ensuite ?

— On s’en fout ! ai-je lancé en riant de plus belle.

Elle a soupiré.

— Ce soir oui, mais demain ? Et ta réputation ? Et Pierre ? Non crois-moi, on reprendra cette conversation demain, ça vaudra mieux.

— Sauf que demain, je serai de nouveau cette fille coincée avec laquelle tu ne pourras même plus parler de ça. Peut-être que je ne me souviendrais même plus de notre conversation.

— Je crois pas, t’as pas bu tant que…

— Alors je ferais semblant de plus m’en souvenir ! l’ai-je interrompu. Allé Juju quoi, tu me connais mieux que personne.

Elle a encore réfléchi quelques secondes, puis elle a enfin cédé.

— OK, a-t-elle dit, mais alors on n’implique personne pour le moment.

— Quoi ? Mais alors comment veux tu que…?

Je me serais mis des baffes. Même saoule, je n’arrivais encore pas à sortir des mots comme "baiser", "niquer" ou "sucer".

— Je vais m’en occuper moi-même, a-t-elle répondu, tout à fait sérieusement.

— Je… je ne suis pas sûre de vouloir… ça, ai-je bafouillé bêtement.

— Quoi, tu veux devenir une salope mais t’es même pas prête à te faire tripoter par ta meilleure amie ?

— C’est que… je ne suis pas… enfin tu vois…

Elle a soupiré de nouveau.

— Une lesbienne, a-t-elle complété pour moi. Une LES-BI-ENNE. Moi non plus, mais on s’en fout ! Une vraie salope n’est rien, c’est pour ça qu’elle est tout. Comment tu veux être au point pour les mecs si tu t’entraînes pas avant ? Et les réputations vont très vite. Foire ton premier coup et tu te retrouves direct dans la catégorie des nanas frigides, quoi que tu fasses pas ailleurs. Alors avant de vouloir sucer des bites, commence par connaître ton corps !

Son discours m’a laissé sur les fesses.

— C’est comme ça que t’as commencé toi ?

— Peu importe, fous-toi à poil.

— QUOI ?!

Julie a de nouveau levé les yeux au ciel.

— Allé quoi Emy, on va pas y passer la nuit ! Arrête d’avoir peur de ton ombre et assume ton corps. Je veux pas te passer la bague au doigt, juste te lécher la chatte ! Donc soit tu vires ton futal de bonne sur, soit t’arrête de me faire perdre mon temps et je retourne allumer les rares mecs potables que j’ai pas encore sautés.

J’ai commencé à me sentir franchement mal à l’aise, si bien que l’alcool semblait être retombé d’un coup. Pourtant, je savais que ma décision était prise et que je voulais effectivement découvrir le sexe. Sauf que c’est le genre de choses qu’on est censé faire à 16 ans, pas à 19. Et plus on repousse l’échéance, plus on a peur de s’y mettre.

Voulais-je vraiment me retrouver devant un mec, sans doute déjà aguerri, qui attendrait donc certaines choses de moi alors que je ne connaissais effectivement qu’à peine mon corps ? Ne valait-il pas mieux d’abord "m’exercer" avec Julie ? Son discours ne manquait pas de cohérence.

Finalement, j’avais sans doute de la chance de la connaître. Elle n’avait pas de honte, pas de tabous, pas de préjugés stupides ou de cases bornées dans lesquelles elle enfermait les gens. Même pas de condescendance à mon égard, ou si peu.

C’est en prenant une dernière inspiration que je me suis exécutée, baissant mon pantalon et ma petite culotte.

Je me suis allongée sur le lit et j’ai immédiatement détournée le regard, essayant tant bien que mal de me couper de la scène que j’étais pourtant en train de vivre.

— Putain Emy, dans quel couvent t’étais fourrée ces 15 dernières années, sérieux ?! Heureusement que je suis là pour te reluquer la chatte, tu te pointes devant un mec avec cette touffe et ta réputation est ruinée. On est à l’université, merde ! C’est le royaume des connards et des pétasses, pourquoi tu crois que je suis la reine ? Allé viens avec moi !

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Julie n’était pas douce. Pourtant, elle l’était beaucoup plus en actes qu’en paroles. Je ne sais pas qu’elle partie de son enfance s’était mal passée, mais je crois qu’un psy aurait eu trois ou quatre choses à dire sur elle. Ceci dit, j’étais assez mal placée pour la juger.

Elle a donc passé les dix minutes suivantes à me raser les parties, consciencieusement et, je dois bien le dire, délicatement. Une fois cela fait, on est retournées dans la chambre et elle m’a invitée à me rallonger sur le lit.

— Enlève ton haut maintenant, m’a-t-elle ordonné avec cette délicatesse retrouvée.

— C’est vraiment nécessaire ?

— Avec ce que je découvre, je crois bien que oui.

Je me suis exécutée de nouveau, en retirant cette fois T-shirt et soutien-gorge. Je dû me retenir pour ne pas cacher mes seins, par réflexe.

— C’est pas vrai Emy, merde !

Allons bon, qu’est-ce qui n’allait pas encore ?

— Tu te trimballes des nichons pareil et tu joues ta sainte-nitouche ? La moitié des mecs de la fac vendrait leur mère pour te passer dessus !

Pour le coup, sa remarque m’a fait plaisir. Même si Julie s’exprimait comme un routier en rut, au moins ses remarques avaient le mérite d’être pertinentes et de refléter ce que pensaient les mecs.

— Bon maintenant tu la ferme et tu me laisse faire.

Elle s’est alors glissée entre mes jambes et a commencé à me caresser avec tendresse. C’est drôle, je n’aurais jamais cru qu’elle puisse être si tendre. Elle a parsemé mes cuisses de petits bisous, tout en les parcourant délicatement de ses paumes ouvertes. Elle n’avait pas encore touché à mon sexe, mais j’étais déjà parcourue de frissons de plaisir.

Quand elle s’est approchée de ma vulve, elle a poursuivi avec la même lenteur étudiée : elle a fait courir sa langue sur mes grosses lèvres, mon pubis, effleurant parfois les petites lèvres, mais toujours subrepticement. A chaque fois qu’elle approchait de mon clitoris, elle le contournait sournoisement, ce qui n’a pas tardée à me rendre dingue. Je me suis mise à onduler du bassin en essayant tant bien que mal de la forcer à me lécher là où je le voulais. Mais elle le savait et s’esquivait encore.

J’étais atrocement frustrée, mais curieusement plus ma frustration augmentait et plus mon excitation montait elle aussi. Pas de doute : Julie était très habile !

Soudain, alors que je commençais à gémir de plaisir et que mes mouvements de bassin devenaient plus amples, mon amie s’est jetée sur mon clitoris et a commencé à le suçoter.

Bon sang que c’était bon ! Le plaisir était incroyable, cette attente impitoyable prenait fin en un feu d’artifice de sensations. Incapable de me retenir, j’ai poussé des cris de plaisir qui ne laissaient que peu de doutes sur le type d’activités qui se déroulait dans cette chambre. Heureusement, les cris en question ne devaient être audibles que pour les éventuels occupants de l’étage qui, probablement, étaient occupés à peu près de la même manière.

Julie a continué quelques secondes à me lécher le clitoris, si bien que j’ai progressivement commencé à sentir monter l’orgasme. Je soupirais plus que jamais, commençant même à me débattre en tous sens. Mon amie a d’ailleurs du le sentir puisqu’elle s’est soudainement arrêtée.

— Qu’est-ce que tu fais ? ai-je demandé, atrocement frustrée. J’étais à deux doigts de l’orgasme !

Le sourire que m’a alors jeté Julie était carnassier.

— Leçon numéro 1 : un orgasme se mérite. Maintenant que tu es chaude comme la braise, va donc le chercher.

Je n’en croyais pas mes oreilles.

— Quoi, tu veux que j’aille me prostituer pour trouver un mec ? Tu peux pas me laisser comme ça !

— Alors déjà, personne ne parle de te prostituer. Et un peu de respect pour le job de salope s’il te plaît, je te rappelle que je l’exerce à temps plein ! Ensuite je te promets que ce sera un jeu d’enfant, il y a une bonne vingtaine de mecs qui n’attendent que ça !

— Mais, et ton discours sur ma réputation et tout le reste ?

Elle a haussé les épaules.

— Du flanc ! Mais je voulais pas que tu te jettes sur n’importe quel mec, bourrée, pour ensuite le regretter. Maintenant tu as un peu dessaoulé, et au moins ce n’est plus l’alcool qui te pousse mais le vrai et pur instinct de salope. Vas-y, impressionne-moi !

Et sur ces derniers mots, celle qui était tellement montée dans mon estime ces dernières minutes m’a laissé comme une vieille chaussette.

Je suis sortie de la chambre à sa suite, précautionneusement car je m’attendais à moitié à trouver une douzaine de personnes devant la porte, prête à se payer ma tête. Mais non, tout le monde était bien trop occupé pour se préoccuper d’une fille en train de se faire éduquer sexuellement par sa meilleure amie.

Je suis donc redescendue, puis j’ai cherché du regard un mec qui pourrait correspondre. Sauf qu’aucun n’a eu l’amabilité de me sourire en me faisant un petit signe de la main comme pour dire : "Salut Emma, je veux bien te sauter !".

D’après Julie, tous les mecs ne pensaient qu’à ça, ce ne devrait donc pas être trop compliqué. Sauf qu’une fois que j’avais dit ça, je ne savais toujours pas quoi leur dire.

Salut, je m’appelle Emma et je veux baiser. Comme tu es un homme, cette proposition recueillera probablement ton agrément. Veux-tu donc m’accompagner à l’étage pour procéder à un accouplement, ou à défaut pourrais-tu me présenter un ami disponible pour s’en charger ?

J’ai failli pouffer de rire toute seule, ce qui aurait sans doute encore amoindri mes chances d’obtenir ce fameux accouplement. Je me suis reprise comme j’ai pu, puis j’ai foncé dans la mêlée.

J’ai d’abord discuté avec Matthieu, un type assez sympa qui était dans ma classe l’année dernière. Sauf qu’il était probablement bien trop bourré pour faire quoi que ce soit, si bien que j’ai perdu le quart d’heure suivant à m’en dépêtrer.

Ensuite est venu Stéphane, mais au bout de 10 minutes d’efforts maladroits il a botté en touche en m’indiquant qu’il avait une copine.

"Tous envie de baiser, mes fesses !"

Je m’étais à peine remise en quête d’une nouvelle proie lorsque Stéphane est revenu en baissant la tête, comme un mauvais conspirateur :

— Lucie était dans la pièce, je pouvais rien faire, m’a-t-il dit avec hâte et une peur manifeste. Si tu veux on pourrait se retrouver à l’occasion, qu’est-ce que t’en dis ?

"OK Julie, un point pour toi."

Sauf que les mecs en couple ne m’intéressaient pas, je ne suis pas comme elle. Je lui ai donc lancé un regard dégoutté sans même lui répondre, ce qu’il n’a pas eu l’air de comprendre.

Un peu désespérée, j’ai erré parmi les convives en songeant de plus en plus à m’en aller, lorsque Mylène, la copine de mon frère, s’est approchée de moi.

— Tu sais où est Max ? m’a-t-elle demandé. Ça fait 10 minutes que je le cherche !

— Aucune idée, lui ai-je répondu.

C’était vrai, et en l’occurrence je me fichais complètement de ses problèmes. J’avais déjà assez des miens ! Surtout que Maxime était bien le seul mec de cette soirée que je ne pourrais pas baiser, de toute façon…

Je venais tout juste de prendre la décision ferme et définitive de rentrer chez moi – mon excitation étant de toute façon en voie de régression rapide quand Julie est revenue vers moi.

— Tu n’as pas trouvé ? m’a-t-elle demandé.

— Ça se voit tant que ça ?

Elle a levé les yeux au ciel, apparemment désespérée.

— Heureusement que t’as une copine fantastique ! Je t’ai dégotté un type qui t’attend à l’étage.

— Qui m’attend ? Mais tu lui a dis…

— Non, rassure-toi je ne lui ai pas parlé de toi, m’a-t-elle coupé. En fait il m’attend moi, allongé nu dans le noir, et je suis censé revenir lui tailler une pipe au plus vite. J’engage ma réputation sur un mec qui me tient à cur, pour une fellation que tu vas sûrement mal lui faire, alors ne me fais pas changer d’avis.

"Un mec qui lui tient à cur ? Voilà que j’ai bien du mal à croire."

— Mais je… je ne saurais pas comment faire pour…

— C’que tu peux être gourde ma pauvre ! Tu prends sa bite dans ta bouche et tu suce, c’est pas compliqué !

En voyant que je restais interdite, Julie a soudain prit une décision qui allait nous faciliter la vie à toutes les deux :

— Tu sais quoi ? Laisse tomber et viens avec moi !

Là encore, il s’agissait plus d’un ordre qu’autre chose, et elle ne m’a pas laissé plus le choix que la dernière fois. Elle m’a attiré à sa suite jusqu’à la même chambre que la dernière fois, totalement plongée dans le noir. Le rayon de lumière fourni par l’embrasure de la porte, le temps qu’on s’engouffre dans la pièce, m’a seulement permit d’apercevoir la silhouette d’un garçon bien bâtie.

— Surtout ne dis rien ! a aussitôt lancé Julie au mec allongé. Tu connais le deal : tu ne décroche pas un mot et tu te laisse faire. Je suis là pour la baise, pas pour taper la causette.

Elle s’est approché de lui et a attrapé son sexe, qu’elle a porté à ses lèvres. L’obscurité me permettait tout juste de voir ce qui se passait, certainement pas de distinguer de qui il s’agissait. C’était assez pénible, surtout pour ce genre de choses, mais d’un côté je me disais que ce n’était sans doute pas plus mal.

"Je tiens quand même à ma réputation. Et pis qui sait, peut-être qu’il est moche ?!"

Julie n’a pas tardé à s’arrêter, et le reproche muet que lui a adressé son jouet sexuel en relevant la tête était presque risible.

— J’ai avec moi une amie qui souhaite s’initier un peu. Figure-toi qu’elle n’a jamais sucé un mec ! Ça te va ? Sachant bien sûr que tu n’a pas le droit de répondre…

Plus nerveuse que jamais, je me suis approché doucement de la silhouette et je me suis accroupie entre ses jambes. J’apercevais maintenant beaucoup mieux son sexe, et il me semblait immense ! Beaucoup plus que celui de Pierre, que je n’ai déjà jamais osé sucer…

Finalement j’étais très contente d’être dans le noir, c’était déjà moins intimidant.

J’ai avancé ma main pour m’emparer de son sexe, presque prudemment. Je n’ai pas pu m’empêcher de sursauter en le prenant dans ma main : il était doux, mais chaud et tellement grand ! J’ai fait timidement courir mes doigts le long de la verge turgescente, pour m’habituer à la fois à sa taille et à la situation.

J’étais déjà très intimidée de le tenir dans ma main, je ne me voyais pas encore le prendre dans ma bouche. Mais je savais que j’étais déjà allé trop loin, je ne pouvais plus me dégonfler. Essayant de gagner du temps, j’ai poursuivi mon exploration si naïve. Tandis que de ma main droite je continuais à la masturber doucement, autant pour me familiariser avec que pour le faire patienter, de ma main gauche je suis allée caresser ses testicules.

J’ai été encore une fois surprise par leur taille, mais surtout fascinée par leur douceur. Que j’étais gourde, je n’avais même jamais vraiment touché les couilles de mon petit ami ! En bon couple coincé, on se contentait de faire l’amour presque craintivement, dans la pénombre…

J’ai continué pendant quelques secondes à le masturber lentement tout en lui caressant les testicules, ce qu’il semblait apprécier si je me fiais à ses gémissements de plaisir. Je savais pourtant que ce n’était pas pour ça qu’il était là.

Je me suis donc approché lentement de son sexe, jusqu’à ce qu’il puisse sentir mon souffle contre, puis j’ai sorti ma langue et, après une dernière seconde d’hésitation, j’ai léché doucement son gland.

Ce simple contact lui a fait lâcher un râle de plaisir, qui m’a incité à continuer. D’autant plus que le goût n’était pas si fort que je le craignais. Je me suis donc approchée encore, puis j’ai cette fois carrément pris le bout de son sexe entre mes lèvres.

Il a encore soupiré de plaisir, ce qui je dois l’admettre m’a fait du bien aussi. Je me suis rendu compte à ce moment-là qu’il était agréable de faire du bien à un homme. Finalement, j’étais peut-être un peu salope moi-aussi. Au fond…

— Bien joué : les mecs aiment les filles un peu prudes, ça les excite, ma glissé Julie à l’oreille. Mais attention, ça ne dure qu’un temps. Il faut très vite que la salope se réveille, la vraie, sinon ils se font chier. C’est une pipe qu’il veut !

Sur ce, et sans me demander mon avis, cette garce m’a appuyé sur la tête pour me faire ingurgiter une bonne moitié de sa bite d’un coup. Or croyez-moi : une bonne moitié de cette bite-là, c’était déjà beaucoup !

Cela a fait échapper un nouveau râle à mon partenaire inconnu, qui manifestement appréciait autant sinon plus ce coup d’audace que ma prudence précédente. Moi en revanche, ça n’a pas été loin de me provoquer un haut-le-cur.

Je me suis redressée pour respirer, décidée même à engueuler Julie pour ce coup tordu, mais le mec a pris le relai en glissant sa main dans mes cheveux et en me faisant redescendre sur sa queue tendue. Il était plus doux qu’elle néanmoins, et d’ailleurs il ne s’était même pas rendu compte de ce qui s’était passé. Pour lui, c’est moi qui l’avais soudainement sucé en profondeur, et il avait suffisamment apprécié pour avoir envie que je continue.

Décidée à être une bonne élève, docile et obéissante, j’ai donc continué à faire aller et venir sa verge dans ma bouche, finissant même par y prendre du plaisir. Au bout de quelques minutes, je le masturbais plus franchement en le dévorant presque.

Oui, en quelques minutes je me suis mise à adorer ça.

Le truc c’est que j’en voulais plus, beaucoup plus. J’étais maintenant franchement excitée, et bien décidée à obtenir le fameux orgasme que m’avait promis Julie tout à l’heure.

Comme s’il lisait dans mes pensées, le mec m’a bientôt repoussée avec tendresse, puis je l’ai vu enfiler quelque chose sur son sexe. Même si je ne voyais pas très distinctement ce qu’il faisait, ce n’était pas très difficile à deviner : une capote, très bonne idée !

Suffisamment excitée pour ne plus me poser de questions, ni sur la situation ni sur Pierre, je me suis redressée en retirant mes vêtements, puis je me suis présentée au-dessus de sa verge dressée.

Julie, qui n’avait pas vu le type enfiler son préservatif dans la pénombre, a soudain comprit ce qu’on faisait et a tenté de nous en dissuader :

— Non, fais pas ça ! m’a-t-elle lancé.

"Elle est sérieuse ? Non mais quelle hypocrite celle-là !"

Sans tenir compte de sa mise en garde, je me suis empalée sur la verge du mec inconnu qui a lâché un nouveau râle de satisfaction. Cette baise à l’aveugle, déroutante, était en fait extrêmement excitante une fois passés les doutes du début !

Les sensations que je ressentais en allant et venant sur cette bite anonyme étaient incroyables. J’ai laissé mes mains parcourir le torse de mon partenaire, dont je n’avais même pas entendu la voix, et j’ai constaté avec satisfaction qu’il était musclé et très bien bâti.

Et putain que c’était un bon coup !

J’avais beau être au-dessus de lui, il ne se laissait pas aller à rien faire pour autant : il ondulait du bassin de manière absolument divine, et il n’a pas tardé à prendre mes mains dans les siennes dans une attitude d’une tendresse surprenante.

Follement chaude désormais, j’ai guidé une de ses mains jusqu’à ma poitrine, qu’il a attrapée avec ardeur. Julie avait raison à propos de mes seins : je crois qu’ils peuvent largement satisfaire les hommes. Mon partenaire, en tout cas, semblait subjugué : il ne se lassait pas de me les tripoter sous tous les angles et de toutes les manières imaginables.

Son corps puissant, ses gestes experts et son mélange de tendresse et de bestialité n’ont pas tardé à m’emmener là où ils devaient m’emmener : j’ai senti un orgasme stupéfiant monter, et cette fois rien n’est venu le stopper. J’ai hurlé mon plaisir comme je ne me serais jamais cru capable de le faire, moi qui suis d’ordinaire assez prude. Jamais je n’avais crié ainsi, alors même que j’étais dans une maison remplie de monde.

Et que je ne connaissais même pas mon partenaire.

Quand je me suis calmée, j’ai repris peu à peu mes esprits et je me suis retirée. J’ai alors pris conscience qu’il n’avait pas encore joui, ce qui lui promettait sans doute encore une baise torride avec Julie. Sans que je ne puisse me l’expliquer, cela me rendit un peu jalouse.

Il était tellement doué, il semblait tellement beau… c’est comme si j’étais en train de tomber amoureuse ! Mais de qui pouvait-il bien s’agir ?

— A mon tour ! a soudain lâché Julie, coupant court à mes réflexions.

A peine le mec eut-il changé de préservatif d’un geste expert qu’elle s’était déjà empalée sur sa bite pour une chevauchée sauvage. Elle ondulait dessus d’une manière experte, qui ne pourrait probablement que ravir celui qui était déjà mon ex-partenaire.

"Mais tu n’as pas ma poitrine ! Il a adoré ma poitrine…"

C’est sur ces pensées un peu revêches que j’ai quitté la pièce, oubliant que c’est précisément grâce à Julie que j’ai pu connaître cette baise fantastique.

Je ne suis pourtant pas allé très loin, préférant rester dans les parages pour voir qui Julie m’avait dégotté. J’étais à la fois curieuse et un peu craintive de découvrir avec qui je venais de coucher.

Au bout d’une vingtaine de minutes, ils ont enfin fini par émerger de la chambre : Julie d’abord, un sourire réjoui aux lèvres, puis son partenaire ensuite.

"Oh putain la garce, elle n’a quand même pas fait ça ??!"

Mais si, elle l’avait fait.

Je venais de coucher avec mon propre frère.

Et j’avais adoré ça…

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